(m) ben barnes ○ libre.

Le vin rouge coulait le long de sa gorge, le verre s'était éclaté sur le sol. Elle pleurait et riait. Deux émotions complètement différentes qui se chevauchaient. Elle se dirigea vers son véhicule, elle marchait en zigzag. Sa vue n'était pas nette, mais elle s'en fichait, elle n'était pas elle-même. Elle agrippa le volant avec peine, sa main était glissante, elle ne le tenait pas fermement. Elle tourna délicatement la clé. Sur la route ses yeux commençaient à se fatiguer, elle n'arrivait pas à les garder ouverts. Elle aperçut tout de même une silhouette au loin, elle avait de grands yeux qui la regardaient se rapprocher à une vitesse phénoménale. Elle prie conscience après quelques secondes qu'elle venait de reverser cette silhouette. Elle cavala brusquement en dehors de son auto sans vraiment réfléchir en direction du corps. La jeune femme avait les yeux encore ouverts, mais elle était sans vie. Le souffle de Solange se stoppa puis excellera. Elle venait d'enlever la vie de cette belle jeune femme en même pas un quart de seconde. Elle regarda un peu partout. Personne, il n'y avait personne. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues rosés. Elle hurla, mais personne ne l'entendait. Elle était seule pour affronter cette triste vérité.


Tic, tac, tic, tac. Ce petit son tambourinait dans sa tête. C'était son troisième rendez-vous chez le psy et elle n'avait encore jamais donné signe de vie, aucun mot traversait ses fines lèvres. Elle ne voulait plus repenser à l'accident, mais le problème c'est que celui-ci hantait ses journées voir ses nuits. Elle ne voulait pas en parler, elle avait tellement été traumatisée, mais si elle n'en parlait pas elle allait devenir folle. « Si vous ne parlez pas, je ne serai point vous aider. » S'obstina le psychologue. Solange releva le visage. « J'ai fait tout mon possible pour l'amener à l'hôpital, mais il était trop tard.» Disait-elle d'une voix tremblante. Elle le regarda, il prenait note en hochant de la tête. Elle leva discrètement les yeux au ciel et continua son petit discours, elle était bien obligée. « Ensuite, j'ai aperçue légèrement sa famille, ses parents et son frère, mais je suis partie. Ils savent que c'est moi. Je ne sais pas qui ils sont, j'ai peur d'aller les voir. En même temps, il faut me comprendre, j'ai... » Elle stoppa en éclatant en sanglots. « Je suis là pour vous aider à vaincre votre peur d'aller les affronter. On va travailler sur cela et quand vous serez prête, vous irez les voir, tout simplement. » Reprit le psy en essayant de la soulager. « Et si je ne suis jamais prête? » S'exclamât-elle en séchant ses larmes. « Vous serez prête un jour, je vous le promets.» Elle excisa un léger sourire pour le remercier, elle savait pertinemment qu'elle n'allait jamais être apte, mais c'était réconfortant d'entendre ces quelques mots.