Alex - Maybe I'm wasting my young years

✫ Il ne prête aucune espèce d'importance à son rang et n'en parle presque jamais, si bien que la plupart des personnes qui le côtoie ne savent même pas qu'il est issu de l'aristocratie britannique.
✫ Même s'il n'en tire aucune fierté, Alex sait tout de même profiter de son compte en banque garni pour se loger, s'amuser ou encore faire plaisir à son entourage.
✫ Il n'a jamais vécu d'histoire de cœur sérieuse, mais a connu un nombre incalculable de coups d'un soir, qu'il "utilise" principalement pour se changer les idées. Toutefois, il reste très respectueux envers les filles qu'il séduit, même s'il a malgré lui brisé quelques cœurs.
✫ Ses études de droit, il ne les a pas choisies mais s'en accommode tant bien que mal pour respecter les désirs de son père et le destin qui lui est promis. Parfois, il envie tout de même sa sœur qui est libre de faire ce qu'elle veut et de choisir sa voie comme elle l'entend.
✫ Il fume un peu trop à son goût, bois lorsqu'il sort et s'autorise un petit joint de temps en temps, juste pour le fun et en toute discrétion.
✫ La pression que lui impose son père lui pèse énormément mais Alex n'en parle jamais, préférant tout garder pour lui comme à chaque fois que quelque chose le tracasse.
✫ Il sait que les sentiments qu'il éprouve pour celle qu'il croit être sa sœur sont malsains et interdits, mais malgré de nombreuses tentatives, il n'est jamais parvenu à lutter contre ce désir qui le tiraille depuis tant d'années.
✫ Il est très possessif et extrêmement jaloux, en particulier lorsqu'il s'agit d'Elea. Pour elle, il serait prêt à n'importe quoi même si la morale et sa place dans l'échelle sociale le lui interdisent.
✫ Il peut paraître un peu froid et distant au premier abord, mais se révèle la plupart du temps jovial et sociable. Il est très fidèle en amitié, dès lors que la personne d'en face l'apprécie pour autre chose que pour son porte-monnaie.
✫ Il ne sait pas vraiment cuisiner mais fait de son mieux, depuis qu'il vit avec Elea, pour lui concocter de "bons" petits plats... ou au moins des denrées comestibles.
✫ Il ne voit quasiment jamais ses parents et ne s'en porte pas plus mal, puisqu'il a toujours été habitué à les croiser en coup de vent dans le château familial.
✫ Il ne fait pas particulièrement attention à son style vestimentaire, mais aime tout de même s'apprêter un peu lorsqu'il sort faire la fête.

Ne pas avoir d’héritier, ne pas pouvoir transmettre ses titres et ses privilèges tait tout bonnement impensable pour l’aristocrate de renom qu’était Sir Henry de Hastings, Lord d'Abergavenny. Un homme de son rang se devait d’engendrer une progéniture qui prendrait un jour sa suite, et ce par tous les moyens. Mais la nature en ayant décidé autrement, aucun héritier ne voyait le jour, et ce même après plusieurs années de tentatives infructueuses. Si bien qu’une solution plus que radicale traversa l’esprit du couple de Hastings, qui échafauda  un plan des plus diaboliques pour arriver à ses fins, quoi qu’il lui en coûte. Profitant de la détresse d’une famille pauvre de la banlieue de Londres, le couple se mit en tête de monnayer la naissance de « son » fils. Une incroyable mise en scène rythma alors la vie des Hastings pendant neuf mois, allant de faux rendez-vous chez le médecin en fausses photos d’échographies, le tout depuis le château familial d’Abergavenny dont l’isolement jouait totalement en la faveur de cette vaste entourloupe. Arrosant  la mère biologique de l’enfant sur lequel ils avaient jeté leur dévolu à coups de liasses de billets pour la faire taire, ils s’approprièrent donc le nourrisson quelques heures seulement après sa naissance, proclamant fièrement l’arrivée de leur héritier tant attendu : Phillip Alexander de Hastings.

Le garçonnet fut élevé dans la plus pure tradition aristocratique britannique, passant le plus clair de son temps avec une gouvernante, si bien qu’il ne faisait la plupart du temps que croiser ses parents au hasard des longs couloirs du château. Mais aussi bizarre que cela puisse paraitre Phillip n’éprouva jamais aucune souffrance vis-à-vis de cette éducation un peu particulière. La gouvernante qui s’occupait de lui lui donnait tant d’amour qu’il ne se sentit jamais lésé, et ce même lorsque ses parents lui offrirent miraculeusement une petite sœur de deux ans sa cadette. Très vite, Alexander endossa son rôle de grand frère modèle en s’occupant d’Elea sous la houlette de leur gouvernante Mary, rapidement rebaptisée Poppins en référence au programme préféré d’Alexander. La relation qui liait la sœur et son prétendu frère fut fusionnelle dès les premiers instants, et ne s’altéra jamais malgré le nombre des années qui passaient. Même si les exigences de leurs parents en matière d’éducation les obligeaient à grandir loin l’un de l’autre, chacune de leurs retrouvailles était un moment de bonheur et d’extrême complicité partagés. Tout au long de l’année, le jeune Alexander n’attendait qu’une chose : revoir sa sœur, simplement pour rattraper le temps perdu et rester à ses côtés pour tenir son rôle de grand frère aimant et protecteur. Il éprouvait en effet une grande affection pour Elea, affection qui ne fit que s’amplifier au moment de l’adolescence. D’une manière plutôt étrange d’ailleurs… Alors que tous ses amis ne parlaient que de leurs premières petites amies Alex, lui, n’avait d’yeux que pour sa sœur. Il avait de plus en plus à cœur de passer du temps avec elle, de la prendre sous son aile et bien plus que ça encore. En vérité, l’adolescent avait bien du mal à définir clairement ce qu’il ressentait pour elle mais il était au moins sûr d’une chose : c’était mal. Très mal. Interdit même. Quel que soit le sentiment qui l’animait de plus en plus, il n’avait absolument pas le droit de le ressentir. Si bien que le jeune adulte tenta de le réprimer par tous les moyens, en se réfugiant dans les bras de n’importe quelle belle plante qui croisait son chemin. Et son physique plutôt avantageux, doublé de son rang qui faisait référence à un portefeuille bien garni firent rapidement de lui un véritable coureur de jupons dont le succès faisait pâlir d’envie tous ses camarades. Mais malgré le fait qu’il enchaine conquête sur conquête, Alexander était toujours aussi incapable d’oublier sa sœur, et de la considérer simplement comme telle. Il ne pouvait pas s’en éloigner, et voyait dans chacune de leurs interactions d’infimes signes qui lui laissaient penser qu’il n’était pas le seul à ressentir une attraction bien plus forte qu’un simple amour fraternel. Mais il était bien trop fier et honteux pour l’admettre, et préférait garder tout cela pour lui en s’abandonnant dans les bras de ses innombrables coups d’un soir.

Bien au-delà de ses préoccupations d’adolescent, Alexander était malgré lui promis à un brillant avenir d’avocat, dans la lignée de son illustre paternel qui mettait un point d’honneur à lui faire intégrer les écoles les plus prestigieuses. Et quel meilleur endroit qu’Oxford pour démarrer des études de droit, qui se devaient d’être brillantes ? Sans qu’on ne lui demande son avis, Alex fut donc envoyé à l’université, une pression énorme pesant sur ses épaules alors qu’il s’en serait volontiers passé. Ses trucs à lui, c’était la musique, le sport, les filles… bref, tout ce qui faisait un jeune adulte normal. Mais le problème était bien là : Alexander n’était pas quelqu’un de normal, et il n’avait d’autre choix que de suivre les codes qu’on lui dictait sans jamais tenter de s’y opposer. Il entama donc des études de droit, et même s’il ne se priva as de profiter des loisirs inhérents à la vie étudiante qu’il découvrait, il fit tout de même en sorte de réussir avec brio ses examens. Deux ans après son arrivée à Oxford, la petite existence d’Alexander connut un tournant qu’il attendait depuis des lustres. Enfin, il allait pouvoir vivre auprès de sa sœur sept jours sur sept, partager son quotidien, elle qui débarquait ici pour entamer des études de lettres. Mais ce qu’il considérait au premier abord comme une délivrance le fit rapidement déchanter. La présence d’Elea à ses côtés n’apaisait rien, bien au contraire. Elle ne faisait que réveiller davantage ces sentiments étranges qu’Alex assimilait de plus en plus à du désir pur et simple, contre lequel il dut lutter durant trois ans. Trois années au terme desquelles son père décida de l’envoyer à San Francisco, afin qu’il obtienne une équivalence à son diplôme en droit international. Ce départ, qui aurait pu paraitre salvateur, s’avéra une nouvelle fois déchirant. Alex souffrait. Il souffrait quand elle était là, mais encore plus lorsqu’elle était loin de lui. Il n’avait de cesse de se torturer l’esprit en tentant de se convaincre qu’il était fou, que ce qu’il ressentait n’était qu’une illusion, que de tels sentiments entre un frère et une sœur ne pouvaient exister… Et pourtant, rien ne semblait pouvoir effacer ce désir, cette douleur lancinante qui le tiraillait à longueur de temps. Et même la multitude de femmes qui partageaient toujours son lit ne suffisait à le soigner de tous ses maux.

Il y a un peu plus d’un an maintenant, Alex avait reçu un coup de téléphone qui avait de nouveau chamboulé sa vie. Sa sœur avait décidé de tout plaquer, et de venir s’installer avec lui non loin de San Francisco pour y suivre des études d’Art. Peu préoccupé par son avenir professionnel, contrairement à celui de son fils, leur père n’y avait vu aucun inconvénient et Elea avait donc débarqué librement auprès de son frère, qui s’était fait un plaisir de leur dégoter un loft sublime dans lequel ils pourraient s’installer. Désormais ils vivent ensemble à Carmel, et Alex tente toujours désespérément de se débarrasser de ses foutus sentiments déplacés et immoraux, qui semblent pourtant de plus en plus ancrés en lui.