knocked up (cobb)

cobb & lexie
knocked up

Assise face à son armoire, Lexie fixa les quelques vêtements qui remplissait la penderie. Le peu qu’elle possédait ne suffirait plus bientôt à cacher son secret, ses nouvelles formes, son corps qu’elle n’acceptait déjà plus aujourd’hui. Elle opta finalement pour une robe droite, qui masquerait son petit ventre et ses hanches. Ses nouvelles préoccupations lui donnaient envie de vomir.
Elle pianota sur le clavier de son téléphone portable, écrivant un bref message à son ami, pour lui prévenir de son arrivée. J’espère que tu es là, j’arrive pour t’embêter ;) xxx Un soupire s’échappa de ses lèvres, tandis qu’elle réfléchissait pour la énième fois à la façon dont elle devrait lâcher la bombe. Les nuits passées à cogiter ne lui avaient pas servi à grand-chose, car en sortant de chez Sully, Lexie n’avait encore pas la moindre idée de comment elle allait lui annoncer la nouvelle.
Cobb, c’était le genre d’homme qui pouvait faire craquer les filles d’un simple sourire. D’ailleurs, elle n’y avait pas échappé et ne savait pas encore si elle regrettait d’avoir cédé à ses airs d’adolescent charmeur et maladroit. Parfois, il suffisait simplement qu’elle pose les yeux sur lui pour savoir que leur relation n’était pas une erreur de parcours. Puis elle repensait à ce qu’il était vraiment, un homme perdu dans un passé dont il ne se souvenait plus, un homme qui pouvait la faire sourire si facilement, mais qu’elle connaissait à peine. Et l’idée qu’il puisse être le père de son enfant lui donnait des vertiges.
Elle se trouva rapidement devant sa maison ; entourée d’arbre, elle semblait comme pousser du sol, à la manière de celle où habitait Sully. Un nouveau soupire lui échappa, alors qu’elle se posait face à la porte, le souffre court, le cœur battant la chamade. Quelques coups contre le bois brut, puis l’entrée s’ouvrit et elle lui offrit un sourire. « Comment tu vas, Cobb ? » Elle déposa un simple baiser sur sa joue mal rasée, avant de poser un pied à l’intérieur. Elle se sentait nauséeuse, le corps et la tête lourds. Une douleur l’a frappa et elle posa la main sur son ventre, comme pour adoucir la souffrance. Son visage ne laissait rien paraître, ou du moins, elle espérait que ce soit le cas. Elle n’avait pas encore décidé comment le lui annoncer.
Lexie s’installa dans le salon, assise en tailleur sur le canapé. Elle lui fit signe de se poser à ses côtés ; une envie d’être rassuré l’a traversa, même en sachant que Cobb allait sans doute être le plus perturbé par ce qu’elle s’apprêtait à lui révéler. « Tu sais que je t’aime beaucoup, pas vrai ? » Un point pour rendre le début de conversation angoissant ; ce genre de réplique ne pouvait que présager une suite délicate. « Et je ne me sentais pas la force de garder ça secret bien longtemps. » Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Les mots semblaient aux abonnés absents, si bien qu’elle ferma un instant les yeux, comme pour retrouver son calme. Elle décida d’utiliser un autre moyen que la parole et, d’une main tremblante, elle attrapa celle de son ami, qu’elle déposa sur son ventre. Elle espérait qu’il comprendrait le message, car tout son courage semblait avoir disparu lorsqu’elle l’avait vu.

lexie & jacob
knock-knock-knockin'
on heaven's door
"J’espère que tu es là, j’arrive pour t’embêter ;) xxx" Dieu. Les vibrations le font sursauter. Merde, il est quelle heure ? On est quel jour, déjà ? Parfois, dans ces réveils soudain, il a l'impression de revivre la scène. Celle où il s'est réveillé. Seul, sur un banc avec le soleil en plein dans les yeux, sans savoir même plus son nom. Il se concentre. Non, là, il se souvient. Il est dans son lit, dans son chez-lui trop grand pour être son chez-lui. Il s'est assoupi. L'heure sur l'auto-réveil le lui confirme. 16:17. À une minute près, il pourrait dire ce que, visiblement, disent beaucoup les gens autour de lui : oh, il est 16:16, quelqu'un pense à moi ! Eh bien ou pas, Huckel, personne n'pense à toi. Enfin y a une minute, oui, peut-être. Et elle, elle s'appelle Lexie. C'est le prénom qui s'affiche sur son portable. Et qui le fait sourire, un peu comme un gosse qui repense à la meilleure glace qu'il ait mangé cet été. Il l'aime bien, Lexie. Déjà, elle est jolie. En plus, elle est gentille. Elle est attirante. Et avec tout ça, on peut dire qu'ils ont déjà passé du très bon temps ensemble. En voyant le message, il se lève d'un bond. Oui, il est là, mais pas vraiment prêt. (...) Quand ça frappe à la porte, il sort de la douche. Il se présente en peignoir, les cheveux encore mouillés. Super classe, Jacob. Mais bon, Lexie, elle l'a déjà vu moins vêtu encore, n'est-ce pas ? C'est avec cette affirmation en tête qu'il ouvre la porte, tous sourires. « Comment tu vas, Cobb ? » Quand elle dépose ses lèvres douces sur sa joue, il sent un peu quelques réprimandes de sa barbe de trois jours. Cobb, il a un peu du mal à prendre un rythme. « Bien et toi, ma belle ? » Il ne remarque rien. Ni les quelques cernes qui agrémentent le soubassement de ses beaux yeux. Ni son air nauséeux. Ni sa main sur son ventre. Cobb, il est très observateur quand il est au boulot ; en dehors, parfois, c'est une vraie taupe. Il lui lance un sourire rayonnant. Mi-affectueux mi-séducteur.

Il la laisse s'installer. Après-tout, elle est venue ici assez souvent pour connaître les lieux. Dehors, la clarté décline doucement au milieu des arbres. Ça donne une ambiance un peu mystique à l'intérieur du grand salon, où la lumière dorée entre par les grandes baies vitrées qui donnent l'impression d'être tout le temps dehors. « Tu sais que je t’aime beaucoup, pas vrai ? » Il fronce les sourcils, s'asseyant à côté d'elle. Soudain, en fait, il comprend que cette visite surprise n'a rien avec l'idée qu'elle ait envie de passer du temps avec lui. Et qu'elle est sur le point de lui faire une annonce. Il le sait, oui. Et elle sait que c'est réciproque, n'est-ce pas ? Pourtant, là, une étrange impression lui intime de fermer sa bouche. Il reste muet, la fixant droit dans les yeux, ses prunelles noires de jais ancrées dans les siennes. « Et je ne me sentais pas la force de garder ça secret bien longtemps. » Elle a l'air perdue. Abandonnée. Soudain, ce n'est plus lui le pauvre enfant amnésique, mais elle, une gamine esseulée, terrorisée. Il reste spectateur de la scène, comme s'il ne s'y trouvait pas vraiment. « Lexie, qu'est-ce que.. » Mais il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle lui saisit la main. Il la lui donne sans boucher, se laissant faire, comme un bonhomme en mousse. Elle est douce, sa main. Et aussi flagrant que cela puisse paraître, Cobb la regarde avec la même interrogation dans le regard. Ses doigts effleurent son ventre, mais rien ne lui vient. Il fronce les sourcils, et soudain, une expression de peur blanche prend forme sur ses traits posés, déformant son visage serein. Il retire sa main et la porte à sa bouche, comme choqué. Il la regarde toujours, mais à présent, il a des fumigènes à la place des prunelles. « O-Oh.. Mon dieu, Lexie, c'est quoi ? Tu.. tu as un cancer des ovaires ? Un truc aux intestins ? C'est grave ? Dis, t'as vu un médecin ? C'est quoi ? Une maladie ? Ou alors.. une MST ? » Non, Cobb, non. Non, c'est rien de tout ça. C'est à la fois moins grave... et beaucoup plus important.