Arya ∞ i'm gonna live like tomorrow doesn't exist

Depuis son accident, elle s'est trouvée une vraie addiction aux jeux vidéos, car oui, sans pouvoir marcher, il fallait bien remplacer le shopping par autre chose ∞ elle a toujours bu une quantité inimaginable de café, c'est pas pour rien qu'on la compare à une pile électrique ∞ elle passe beaucoup de temps au téléphone, c'est la bonne copine qu'on appelle pour régler les problèmes, la meilleure psy que tout le monde recommande ∞ malgré qu'elle ait des solutions pour tout le monde, sa situation amoureuse est une catastrophe sans nom, elle n'a jamais réussi à faire confiance à qui que ce soit, et trouvera toujours un prétexte pour mettre fin à la relation dans laquelle elle se trouve ∞ elle adore son métier, apprendre de nouvelles choses à ses petits bouts, ce n'est pas pour autant qu'elle se mère, c'est encore loin dans ses projets ∞ son frère et sa mère sont les seuls piliers qu'elle peut avoir dans la vie ∞ A présent, elle a une relation très fusionnelle avec son kiné, aux dernières nouvelles il n'y a encore aucune ambiguïté entre eux ∞

« Arya, freine ! » Les yeux rivés sur l’autoradio, la voix de son amie la surprend. Elle relève brusquement la tête pour voir qu’une voiture lui coupe la route. Elle presse alors la pédale de frein aussi fort qu’elle peut, sentant ses mains se crisper sur le volant, ses yeux se fermer, elle sait qu’elle ne pourra pas éviter l’accident. C’est alors que sa voiture vient percuter violemment la voiture. Les deux jeunes femmes perdent connaissance au vu du choc. Arya entend les ambulances, les médecins, les pompiers, tout ce qui peut s’agiter autour d’elle, pourtant elle est incapable de dissimuler quoi que ce soit. Elle ouvre un œil à moitié, voit son amie recouverte de sang que les pompiers tentent désespérément de sortir de la voiture. Arya a très mal, elle sent que l’accident a été très violent, elle ne peut plus bouger. On lui parle, mais rien à faire, de sa bouche ne sort aucun son. Elle retombe presque aussitôt dans les vapes. C’est quelques heures, presque même une journée que la jolie brune finit par reprendre connaissance. Sa mère est assise à côté d’elle, sa main dans la sienne, elle dort prêt d’elle. Arya veut bouger, mais c’est comme ci son corps l’empêchait de faire quoi que ce soit. Les douleurs sont presque intenables, le moindre mouvement lui coupe la respiration. Elle finit par abdiquer, et reste dans son lit. Elle secoue sa main pour réveiller sa mère, celle-ci se redresse aussitôt, les yeux rouges, effectivement, elle a du pleurer. « Arya ! » s’exclame cette dernière avant de la serrer dans ses bras « J’ai eu tellement peur. » Elle grimace de douleur, l’étreinte est chaleureuse, mais son corps ne la voit pas de la même manière. « Je vais bien Maman. Enfin j’pense.. Disons que j’ai affreusement mal partout. J’aimerais pouvoir me lever et aller voir Sarah, tu sais où elle est ? » C’est alors que le visage de sa mère se décompose, Arya lève un sourcil, en comprenant pas ce qui était en train de se passer. « Maman, est-ce que ça va ? » « Mieux vaut que tu restes allonger pour le moment. » Arya connait sa mère, elle sait qu’elle lui cache quelque chose. Les deux jeunes femmes ont toujours été très proches,  Arya a grandit uniquement avec sa mère et son grand frère. Son père s’est fait la malle avec une fille de vingt cinq ans pour, sûrement se sentir plus jeune, Arya n’a jamais vraiment cherché à savoir ce qui lui était passé par la tête, elle n’a jamais eu aucune complicité avec son père, le fait qu’il parte ne l’a jamais chamboulé, malgré le fait que sa mère a toujours voulu qu’elle aille voir un psy pour en parler. Aucune utilité pour la jeune fille. « Le médecin va venir te voir » Finit-elle par dire avant de quitter la chambre pour laisser un homme vêtue d’une blouse blanche, de plusieurs stylos dans la poche de devant de cette dernière. Un bloc note dans sa main, collé sur le côté de sa hanche. Son visage ne laisse paraître aucune émotion. La bouche d’Arya commence à s’assécher, elle sent que quelque chose de mauvais est arrivé. « Mes sincères condoléances Mademoiselle Steele ». Ses sourcils froncent, elle ne comprend pas. Condoléances ? Mais pour quoi ? « J’ai clairement du mal à vous suivre sur le sujet. » « Oh ! » Ajoute t-il, comme ci il avait fait une gaffe. « Vous n’êtes donc pas au courant. Votre amie Sarah ne s’en est pas sortie. » C’est donc comme ça qu’on apprend le décès de quelqu’un. Les larmes montent, et coulent. Arya ne peut plus rien contrôler. Elle est donc responsable d’un meurtre si elle comprend bien. Un accident certes. Mais son amie morte, ça fait un meurtre. Elle déglutit tant bien que mal pour ne pas s’étouffer. « De plus, je suis désolé de vous annoncer que vos jambes sont paralysées. Le choc tellement violent a endommagé votre moelle épinière… » Les mots se transforment en un brouhaha lointain. Si la jeune brune a tout compris, non seulement elle a tuée sa meilleure amie, mais elle vient uniquement de perdre l’usage de ses jambes.

Allongée dans son lit, dans son propre appartement, Arya fixait le mur. Sa mère avait emménagé chez elle, le temps qu’elle se rétablisse, mais quel rétablissement ? Arya avait perdu l’usage de ses jambes, elle ne pourrait plus marcher. Sa mère se tient à l’entrée de la chambre, regardant sa fille « Qu’est ce qui ne va pas ma chérie ? » « J’ai perdu l’usage de mes jambes, je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant et en plus de ça, j’ai tuée ma meilleure amie. On peut pas rêver mieux. » Arya prononce ces paroles sans laisser paraître aucune émotion. Peine, douleur, on ne peut rien discerner. « Arya ! » Sa mère prend place à ses côtés « Rien n’est perdu encore, tu as une chance de pouvoir remarcher… » « Un jour ! » La coupe Arya. « Un putain de jour ouais ! J’ai quoi déjà ? 10% de chance de pouvoir remarcher, dis donc, j’en demandais pas autant. » Un soupire passe au travers de ses lèvres. L’espoir de remarcher lui échappe de jour en jour, et elle le sait. Tous les jours elle a droit à un kinésithérapeute pour s’occuper d’elle. Massage dans tous les sens. C’est comme ci son corps était devenu le boulet de sa vie. Au fil du temps, elle a commencé à avoir de très bonnes relations avec son kinésithérapeute. Le jeune homme très présent pour elle, lui fait oublier son gros handicap de la vie. Certes, il ne va pas la promener dans la rue, lui faire manger une glace, mais passe pas mal de temps avec elle après les massages. Malgré ça, Arya n’oublie pas qu’elle doit toujours se déplacer en fauteuil roulant. C’est un an après que son kinésithérapeute arrive chez elle pour sa séance habituelle de massage, du moins c’est ce qu’elle pense. « En route ! » Lui dit-il après avoir mis un pied dans l’appartement. « En route ? » répète t elle. « On va faire la course ? Parce que c’est clair que je te bats à plate couture. » Seth laisse échapper un rire, au fil du temps, Arya avait commencé à plus ou moins accepté sa condition et c’était ce dont il avait besoin. Il se met derrière la jolie brune pour la pousser en direction de sa voiture qui était garée à l’extérieur. Une fois à l’intérieur, il la conduit dans le centre de rééducation. « Qu’est ce qu’on fait là ? » s’interroge Arya. « Surprise » lui répond-t-il seulement. Les surprises, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. De nouveau dans son fauteuil, Arya est conduite à l’intérieur. Chaque personne a son problème, jambe, bras, nuque. Sauf qu’elle n’a aucune idée de sa venue ici. Pourquoi il l’emmène ici ? Arya ne pourra plus jamais marcher, elle s’est fait une raison.

C’est alors qu’elle se retrouve devant deux barres parallèles. Seth la met debout, instinctivement, Arya s’agrippe de chaque côté des barres. Il la lâche, ce n’est qu’à la force de ses bras qu’Arya tient debout. Ses pointes de pied caressent de façon hésitante le sol. « Marche » lui ordonne t-il. « Marche ?! C’est une blague ? » dit-elle presque essoufflée. « Marche ! » répète t-il. « Mais je peux pas putain ! Mes jambes fonctionnent plus, t’as loupé ce passage de ma vie ?! » Il reste là, face à elle, les bras croisés, regardant ses jambes se promener dans le vide. Les bras de la jeune brune commencent à trembler « Je t’en prie, sors moi de là ! » « Tu veux pas essayer, je suis clairement déçu Arya. J’pensais que t’étais une plus grande combattante. » Des larmes coulent le long de ses joues. Le fait d’avoir perdu l’usage de ses jambes a complètement ruiné sa vie, elle ne peut plus rien faire. Les sorties entre amis terminé, son travail elle n’y met plus les pieds et a été remplacé temporairement. Elle est enfermée chez elle à longueur de journée, sa joie de vivre s’est envolée au même moment où elle a eu son accident. Il se met à côté d’elle, et essuie les larmes qui coulent sur ses joues devenues rosées, lui parlant d’une voix calme. « Si je t’emmène là, c’est que je sais que tu es capable Arya. » Son regard timide se pose sur lui, elle souffle un bon coup avant de tenter de mettre le pied par terre. Mais elle n’y arrive pas, ses jambes se baladent toutes seules. C’est comme ci, elle n’était plus maître du bas de son corps. C’est donc avec les conseils de Seth, et beaucoup de travail acharné qu’Arya a commencé à reprendre possession de son corps, et surtout de ses jambes. Beaucoup de chutes, de douleur, de bleus, mais au fond, elle n’a jamais baissé les bras. Petit à petit, ses pieds ont commencé à retrouver la sensation du sol, puis ses jambes ont commencées à supporter à nouveau le poids de son corps. Bien sûr, on ne peut pas nier que passer autant de temps ensemble, les deux jeunes gens se sont pas mal rapprochés, et pourtant, il ne s’est jamais rien passé entre eux, ni de baisers volés ou d’avance. Rien de ça. Mais ils ont quand même une complicité hors du commun à présent. C’est un jour de mai, que pour la nouvelle première fois, Arya arrive à poser ses pieds à sol, à faire quelques pas sans se tenir aux barres. Elle lève les yeux vers Seth, ses yeux qui se remplissent de larmes. Le regard de Seth s’émerveille au vu de l’exploit de la jeune fille, sous le poids de l’émotion et du renouveau, Arya perd l’équilibre, mais avant qu’elle ne touche le sol, les bras de Seth la retiennent. « J’ai réussi ! » s’exclame t-elle avant de le serrer dans ses bras.

C’est à partir de ce moment là, qu’Arya a retrouvé l’usage de ses jambes, sa démarche reste encore quelques fois légèrement bancale, mais d’après son médecin, elle revient de loin, de très loin même. Elle avait 10% de chance de remarcher un jour, comme quoi, il ne faut jamais perdre espoir quand on est entourés des bonnes personnes.