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 i’m living in a world of necessary pains + maud

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Trystan Carnigan

Trystan Carnigan


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MessageSujet: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyMar 16 Sep - 13:53

i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_mvq7lxajhh1rp3a46o6_250i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_n2j9bg0pKi1qc6ftco2_250

Trystan aimait courir. Il s’était rendu compte de ce détail insignifiant lorsqu’il avait commencé le lycée. Le brun était une boule d’énergie, il avait besoin de s’occuper le corps et l’esprit en permanence. En rentrant dans l’équipe d’athlétisme de son lycée, suite à une idée de son père, le Carnigan s’était rendu compte qu’il aimait courir. C’était un peu idiot, mais il aimait faire quelque chose de simple et pourtant de si complexe. Son rythme cardiaque accélérait, ses muscles se tendaient et détendaient en mesure alors que le sol glissait sous ses pieds. Lorsque le jeune homme courait il ne pensait à rien d’autre. Pas à la musique qui passait dans ses oreilles, cet air entraînant et rythmée qui le poussait à courir de plus en plus vite. Il n’avait pas de parcours précis, trop absorbé par ses pensées que pour remarquer où ses pieds le menaient. Il courait sur la plage, en ville, parfois traversait la forêt de Dolores Street. Ses pieds auraient pu le mener jusqu’à l’autre bout du globe qu’il ne s’en serait pas rendu compte. Trystan aimait ça, courir. La brulure qui marquait ses poumons, son esprit vidé par cette fuite permanente alors que ses muscles faisaient de leur mieux pour suivre le rythme. Dans ces moments là il ne pensait pas à sa sœur, son accident, il ne pensait pas à sa mère et son absence, ni à son père qu’il ne voyait plus aussi souvent. Dans ces moments là il ne pensait à rien. Pas même à Maud et cette aura étrange qu’il planait autour d’elle, pas à leurs échanges mystérieux et toutes les questions qu’il aurait souhaité lui poser. Il avançait, sans penser au soleil qui déclinait, à l’invitation qu’il avait accepté à aller boire un café à peine dans une demi-heure. Il était dans son monde, loin de la raison des hommes, loin de leurs inquiétudes aussi. Traversant Dolores Street au pas de course, le brun s’arrêta finalement lorsque ses muscles endoloris se mirent à le supplier de ne pas continuer. S’étirant quelques instants contre le mur d’une maison, il se rendit compte que la nuit était en train de tomber, son voile d’encre couvrait progressivement la rue d’une aura étrange. Observant la rue un instant, les gens pressés qui rentraient chez eux, les fêtards prématurés qui sortaient de leurs demeures sous le halo faiblard d’un soleil presque avalé par l’horizon. Posant son regard sur le Shakespeare et sa clientèle principalement composée d’habitués, un léger sourire étira les lèvres du Carnigan qui repensait à une soirée en particulier. Surement la soirée où il avait le plus bu de sa vie. Surement une de ses meilleures soirées aussi. Il se souvenait avoir rencontré Maud dans un autre quartier et l’avoir suivi comme on suit la lumière. Pris dans son sillage, incapable de lutter contre son attraction, il l’avait suivi sans réfléchir, sans hésiter non plus. Longtemps après, il avait toujours l’impression d’être l’inconnu que la brune avait ramassée sur le bas côté. Le gamin étrange qu’on choisi en dernier lors de la composition des équipes. Elle l’avait trouvé là comme on trouve un animal blessé, seul, rentrant chez lui. Peut-être était-ce la caméra qui l’avait attirée, ou bien son sourire débonnaire. Trystan ne comprenait pas vraiment pourquoi elle s’était tournée vers lui, pourquoi elle revenait à chaque fois. Dans le fond, ils n’étaient que deux inconnus partageant les mêmes draps, n’importe qui d’autre aurait pu faire l’affaire, il le savait très bien. C’était ça qui le perturbait surement le plus, n’importe qui d’autre aurait pu faire l’affaire, mais c’était vers lui qu’elle retournait toujours. Le jeune homme s’était interrogé à son sujet. Elle devait être en couple, ou avoir des mœurs légères. Il en était même venu à se dire qu’elle était mariée, ça ne l’aurait pas vraiment étonné. Quoiqu’il en soit, il n’avait jamais obtenu de réponses à ses questions, plus habitué au silence renfrogné de son amante qu’à ses sourires éclairés qu’elle aurait ponctué d’aveux à son sujet. Passant une main dans ses cheveux déjà bien en bataille, il tenta de dompter sa crinière avant d’abandonner. Gêné par le filet de sueur recouvrant son visage, il attrapa les bords de son t-shirt afin de le tirer jusqu’à son visage pour s’essuyer plus aisément. Sans vraiment réfléchir, il se mit à marcher en posant ses yeux trop tard sur la personne qui ne l’avait surement pas calculée. Percutant cette dernière, il l’empêcha de s’écraser lourdement au sol en agrippant fermement ses épaules alors que les ongles de la jeune femme s’enfonçait dans ses avant bras par réflexe. « Je suis désolé, je n’ai vraiment pas fait attention à où… » Ses yeux découvrant le visage qui se cachait derrière une lourde masse de cheveux somptueusement décoiffés, Trystan la dévisagea du regard alors qu’inconsciemment il prononçait son nom d’un air interrogateur. « Maud ? » C’était un idiot. Bien sur qu’il s’agissait de la belle et incroyable jeune femme qui partageait son lit lorsque son cœur en ressentait l’envie. Elle lui faisait le coup à chaque fois. Comme une comète traversant le ciel sans que rien ne la prédise. Elle apparaissait dans sa vie dans une gerbe de lumière avant d’en sortir sans qu’il ne puisse comprendre ce qui venait de se produire.
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Maud Baldwin

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyMar 16 Sep - 19:29

Peut-être qu'elle n'avait pas bien regarder devant elle, ou peut-être que c'était sa faute, au fond qui cela pouvait bien intéresser, même elle, l'un des deux principaux concernés, elle s'en fichait éperdument. Elle marchait, il marchait, dans deux sens contraires, sur le même trottoir, ils s'étaient percutés, elle avait commencé à partir en arrière, elle se voyait déjà tomber au ralenti. C'était étrange ce phénomène qui se passait à chaque fois qu'elle perdait l'équilibre, elle avait l'impression de sortir de son corps, que son cerveau ralentissait les images qui défilaient devant ses yeux, elle se sentait tomber, elle se voyait tomber à chaque fois, comme si son esprit voulait la prendre en spectatrice, de sa médiocrité, de sa maladresse, comme s'il cherchait à lui faire bien comprendre une leçon, pas seulement la faire tomber d'un trait, il fallait qu'elle comprenne ce qu'il se passait, qu'elle assiste à sa chute, comme pour la rabaisser encore. Alors elle avait vu sa main s'avancer violemment, jusqu'à enfoncer ses ongles sous la peau d'un bras étranger, tandis qu'un autre bras lui agrippa brusquement l'épaule, ramenant l'entière plante de ses pieds sur le sol, comme sauvée de sa déchéance. Elle pouvait le reconnaître maintenant, son amant, si on pouvait l’appeler ainsi, ou son plan cul... Peut-être un ami, elle ne savait pas vraiment en fait, et elle s'en foutait pas mal en fait. Ce n'était pas là le plus important, ce n'était pas là la vie. Lui la dévisageait avec tout un étonnement qui finalement, bien qu'il était absurde, allait extrêmement bien avec la candeur de sa personne... « Trystan ? » Souffla-t-elle dans une expiration plus bruyante que celle de ce dernier, elle n’avait pour seul et unique but que de se moquer de lui, de lui et de sa manière complètement absurde dont il laissait dégager son prénom entre ses dents, comme s’il était surpris, comme s’ils étaient de vieux amis qui ne se seraient pas vu depuis dix ou trente ans. Elle sourit, il était bête, idiot, pas bien malin, pas très fut-fut, comme on dit, il avait cette allure un peu nigaud, comme s’il n’était plus rien quand elle était là et ne vivait plus que rattaché à elle, comme s’il dépendait de ses mots, de ses décisions, à la fois terriblement émouvante et très drôle aussi. Il manquait toujours d’initiative, il la suivait, aveuglement, dès qu’elle le voyait c’était tout comme s’il se transformait en un vulgaire couch potatoe, consommateur de télévision absolument passif, et bien sûr comme elle n’était pas Dieu elle n’avait toujours vu que cette facette de sa personnalité, qui dans ses yeux résumait sa personne toute entière. Des psychologues diraient sûrement que Maud aime dans sa relation avec Trystan ce rapport de force, qu’elle domine évidemment, c’est elle qui a le contrôle, comme une revanche contre la vie qui l’a toujours prise à partie et s’est toujours joué d’elle comme d’une vulgaire marionnette sur laquelle on ferait des expériences, ou alors peut-être faisait-elle partie d’une vaste étude sociologique, à la manière du sublime Jim Carrey quand il jouait ce personnage coincé depuis sa naissance dans une série télévisée. The Truman Show. Mais au fond on sait tous que les psychologues ne sont que de vulgaires charlatans. « Tu fais quoi ce soir ? » Elle avait bien vu que la nuit commençait à poindre le bout de son nez, elle balança cela comme ça, avec toute sa légèreté, elle ne forçait jamais les gens à sortir ou à passer du temps avec elle, mais elle ne se gênait jamais pour poser la question. Elle ne s’occupait jamais de se dire, et si cette personne se sent obligée de passer la soirée avec moi parce que je viens de lui demander etc… Elle avait arrêté de s’excuser de vivre, d’avoir toujours l’impression de déranger, de ne pas être assez intéressante. Elle avait compris que les gens n’avaient aucune raison de ne pas vouloir d’elle, comme ils pourraient ne pas vouloir de quelqu’un d’autre, elle avait compris qu’il était fondamentalement narcissique et affreusement égocentrique de penser que l’on était suffisamment différent des autres pour pouvoir être rejetée, au final elle était sur le même banc que tous les autres. Elle avait arrêté de penser que les gens se forceraient pour elle, par politesse, après tout ce n’était pas son problème, s’ils étaient trop polis pour faire des choses à contrecœur, elle n’avait pas à s’en préoccuper, elle devait déjà s’occuper d’elle-même et c’était amplement suffisant.
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Trystan Carnigan

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyMer 17 Sep - 16:42

i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_mvq7lxajhh1rp3a46o6_250i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_n2j9bg0pKi1qc6ftco2_250

Trystan ne faisait pas exprès d’afficher cet air idiot à chaque fois qu’il voyait Maud. A force, il en était venu à croire qu’il avait obtenu cette tête d’idiot à la naissance, comme d’autres ont un bec-de-lièvre, six doigts sur une main, un diastème entre les incisives supérieurs. Lui, à la naissance, il avait hérité d’une tête d’idiot qu’il portait en permanence autour des personnes le troublant. Et vu que beaucoup de monde le troublait, le monde lui-même arrivait à le troubler, autant dire qu’il avait cet air idiot presque en permanence.  Certains trouvaient ça attendrissant, comme on trouve attendrissant un enfant perdu qui vous fixe de ses grands yeux à la fois effrayé et émerveillé. Lorsque Maud expire son nom exagérément, comme une adolescente persuadée d’avoir rencontré l’amour de sa vie pour la deuxième fois dans ce qui s’avèrera n’être rien d’autre qu’une histoire sans lendemain. Sur le coup, il se reconnait totalement dans la prestation de la jeune femme et se sent particulièrement con. Elle avait l’habitude de le faire se sentir complètement con et, en arrivant à peine à l’admettre, il devait dire qu’il aimait ça. Peut-être était-il masochiste, mais autant qu’elle l’irritait, il appréciait comment Maud le bousculait sans ménagement. Comment elle arrivait à le faire se sentir complètement con lorsqu’il l’était. Trystan aurait aimé que, parfois, elle cesse ce petit jeu qu’elle maîtrisait à la perfection. Des fois, il avait juste envie de la secouer en lui disant qu’un air blasé au regard et une indifférence soutenue n’allait la mener nulle part dans la vie. Néanmoins, dans cette histoire, il était celui qui se faisait secouer à tout bout de champ. C’était lui la marionnette de Maud et pas l’inverse. Le brun n’avait même pas essayé d’inverser la tendance. N’importe qui aurait pu penser qu’il était amoureux. Qu’il restait dans cette relation étrange parce qu’un sentiment amoureux des plus tenaces le liait à cette fille. Il n’était pas vraiment d’accord. Alors même qu'il contemplait la jeune femme qu’il trouvait magnifique,  il se disait qu’il n’y avait que de l’attirance physique entre eux. Quel genre de taré irait s’attacher à une fille aussi étrange, peu conventionnelle,  insupportable, mystérieuse et carrée. Personne. Comme personne n’irait surement s’enticher d’un gars comme lui. Sa bizarrerie s’accordait bien avec l’étrangeté de la jeune femme. C’était surement pour cela qu’il restait même s’il n’avait rien à désirer dans cette relation, un jour elle se lassera et tout sera fini. Trystan ne se faisait pas vraiment d’illusion, tout comme il ne s’en faisait pas lorsqu’elle apparaissait comme par magie. Maud avait toujours un but lorsqu’elle venait le voir et ce n’était pas simplement de se perdre ingénument dans l’océan des yeux du Carnigan. Alors, lorsqu’elle lui demanda ce qu’il comptait faire, il savait très bien ou sa réponse allait le mener. Pas un lieu désagréable, mais encore plus profondément dans les emmerdes qu’il allait finir par s’attirer à s’envoyer en l’air avec elle. Rien de bon n’allait en sortir, pourtant, au bout d’un silence aussi étrange que bien d’autres qu’ils avaient partagés, il répondit : « Je n’ai rien de prévu. » Il ne pensait pas à sa pauvre connaissance qui allait l’attendre dans un café à l’autre bout de la ville. En vérité, il l’avait totalement occulté, trop occupé à se perdre dans les courbes du visage de la brune. Elle l’attirait, c’était indéniable. Il ne pouvait néanmoins s’empêcher de nier son attirance plus que physique pour elle. Surement un peu à cause de son égo, puis de son désir de ne pas avoir l’air masochiste. Elle l’attirait plus que physiquement et il savait que s’il avait le malheur de lui dire elle ne pourrait s’empêcher de rire de lui. Pourquoi ? Certainement parce que c’était d’un banal. Dans le regard de Maud, Trystan avait l’impression d’être un numéro, pas une entité unique. Un être spécial et incroyable. Non, dans le regard de Maud il était l’égal de n’importe qui d’autre et en un sens il aimait ça. A force de sortir de la moyenne, on rêve juste de s’y plonger. Dans le regard de Maud, il n’était rien d’autre qu’un gars dans un monde composé d’un tiers de gars. Autant dire un grain de sable perdu dans l’océan. Ca lui plaisait, comme elle lui plaisait et alors qu’il la regardait un peu étrangement dans un silence plus long que désiré il fini par se mordiller la lèvre inférieur un peu perturbé en cherchant quelque chose à dire. Il n’eu pas d’illumination. Rien de merveilleux à lui dire. Il fallait dire qu’il n’était pas un géni, il ne se trouvait pas forcément très intéressant. Alors, il préféra se taire, songeant à rentrer seul chez lui ce soir plutôt que de suivre cette comète vers de nouveaux déboires.  


Dernière édition par Trystan Carnigan le Jeu 18 Sep - 16:01, édité 1 fois
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Maud Baldwin

Maud Baldwin


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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyJeu 18 Sep - 7:02

C’était étrange de tomber sur lui par hasard, enfin c’était déjà arrivé une fois, elle l’avait trouvé marchant dans la rue, mais c’était différent, elle se rendait expressément en voiture jusqu’à son appartement. Les choses se passaient toujours ainsi, c’était elle qui venait le chercher, et d’ailleurs cela se passait toujours dans l’appartement du brun, jamais il n’était venu chez elle, d’ailleurs il ne connaissait rien d’elle. Ils ne s’étaient pas connus par des connaissances communes, elle ne l’avait jamais emmené à des sorties avec des amis, encore moins à sa famille… Ils étaient deux êtres à part entière qui ne connaissaient rien de l’autre, une relation qui réunissait deux entités à part en entière, qui n’avaient d’autre horizon que leur individualité même, comme si le monde ne tournait qu’autour d’eux. Quand ils se voyaient ils ne parlaient pas du monde, ils ne parlaient pas de leur vie, au fond ils ne parlaient de rien, mais ils étaient deux, ils étaient ensemble, cela avait le goût d’un voyage dans un univers où l’environnement familial, extérieur, urbain, amical… n’existerait pas, où ils n’auraient que leurs esprits et leurs corps, complètement détaché de tout. Elle ne cherchait pas non plus à savoir qui il était, elle connaissait son prénom, son adresse et cela lui suffisait. Elle n’avait pas son numéro de téléphone, pour qu’il ne puisse pas décider de l’appeler ou de lui écrire, ce n’était pas la peur que son petit-copain découvre son existence, d’ailleurs ce serait plutôt un soulagement au fond, mais elle ne faisait rien pour que cela arrive. Au fond elle était beaucoup plus gentille qu’elle ne le pensait. Elle avait l’habitude de voir la vie comme une jungle, où la justice et le mérite n’existaient pas, alors elle voulait prendre cela comme une compétition et traiter tous les autres habitants de cette Terre comme des adversaires, mais dans les faits elle n’y arrivait jamais vraiment, elle finissait toujours par aider les autres, par leur donner des conseils qu’elle s’était promis de garder pour elle, et elle se sentait faible. Trystan n’avait rien de prévu, comme d’habitude, parfois Maud avait l’impression d’avoir à faire à une loque, c’était toujours elle qui partait le matin, toujours elle qui s’enfuyait parce qu’elle avait des choses à faire, des gens à voir… Jamais elle ne l’avait vu se rhabiller précipitamment, partir le premier, comme s’il n’avait rien à faire dans la vie, une vie à attendre. Mais après tout c’est peut-être lui qui a raison, la vie n’est-elle pas la salle d’attente avant la mort, où l’on essaye de tuer le temps, en s’inventant des objectifs, ou des jeux. « Fais pas cette tête. » Il était constamment disponible, dans les faits, mais est-ce qu’il en avait toujours envie… Elle n’avait jamais eu de coup d’un soir avant, même si elle savait ce qu’on disait dans son dos, les rumeurs qui circulaient sur son rivage, comme quoi c’était une fille libérée, qui avait déjà expérimenté milles et unes choses, le genre qui jouait toujours avec les garçons étant petite, et qui est une sorte de master of sex aujourd’hui. Elle ne répondait jamais, elle ne disait jamais si c’était vrai ou faux, elle aimait multiplier les identités, une dans chaque petite tête qui l’avait croisé sur son passage, et elle n’avait aucune envie de les homogénéiser en dévoilant la vérité et niant le mensonge. Elle n’avait jamais aimé parler d’elle, et cela n’allait pas changer aujourd’hui. Trystan ne lui posait jamais de questions, ou presque, il avait déjà tenté quelques-fois, mais étrangement cela n’avait pas suffit à la faire fuir, elle était revenue et elle savait qu’elle reviendrait, jusqu’à ce que lui en ait marre d’une fille muette comme elle et mette fin à leurs petites retrouvailles nocturnes. « Tu vas à l’abattoir ? » Cette fois-ci elle était sérieuse, Maud était ainsi, elle parlait toujours de manière implicite, elle disait toujours que les mots gâchaient tous, alors elle cachait les vrais derrières des images, des sous-entendus… Mais elle lui posait vraiment la question, est-ce que c’était une corvée de la suivre, de passer la soirée avec elle ? D’ordinaire elle ne s’en inquiétait jamais, preuve en est, c’était la toute première fois. Alors pourquoi aujourd’hui, pourquoi ce jour-ci et pas la semaine dernière ou trois mois plus tard ? On ne sait pas, personne ne sait, pas même elle, mais elle, ne se pose même pas la question.
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Trystan Carnigan

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyJeu 18 Sep - 16:41

i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_mvq7lxajhh1rp3a46o6_250i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_n2j9bg0pKi1qc6ftco2_250

C’était Maud qui avait décidée de trainer Trystan dans son sillage lors d’une soirée où elle était éméchée. C’était encore elle qui s’était pointée à répétition à l’appartement du brun sans y être invitée. C’était toujours elle qui décidait quand elle venait, quand elle partait A aucun instant le destin, le hasard ou quoique ce soit d’extérieur n’avait inféré sur la volonté de Maud. La jeune femme avait toujours prise les décisions, c’était surement pour cela que le Carnigan était perturbé de la croiser par hasard. Carmel était une grande ville, ils avaient beau y vivre, ils auraient pu passer le restant de le jour sans se croiser. En un sens, malgré leurs échangés répétés, les deux amants n’étaient toujours que de parfaits inconnus. Elle ne savait rien de lui et lui ne savait rien d’elle. A croire qu’ils se rencontraient à la jonction de leurs univers, trop effrayé de faire un pas vers l’autre au risque de s’y tordre le cou. Trystan n’avait pas vraiment peur, la jeune femme l’intriguait énormément, mais il était assez intelligent pour se rendre compte qu’il n’obtiendrait rien d’elle et assez respectueux, ou sain d’esprit, que pour ne pas faire des recherches sur elle. Dans le fond, il préférait avoir quelques instants fragiles, partagés dans une connivence sans équivalent, que de faire tout foirer en cherchant à obtenir plus. Il n’était pas même sur de vouloir plus. Le brun se contentait très bien de ce qu’il avait. De ses jobs sans lendemains, ses journées passées à suivre le souffle du vent. Il lui en fallait peu pour être heureux, en un sens, il avait obtenu la clé d’une vérité que peu de monde pouvait se targuer d’avoir. Il ne courait pas après le temps, pas après les gens. Simplement il vivait. Il ne vivait pas dans l’attente, pas dans l’urgence. Il vivait simplement les choses comme elles venaient et ça lui allait très bien. Les traits du Carnigan se durcirent, se firent plus sérieux suite à la remarque de Maud, presque plus adulte. Presque, car son côté juvénile était indéniable, surtout avec la candeur dont il pouvait faire preuve. Alors qu’un silence étrange s’installaient entre les deux, Trystan se mordillant la lèvre inférieur tout en scrutant sa vis-à-vis, il ne pu s’empêcher de ce demander ce qu’elle lui trouvait. Avec son visage angélique et ses traits juvéniles, elle devait aimer les garçons plus jeunes. Où, peut-être n’en avait-elle rien à faire de la personne avec laquelle elle couchait tant que celle-ci savait se taire et ne s’imposait pas trop dans sa vie. Dans le fond, il n’était qu’un jouet, dispensable et loin d’être éternel. L’idée ne blessa même pas un peu le jeune homme. Il n’avait jamais prétendu être capable de la faire se sentir différente en sa présence. Il ne pensait absolument pas être capable de lui offrir une espèce de transcendance mystique. Elle ne l’aimait pas, il n’était pas son prince sur son cheval blanc prêt à affronter vents et marrées. Quel détail de son infime personne aurait le pouvoir de garder la brune à ses côtés ? Sincèrement, il n’en trouvait aucun. C’est surement pour cela qu’il s’emmurait dans son silence, incapable de comprendre les schèmes de la brune qui était bien trop complexe pour lui. Lorsque Maud ouvrit la bouche, il ne pu s’empêcher de légèrement froncer ses sourcils en la jaugeant du regard. Le visage de son amante était d’un sérieux à vous glacer le sang. Ses mots faisaient des détours alors que ses traits étaient sincères et directs. Surement à cause d’un manque d’inhibition, Trystan était bien incapable de parler en métaphore. Non, il disait ce qui lui venait à l’esprit quand ça lui venait à l’esprit ou alors il se taisait. Il comprenait bien où elle voulait en venir, mais ne comprenait pas pourquoi elle s’intéressait soudainement à ce qu’il pouvait bien ressentir alors qu’elle l’avait toujours menée à la baguette. « Depuis quand est-ce que tu t’intéresses à ce que je pense ? Puis, pourquoi surtout ? » Commençant à connaître la jeune femme, dans un des plus doux paradoxe possible les deux étant toujours de parfaits inconnus, il se doutait qu’il n’aurait pas de réponse. Du moins, il l’imaginait mal répondre sincèrement à une question qu’il viendrait de poser. Il était plus habitué aux échanges presque brutaux, les affrontements d’esprits et les remarques cinglantes lorsqu’il outrepassait les quelques droits qu’il avait entant qu’amant. Dans un haussement d’épaule nonchalant, il rajouta pour répondre à sa question, car lui répondait : « En ce qui concerne ta question, ça dépend de toi et de tes plans. Tu pourrais me faire vivre la pire, comme la meilleure soirée de ma vie. Mais je pense qu’on ne va pas sortir de nos habitudes. »  
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Maud Baldwin

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyVen 19 Sep - 6:41

Il lui demanda depuis quand est-ce qu’elle s’enquérait de ses états-d’âmes, mais la réponse était déjà dans la seconde question, lorsqu’il lui demandait pourquoi, pourquoi elle s’en intéressait maintenant et pas plus tard ou pas bien avant. Le visage de la brune resta implacide, alors qu’elle n’avait aucune réponse à donner, il n’y avait rien à dire, rien à répondre, elle n’en savait rien. D’ailleurs il n’était même pas certain que sa réponse, si tant est qu’elle en ait eu une, soit écoutée par Trystan, il semblait tellement renfermé sur lui-même, il ne le faisait pas mais sa posture avait tout du jeune homme qui ose prendre la parole en baissant les yeux, le visage baissé sur ses chaussures. Son flot de parole était précipité, comme s’il lâchait tout d’un coup, comme s’il avait peur de se retrouver empoté avec ce qu’il avait encore envie de dire et n’avait pas eu le temps car déjà Maud serait intervenue, il fallait qu’il jette tout, tout d’un coup, au cas où il n’ait plus l’occasion de le faire. La pire comme la meilleure des soirées, mais, on ne sortira pas de nos habitudes. Mais. Mais. Les sourcils de la jeune femme se froncèrent. « Et dans on ne va pas sortir de nos habitudes tu penses à quel genre de soirée, la meilleure ou la pire ? » Elle n’aimait pas dire les choses directement, mais paradoxalement elle n’aimait pas quand les autres faisaient de même. Normalement elle devrait comprendre que si elle ne comprend pas toujours les sous-entendu des autres, il doit en être de même pour eux, voire même pire puisqu’elle parle pour ainsi dire toujours ainsi. Mais non. Elle continuait toujours à parler de manière implicite, et continuera toujours. Son regard se concentra avec un mélange de froideur et de sévérité, faisant fi de tout sentiment d’empathie, et après un long silence, un soupir, semblable au râle d’un animal sauvage blessé, ne s’extirpe de sa bouche. « Putain Carnigan si t’as un problème avec moi je pensais que t’étais assez grand pour le dire quoi ! » En le disant, elle leva les yeux au ciel et eu un bref mouvement des bras. Son pied gauche recula et elle eu un petit mouvement pivot, de va-et-vient dans son exaspération. Elle ne voyait pas le problème, il n’avait rien à faire ce soir, elle était là, elle lui avait trouvé un programme, s’il avait vraiment quelque-chose de prévu ou préférait passer la soirée seule, il pouvait le lui dire, il aurait du le lui dire, même en mentant à la rigueur pour ne pas la blesser si l’excuse réelle était le désir d’être seul. Mais dans le fond, dans le fond du fond, son exaspération allait bien au-delà de cela, elle savait ce que cette discussion, ou plutôt ce début de discussion, signifiait, c’était le début de la fin. C’était la fin de leur relation innocente et muette, c’était le début de la pénétration de leurs mondes dans leurs rapports, c’était le début des emmerdes, le début des explications, le début des grands mots, des grands mots pour dire si peu de choses au fond, pour embellir, pour enlaidir, exagérer et se plaindre. Elle se sentie stupide, elle aurait du le voir venir, déjà l’autre jour, quand il lui avait demandé s’ils ne pouvaient pas parler pour une fois, pour changer de leurs habitudes. Son attention se focalisa encore plus durement sur Trystan, alors que le piège de sa réponse se refermait peu à peu contre lui. Elle n’aurait jamais pensé réagir ainsi mais elle se sentait déjà triste, déçue. Ce n’était pas la première fois qu’il s’adressait à elle ainsi, mais cette fois-ci Maud mettait toute son insistance pour qu’il sorte enfin de lui, et reconnaisse vraiment ce qu’il pensait de leurs petites soirées. Elle se fichait éperdument de demander l’avis d’autrui car elle avait toujours considéré qu’il faut savoir s’émanciper et pour grandir rien de mieux que d’être seul, et d’être obligé de prendre des initiatives, d’oser, quitte à blesser, mais elle n’avait jamais rêvé d’être ce tyran, qui continuait à forcer les gens à faire quelque-chose alors même qu’elle serait au courant qu’ils le font à contrecœur. « Tu penses que je te viole c’est ça ? » Lança-t-elle comme autant de coups de couteau, en venant plaquer presque violemment une main sur l’entre-jambe du jeune homme. N’étant plus qu’à quelques centimètres, ses pupilles tremblèrent entre les deux yeux de Trystan, tentant un temps, un court instant, d’essayer de percer ce qu’il y avait derrière, dans cette petite tête. Mais il n’avait pas besoin de parler pour répondre, elle savait, peut-être même parce qu’elle avait toujours su, mais n’avait jamais voulu se l’avouer. « Casse-toi ! » Et d’un mouvement brusque, elle s’écarta en faisant siffler ces deux mots entre ses dents, comme on aurait traité quelqu’un de pestiféré durant les temps sombres de l’Histoire.
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Trystan Carnigan

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptySam 20 Sep - 22:12

i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_mvq7lxajhh1rp3a46o6_250i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_n2j9bg0pKi1qc6ftco2_250

Trystan n’était pas très prolixe. Tout le monde le savait. Ses interlocuteurs appréciaient ou n’appréciaient pas cette part de sa personnalité, mais avec le temps les gens ont finir par s’y faire. Néanmoins, quand le brun venait à ouvrir la bouche, ce dernier faisait souvent plus de mal que de bien. Il parlait plus vite que la moyenne, à croire qu’il craignait d’être coupé au milieu de sa phrase lui qui ne disait jamais rien. Dans le fond, il avait un peu peur que Maud l’interrompe, que d’un geste de la main elle ne le réduise au silence. Mais elle n’en fit rien, surement intéressée, pour une fois, par ce qu’il avait à dire. Scrutant le visage de la belle, seul clé des émotions de la jeune femme, Trystan avait bien du mal à déchiffrer l’expression qu’elle arborait alors qu’elle l’interrogeait sur la signification de sa phrase. Faisant une moue réfléchie, le brun haussa vaguement l’épaule pas certain lui-même de savoir ce qu’il voulait vraiment dire. Il n’avait pas vraiment envie de s’épancher sur le sujet, surtout si c’était pour admettre qu’il appréciait ces nuits partagées avec la belle plus que de raison. Puis, elle ne partageait rien avec lui, pourquoi aurait il du admettre ce qu’il ressentait au sujet de leurs entrevues ? C’était mesquin, digne d’un enfant qui bouscule un autre parce que ce dernier lui a fait un croche pied involontaire. C’était puéril, surtout pour un jeune homme de son âge. Enfin en théorie. Enfermé dans son mutisme, comme il l’était trop souvent, il se rendait bien compte que Maud était bien moins calme et nonchalante à ce sujet qu’il n’avait bien pu le croire. Lorsqu’elle ouvre la bouche, c’est l’image que Trystan s’était fait de la jeune femme qui vole en éclat. Lui qui l’imaginait comme un animal indépendant, fier et intrépide qui ne se reposait sur personne, voila qu’il voyait une partie de sa personnalité qu’il n’imaginait pas. Une partie plus sensible, plus atteignable aussi. Il avait l’impression que cette femme qui s’était toujours trouvée à des kilomètres de lui venait de sensiblement se rapprocher, comme s’il la comprenait un peu mieux désormais. Mais bien sur, le brun ne savait rien. Il avait l’impression que cette petite conversation pouvait être le début de quelque chose alors que Maud était persuadée qu’il s’agissait du début de la fin. Ouvrant la bouche pour répliquer, le Carnigan s’interrompit en cours de route. Il n’aimait pas être pressé ainsi. Maud le bousculait toujours un peu, mais c’était plaisant. Là, il avait juste l’impression d’être un idiot incapable de dire ce qu’il pensait, trop faible que pour admettre ce qu’il pensait réellement. C’est ainsi, qu’au lieu de le voir s’ouvrir à elle, la jeune femme pu apercevoir le brun en train de se refermer un peu plus. Ils voyaient les choses si différemment. Lorsqu’elle était persuadée que les mots étaient ce qui allait couler leur histoire, il savait, au contraire, que seul ceux-ci avaient le pouvoir de les empêcher de voguer à la dérive. Néanmoins, Trystan était bien loin de posséder les mots nécessaires pour lutter contre ce qu’ils se faisaient. Ainsi, lorsque les mots de son amante le frappèrent de plein fouet, c’était comme s’il venait de recevoir toutes les brimades de sa vie en pleine gueule. Toutes les claques qu’on ne lui avait pas épargnées venaient s’écraser à nouveau contre ses joues alors que le regard furibond de la brune le transperçait. Lorsque la main de celle-ci se posa contre son entrejambe, le Carnigan déglutit péniblement alors qu’il avait l’air d’un pauvre animal pris dans les phares d’une voiture. Mal à l’aise, ses yeux se posaient vivement sur les rares personnes autour d’eux en train d’assister à la scène. Il ne bougeait pas, ne disait rien, posant finalement un regard d’incompréhension sur la jeune femme. Il avait l’air d’un animal qu’on aurait trahi, le genre de bestiole sur le bord de la route en train de pousser un dernier râle d’agonie en se demandant pourquoi cette voiture avait besoin de l’écraser. Toutefois, lorsque ses iris faites d’un océan triste se perdirent dans celle de Maud, le brun n’avait plus rien d’un animal à l’agonie. Il ressemblait plus à un animal acculé qui s’apprêtait à mordre. Lorsqu’elle le rejeta comme le pire des pestiférés, Trystan lui laissa à peine le temps de s’écarter qu’il l’attrapait par le poignet pour l’empêcher de s’éloigner. La pressant contre le mur de la maison à côté d’eux, il s’en fichait des gens qui pouvaient observer, de ce qu’elle pouvait bien penser ou de ce qu’il était en train de faire. Elle venait de l’énerver et il était bien incapable de réfléchir correctement à cet instant. Elle le faisait sortir de ses gonds, le poussait dans ses retranchements et il détestait ça. Comme il pouvait la détester à cet instant pour le pousser à se donner en spectacle comme une bête de foire. Les traits tordus par cette vague de colère qui l’avait pris à la gorge, sa main toujours fermement agrippée à son poignet alors qu’il s’assurait de l’autre qu’elle n’allait pas tenter de bouger, il n’avait aucun mal à la maintenir en place. Il fallait dire qu’il était bien plus grand et plus fort qu’elle. Ce qui lui donnait l’avantage et allait lui permettre de dire ce qu’il avait à dire. La voix mordante et glaciale, il crachait ses mots comme un serpent cracherait son venin. Pas dans l’intention de mordre, juste avec un naturel déconcertant alors qu’on ordonne pour sentence d’incroyables souffrance à l’autre. « Bordel Maud, est-ce que tu penses parfois à ce que tu fais, à ce que tu dis ? Tu te rends compte qu’il y a quelque chose qui tourne pas rond chez toi ? C’est le summum pour un mec aussi dérangé que moi de dire ça, mais t’es complètement tarée. » Trystan remportait surement la palme de la personne la plus étrange du coin, mais Maud n’était pas mal dans son genre non plus. Le brun s’en était rendu compte dés leur première rencontre, mais il trouvait que ça lui allait bien. La folie avait son charme, la brune en avait à revendre. Mais à cet instant, il était bien trop révulsé par ce qui venait de se passer que pour y porter une quelconque attention. « Tu me prends pour qui ? Sérieusement… Je suis quoi à tes yeux, une espèce de loque informe qui se laisserait faire par la première nana qui passe parce qu’il a peur de lui dire non ? » Les traits de son visage se détendant, rien de plus qu’une vague de rancœur encore ancrée en ceux-ci, le brun lâcha Maud alors qu’il faisait un pas en arrière. La colère qui lui donnait la force de s’élever contre la brune le quittait et ne restait en lui que de la honte et des regrets. « Ne te prends pas pour quelqu’un que tu n’es pas, si je n’avais pas été consentant je ne t’aurais pas laissé m’approcher. Je suis con, je sais. » Sa voix c’était faite plus faible, moins virulente et impétueuse. L’orage qui grondait en lui s’était calmé, ne restait rien d’autre que le calme triste de l’après tempête chez Trystan, ce qui ne devait pas être le cas chez son amante.  
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Maud Baldwin

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyLun 22 Sep - 6:24

Le poignet de Maud se retrouva emprisonné, pris entre l’étau des mains fortes et puissantes de Trystan. Il la repoussa contre le mur, certainement pour qu’elle ait moins d’espace pour se débattre, car oui c’est sûr, Maud ressemblait à un petit animal sauvage angoissé. Il lui déversa tout son poison, après qu’elle lui ait déversé le sien, comme deux êtres se partageant un verre de cigüe. Sa mâchoire se serra si forte qu’elle cru un instant que ses dents allaient céder entre elles, mais il n’en fut rien. Le regard de Trystan était froid et dur, elle sentait son souffle chaud sortir des serpents comme autant de Gorgone, dont les têtes se viendraient se jeter contre le visage de Maud. Vomir, elle avait envie de vomir. Et puis il la lâcha, aussi brutalement qu’il l’avait attrapé, Maud baissa des yeux aux sourcils froncés contre son poignet, qu’elle tentait vainement de masser de son autre main. Il lui avait fait mal, elle ne l’aurait jamais cru aussi fort, enfin si peut-être, mais elle ne l’en aurait jamais cru capable. Au bout d’un instant elle reporta un regard furibond sur lui, avant de lâcher comme un couperet. « Alors pourquoi est-ce que tu prends cette tête d’animal pris entre deux phares à chaque fois ?! » Sa voix avait faibli, il ne semblait plus aussi motivé par la colère qu’auparavant, mais ce n’était pas le cas de Maud, c’était tout l’inverse même. Et elle hurlait, elle hurlait comme un chien aboie sur un chat, elle hurlait parce qu’elle n’avait jamais rien su faire d’autre que de gueuler pour faire entendre sa voix, pour prouver son existence, pour affirmer son autorité, pour se faire respecter, enfin de ce qu’elle croyait. Elle se souvenait de leur première fois, ce n’était pas celle de leur rencontre, ils étaient beaucoup trop saouls pour avoir fait quoi que ce soit, si ce n’était dormir dans le même lit. Mais depuis ils s’étaient revus, une fois, deux fois, trois. Jusqu’à ce qu’un jour elle vienne vers lui, ou revienne plutôt, avec une idée très particulière en tête. Coucher avec lui. Ils l’avaient fait, nus comme des vers sans prendre la peine de se recouvrir des draps. Elle avait crié, il avait grogné, et s’en était fini. Il s’était retourné pour reposer son dos contre le matelas, elle avait regardé par la fenêtre, deux secondes, ou trois, et puis elle s’était relevé et avait commencé à se rhabiller. Pourquoi ? Évidemment, la question se pose, elle tergiversait aussi dans la tête de Trystan, qui n’avait pas pu la contenir plus longtemps dans sa gorge. Mais une fois que le sentiment d’interrogation sortie, il s’était transformé, comme si la langue l’avait modifié dans cette entreprise de production de la parole. Il lui avait proposé de dormir ici. Mais Maud ne le regardais pas, elle n’était déjà plus là, en quelques sortes. En se enfilant son tee-shirt elle cru bon de préciser qu’elle n’arrivait pas à dormir avec quelqu’un à côté d’elle, pour ne pas dire qu’elle avait un petit-ami. Elle n’en avait pas plus honte que ça, après tout la société était faite d’infidèles, ce n’était pas ça le problème, mais elle ne voulait pas parler d’elle. C’était sa vie privée, et elle ne voulait pas que sa vie entre dans cette chambre avec elle. Elle la déposait délicatement sous le paillasson de l’entrée, comme on dépose une clé pour la cacher, et la reprenait en repartant. En soulevant ses mèches de son tee-shirt, elle précisa que c’était la respiration de l’autre qui l’a gênait. Trystan ne réagit pas, elle semblait avoir gagné. Mais au moment de partir sa voix atteint ses oreilles une nouvelle fois, « quand tu veux ». Les yeux de Maud s’étaient retournés vers lui, dégageant une mèche de son épaisse crinière de sa main « vraiment ? ». Vraiment. « Ok. » Et elle passa la porte, enfouissant son désir de sourire, jusqu’à ce que la porte ai claqué derrière elle. Alors oui, c’était vrai qu’il était consentant. Pourtant il affichait toujours cet air abattu quand elle venait à lui, et si d’ordinaire elle n’en faisait pas de cas, la remarque acerbe de Carnigan quelques minutes auparavant avait tout changé. Son regard le fusillait, il aurait déjà été radié de la planète Terre si ses yeux avaient été autant de rayons lasers lancés sur lui.


Dernière édition par Maud Baldwin le Mer 24 Sep - 18:15, édité 1 fois
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Trystan Carnigan

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyLun 22 Sep - 23:42

i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_mvq7lxajhh1rp3a46o6_250i’m living in a world of necessary pains + maud Tumblr_n2j9bg0pKi1qc6ftco2_250

Durant toute une période de sa vie, Trystan avait eu du mal avec sa personnalité. Les pilules, ses élans de colère, ce dont il était fait le répugnait et il avait du apprendre à vivre avec. Faire de ses faiblesses des forces et accepter qu’il n’était pas juste un gamin étrange, qu’il pouvait être plus. Alors qu’il s’énervait sur Maud, le brun ne s’énervait pas tant contre la jeune femme et ce qu’elle avait bien pu lui dire que contre l’image qu’elle se faisait de lui. Lui qui aimait n’être qu’un individu faisant partie de la norme dans le regard de la belle, faire face à cette loque humaine qu’il était surement à ses yeux le mettait en rogne. Il n’était pas juste une loque, ni même un animal pris entre les phares d’une voiture. Il était autre chose, un monde existait sous son crâne et si la brune prenait la peine de s’intéresser à lui peut-être qu’elle s’en rendrait compte. Mais Maud ne s’intéressait pas à lui. Jamais. Jusqu’à ce jour tout du moins. Lorsqu’il lâcha son poignet, le Carnigan s’en voulu d’avoir usé, même de manière infime, de sa force physique contre la jeune femme. Il n’était pas comme ça, jamais. Et donc, voir Maud se masser le poignet le faisait se sentir d’autant plus coupable qu’il n’aurait jamais du se laisser emporter par ce qu’il ressentait à la base.  Figé, reprenant cet air idiot et distant qu’il portait si bien, le brun l’écouta hurler. Comme il aurait écouté une symphonie, comme il aurait assisté à une opération cardiaque, avec bien trop d’intérêt. Il la laissait hurler, voulait qu’elle s’agite, qu’elle le secoue dans tous les sens pour lui montrer qu’il n’avait pas le droit, qu’il ne pouvait pas agir comme un con impunément. Néanmoins, elle se contenta de crier, comme un enfant venant au monde, forcé de se débattre dans un milieu inconnu. Il la regardait hurler comme on observe une peinture, pas sur d’en comprendre la profondeur tout en appréciant les angles. Puis plus rien. Rien de plus que le silence et les prunelles enflammées de la jeune femme qui l’aurait tuée sans hésitation si un regard en avait le pouvoir. Il aurait pu s’excuser, surement que dans sa position beaucoup seraient ceux qui choisiraient de s’excuser, mais pas lui. Il ne s’agissait que de mots en l’air, de parole destinée à masquée la vérité. Il pensait ce qu’il avait dit, si c’était à refaire, il n’aurait peut-être pas dit les choses ainsi, mais il les pensait. Ses prunelles océans scrutaient la jeune femme en cherchant quoi dire. Il n’allait pas s’excuser, mais que pouvait il dire ? Parfois, la force des mots était toute relative. A cet instant précis, Trystan se rendait bien compte qu’il n’avait droit qu’à une chance de se faire entendre. Ses mots devaient être les bons, mais comment trouver savoir qu’il s’agit des bons mots avant de les avoir prononcés ? Soupirant légèrement, il regarda le bout de ses chaussures de courses tout en faisant craquer ses doigts nerveusement. S’il ne pouvait sauver cette histoire dans le naufrage qui s’annonçait à l’horizon, le jeune homme savait qu’il devait au moins sauver sa peau. Il se le devait. De toute manière, il savait que Maud n’allait pas l’épargner. « Je sais pas pourquoi tu t’ennuies avec un mec comme… moi. » Le mot sembla difficilement s’échapper de la prison que formait sa bouche, les barreaux de ses lèvres refusant de le laisser s’échapper. Pourtant, ce fut comme une libération d’avoir extirpé cette idée de sa gorge. Cette pression qu’il ressentait en ne comprenant pas pourquoi elle le préférait à une, potentielle, horde de don juan prêt à se damner pour un de ses regards. Il n’était que lui, c’était bien peu. Il était étrange, hors de la norme, compliqué et complexe, instable, inconsistant. Une véritable plaie et pourtant elle était là. Elle était là alors que cette histoire se compliquait et qu’elle aurait du quitter le navire depuis longtemps. « Je suis sur que tu as d’autres hommes-jouets, c’est peut-être le moment de passer à autre chose. » Trystan aurait aimé faire comme elle. Il aurait voulu taper du pied, hurler à plein poumon pour montrer qu’il existait. S’agiter dans tous les sens et proclamer son droit d’existence. Pourtant sa voix restait faible, ses mots paraissaient résignés. Il évitait la question principal, refusait d'arracher sur le cœur pour lui montrer ce qui se cachait derrière cette moue résignée. Il quittait le navire avant le naufrage, priant qu’on vienne le rechercher pour qu’il fasse partie des noyés. Parce que se noyer dans la vie c’était horrible, sentir l’eau remplir ses poumons et avoir la tête sous l’eau en permanence, ça c’était horrible. Se noyer dans son regard, se perdre dans leurs corps à corps en parcourant les abysses d’une histoire trouble, c’était une torture des plus douces.  
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Maud Baldwin

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyMer 24 Sep - 18:14

Elle l’entendit soupirer comme quelqu’un qui arrive à bout de tout argument, et qui sait que la partie est en quelque sorte déjà terminée, si ce n’est même perdue. Elle eu un vif sentiment de répulsion en le voyant baisser lamentablement la tête, comme un tête qui baisserait sa queue, tout penaud, les yeux rivés sur l’extrémité de ses chaussures. Un instant elle avait eu l’impression de voir une personnalité, une vraie. Elle ne voulait pas dire un homme, car elle considérait cela extrêmement sexiste de qualifier de masculine toute attitude d’un individu s’assumant, gonflant le torse, relevant les épaules, et déblatérant sa propre vision du monde, prenant son propre parti, se faisant son avocat, se défendant lui-même. Beaucoup voyaient là-dedans un caractère viril, mais qu’en serait-il alors des femmes, lorsqu’elles font la même chose, serait-ce moins acceptable, moins politiquement correct ? Pendant très longtemps le commun des mortels auraient considéré qu’à parler ainsi elles ne seraient pas à leur place et manqueraient à leurs devoirs, elles étaient taclés d’insolentes, mais aujourd’hui… Aujourd’hui ces idées persévéraient encore, très fortement dans certains milieux, et parfois beaucoup plus insidieusement dans d’autres, à tel point que certaines personnes n’ont même pas conscience d’avoir des propos ou des attitudes sexistes, tant ils ont été élevé là-dedans, sans que jamais, ni l’école, ni la famille, ni un livre tel que Le Deuxième Sexe, ne soulève un coin du voile par lequel est recouvert le monde, et ne les laisse entrevoir cette vérité, la leur. Mais Trystan s’était exprimé, comme un être humain digne de ce nom selon Maud, ou plutôt comme une conscience et une raison humaines dignes de ces noms, en ayant conscience de soit, en s’assumant parfaitement. Ses doigts craquèrent dans un tic habituel, et il laissa échapper, comme un long râle exaspéré, comme si au fond il ne cherchait pas vraiment de réponse, ou n’en attendait pas, d’ailleurs cela n’avait même pas l’air, ou l’intonation d’une question. « Je sais pas pourquoi tu t’ennuies avec un mec comme… moi. Je suis sur que tu as d’autres hommes-jouets, c’est peut-être le moment de passer à autre chose. » Il avait cette moue qu’elle détestait, il redevenait cet être informe, sans odeur ni saveur, pourtant il avait réussi, un temps à manier les mots comme des armes, et elle savait qu’il était beaucoup plus que cela, quand ils faisaient l’amour elle le ressentait. « Tu vois, tu m’engueules parce que j’ai l’air de ne voir en toi qu’une loque qui se laisse faire, mais toi c’est la même chose au fond, tu me vois comme quelqu’un qui s’ennuie avec toi mais qui continuerait à venir parce que… parce que je sais pas quoi, comme si je me sentais obligé pour je ne sais quelle raison. » Elle ne s’ennuyait pas avec lui, elle ne se sentait pas obligé de revenir à chaque fois, elle était peut-être de ceux et celles qui n’osent pas partir, quitter une relation, de peur de faire souffrir l’autre, comme cela était le cas avec son petit-ami, mais la symétrie était imparfaite avec Trystan. Elle ne ressentait pas la même chose, elle n’avait pas ce même sentiment de culpabilité à l’idée de s’en aller, d’ailleurs elle n’avait jamais encore imaginé comment cette histoire se finirait. Elle avait tout fait pour faire de leur histoire un huis-clos, personne n’était au courant, c’était un petit havre, hors de tout univers, quelque-chose de bien à eux, une bulle que personne ne pourraient un jour venir percer car ils étaient les seuls à en connaître l’existence, quelque-chose d’au jour le jour, qui échappait même à l’espace temps, qui n’avait ni début ni fin, enfin peut-être un début, mais la fin n’existait pas, elle n’était pas pensable, elle n’y pensait jamais. « Je viens pas à contre-cœur putain ! Comment est-ce que tu peux penser ça alors que c’est moi qui viens toujours. Jamais, pas une seule fois c’est toi qui est venu me chercher ! » Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne s’ennuyait pas avec lui, comme elle ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas d’autres hommes-jouets, ni même qu’elle ne l’avait jamais considéré comme un jouet sexuel. C’était trop personnel, elle ne pouvait pas risquer de percer elle-même cette bulle qu'elle avait si fièrement construite, pour y faire entrer le privé, et puis, c'était trop lyrique, et elle vomissait les sentiments.
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Trystan Carnigan

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MessageSujet: Re: i’m living in a world of necessary pains + maud   i’m living in a world of necessary pains + maud EmptyVen 26 Sep - 22:08

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Même si les deux principaux intéressés ne se rendaient pas compte de ce qu’ils partageaient, ces derniers étaient bien plus proches que ce qu’ils n’osaient se l’avouer. Personne ne savait. Personne n’imaginait le lien unissant véritablement  les deux jeunes gens en train de se tenir tête dans un duel des plus vain. Pas même eux. A les voir hausser le ton, se fusiller du regard leurs mouvement traduisant de la tension présente dans l’air, ils avaient tout l’air d’un couple en train de se prendre le bec dans une énième querelle prête à se régler sous les draps. Trystan et Maud se jetaient des mots aux visages sans songer à la signification de ceux-ci. Ils lançaient leurs mots comme autant de couteaux aiguisés et blessants. Ils parlaient et parlaient sans savoir même ce qu’ils cherchaient à dire. Les mots s’échappaient de leurs lèvres, percutant l’autre sans douceur, sans qu’ils ne songent à l’impact de leurs vocables. Ils crachaient ce qu’ils avaient sur la conscience, peut-être même sur le cœur, devant un spectateur stoïque, impuissant. C’était cette impuissance qui rongeait le brun, ses pupilles glissant sur le bout de ses chaussures dans un éclat terni. Dans sa relation avec Maud, il était toujours celui qui attendait, celui qui suivait. Elle le trouvait, venait chez lui, puis s’en allait sans jamais lui offrir le choix. Le choix de l’arrêter, le choix d’ouvrir la bouche et parler. Depuis le début, il avait courbé l’échine, se laissant faire par faiblesse, absence de volonté et de désir de s’élever contre la jeune femme. Sauf que l’impact était imminent, inévitable. Il pouvait continuer à avancer les yeux clos où s’élever contre Maud comme il l’avait fait quelques instants plus tôt. Réduit au silence par les mots de son amante, il l’écoutait, son regard perdu dans la mer ombragée des yeux de la belle. Ils se renvoyaient la balle, se renvoyaient la faute sans admettre que l’un autant que l’autre était l’artisan de la chute inévitable de leur entreprise vouée à l’échec. Ils s’écoutaient cracher leurs mots sans chercher à aller plus loin. Ecoutant Maud, la seule chose à laquelle Trystan pensait c’était tous les maux qu’il avait à la conscience. Ce qu’il ressentait, ce qu’il voulait dire était confus dans sa tête. A ses yeux, elle était loin d’être une loque, bien du contraire. A ses yeux, Maud était une espèce d’animal dangereux, insaisissable et bien trop féroce que pour être apprivoiser. Peut-être la mettait il sur un piédestal, peut-être était ce la raison pour laquelle il n’arrivait pas à la comprendre. En l’écoutant, il se disait qu’elle ne le comprenait absolument pas. Dans le fond, il était tout aussi incapable de la comprendre. Ils n’étaient rien d’autre que deux sourds cherchant à entretenir une conversation. Ils parlaient avec des mots, mais ceux-ci étaient creux, ne représentaient rien. Les paroles qu’ils s’échangeaient n’étaient rien d’autres que les pièces d’un château de carte qui menaçait de les écraser dans sa chute. Ils s’échangeaient des mots et n’avaient jamais rien fait d’autre que ça depuis leur rencontre, s’offrant du vide à serrer contre leurs corps défaits. Une vague brûlante de colère étrangla la gorge de Trystan alors que Maud se taisait finalement. Il était révolté contre les accusations qu’elle proférait à son égard et la fusillait du regard alors que son faciès devenait furibond. Malgré lui, il garda le silence un instant tout en s’agitant ostensiblement. Oscillant d’un pied à l’autre, ses mains s’agitant sans logique, au bout d’un moment il les leva au niveau de sa gorge pour mimer cette lutte où il tentait de s’arracher les mots. « Co-co-co-comment je peux pen-pen-penser ça !? Sérieusement ? T’apparais n’importe sans prévenir et disparaît avant que je puisse faire quoique ce soit. J’étais censé comprendre que je devais te courir après ? » Sa respiration était lourde, furieuse, il pouvait sentir la colère consumer ses veines alors qu’il passait une main tremblante de rage dans ses cheveux. Elle le faisait sortir de ses gonds comme personne. Maud était capable de le rendre dingue en une seconde, rien de plus que quelques mots et il devenait un autre homme. Les mots qui s’échappaient de ses lèvres ne formaient plus des phrases, mais des hurlements âpres qu’il jetait au vent. Ses prunelles enflammées transperçaient la jeune femme. Trystan aurait pu l’écraser à cet instant, ses épaules carrées, il se tenait droit et paraissait bien plus imposant qu’à son habitude, plus menaçant aussi. Réduisant l’espace séparant leurs corps, le brun attrapa la nuque de Maud de sa main droite alors que sa main gauche s’agrippait fermement à sa hanche. Maître de la situation, il la plaqua au mur sans songer à la possibilité que la brune puisse se débattre. Ses yeux vrillés dans ceux de la belle, il pressa fièvreusement ses lèvres sur celles de Maud. Son geste était violent, fait de rien de plus qu’une passion pure et exempte de douceur. Leurs lèvres se rencontrèrent comme deux voitures sur une autoroute. Le crash fit trembler les entrailles du Carnigan. L’espace d’un instant il était le conducteur d’une voiture accidentée, complètement désorienté et incapable de savoir ce qu’il devait faire. L’instant d’après, ses yeux d’un bleu de glace transperçaient ceux de son amante alors qu’il soufflait : « C’est ça que tu veux Maud ? Tu veux que je prenne les devant, non ? » Dans le fond, le brun jouait bien la comédie. Derrière cette assurance de façade, derrière le mascara fait de sa colère se cachait le gars accidenté, celui un peu désorienté qui ne comprenait pas comment il avait survécu au choc. Celui qui se noyait dans les yeux de son interlocutrice en se demandant si elle allait le sauver où si elle allait le regarder se noyer sans rien faire.   
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