Le stress lui rongeait l'estomac au point d'en avoir la nausée. Elle était bien trop angoissée et elle s'apprêtait à supplier sa mère pour rentrer à la maison. Quelle mauvaise idée elle avait eu de vouloir reprendre le collège, surtout dans une ville où elle ne connaissait personne malgré qu'elle y soit née. Tout le monde semblait se connaître et elle allait de nouveau être le centre de l'attention, ce qu'elle détestait le plus au monde.
« Il faut y aller ma chérie. » Mrs. Rutherford lança un regard doux et rassurant à sa fille dont le teint avait blêmi. Elle hocha négativement la tête à plusieurs reprises, bien trop angoissée pour réussir à parler.
« Essaye. Et si ça ne va pas, je promets de venir te chercher. » Le marché était honnête. Elle ne pouvait donc pas refuser. Marnie prit son courage à deux mains et sortit de la voiture d'une allure assez lente. Elle porta un dernier regard inquiet à sa mère avant de rejoindre la petite marée de collégiens qui étaient tous plus ou moins ravis de se retrouver, bien que certains seraient restés volontiers en vacances un peu plus longtemps. Marnie jouait nerveusement avec ses doigts, perdue et anxieuse dans cet endroit dont elle ne connaissait rien.
« Tu es nouvelle ? » Dit une voix inconnue. La jeune fille balaya devant elle du regard pour trouver la personne qui s'adressait à elle. Un garçon aux cheveux bruns et aux yeux d'une lueur attachante qui semblait avoir son âge.
« Comment tu le sais ? » Répondit-elle d'une voix qui frôlait la candeur.
« Tu ne passes pas inaperçu. » A ces mots, elle eut envie de s’effondrer. Elle avait le mauvais pressentiment que tout allait recommencer, que tout serait comme à San Francisco.
« A cause de mes cheveux ? » Il hocha négativement la tête avec un petit sourire en coin.
« Grâce à tes cheveux. » Touchée par cette phrase qui voulait dire beaucoup à ses yeux, elle baissa la tête pour détourner son regard et ainsi, éviter de s'empourprer. Un sourire innocent vint étirer ses lèvres et alors, tout lui sembla plus facile, plus léger. Il commença à marcher, lui faisant un signe de la tête.
« Tu viens ? » Il supposa qu'elle était en même année que lui et lui montra alors la liste de sa nouvelle classe.
« Laisse-moi deviner... Sarah ? Ana ? Eloise ? » Elle fit 'non' de la tête à chaque proposition.
« Marnie. » « C'est quand même plus joli. » Finit-il par admettre.
« Moi c'est Simon. Nous sommes visiblement dans la même classe et on ferait mieux de se bouger si on ne veut pas avoir d'ennuis. » « Marnie ! » Un cri étouffé s'éleva dans le ciel, suivit d'un soupir agacé. Simon se trouvait en dessous de la fenêtre de sa meilleure amie, mais avant de s'aventurer à grimper là-haut, chose qu'il faisait très régulièrement, il avait besoin de savoir si elle était ou non réveillée. Il perdait patience, le petit jour ne tardant pas à bousculer la nuit. Il prit des petits cailloux et les balança contre la fenêtre avec l'espoir que cela daigne la réveiller. Son souhait fut exhaussé puisque ce fut une Marnie exténuée de fatigue qui se pencha par le rebord.
« Oui monsieur ? » Dit-elle en un murmure fatigué.
« Fais pas l'idiote, laisse-moi monter. » Elle roula des yeux, il savait pertinemment qu'elle n'allait pas le laisser en bas. Elle lui fit signe de monter avant de retourner se coucher. Il ne tarda pas à la rejoindre, retirant la plupart de ses vêtements ainsi que ses chaussures. Il vint délicatement se glisser face à Marnie qui était allongée sur le côté.
« Tu pues l'alcool, pousse-toi. » Dit-elle en grimaçant tout en essayant de le repousser de l'autre côté du lit, loin d'elle.
« T'es censée m'aimer, quoi qu'il arrive. C'est dans le contrat. » « Mais de quoi tu parles ? Quel contrat ? » Elle continuait d'appuyer sur son torse pour le maintenir loin d'elle, mais très vite, il renversa la cadence, la tournant pour venir se placer au dessus d'elle.
« Ca te réveillera peut-être un peu. » Répliqua le jeune homme avant de lui souffler son haleine alcoolisée en plein visage. Marnie ferma les yeux à cette attaque, posant rapidement sa paume contre ses lèvres pour l'empêcher de recommencer.
« Quelle horreur. T'es dégueulasse Simon. » « C'est pour ça que tu m'aimes. » Il embrassa sa main avant de la mordre, puis il s'allongea à nouveau près d'elle, l'air songeur. L'heure n'était plus à la rigolade.
« J'ai rencontré une fille ce soir. » Marnie en eut un pincement au coeur. De la jalousie? Non, ce n'était pas possible. Néanmoins, elle ne préféra pas répondre. Et tout doucement, ils s'endormirent enlacés.
"Merci de bien vouloir donner des nouvelles à ta meilleure amie qui s'inquiète."
"999ème messages sans réponse. Peut-être qu'au millionième, j'aurais une surprise ?"
"Excuse-moi Marnie, c'est juste qu'Olivia... Tu comprends... Mais on sera toujours amis, hein? "