(rhys) please, tell me you not hate me.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

Je savais où il travaillait. C'était sa mère qui m'en avait parlé. Entre nous, je ne l'aurai jamais cru capable de tenir une librairie. Je le savais depuis à présent, un bon bout de temps mais je n'avais jamais osé franchir le seuil de cette boutique. Sans  doute car il ne voudrait pas me voir. Il ne fallait pas être sorcier pour le comprendre quand on savait qu'il n'avait jamais répondu à aucune de mes lettres. Je lui en avais peut-être envoyé une dizaine avant de comprendre qu'il ne me répondra jamais. Ca m'avait brisé le cœur, je n'aurai jamais cru qu'il aurait été capable d'un tel acte. J'avais passé toute la journée à la galerie d'art, j'avais exposé des œuvres d'un nouvel artiste et je devais préparer le vernissage qui aurait lieu dans trois jours. Autant dire que j'étais vraiment excitée. A chaque fois qu'il s'agissait de peinture et d'art, j'étais au paradis. J'étais en train de faire la fermeture quand j'avais décidé de passer à la boutique de Rhys. J'étais peut-être un chouilla suicidaire mais j'étais quand même curieuse de le voir. Je voulais vraiment le voir. Sa mère avait fait une moue quand je lui avais dis que je passerai le voir, à croire que je n'étais décidément plus la bienvenue dans sa vie. Cette pensée me fit mal au cœur mais je comptais bien arranger ça. J'étais donc passée à la pâtisserie quelques minutes plus tôt pour acheter ses gâteaux préférés. Cela pourrait peut-être l'adoucir. Je marchais donc depuis plusieurs minutes dans la rue, j'avais plusieurs fois fais demi-tour. J'avais pris une grande inspiration avant de rentrer dans la boutique. Depuis quelques jours j'oscillai entre le revoir ici ou chez lui, et sachant que je ne savais pas du tout où il habitait, je me disais qu'une boutique serait mieux. Au moins il n'oserait pas me tuer ici. Je m'étais faufilée rapidement au rayon art. Je ne l'avais pas croisé, il n'était pas à la caisse et ni dans ce rayon, heureusement. S'il m'avait vu à la porte, sans doute il m'aurait foutu un coup de pied au cul pour que je sorte de sa boutique. Je serrais les gâteaux contre ma poitrine. J'avais pris un livre dans ma main. Dès que mes yeux avaient remarqué le nom de Salvador Dali je ne pus m'empêcher de le prendre. Je ne l'avais pas celui là. J'étais contente. J'avais alors décidé de jeter un coup d'oeil à travers les livres pour apercevoir Rhys qui était revenu dans la pièce principale de la boutique. J'eus un pincement au cœur. Il était mignon, très mignon. Pourquoi est-ce que je pensais à ça ?! J'avais piqué un fard derrière les livres. En attendant, on aurait dit l'attitude d'une véritable psychopathe. Bon, je ne pouvais plus faire machine arrière, j'étais dans sa boutique et puis ce livre je voulais vraiment l'acheter. Je pris alors une grande inspiration et je me dirigeais vers la caisse. J'espérais vraiment qu'il  ne me déteste pas. Au pire il ne pourrait pas : j'avais apporté des gâteaux. J'avais posé le livre sur Salvador Dali devant lui. Il n'avait pas relevé les yeux, peut-être qu'il n'avait pas encore su que c'était moi. Enfin, avec un livre pareil... Qui achetait des livres d'art tout le temps ? « Je voudrais acheter ça... » Fis-je d'une toute petite voix. Je ne m'étais pas sentie aussi gênée depuis longtemps. Je posais ensuite le paquet de la pâtisserie dessus. « ...Et offrir ça. »

Rhys travaillait de plus en plus tard. Pour deux raisons, d’abord parce qu'il aimait son job et qu'ensuite ce dernier lui faisait oublier que Mademoiselle Georgie Redwood était revenue en ville il y a peu. Et il se disait qu'elle ne viendrait pas ici, qu'il serait tranquille avec tout ses livres... Du coup il passait prendre sa fille à l'école, et elle restait là, la tête dans des imageries toutes colorés le temps qu'il termine sa journée. Chloé était une enfant tellement discrète, elle se faisait vite oublier et Rhys ne pouvait que la remerciait d'être aussi adorable. Aujourd'hui elle s'était caché derrière le comptoir, crayonnant sur un de ces cahiers à dessin. La voir comme ça lui rappelait une amie d'enfance... Bon, à la seule différence que sa fille avait une épaisse tignasse rousse et des yeux vert fabuleux. Elle ne lui ressemblait absolument pas... Enfin si, elle avait peut être quelques expressions, mais le reste, elle tenait tout de sa mère.  Il termina d'organiser un rayon et revint dans la pièce central du comptoir et se plongea dans son registre. Un livre de peinture fût déposé sous ces yeux, ainsi qu'une boite de gâteau. Il leva un sourcil, un poil intrigué et releva la tête. Elle avait osé. Elle avait osé venir ici, sur son lieu de travail. Il n'ouvrit pas la bouche et son éternel air sérieux resta tel quel. Il poussa la boite de gâteaux – qui avaient l'air délicieux quand même – et passa son livre devant sa machine.

Ça fera vingt dollar.

Tout en attendant qu'elle paie, il l'examina de haut en bas, de manière discrète. Elle n'avait pas vraiment changé... Ou alors il l'avait tellement imaginé comme ça que cela ne le perturbait pas. Elle était toujours la même. La seule femme que Rhys avait aimé et qui l'avait... Complètement ignoré. Elle ne s'était jamais rnedu compte de rien, pour elle il était juste, le meilleur ami chouette qu'on rêve d'avoir. Et aujourd'hui il était l'ancien meilleur ami qu'elle voulait de nouveau avoir. Sans que Rhys voit quoi que se soit arriver, une main potelée effleura le comptoir jusqu'à toucher la boite de gâteaux.

Je peux en prendre un papa ?
Non, ils sont à la dame ma chérie.

Il vit Chloé baisser les yeux en haussant les épaules et retourner sous son comptoir, son repaire favori. Elle attrapa de nouveaux ses feutres et se remit au travail d'artiste. Il releva les yeux vers Georgie. Non, elle n'était pas la bienvenue ici, il ne voulait pas prendre la peine de discuter ou autre... Sauf que la tentation était trop grande.

Qu'est ce que tu fais ici ? Je te croyais encore avec ton mari. Il est là lui aussi ?

Chloé arrêta de dessiner, sans doute parce que Rhys ne parlait jamais aussi sèchement aux gens. A vrai dire, il n'en voulait à personne ici, dans cette ville. Et maintenant qu'elle était revenue, il avait l'impression que le monde était différent. Sa mère lui avait pourtant demandé d'être gentil, de faire le premier pas mais Rhys n'avait rien voulu savoir. Il était aussi très têtu comme garçon. Et puis il avait sa vie maintenant, une vie tranquille qu'il partageait avec Chloé, la meilleure fille du monde qui lui faisait les plus belles poteries de l'école. Bon d'accord, ces poteries ne lui servait pas à grand chose, elle étaient difformes.

Je suis prêts à entendre ce que tu as à me dire, mais après tu devras partir Georgie.

La nommer comme ça lui faisait mal, lui qui avait toujours utilisé « Milly ». Il avait l'impression de parler à une étrangère.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

D'accord je ne m'attendais pas à des effusions, je m'attendais pas à ce qu'il soit tout content mais quand même qu'il soit aussi froid me fit mal au cœur. Je pensais que des gâteaux lui auraient fait quand même un peu plaisir, que cela aurait adouci l'atmosphère mais au vue de comment il les avait poussé devant moi je compris rapidement qu'il ne voulait même pas avoir à faire à moi. C'est sans doute pour ça que sa mère avait fait une grimace quand je lui avais dis que j'irai bientôt le voir. Il me détestait. Pourtant ce n'était pas moi qui avait rompu le contact. Je trouvais ça franchement moche. Il m'annonça d'un coup le prix. Oui merci je vais bien et toi ? Franchement je commençais vraiment à me sentir mal à l 'aise. J'avais sorti mon porte-feuille avant de mettre les billets vers sur le comptoir. C'est à ce moment là que je vis une petite main qui tentait d'attraper la boîte de gâteaux. Puis ce fut le mot papa. Je crus alors que le sol s'était ouvert et que j'étais aspirée. Papa. PAPA ?! Je comprenais alors que j'avais raté des choses. Il 'était sans doute marié et il avait une fille. Sans savoir pourquoi j'avais vraiment les boules à cet instant précis. Je me mordais même très fort la langue pour ne pas me laisser submerger par les émotions. Elle était mignonne. Je réussis enfin à articuler quelques mots. « Elle peut en prendre... après tout c'était pour offrir... » Franchement, je me voyais mal les ramener à l'appartement, sinon je ferai une scène pathétique digne d'un film romantique : manger des gâteaux devant la télévision en pleurant sur mon sort. J'avais pris mon livre. Il me demandait ce que je faisais ici, parlait de Ian et me demandait s'il était ici. Pourquoi mettre sur le tapis un sujet aussi douloureux ? Bon, de toute manière un jour ou l'autre j'aurai été bien obligé de répondre. J'avais serré le livre contre moi, comme pour un quelconque réconfort. « Non il n'est pas là. » J'avais murmuré ces mots. C'était incroyable comment je me sentais nulle devant lui. C'était comme ce fameux soir où j'avais oublié notre soirée, je me sentais coupable, horriblement coupable. Oui, mais pourquoi je me sentais coupable de mon mariage ? « On a divorcé. » Je ne voulais pas rentrer dans les détails car je ne voulais tout simplement pas que l'on me fasse la morale. J'étais persuadée que quand je croiserai Hanna elle ne s'empêcherait pas de me la faire, me disant qu'elle m'avait prévenu – complètement bourrée certes mais prévenu quand même. Quand il m'avait appelé Georgie, j'avais rapidement compris que c'était mort. Oui, il ne m'avait jamais appelé comme ça. Depuis l'enfance il m'appelait par mon deuxième prénom. Alors quand j'entendis ce prénom de sa bouche, je me disais que finalement je n'aurai pas du pousser la porte de cette boutique. J'avais même carrément peur de sa réaction à ce que j'allais dire. Lui dire qu'il m'a manqué ? Lui dire que je n'ai pas compris pourquoi il n'a jamais répondu à mes lettres ? Toutes mes pensées s'accumulèrent dans ma tête. J'étais vraiment restée silencieuse, trop même, j'étais tétanisée par sa réaction. Je ne l'avais jamais vu comme ça. « Je venais juste te voir. » Bon c'était déjà un bon début. « Tu as l'air heureux, je suis contente pour toi... Ta fille est mignonne. Je suis contente. Contente. » Je répétais ces mots plus pour m'en convaincre qu'autre chose. « ...oui vraiment contente... » Fis-je en murmurant.

Rhys fit signe à Chloé qu'elle pouvait en prendre quelques uns et elle réapparu derrière comptoir. Elle se servit, leva les yeux vers la jeune femme qui se tenait sous ses yeux et la remercia en croquant dans son goûter. Alors comme ça son mari parfait n'était pas ici. Allons bon, ils faisaient une pause ? La réponse vint quelques instants plus tard quand elle lui annonça qu'elle avait divorcé. Il se retint de sourire, et de lui dire qu'elle aurait mieux fait d'écouter sa jeune sœur quand elle en avait eu l'occasion. Parce que elle en tout cas avait tout de suite vu les choses venir. D'un côté il se sentait terriblement triste pour elle, son mariage n'avait pas fonctionné et Rhys ne pouvait que se souvenir du siens qui... N'était même pas arrivé à la fin. Ils étaient doués tout les deux. Elle lui annonça par la suite qu'elle venait juste le voir, que sa file était mignonne. Que répondre à ça ? Il avait juste envie de lui balancer un « la sortie c'est par là ! » mais il y avait Chloé et devant elle il se risquait rarement à devenir impoli.

- Oui je suis heureux...

Et puis plus rien. Il voyait sa fille manger les gâteaux un a un et tout ce qu'il trouvait à faire c'était regarda sa caisse et compter en boucle tout les boutons. D'accord, sa phrase avait l'air de sonner faux. Mais elle en l'étais pas entièrement ! Si on enlevait le passage de son mariage foireux d'il y a quatre ans, le fait Rhys n'arrivait toujours pas à oublier la Georgie de l'époque...

- Tu veux qu'on redevienne amis c'est ça ?

Chloé arrêta de manger et releva la tête. Ah, elle venait de comprendre quelque chose à la situation. Elle plissa les yeux et regarda son père un instant avant de continuer ce qu'elle faisait.

- Je vais être franc Georgie, je n'ai pas répondu à tes lettres, c'est vrai. Mais je t'en voulais tu vois, de partir avec ce type qui, à mon goût et aussi celui de ta sœur, ne te convenait pas. Alors quand t'es partie t'exiler en Écosse, je l'ai mal vécu. J'ai tout fais pour me faire d'autre amis, pour m’intéresser aux choses pour lesquels je n'avais porté aucun intérêt quand on se connaissait... J'ai rencontré une femme superbe, mais j'avais sans cesse l'impression de zapper quelque chose vis à vis de toi ? Je crois que je comprenais pas tes décisions et je m'en suis voulus tu vois. En tant que meilleur ami de l'époque, j'aurais dû d'avantage te mettre en garde. Tu étais peut être... amoureuse - le mot passa mal mais il continua – mais j'aurais dû le faire. C'était mon devoir. Je me suis toujours demandé, et si... ? Et si tout ça ne s'était pas passé comme ça ? Tu vois ? Je te pose la question maintenant, est ce que aujourd'hui tu regrette pas un peu ?

Chloé s'était levé et était partie avec son livre de coloriage vers un autre rayon plus paisible. Elle avait comprit que c'était une conversation d'adultes.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

Je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il était marié. Sans doute. Il le méritait après tout. Sa fille était déjà très mignonne, alors la mère devait être carrément canon. Je ne savais pas pourquoi, je ressentais une légère pointe de jalousie. Il me disait qu'il était heureux et j'avais dessiné un léger sourire au coin de mes lèvres. En fait, j'étais dégoutée. Quand il mentionna le fait de redevenir amis, enfin plutôt me demandant si j'étais venue pour ça, je n'avais pas pu m'empêcher d'avoir le regard un peu plus pétillant J'étais ce pendant partagé entre tristesse et envie. Tristesse car il avait mentionné implicitement que l'on était plus amis... Envie car il y avait peut-être une lueur d'espoir. « Tu l'es toujours pour moi. » Je le pensais réellement. Certes, il n'avait jamais répondu à mes lettres, mais je le considérais encore comme mon ami. On avait été si proche depuis l'enfance, il ne pouvait quand même pas balayer d'un revers de main autant d'années ensemble, si ? C'est alors que je vis la petite fille partir dans un coin avec des crayons et des feuilles. Elle dessinait. C'était mignon. J'aimai bien voir les enfants qui dessinaient, ça me rappelait moi quand j'étais petite. Je passais moi aussi mon temps à dessiner. C'est alors que je descendis de mon nuage quand Rhys pris la parole. Je ressentais plusieurs lames me poignarder. Il m'en voulait, d'être partie. C'est vrai que j'étais partie, mais je n'avais pas eu le choix si je voulais que mon mariage marche... Enfin, si j'avais vraiment vu le vrai visage de Ian, oui là je serai restée. Il insistait bien sur le fait qu'on était meilleur ami à l'époque... Plus maintenant. J'ai cru pleurer. Je l'avais mérité mais je ne pensais pas qu'il me dirait ça de but en blanc. Il me déclara qu'il n'avait pas compris mes choix, mes décisions. Je voulais fuir, je ne voulais rien entendre, c'était trop dur. Il me posa une question qui me déstabilisa carrément. Je sentais que mes lèvres étaient en train de trembler. Je voulais fuir de sa boutique, je n'aurai jamais dû. Jamais. Pourquoi est-ce que j'avais passé cette foutue porte. J'avais du mal à le regarder, j'avais même baissé le regard, honteuse. « Ca fait mal. » Fis-je en essayant de me retenir de pleurer. Je tremblais de tout mon corps. Je n'avais jamais réussi à canaliser mes émotions, jamais. Quand j'étais petite, quand je devais passer devant toute la classe je tremblais toujours comme une feuille effrayée. Aujourd'hui, je ressentais la même sensation, j'avais peur et j'étais effrayée. Je n'avais jamais pensé à ma vie si je n'avais pas épousé Ian, je ne voulais pas me ressasser le passé. Je ne voulais pas ressentir de nouveau cette douleur quand je l'avais vu, de mes propres yeux, me tromper. « Tu veux savoir ?! Je le regrette énormément vu combien j'ai souffert, mais ça tu ne le sais pas parce que tu ne voulais plus me parler ! Qu'est ce que ça peut te faire aujourd'hui ? Tu t'amuses à remuer le couteau dans la plaie ? Tu veux me faire payer mon comportement ?! » J'avais relevé les yeux, avalant difficilement. Il était hors de question que je pleure devant lui. « Merci t'as réussi. » J'avais serré un peu plus mon livre contre ma poitrine. Franchement, je ne le pensais pas aussi méchant. J'avais mal. Très mal. J'avais pris la boîte de gâteaux avant de me diriger vers la petite. « Tiens, cadeau. Tu as l'air de les aimer. Ton dessin est très beau. » J'avais failli rajouter connard de père mais je m'étais empêchée, pas d'insulte devant une enfant. J'avais même pas regardé Rhys en me dirigeant vers la porte. « Ta fille est magnifique, j'espère qu'elle n'héritera pas de ta méchanceté gratuite. » J'avais les larmes aux yeux, ressentant vraiment un gros coup de poignard dans le coeur. J'avais perdu la personne à qui je tenais le plus.   

« Mince voilà, tu vas la faire pleurer... Ah bravo, quel homme ! » Rhys leva un sourcils, assez surprit par sa réaction. Oui, il avait peut être en effet enfoncé le couteau dans la plaie mais cela n'était absolument pas voulu à la base. Il la vit se diriger vers Chloé, toujours dans son coin, et lui donner la boite de gâteau qu'elle attrapa aussi sec. Instinctivement, Rhys vint vers elle et posa une mains sur sa tête rousse. De sa méchanceté gratuite ? Allons bon, voilà que c'était lui le méchant dans l'histoire. Il attrapa Chloé dans ses bras et couru à moitié vers Georgie qui avait déjà trouvé la porte de sortie.

- Attend !

Il l'arrêta, une main sur la poignée. Chloé tripota les lunettes de son père, visiblement soucieuse de la situation. Elle adorait faire ça, depuis que Rhys s'était mit à en porter. Depuis le départ de sa mère en quelques sorte.

- Ne dis pas ça devant ma fille d'accord ? Normalement dans quelques minutes ma...

Une voiture klaxonna à l’extérieur et Rhys ouvrit la porte. Sa mère venait d'arriver. Parfait, il posa Chloé au sol qui fila chercher son sac et y fourra sa boite de gâteau. Elle fit un câlin rapide à son père avant de dire au revoir à Georgie et grimpa dans la voiture de sa grand mère. Rhys referma la porte après un salut de la main.

- Ma mère s'en occupe ce soir, j'avais besoin d'une soirée rien qu'à moi et ces jours ci sont un peu chaud pou moi. Je risque de passer la nuit ici et je veux pas qu'elle soit seule à la maison.

Ou plutôt la date d'anniversaire de son mariage raté était aujourd'hui et comme à chaque fois, Rhys s'en voulait terriblement. Et aujourd'hui la situation était pire, parce qu'elle se trouvait juste là, la fille dont il avait prononcé le nom à l’hôtel. Oh et pourquoi lui racontait-il sa vie alors ? Elle allait se demander pourquoi il vivait seul, où était la mère de sa fille, ce qu'elle faisait dans la vie...

- Désolé d'avoir réagis comme ça d'accord ? Mais je ne savais pas quoi ire, ni quoi faire. Ça va faire des années que je me préparais une sorte de discours, au cas où tu décide de revenir, mais j'ai jamais su trouver le bon...

Il s'écroula sur une des chaises de la libraire et croisa les bras sur une table. D'un pied droit il poussa une chaise en direction de la jeune femme et l'invita à s'asseoir. Tant qu'à rester là, autant parler un peu. Il avait comprit, il ne devait pas aborder le sujet de l'Écosse. Bon, ben il ne restait plus grand chose à aborder.

- Tu as revus ta sœur depuis que t'as remis les pieds ici ?

Rhys avait gardé le contact avec Hanna, à vrai dire, il s'était toujours bien entendu avec elle. Pas autant qu'avec Georgie dans le passé, mais elle faisait une chouette amie quand même.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

A cet instant précis, je ne souhaitais que rentrer chez moi. La décision de venir le voir avait sans doute été la pire décision après celle du mariage avec Ian. A croire que ces dernières années je ne savais que prendre des décisions mauvaises sur ma vie. Il m'avait ce pendant dit d'attendre. Attendre quoi ? Qu'il me fasse encore plus mal ? Je savais que mon comportement avait été loin d'être parfait, mais quand même ce n'était pas une raison pour continuer à enfoncer le couteau dans la plaie. Il me disait qu'il ne fallait pas que je parle comme ça de lui devant sa fille. Pourquoi ? Ce n'était que la pure vérité, il s'amusait à me faire mal, à croire que c'était vraiment un jeu pour lui. J'entendis une voiture klaxonnée, il m'expliqua que c'était sa mère, qu'elle prenait pour la petite pour la soirée. C'est alors que quelque chose me frappa. Il avait dit seule. Seule ? Cela avait attisé ma curiosité. Je n'avais pas pu m'empêcher de lui poser la question : « Tu n'es pas marié ? » Pour moi ça aurait du être logique, mais à croire que non. Après tout moi je n'avais pas eu d'enfant, tout simplement ca Ian n'en voulait pas. Je n'avais jamais forcé la chose. A l'heure actuelle je me disais que c'était mieux comme ça, l'enfant aurait sans doute souffert du conflit de ses parents et sans doute, qu'en plus je n'aurai jamais pu revenir aussi facilement aux Etats-Unis. J'avais alors piqué un fard. « Tu n'es pas obligé de répondre, après tout ça ne me regarde pas. » Je préférais prendre les devants avant qu'il me déclare de me mêler de mes affaires. Je me sentais vraiment pas à mon aise dans cette boutique, ou plutôt c'était l'atmosphère qui y régnait. C'était très froid. Je savais qu'il m'aurait pas pris dans ses bras en me voyant, mais là c'était limite s'il ne voulait pas me rayer totalement de sa vie... Ce qu'il avait éjà fait par le passé en ne répondant pas à mes lettres. Il avait poussé une chaise dans ma direction. J'avais l'impression d'être jugée. C'était assez terrorisant comme sensation. Pourtant je m'assis, gardant mon livre contre la poitrine comme un réconfort. Je me rattachais à ça en fait. Il me demanda alors si j'avais vu revu Hanna depuis mon retour. « Non... elle ne veut pas me voir. » J'avais murmuré ces mots. Je me sentais encore plus honteuse. Ma propre sœur ne voulait pas me voir, elle ne venait pas aux repas familiaux quand j'étais présente. Je voulais bien croire qu'elle m'en voulait elle aussi, mais il ne fallait pas exagérer quand même... si ? « Le fait que tu n'ai pas répondu à mes lettres ça m'a fait très mal... » J'en avais même pleuré quand je voyais que je n'avais jamais de réponse. Je ne comprenais pas ce que j'avais fais de mal c'était ça le pire, mais au vu des regards qui me lançaient ça devait être particulièrement grave. « Ta fille est vraiment adorable. » Comme pour changer le sujet de conversation, mais je le pensais vraiment.

Il attendit qu'elle s'installe pour répondre à ses questions et remarques. Donc elle ne voyait plus Hanna et quelque part, cela ne l'étonnait pas tant que ça. Depuis cinq ans Rhys savait que la cadette en voulait à sa sœur d'être partit et de s'être marié, tout simplement. Parfois les choses étaient terriblement injustes.

- Je suis désolé pour Hanna... Et pour les lettres aussi, mais j'étais en colère contre toi... Ou plutôt je crois qu'à l'époque j'en voulais au monde entier, fini t-il en murmurant.

Oui c'était aussi ça. Elle était partie sans qu'il ai eu la chance de lui avouer quoi que se soit, et pourtant Hanna n'avait pas était discrète sur certains plans. Elle lui avait écrit, il avait conservé la moitié des lettres, les autres il les avait brûlé le jour où il les avait reçus, quand il était d'humeur massacrante et quand il vivait encore avec Gaëlle.

- Et on, je ne suis pas marié. Je vis seul avec Chloé, ma fille. - il baissa les yeux et fixa un bout de table, le regard dans le vide - Je me suis séparé de sa mère assez tôt en fait...

Ou plutôt elle avait fait ses bagages dans l'heure qui avait suivit la cérémonie foireuse et avait mit les voile on ne savait trop où. Et elle avait complètement oublié Rhys, Chloé... Bref, elle avait tout laissé derrière elle. D'un côté il ne s'en plaignait pas, il vivait bien comme ça, sa vie lui convenait assez. Et ça, il ne le dirait pas à la prmeière personne venue, non pas que Georgie l'était mais... Mais pas tout de suite. Si arrivait à la voir comme une vraie amie alors peut être qu'il lui dirait ce qu'il c'était réellement passé ce jour là.

- Ouais, Chloé est une fille vraiment mignonne, physiquement c'est le portrait craché de sa mère. Et mentalement... Bah je sais pas trop, elle est trop jeune. Mais c'est une petite fille très forte, elle pose pas beaucoup de questions et crois moi, les enfants comme ça c'est rare.

Parce que franchement, Rhys n'aurait pas su quoi faire si sa fille était déjà devenue une peste dès l'âge de cinq ans, si elle pleurait ou faisait des caprices tout le temps, si elle lui courrait dans les pattes en permanence... Quand il l'accompagnait à la maternelle, il avait parfois peur des monstres qu'il voyait.

- Et toi, tu en as ? Des enfants je veux dire... Et tu continue à peindre ?

Même si elle était divorcé assez tôt, cela aurait pu être le cas. Mais il n'avait pas eu vent de ça lorsqu'elle était revenue, après tout, peut être que Ian les avaient gardé ou une histoire dans le genre... Rhys savait que Georgie avait toujours voulu avoir des enfants. Du moins il y a cinq ans, c'est ce qui lui semblait. Quand à la peinture, c'était une passion qu'on oubliait pas facilement, petit il était un des seul à comprendre cet amour pour la peinture qu'avait Georgie.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

Ca me blessait que ma propre sœur ne veuille pas venir aux déjeuners familiaux le dimanche midi car ma mère disait que je serai présente. Elle avait toujours une bonne excuse pour ne pas venir et à m'éviter. A force c'était vraiment insupportable. Au bout de six mois j'avais décidé de faire un pas en avant et commencer à refaire mes relations et surtout récupérer Rhys. Ca allait être beaucoup plus compliqué que prévu. Déjà, il n'avait jamais répondu à mes lettres, chose qui m'avait blessé. A mon départ je lui avais promis qu'on s'écrirait tout le temps, tu parles... J'avais écrit, lui rien. Strictement rien. Je me rappelais encore cet hiver écossais particulièrement froid et neigeux où j'avais attendu chaque jour dans l'espoir d'avoir une réponse. Que dalle. En fait, en y repensant je me demandais ce qui m'empêchait de le gifler. Peut-être le fait que je tenais un livre contre moi. « Pourquoi ? » Oui pourquoi il était en colère contre moi ? « Qu'est ce que j'ai fais de mal à la fin ? Je ne comprends rien, ça me rend folle à la fin ! Toi, Hanna, vous avez tous les deux péter un câble limite avant que je partes et après vous ne voulez même plus me parler. L'Ecosse j'ai failli ne pas y aller, j'y ai beaucoup réfléchi à ma décision... » J'avais marqué une pause en soupirant légèrement. « ...si j'avais su les conséquences je ne l'aurai pas fait... » Les conséquences avec Rhys, Hanna et même mon mariage. Tout avait volé en éclats sans que je ne comprenne pourquoi. J'avais pris une sacrée baffe en plein visage quand j'avais vu l'adultère de Ian et j'avais repensé aux paroles de ma sœur cadette. Et s'il n'y avait pas eu que cette femme dans la bijouterie ? Ma naïveté ferait que je me détesterai. Je lui avais alors demandé s'il était marié, bien que tout ceci ne me regardait pas. Il me confiait que non, qu'il était séparé de la mère de Chloé. Chloé c'était sa fille, c'était un joli prénom. « Oh... désolée. » Sans savoir pourquoi cela me rassurait un peu... Peut-être car j'avais peur que sa femme soit jalouse ? Jalouse de quoi ? On était plus amis comme il le disait si bien. En tout cas sa fille était vraiment adorable. Elle avait une petite bouille tout à fait mignonne. Puis j'avais vu qu'elle aimait dessiner, ça m'avait fait penser à moi, quand j'étais petite. « Elle a l'air d'aimer dessiner à ce que j'ai vu... » J'avais légèrement souri. Mon sourire c'était dissipé quand il m'avait demandé si j'avais moi aussi des enfants, si je continuais de peindre. « Non... Je n'ai pas d'enfant. » Un regret. J'avais toujours aimé les enfants et j'avais toujours dis que plus tard j'en aurai. C'était sans compter sur Ian qui avait toujours dit non. Aujourd'hui je me disais qu'au final, heureusement qu'il n'y avait pas eu d'enfant, il aurait souffert. « Oui, je peins toujours. » Mon sourire était un peu revenu. « Je m'occupe de la galerie d'art aussi. » Grande fierté pour moi. Quand j'étais petite, j'y allais plusieurs fois par semaine même si je voyais toujours les mêmes tableaux. « Et toi ? Libraire ? »

Qu'est ce qu'elle avait fait de mal ? Excellente question tient donc. Donc elle ne s'était vraiment rendue compte de rien. Parfois l’innocence de cette fille avait le don de fasciner Rhys. Ou ses messages n'avaient jamais étaient très clair – ce qui était très probable – ou alors... Ou alors elle n'avait jamais sentit les sentiments qu'il avait pour elle. Au jour d'aujourd'hui, Rhys ne savait pas ce qui était le mieux. Il haussa des épaules et grattouilla la table de la main gauche, réfléchissant à sa réponse.

- Tu ne l'as pas écouté, je pense que c'est ça qui l'a mis en rogne. Quand à moi, je pense que j'étais tout simplement triste de perde une amie telle que toi...

Oui non, en réalité il était juste totalement dégoutté qu'elle ai choisit un autre homme que lui. Et pourtant il avait essayé de le lui dire, plus d'une fois... Mais à chaque fois, sans le savoir Ian s'était mis entre eux.

- Ouais elle dessine tout le temps... Je sais pas de qui elle tient ça, j'ai jamais su dessiner et à ma connaissance Gaëlle, c'était sa mère, non plus. Ça me fait penser un peu à toi au même âge en y repensant !

Il employait toujours le passé en parlant de son ex-compagne. Oui, cela lui donnait un air... mort, mais pour lui elle l'était. Cinq ans qu'elle n'avait pas donné signe de vie. Alors comme ça elle s’occupait d’une galerie ? Pour une passionné comme elle, elle devait être très fière et assez contente. Il l'avait toujours vu dans ce style de métier... Ou peut être illustratrice aussi... Mais toujours dans une branche artistique, pas autre chose.

- Mmh voilà, libraire. Va pas chercher d'où m'est venue cette passion, c'est peut être les lunettes qui ont fait ça... Elles me donnent un air encore plus sérieux... Ou coincé tu trouve pas ? fit-il en rigolant un peu.

C'était plutôt coincé-sérieux. Déjà qu'au naturel quand il ne souriait pas il avait l'air terriblement stressant...

- Tu t'es installé où alors ? Moi je suis au...

Il farfouilla dans ses poches, dans l'espoir de trouver un bout de papier. Bingo ! Accroché à son pull en V, il attrapa son stylo bic et lui griffonna son adresse sur le bout de papier. D'accord Rhys était une personne assez étrange dans le fond. D'un côté il ne voulait plus la voir mais d'un autre, il tenait qu'elle sache où il habitait. Il lui donna avec le sourire.

- Si tu veux passer dire coucou à Chloé... Par contre amène des gâteaux, t'es sûre qu'elle va t'aimer après. Et puis j'avoue bien vouloir y goûter cette fois ci...

Bon, c'était clairement une invitation mais Rhys ne voulait pas en donner l'air. Qu'elle interprète donc ce qu'elle voulait interprète.. Mais sur le coup, Rhys était prêt à bien vouloir passer l'éponge. Sur les cinq dernière année. Il voulait bien laisser sa chance à la Georgie V.02 parce qu'au fond, leur amitié lui manquait plus que tout. Et dans le même fait, peut être qu'Hanna, en voyant ses efforts, lui pardonnerait aussi...

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

Oui, peut-être que je ne l'avais pas écouté, peut-être même que j'avais été trop loin en disant qu'elle était jalouse, mais je ne comprenais pas pourquoi elle me haïssait autant. Je ne comprenais pas non plus le comportement de Rhys ces dernières années. En fait, je ne comprenais rien du tout et cela m'énervait particulièrement. Il me disait que pour sa part, il avait été triste de perdre une amie telle que moi, je ne comprenais pas. C'était lui qui avait arrêté de me parler, moi j'avais sans cesse relancer. Je n'avais pas osé répondre, de peur sans doute de le mettre en colère, qu'il me déclare que de toute manière je ne comprenais rien – ce qui n'était pas faux. Je préférais mettre le sujet sur sa fille, comme quoi j'avais vu qu'elle dessinait. J'aimais beaucoup les enfants qui dessinaient, qui laissaient exprimer leur créativité. Moi-même enfant, je passais mes journées entières à dessiner. Je préférais largement être avec mes crayons et mes feuilles que de jouer à la corde à sauter avec d'autres filles. J'avais légèrement souri quand il avait fait le rapport. « Ma mère se demandait même si je n'étais pas bizarre tellement je restais dans mon coin à dessiner. Je pense qu'elle aurait préféré que je fasse du sport comme de la danse classique. Sauf que moi et le sport on est loin d'être amis. » Fis-je avec une légère grimace. A chaque fois que j'avais tenté à faire un sport au collège et au lycée pour faire plaisir à ma mère, soit je me cassais quelque chose, soit je me blessais. J'en conclus rapidement que j'allais ester au dessin au moins je ne risquais pas le danger au niveau de ma santé. Puis au final, je m'étais autant bien épanouie que les autres filles de mon âge, quoique moi je gardais un niveau de rêves bien grand par rapport à d'autres jeunes filles. C'était peut-être ce qui m'avait eu aujourd'hui. Je n'avais pas pu m'empêcher de rire un peu quand il me demanda si ses lunettes ne lui donnaient pas un air coincé. D'où est-ce qu'il sortait ça ? C'était vrai qu'avant que je parte il ne portait pas de lunettes et qu'en arrivant j'avais trouvé ça un peu bizarre mais ça lui allait bien. Ca lui donnait un certain charme en fait. J'avais même réussi à me détendre un petit peu du coup. « Non je ne trouve pas, ça te va bien... très bien. » J'avais légèrement rougi quand je repensais au fait que je m'étais dis que cela lui donnait un certain charme. C'est alors qu'il se passait quelque chose que je ne comprenais absolument pas. Quelques minutes auparavant c'était à moitié si je ne devais pas prendre la porte, me disant qu'on ne redeviendrai jamais amis et là... Là il me demandait où j'habitais et il me donnait son adresse. J'avouais être dans le flou total. J'avais même hésité à lui demander pourquoi il me le demandait s'il ne voulais pas que l'on reste amis et pourtant... Je me tus. Peut-être car j'avais peur qu'il se rétracte. C'était sans doute une chance et je ne devais pas la laisser filer. Mieux, il m'invitait même chez lui, me demandant même d'amener des gâteaux si je pouvais. Lui, n'avait pas pu les goûter et Chloé serait absolument contente. Okay, je ne comprenais plus rien encore une fois. Il avait le don de m'embrouiller. « Oui, je viendrais. » Fis-je avec un sourire franc. J'étais contente à cette heure là. « Les mêmes je pense ? C'était tes gâteaux préférés quand même... Enfin je préfère te le préciser, tu n'as pas daigner regarder c'était quoi. Ce n'était pas des gâteaux empoisonnés. »  

Il sourit à son compliment e ne pu s'empêcher de tripoter les branches de ses lunettes. Si elle trouvait alors, il n'avait plus rien à craindre. Et il était soudain ravie à l'idée qu'elle accepte son invitation. « T'es en train de faire une belle connerie Rhys... Elle va encore te jeter, encore une fois, et tu verras rien venir ! ». Il chassa les pensées négatives qui commençaient à envahir son esprit et reporta son attention sur ce que lui disait Georgie à propos des gâteaux.

- Ouais les mêmes c'est très bien... Non je sais qu'ils n'étaient pas empoisonnés c'est juste que... Bref, oublie !

Il se leva et la raccompagna à la porte, encore beaucoup de travail l'attendait pour aujourd'hui. Rhys n'avait pas encore terminé sa journée.

- On se voit bientôt alors !

Il la regarda s'éloigner et ne la quitta pas des yeux jusqu'à la voir disparaître totalement. Il fallait qu'il parle de cette visite à quelqu'un, quelqu'un comme sa sœur. Il avait l'impression que tout allait recommencer. « Milly... »

Cinq jours plus tard.

Rhys avait parfaitement bien rangé sa maison. Et avait parfaitement briffé sa fille sur ce qu'il fallait dire et ne pas dire. On n'évoquait pas l’Écosse, les mariages heureux, Hanna. Et non, pour le moment il ne comptait pas lui dire qu'il était allé voir sa sœur juste après qu'elle soit venu le voir. Il ne savait pas comment Georgie pourrait réagir à ça. Pourtant il allait bien falloir qu’il lui avoue un jour ou l'autre qu'Hanna était devenue malgré elle la confidente de Rhys. Chloé lui avait promit d'être sage, comme toujours et Rhys avait confiance en elle. Et puis quand elle avait su que la « gentille dame aux gâteaux » allait revenir avec le même présent...

- ce que j'ai fais pour elle !

Elle lui brandit un dessin de ce qui ce voulait sûrement être une dame tenant une boite de gâteau et Rhys félicita sa fille, un large sourire au lèvres. Il n'avait jamais vraiment su comment réagir quand sa fille lui montrait des dessins et qu'il était incapable de savoir exactement ce que c' était. On sonna la porte et elle se jeta littéralement dessus. Elle regarda d'abord par le trou de la boite aux lettres et l'ouvrit en suivant, sur la pointe des pieds.

- Coucou ! C'est pour vous !

Et disant cela, elle lâcha le dessins dans les mains de Georgie pour aller se planquer derrière Rhys qui salua la jeune femme à son tour. Il la laissa entrer et referma la porte. Chloé fila s'installer dans le salon.

- Comment ça va depuis la dernière fois ? Tu es jolie aujourd'hui ! Enfin heu... Bien habillé quoi. Bref, on s’en moque, entre j'te fais visiter !

La maison de Rhys en elle même n'était pas immense. Deux chambre, la sienne et celle de Chloé décoré par ses soins, une sale de bain à l'étage avec les deux chambres. Au rez de chaussé une cuisine et le salon. Le jardin n'était pas bien grand et il y avait aussi une pièce qui lui servait de débarras/bureau. Ils s'installèrent en suivant dans le salon où les attendait Chloé, le sourire au lèvres. Rhys nota en passant que sa fille avait dû dessiner juste après son bain car le feutre qu'elle avait toujours sur les mains venait de refaire surface.

please, tell me you not hate me.

georgie & rhys

Pour une fois j'avais mis vraiment beaucoup de temps pour choisir ma tenue. Pourquoi ? Après tout je ne passais que le voir. Mais non, il avait fallu limite que je sorte toute ma garde robe. J'avais fais ça sans en avoir conscience. J'avais essayé trois, quatre, puis cinq tenues avant de me décider. Le temps était chaud, sec, j'allais donc enfiler une robe rouge et des compensés. C'était simple mais je trouvais que ça convenait bien. On ne pouvait pas dire que j'en avais fais trop au moins. J'étais passée à la pâtisserie avant de me diriger chez lui, car j'étais une piètre cuisinière. A part des pâtes et réchauffer des pizza je ne savais rien faire d'autres. Je confondais souvent sel et sucre et on pouvait ire que mes plats étaient loin d'être digestes. De ce fait, comme il m'avait dit qu'il aurait bien manger les gâteaux que j'avais envoyé l'autre jour, malgré le fait qu'il les avait refusé, j'étais passée de nouveau à la pâtisserie pour acheter les mêmes. A croire qu'on allait devoir me faire faire une carte de fidélité vu que je venais souvent cette semaine. J'avais pris le petit paquet avant de regarder le papier sur lequel était écrit l'adresse. Ce n'était pas trop loin, j'avais donc pris la direction. J'étais arrivée facilement dans le quartier et après une respiration profonde je sonnais à la porte. Pourquoi étais-je aussi nerveuse ? Aucune idée. Ce n'était pas Rhys qui m'ouvrit mais sa fille qui me tendit un dessin. Pour moi ? « Merci. » Fis-je avec un grand sourire. C'était que ça représentait beaucoup pour moi. Les dessins des enfants étaient toujours importants et cela me touchait qu'elle veuille m'en offrir un. En plus, si je distinguais bien c'était moi dessus et ça me touchait vraiment. Rhys me disait que j'étais jolie et j'avais piqué un fard. J'avais bien fait de mettre du temps à choisir ma tenue au final. « Merci. » Répétais-je, à croire que c'était le seul mot qui me sortait de la bouche aujourd'hui. « J'espère que ça ne veut pas dire que je m'habille comme un sac poubelle tous les jours. » Fis-je en riant légèrement. J'essayais de vaincre ma légère gêne. Je ne sais pas, ça me faisait plaisir qu'il me disait que j'étais jolie et je ne savais pas trop quoi répondre. Je lui tendis alors le paquet de la pâtisserie. « Tiens comme promis ! » Déclarais-je avec un léger sourire. C'est alors qu'il commençait à me faire visiter, je regardais tout avec attention. C'était sympathique chez lui, j'aimais bien, c'était simple mais cosy. « C'est charmant, j'aime bien ! » Je souris. C'était beaucoup mieux que chez moi, appartement petit. « Oh ! J'oubliais, j'ai un cadeau pour Chloé. » Je sortis un paquet de mon sac. Dedans, il contenait des crayons de couleurs, mais vraiment de bonne qualité. Je savais qu'elle aimait dessiner et j'espérais que cela lui fasse plaisir.  

- Non non ! Tu n'es pas un sac poubelle !

Mon dieu que tout ça était terriblement maladroit. Jamais Rhys n’aurait cru sortir cela un jour à une femme. Décidément il s'épatait lui même ces jours ci. Il posa les pâtisseries sur le plan de travail de la cuisine et regarda Chloé attraper le cadeau et déchirer l'emballage. Oh, elle aimait ça les surprises, et les cadeaux surtout. Quand elle vit la boite de crayon de couleur, un immense sourire vint se scotcher sur son petit visage. Oui, elle avait l'air aux anges. En même temps il fallait dire que toute les bote de crayon qu'elle avait eu jusqu'au maintenant étaient celle que l’on trouvait dans les grandes surfaces, totalement basique... Elle serra quelques instants Georgie dans ses bras et alla illico chercher une feuille pour tester ses nouveaux crayons.

- C'est très gentil ! T'étais pas obligé tu sais, elle va me demander pourquoi je lui avait jamais offert ce type de truc après...

Il lui sourit et l'invita à s'asseoir sur un des fauteuil du petit salon. Oh non ce n'était pas un reproche, il disait cela en rigolant. Au moins elle pouvait être sure que Chloé n'allait pas la détester. Il se leva pour aller chercher les boissons de appétitif ainsi que les gâteaux qui allaient avec. C'était limite un rituel avant chaque repas chez Rhys, lui et sa fille ne s'en passait pas pour chaque dîner du soir.

- Qu'est ce qui te fais plaisir ?

Et tandis qu'il servait sa fille et le verre de Georgie, Rhys nota qu'elle avait fait une sorte d'effort pour s'habiller ce soir. Non pas qu'elle s'habille mal en temps normal mais... Lui était en jean tee shirt, un peu comme d'habitude en réalité, et elle avait sortit les talons et la robe rouge, qui lui allait très bien d'ailleurs. Et Rhys ne pouvait pas s'empêcher de la trouver ravissante. « Non, ne pense pas à ça Rhys, arrête tout de suite ». Et évidement, Chloé, un crayon coincé derrière l'oreille tel un artiste en herbe, ne pouvait s'empêcher de lui jeter des coups d’œil du genre « tu l'aime bien elle ? ». oh il connaissait bien ces regards, cela voulait dire que l'enfant en question se faisait des films, ou qu'elle imaginait que Georgie pourrait devenir sa meilleure amie pour la vie. Ah que les enfants étaient mignons, tout était tellement... Innocent dans leur petite tête. Chloé se leva et Rhys reporta son attention sur son verre, bu une gorgée.

- Alors Georgie qu'est ce que...
- Regarde Georgie ! C'est ma maman !

Chloé avait surgit de nul par, un petit cadre dans les mains. Et voilà, elle venait de mettre les pieds dans le plat. Rhys leva les yeux au ciel et ôta le cadre des mains de la jeune femme, hélas après qu'elle ai eu le temps de voir de quoi il s'agissait.

- Désolé, je sais pas pourquoi elle est très fière de cette... Photographie.
- Je voulais juste montrer maman.
- Elle est très fière de sa maman aussi.

D'un regard Rhys lui fit mine de se taire. Elle recommença son dessin. Il posa le cadre sur la table basse, bien sous une pile de magasine. Cette photo datait du moment où pensait que sa vie pouvait être cool sans Georgie, c'était lui et Gaëlle, dans un parc, alors qu'elle attendait Chloé. Parfois Rhys se disait que sa fille lui ressemblait trop physiquement, cela en devenait troublant.

- Elle n'avait qu'un an quand elle est partie, et j'ai pourtant l'impression qu'elle la connaît, c'est troublant, lâcha t-il avec un petit rire.

Oh et au fond de lui, il aurait tellement espérait que la mère de Chloé soit la femme qui se tennait en face de lui. Oui, il fut un temps où il aurait tout donné pour que cela soit le cas.