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 phase 3 : flash thunder - alex

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Elea de Hastings

Elea de Hastings


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MessageSujet: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMar 16 Sep - 19:51

Ça avait menacé. Longtemps. Températures improbables, nuages bas, thermomètre n’en finissant plus de grimper... Les signes étaient là, j’ai choisi de les ignorer. À la météo ils avaient dit ‘risques d’orages’, et un risque n’étant en rien une certitude, j’avais préféré passer outre pour ne surtout pas avoir à rester à l’intérieur. C’était ainsi depuis des semaines, depuis que j’avais entendu cette porte claquer et qu’incapable de trouver le sommeil, j’avais guetté l’instant où elle s’ouvrirait de nouveau. Tard. Trop tard. Ou bien tôt. J’en sais rien. Je ne regardais plus l’heure depuis longtemps, à ce moment-là, mais le soleil s’était pointé en même temps que lui m’apportant la dernière information qui m’acheva totalement. Je lui avais demandé une seule chose. À défaut de me laisser le toucher qu’il cesse de me torturer en se laissant toucher par d’autres. Évidemment que j’avais conscience de l’énormité de ma requête mais... Était-il obligé de violer cet interdit au bout de dix minutes et de s’arranger pour que je n’en n’ignore rien ? Il aurait pu s’abstenir au moins vingt-quatre heures ou se montrer discret... Il n’avait rien fait de tout ça, il ne voulait pas m’aider. Il ne m’aiderait pas. Et voilà pourquoi je fuyais... pour m’aider moi-même. Je ne pouvais pas aller de l’avant, je ne pouvais pas le quitter non plus, c’était au-dessus de mes forces, alors il ne me restait que ça, la fuite temporaire, m’en aller avant qu’il ne le fasse, avant d’être obligée de le voir faire. Je ne resterais plus à la maison pendant des heures afin de grappiller quelques minutes à ses côtés. Oui, je voulais être avec lui, mais pas comme ça, pas de cette façon. La comédie des apparences était douloureuse lorsqu’il ne savait pas, elle était insupportable depuis qu’il savait, depuis que je savais, depuis qu’on partageait ça. Mentir aux autres, c’était une chose, se mentir à soi-même, me mentir à moi en enchainant sur des sourires et une feinte entente comme si rien de ceci ne s’était jamais déroulé, c’en était une autre. Une autre que je ne pouvais tolérer. Alors je partais, je sortais, je m’abrutissais, et ne rentrais que lorsque je le savais déjà couché ou encore dehors. J’évitais de le croiser, je prenais mes distances et, lorsqu’il m’arrivait de tomber sur lui, je ne feignais même plus la nonchalance. Je n’étais pas heureuse et il le savait, alors à quoi bon prétendre ? Pour le soulager ? L’aider à déculpabiliser ? C’était pour cette raison aussi que je fuyais, je ne voulais pas lui faire de mal. J’aurais pu, j’aurais du, mais j’étais trop conne pour le détester ou ne serait-ce que lui en vouloir. Après tout, il avait raison, il était dans son bon droit, j’étais sa soeur et il s’efforçait de respecter ça. Pas moi. Je ne pouvais plus, je ne pouvais pas. C’était trop tard désormais, j’avais été trop loin. Nous avions été trop loin. Et s’il estimait que ce n’était pas assez décisif, s’il pensait que jusque là, il pouvait encore se l’expliquer, alors qu’il se l’explique seul. Moi j’abandonnais. Et accoudée à un coin de bar, j’abandonnais bien comme il faut. Je m’abandonnais dans un verre, dans des bras, le temps d’une danse ou de légèrement plus. Je voulais qu’on me désire, qu’on me désire vraiment, sans se l’interdire, sans courir vers une autre lorsque l’occasion se présentait. Je voulais qu’ils me désirent tous, pas un seul, pas deux, tous, et que les autres filles, celles qui avaient le droit, elles, deviennent transparentes, inexistantes à ces yeux-là. Pas les siens à lui, mais au moins les leurs, à eux. Ça ne m’apportait jamais qu’un maigre réconfort très temporaire, mais dans ma vie, depuis quelques semaines, même le maigre et le temporaire faisaient office de luxe que je pouvais à peine me permettre. Je comptais rentrer tard, encore une fois, m’assurant de ne pas le voir à la maison, mais au premier coup de tonnerre je me ruais hors de l’établissement, me précipitant vers cette antre qui, malgré tout, demeurait mon sanctuaire, ma cachette, l’endroit où je me devais d’être quand la peur m’étreignait. Parce que oui, même du haut de mes 23 ans, je restais une enfant terrifiée dès que le ciel se mettait à grogner. J’avais peur de l’orage. Et c’était très sérieux. Y avait un nom pour ça. Même deux. Astraphobie et Brontophobie. La peur des éclairs et de l’orage. Il en allait ainsi depuis mon enfance, lorsqu’une nuit, seule dans l’aile du manoir qui était attribuée aux enfants, l’orage avait grogné, l’orage avait grondé, l’orage s’était tant et si bien déchainé qu’une branche, arrachée à un arbre, avait heurté la fenêtre de ma chambre, la faisant voler en éclat tandis que je demeurais tétanisée entre mes draps. Les parents étaient de sortie, Poppins dormait deux étages plus bas avec ses boules quiès aux oreilles, et Alex n’était pas là. Du moins, pas encore. Je ne me souvenais même pas ce qu’il faisait ce soir-là, je me rappelais juste qu’il était rentré plusieurs heures plus tard, et m’avait retrouvé frigorifiée et paralysée entre mes draps détrempés, le vent charriant son flot de pluie et de feuilles à l’intérieur de la chambre, tandis que les éclairs semblaient claquer tout autour, toujours trop près. Engourdie, contractée comme dans une forme de rigidité cadavérique, il avait débloquer une à une mes crampes avant de me conduire jusqu’à sa chambre, au sec et en sécurité. Je n’étais parvenue à me rendormir que bien plus tard, lorsque l’orage s’était calmé, lorsque j’avais cessé de sursauter à chaque coup de tonnerre. Mais de cette nuit-là, j’avais conservé cette phobie que rien ne pouvait réprimer ou apaiser. Pas même la sécurité apparente d’un bar, ou la tranquillité des promeneurs dans la nuit. Je devais rentrer, me terrer dans mes draps, et prier, prier fort pour que l’orage passe vite, ou nous contourne. C’est sous une pluie battante que j’atteignais l’immeuble et m’y engouffrais, tôt, bien trop tôt, et c’est complètement trempée que je pénétrais dans cette maison sèche, elle, depuis le temps. Le mobilier avait été changé par mes soins. Canapé, fauteuils, coussins, plaids, tout ce qui avait été ruiné par l’eau s’était trouvé remplacé par du neuf, comme pour mieux effacé ce qui s’était passé ici. Et si les anciens coussins avaient connu nos deux corps imbriqués, ce n’était pas le cas des nouveaux. Loin de là. Oh, si j’avais laissé faire, peut-être qu’Alex n’aurait pas été contre, après tout je l’y retrouvais assez souvent, installé là, comme s’il attendait, espérait de me voir rentrer... Mais je ne pouvais pas faire comme avant. Je n’étais plus comme avant. La pièce était plongée dans l’obscurité, mais ma paume sur l’abat-jour encore chaud d’une lampe m’informa qu’elle ne l’était pas depuis très longtemps. Est-ce qu’il était ici ? Ou bien était-il sortit il y a peu ? Peu importe, je ne devais plus me poser ce genre de questions. Sur le chemin de ma chambre, un éclair plus éblouissant que les autres me fit sursauter, me poussant à débrancher la box internet et tout appareil électrique que je trouvais, avant de rejoindre le calme apparent de mon isolement. Là, je me débarrassais de mes vêtements mouillés, fermais les volets, et m’en allais me recroqueviller au fond de mes draps. Est-ce qu’il était là ? C’est la question qui me revenait en tête à chaque nouveau coup de tonnerre. Est-ce qu’il était là ? Ou bien étais-je seule comme cette nuit-là ? Qu’importe, de toute manière je ne pouvais pas me tourner vers lui. Il fallait que je gère ça seule, comme pour le reste. Sauf que terrifiée au fond de mon lit, j’avais totalement conscience de l’orage empirant, s’aggravant, me privant de toute forme d’apaisement. J’avais entendu du bruit en provenance de la chambre à côté, mais... Non, je n’irais pas. Je ne réclamerais pas son aide, ni son lit. J’aurais l’air de quoi ? Je le fuyais, m’efforçais de le maintenir à distance depuis des semaines, de ne rien lui offrir de moi, pas même le moindre vestige de ce qu’on avait pu être, je n’allais pas ruiner tout ça juste à cause du gros vilain méchant orage. Nouvel éclair. Je comptais. Un jour, il m’avait expliqué ça, il fallait compter le nombre de secondes entre l’éclair et le coup de tonnerre afin de définir à quel distance il avait frappé. Sauf que là, j’avais même pas eu le temps de compter jusqu’à deux. Et le suivant fut instantané, me projetant hors de mes draps sans plus la moindre considération pour ma fierté ou mon égo. Rien à faire, j’voulais juste empêcher mon coeur de claquer dans ma poitrine. Hésitant un instant, je tournais dans ma chambre, essayant de me convaincre que j’avais fait le plus dur. Ça faisait plus de deux heures qu’il pleuvait, et plus d’une heure que j’étais sous mes draps. C’était bientôt fini, n’est-ce pas ? M’emparant de mon iPhone, je vérifiais la météo, réalisant alors que l’orage était prévu jusqu’à 8h du matin avec plus de 90% de taux de fiabilité. Ok... J’allais crever. Pourtant, n’osant pas encore franchir le pas, j’errais un moment dans la salle de bain connectant nos deux chambres. Je ne sais pas ce que j’attendais là, peut-être qu’il vienne de lui-même, lui fournissant l’excuse de cette salle commune pour qu’il s’empresse de venir me proposer son aide ? Mais il ne vint pas, et après avoir observé mon reflet pendant un long moment dans le miroir, je poussais la porte de son côté sur un énième coup de tonnerre. « Alex... » je murmurais alors, dans un gémissement plaintif qui me surprit moi-même. Je franchissais le seuil, mais pas plus, les yeux braqués sur cette forme sous les draps dans l’obscurité de la pièce, et la main retenant la porte, la maintenant ouverte, comme pour me permettre de m’échapper plus vite. Je ne voulais pas être là. Je ne voulais vraiment pas. Mais j’étais terrifiée.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMar 16 Sep - 20:12

La nuit était déjà tombée depuis longtemps sur Phoenix, et l’orage qui menaçait depuis plusieurs heures n’y avait rien arrangé. Le ciel était obscur, et les premières gouttes de pluie ne tardèrent pas à se faire entendre contre la fenêtre du salon. Posté sur le canapé, devant la télévision, Alexander n’en finissait plus de vérifier l’heure sur son téléphone portable. Pas une minute ne passait sans qu’il n’y jette un coup d’œil, et ne se fende d’un long soupir à chaque fois qu’il constatait que l’heure avançait, et que sa sœur n’était toujours pas rentrée. Mais que pouvait-elle bien faire et surtout, avec qui ? Elle qui avait une peur bleue des orages depuis sa plus tendres enfance… la savoir dehors ne rassurait clairement pas son frère et pourtant, il n’avait d’autre choix que d’attendre. Attendre, comme il le faisait depuis plusieurs semaines, depuis qu’il avait la désagréable sensation qu’Elea le fuyait. Certes, il était allé trop loin. Il avait craqué en l’embrassant, en se laissant aller à ses envies les plus profondes avant de prendre conscience de ses gestes et de faire volte-face. Alex était bien conscient qu’il avait blessé sa sœur, après lui avoir donné un horrible faux espoir mais dans cette histoire, il avait ressenti précisément la même chose. Pendant quelques minutes, il avait vécu un rêve éveillé… avant de tomber de haut en revenant à la dure réalité. Mais depuis ce dérapage, rien n’était plus pareil avec sa sœur. Pourtant, il s’efforçait d’agir comme si rien n’était arrivé, et même si cela lui coûtait beaucoup. Elea, de son côté, avait adopté une toute autre attitude puisqu’elle passait désormais son temps dehors, comme si elle cherchait à éviter son frère le plus possible. Ce comportement le tuait, mais Alex se savait fautif et n’avaient donc pas encore osé lui reprocher quoi que ce soit, même s’il crevait de cette absence qu’elle lui infligeait.

Abandonnant finalement l’idée de la voir revenir assez tôt, Alex fila se coucher sans pour autant trouver le sommeil. Il savait qu’il ne le trouverait pas tant qu’elle ne serait pas rentrée, d’autant plus que l’orage tant attendu commençait à gronder dehors. Puis, après plusieurs dizaines minutes d’une attente qui lui sembla interminable, le jeune homme entendit enfin du bruit dans l’entrée. Elle était là. Elle était rentrée, et d’après ce qu’il entendait, elle était seule. Immobile dans son lit, Alex imagina chacun de ses pas le long de l’escalier à mesure que le son de ceux-ci s’approchait de lui. Mais alors qu’elle pénétrait dans sa chambre, le jeune homme ne fut pas rassuré pour autant. En effet, il la connaissait par cœur et savait précisément comment elle réagissait en cas d’orage. En temps normal, il était là pour la rassurer, rester auprès d’elle jusqu’à ce que cela se termine, jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Mais Elea sembla persévérer dans sa volonté de se tenir loin de son frère, et resta cloitrée dans sa chambre pendant une heure ? Deux heures ? Impossible pour Alex de savoir depuis combien de temps il attendait, depuis combien de temps il luttait pour ne pas la rejoindre et la prendre entre ses bras tant il était sûr qu’elle était actuellement morte de trouille au fond de son lit. La savoir dans cet état et loin de ses bras lui était insupportable et pourtant, il ne broncha pas, respectant le choix de sa sœur même s’il mettait ses nerfs à rude épreuve.

Et finalement, alors que l’orage redoublait d’intensité dehors, le jeune homme entendit enfin un peu d’agitation dans la salle de bain jouxtant sa chambre. Quelques minutes d’attente supplémentaire, un nouveau tonnerre un peu plus fort que les autres, et la porte grinça enfin pour s’ouvrir sur la silhouette d’Elea. « Alex... » lâcha-t-elle dans un murmure, alors que son frère laissait échapper un soupir de soulagement sans même s’en rendre compte. Rapidement, il éclaira sa lampe de chevet pour apercevoir le regard apeuré de sa sœur et après l’avoir observé un moment, se contenta de souffler un bref « Viens… » tout en s’écartant pour laisser la place à Elea de s’installer près de lui… si c’était vraiment ce qu’elle voulait.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMar 16 Sep - 22:04

J’étais terrifiée. Littéralement terrifiée. Si j’avais eu encore un peu de raison, jamais je ne serais allée jusqu’à lui, jamais je n’aurais fait ce premier pas, ce seul pas dans sa direction parce que... Parce que ça allait contre tout ce vers quoi je tendais a avancer. Je ne voulais pas avoir besoin de lui. Et à défaut de pouvoir réellement ne pas avoir besoin de lui, je m’employais à le lui faire croire, à le lui démontrer. Sauf que mon amour propre avait foutu le camp en même temps que le temps calme. Je n’étais pas rationnelle, je n’étais plus rationnelle, j’étais juste pétrifiée, incapable de songer à autre chose qu’à ma mort prochaine via divers scénarii tous plus improbables les uns que les autres. Je savais exactement le nombre de personnes touchées par la foudre chaque année, je connaissais les chiffres et les probabilités d’y laisser sa peau. Je savais également tout des dommages collatéraux entrainés par ce type d’orage d’une violence qu’on ne trouvait qu’ici, dans ce foutu pays à la con ! Quelle idée il avait eu de m’emmener là ? Oui, ok, je n’avais fait que le suivre de mon propre chef, et oui, ok, il y était lui-même sur les ordres de notre père, mais... Quelle idée ? J’avais tenu une bonne heure sous mes draps, me faisant violence pour ne pas sortir de là, pour ne pas implorer son aide ou sa présence, je voulais juste... m’en sortir par moi-même. Faire preuve de maturité pour une fois, me prouver à moi-même que je n’avais pas besoin de lui, que je pouvais survivre sans lui. Sauf que, dans ce genre de cas, j’étais loin de l’âge de raison, loin du monde des adultes et de mes vingt-trois ans. J’avais dix ans à nouveau, et comme la première fois je demeurais tétanisée sur mon matelas. La contraction de mes muscles, les crampes dans mes membres me mettaient au supplice, m’épuisaient un peu plus de minute en minute. J’étais éreintée mais incapable de sombrer, incapable de quoique ce soit d’autre que sursaut et battements de coeur désynchronisés. Je voulais juste dormir, simplement dormir. Je voulais un peu de repos, un peu de répit, quelques minutes de silence et un apaisement tout relatif. Excepté que rien de tout ceci ne m’était permis. Du moins pas ici, pas comme ça, pas seule et de moi-même. J’avais besoin de lui. Aussi dégradant que cela puisse être, j’avais besoin de lui, j’aurais toujours besoin de lui, et qu’importe le temps passant, qu’importe la distance que j’instaurais, rien ne pourrait atténuer ce fait, ce lien malheureusement indéfectible. Ça aurait été plus simple si j’avais simplement pu me détacher de lui, prendre le tangente et d’accepter de vivre ma vie... sans lui. Sauf que, voilà, il était double. Il y avait l’homme que j’aimais, l’homme que je désirais plus que tout, et il y avait ce frère qui savait tout de moi, qui savait gérer mes crises et me rassurer. C’était de ce deuxième homme dont j’avais besoin, en cet instant, de ce frère, de ce quotidien rassurant qu’il représentait à mes yeux, comme un doudou géant, une vieille habitude qui nous apaise dans les moments de doutes, un morceau de tissu difforme qui nous protège des monstres du placard, et de ceux sous le lit. Bien sûr, le fait qu’il ne ressemble ni à une peluche, ni à un bout de tissu difforme compliquait considérablement les rapports, et les sentiments coupables que j’éprouvais à son égard n’arrangeaient rien. C’est pourquoi je résistais, autant que je pouvais, avant de me résigner. Un peu. Un peu seulement, entamant mon périple par une première étape, la salle de bain, au sein de laquelle j’hésitais encore, tentant en vain de me raisonner afin de pouvoir emprunter la porte de droite plutôt que celle de gauche. À droite, je paniquais et passais la nuit en souffrance, à gauche j’abandonnais toute fierté et m’exposais à une frustration bien plus douloureuse que n’importe quoi d’autre. Pourtant... Pourtant ce fut la porte de gauche que je poussais, le roulement du tonnerre en bande-son. Et sans refermer le battant, comme pour m’offrir une porte de sortie si la raison me revenait brusquement, je l'appelais, je l’implorais, d’un filet de voix plaintif qui m’agaça immédiatement. Mon amour propre foutait vraiment le camp. Sans me répondre, je le vis bouger, et la panique s’empara de moi. Mince, qu’est-ce que je foutais là ? Il alluma la lampe de chevet, et je me retrouvais comme un lapin dans les phares, plissant des paupières sous cette source de luminosité soudaine, mais incapable d’amorcer le moindre mouvement, pas même celui de fuite. Pourtant, n’est-ce pas ce que l’instinct nous dicte, face au danger ? Le danger, c’était lui. Il était néfaste pour ma santé mentale à long terme. Le problème, c’est que l’orage à l’extérieur était carrément destructeur pour ma santé mentale à court terme.  Et sur un nouveau coup de tonnerre plutôt violent, je sursautais, sans parvenir au moindre contrôle, juste sous son regard silencieux. Fais quelque chose, bon sang ! « Viens… » Enfin ! Sans me faire prier, et avec l’empressement d’une enfant de cinq ans, je me précipitais vers cette place, qu’il venait de me faire sur le matelas. Honteuse mais soulagée, je ne perdais pas de temps pour me glisser sous les draps, veillant bien à ne pas trop m’approcher de son corps. En temps normal j’aurais fondu vers lui, je me serais fondue contre lui, mais rien n’était plus normal, ce temps là était révolue. Alors je restais là, connement, enfoncée dans ce deuxième oreiller, remontant le drap jusqu’à mes yeux comme une gamine apeurée. « Eteins. » j’implorais, à nouveau, sans même le regarder. Les appareils électriques étant de véritables aimants à foudre, je ne vivais chaque orage que plongée dans une obscurité quasi-totale, et à l’âge de pierre. D’ailleurs, de mon côté, je débranchais le radio-réveil dont l’écran digital s’éteignit immédiatement, avant de retourner à ma position statique, les yeux rivés au plafond, le drap sur le nez. Je l’avais à quelques centimètres, ça devrait être aussi salvateur que de l’avoir contre moi. Après tout, s’il devait me protéger de quoique ce soit, il serait tout autant efficace à cette distance-là, non ? C’est ce que je m’obligeais à croire, tout en lui tournant le dos, fermant les yeux, et fixant mon attention sur sa présence que je sentais sans voir. Je l’entendais respirer, j’inspirais son parfum dans l’oreiller, je le sentais bouger... Il était là, ça devait me suffire. Mais ça ne suffisait pas. Ça ne suffirait jamais. Je n’en finissais plus de bouger, gigoter sur ce matelas sans trouver ma place, et sursauter au moindre grondement, au moindre coup de vent, ou au son de cette pluie que j’entendais battre contre les volets. Je comptais. Non plus les secondes séparant un éclair du coup de tonnerre, mais le nombre de minutes que je tenais loin de lui. Comme un challenge, comme pour un record du monde, je m’efforçais de tenir une minute de plus, toujours une minute. J’avais lu un truc à ce sujet, un mec qui avait survécu dans le désert, sans jamais perdre espoir. L’interviewer lui avait demandé comment il avait fait, comme il était parvenu à ne jamais désespérer, à tenir bon sans abandonner. Alors le type lui avait répondu que le secret résidait dans les objectifs qu’on se fixe. Si notre objectif est de sortir de ce désert avant la nuit, alors oui, on abandonne face à l’ampleur de la tâche. Mais si on se fixe comme objectif d’avancer jusqu’à cette butte, là, ou encore cette carcasse là-bas, et bien on tient bon, on tient le coup, on avance encore et encore, et chaque objectif accompli est une victoire sur l’adversité, une victoire qui nous rebooste assez pour se fixer un nouvel objectif et tenir bon. C’est ce que je faisais, actuellement, ne m’autorisant pas l’objectif de tenir toute la nuit comme ça, mais une minute de plus à chaque fois. J’avais bon espoir de m’endormir entre temps, de sombrer avant de parvenir à finir une nouvelle minute, mais la tension était trop forte, l’orage trop violent, les interrogations trop nombreuses, et... finalement, au bout de mon seizième objectif, je perdais pied, j’abandonnais. À l’image de ce survivant, je me recroquevillais en boule au milieu du désert, mon désert personnel. Dans un juron discret et essentiellement envers moi-même, je me redressais juste assez pour lui jeter un coup d’oeil et évaluer sa propre position, avant de me laisser glisser jusqu’à lui, jusqu’à son corps, jusqu’à ce que mon dos rencontre l’obstacle qu’il représentait. Je ne lui ferais pas face, non, c’était au-dessus de mes forces, mais je venais tout de même chercher un bras, récupérer un bras, pour l’obliger à m’encercler, me protéger complètement, jusqu’à le sentir intégralement contre moi, mon corps disparaissant, ou presque, dans l’ombre du sien. Nos corps qui s’harmonisaient si bien. Tellement bien. Trop bien. Définitivement trop bien pour ma propre survie. Et j’en soupirais de ce bien-être teinté de frustration. Je le détestais autant que je l’aimais. Il n’y avait que lui pour me faire autant de bien et de mal en même temps. Et si je supportais et endurais le mal, c’est parce que j’étais incapable de vivre sans la violence toute puissante de son bien.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMar 16 Sep - 22:11


Le fait de savoir sa sœur dans la pièce voisine, probablement enfouie sous ses draps pour ne pas voir les éclairs qui illuminaient l’appartement malgré les volets fermés était une véritable torture pour Alex. Il aurait pu aller la voir, d’ailleurs il en avait très envie voire même besoin, mais quelque chose le retenait. Ces derniers jours avaient été tellement différents de tout ce qu’il avait connu jusqu’ici… Depuis qu’Elea et lui avaient échangé plusieurs baisers et provoqué une situation à la limite du dérapage irréparable, le jeune homme avait l’impression d’avoir perdu sa sœur. Il la connaissait, et voyait par conséquent très clair dans son jeu : elle cherchait à l’éviter, fuyait leur loft le plus souvent possible pour ne pas avoir à le croiser, pour ne pas avoir à revivre ce rapprochement à la fois si doux et si douloureux. Mais qu’est-ce qui était le plus pénible finalement ? La tenir entre ses bras en se faisant violence pour ne pas aller plus loin, ou la garder loin de lui, hors de vue et hors de portée ? Alex avait la réponse à ses questions depuis bien longtemps et pourtant, il restait immobile dans son lit. Se sachant en partie responsable de ce qui était arrivé, le jeune homme préférait laisser les rênes à sa sœur, sous peine de la blesser davantage et de faire un faux pas qui ne ferait qu’envenimer l’ambiance déjà tendue entre eux. Mais lorsqu’il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir, lorsque la voix timide d’Elea  se fit entendre, Alex ressentit un réel soulagement. Néanmoins, il tâcha de ne rien montrer et se contenta d’inviter sa sœur à le rejoindre, ce qu’elle fit sans se faire prier.

Elea somma son frère d’éteindre sa lampe et alors qu’elle-même débranchait le radioréveil, il s’exécuta sans protester, cherchant simplement à la rassurer et la calmer. Alex savait à quel point les orages la terrorisaient, et celui-ci étant particulièrement violent, il lui donnait d’autant lus envie de la prendre entre ses bras, de l’enrouler dans ses propres draps et la serrer contre lui en lui disant que tout allait bien, qu’elle ne risquait rien tant qu’elle était là, avec lui. Mais encore une fois, ce n’était pas à lui de faire le premier pas et Alex se contenta de s’installer de nouveau dans son lit, sans jamais frôler sa sœur. Il l’entendait pourtant respirer, il sentait l’odeur si agréable de ses cheveux… ces cheveux qui l’appelaient sans qu’il ne daigne leur répondre. A chaque tonnerre, chaque sursaut d’Elea, le jeune homme devait ravaler ses habitudes de grand frère protecteur pour rester immobile, les bras le long du corps au lieu de les enrouler autour de celui de sa sœur. Mais après plusieurs minutes de supplice, ce fut finalement Elea qui s’approcha, se laissa glisser jusqu’à entrer en contact avec Alex qui se tourna immédiatement vers elle pour la laisser s’installer comme elle en avait l’habitude. Alors qu’elle attrapait son bras pour le ramener vers elle, il se saisit du drap pour le replacer sur l’épaule de sa sœur au passage avant de l’enlacer le plus étroitement possible. Du pouce, il caressa la main d’Elea qu’il avait gardé dans la sienne tout en poussant un long soupir de soulagement. Il retrouvait enfin cette proximité qui lui avait tant manqué et qui, en même temps, le tuait. Mais ce qui lui importait pour le moment, c’était elle et seulement elle, et le fait qu’elle reste tout contre lui jusqu’à la fin de cet orage qui n’en finissait plus de gronder dehors.

Plusieurs minutes, ou dizaines de minutes s’écoulèrent dans le silence entrecoupé par les tonnerres et les assauts du vent et de la pluie contre les volets. Plusieurs minutes durant lesquelles Alex se contenta de respirer cette odeur qu’il aimait tant, de frôler cette peau qui avait une sorte d’étrange pouvoir sur lui et dont il ne semblait pas pouvoir se passer. Mais ce fut finalement lui qui rompit le silence en chuchotant, en confiant : « T’es rentrée tard… » Certes, il n’avait pas vraiment de légitimité à lui reprocher quoi que ce soit, puisqu’Elea adoptait depuis quelques temps l’attitudes qu’il avait toujours eue envers elle. Mais ne pouvant pas garder tout es ressentis sur le cœur, Alex poursuivit tout de même : « Je t’ai attendue, mais tu ne rentrais pas, alors je suis monté… Mais… avec l’orage… en te sachant dehors… j’me suis inquiété. » avoua-t-il en soupirant un peu, avant de conclure : « Pourquoi t’es rentrée si tard ?! »


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mer 17 Sep - 7:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMar 16 Sep - 22:19

La peur peut faire faire des choses incroyables. Une stupeur rapide et brusque contraint à l’immobilisme, elle fige. Tandis qu’une peur lente et lancinante nous force à agir, à se mettre en quête de réconfort et d’apaisement. Parce qu’une peur trop vive et trop longue peut tuer, elle anesthésie l’esprit et contraint le sujet à sombrer dans une forme de démence néfaste. On ne peut pas vivre dans la peur, on peut à peine y survivre, et lorsqu’elle vous assiège à la manière de ce traumatisme dont j’étais sujette, elle rejette tous les principes auxquels on s’était soumis. Je devais fuir mon frère et pourtant, au premier orage venu, je me retrouvais à partager ses draps, non pas sans la moindre hésitation, mais sans pouvoir réellement m’en empêcher. J’allais devenir dingue si je me contraignais à l’isolement de ma chambre, j’allais devenir de plus en plus folle et peut-être que la déraison, alors, me forcerait à bien pire que ça. Tant que je contrôlais un peu mes pensées, je pouvais toujours espérer ne pas transgresser une sorte d’interdit séculaire qu’Alex nous infligeait, mais... Mais même ainsi, rien n’était moins évident que de rester à distance. Sa simple proximité n’arrangeait rien, elle ne faisait qu’empirer les choses. Je savais l’apaisement tout proche, la sécurité, l’anéantissement de cette peur, mais pas encore assez proche. Proche ne suffisait pas, il fallait que je m’y enclave, que je m’y perde complètement. Et rien que cet état de fait me fit soupirer d’exaspération. Pourquoi fallait-il qu’il si important ? Si indispensable ? Les choses n’étaient-elles pas déjà assez compliquées ? Fallait encore ajouter un orage par dessus, et pas un petit, non, non, un bien gros type apocalypse, comme si le Cosmos cherchait à se foutre de moi, à me rappeler à quel point je n’étais pas moi sans lui. Alors, résignée, je me rapprochais, je m’imbriquais, son corps adoptant le mien avec une facilité déconcertante, et je récupérais son bras pour m’isoler en lui, disparaitre de la manière la plus idiote qui soit. Non, pas idiote, mais sadique. Sadique envers lui, envers moi... Et pourtant, ce fut un tel soulagement... Comment quelque chose pouvait être si douloureux et délicieux à la fois ? Contre-nature et naturel en même temps ? Je ne me l’expliquais pas, et ne cherchais même plus à l’expliquer depuis longtemps. J’avais cessé de ne voir en lui qu’un frère. Il était ça, mais il était tellement plus à la fois. Je l’avais compris bien avant qu’il ne m’embrasse, je l’avais su bien avant qu’il ne m’avoue l’inavouable. Je ne savais seulement pas qu’on partageait ça, également. Et depuis, le savoir, n’aidait en rien. Je le voulais, il ne me voulait pas. C’était tout ce qu’il y avait à retenir. Fermant les yeux un instant, je savourais cette douce étreinte, y voyant désormais bien plus que ce qu’il n’y avait jamais eu jusque là. Les caresses de son pouce sur ma main, la douceur de son souffle contre ma nuque, l’emprise de son bras autour de moi, la solidité de son étreinte. J’étais à lui, j’étais sa chose. Je n’avais jamais été que ça. Et qu’en était-il de lui ? C’était injuste. Il ne serait jamais complètement à moi. Il résisterait toujours. Et cette conscience ne me faisait que réaliser un peu plus à quel point j’incarnais la tentation, et quelque part, le mal. Je n’étais pas vraiment très portée sur les théories bibliques et les conneries du genre, j’étais plus cartésienne qu’autre chose, mais... Je ne pouvais nier que des similitudes existaient, et après l’éducation que j’avais reçu, des réminiscences me sautaient à la conscience. C’était moi la mauvaise personne, moi qui m’en foutais, désormais, qu’il soit mon frère ou tout autre chose, ce que je ressentais pour lui m’avait fait renoncer à tout le reste. Et c’est ce que je me retrouvais à lui reprocher, finalement. Je lui reprochais de ne pas être aussi mauvais que moi, d’avoir su conserver un peu de raison. Une raison qui me faisait du mal tant je le voulais, tant je me languissais de lui, tant j’en crevais de l’imaginer avec d’autres. Les yeux clos, j’écoutais mon rythme cardiaque s’emballer à nouveau, mais plus à cause de l’orage cette fois. Il en était la cause. Il en était l’unique responsable. C’est pas que je n’avais plus peur, c’est que cette peur était atténuée par le reste. Et le reste, c’était lui. Tout le reste, absolument tout le reste. Mais, quelque part, j’y étais habituée, et, sans que je m’y fasse réellement, j’en connaissais les symptômes et savais mieux les appréhender. J’aurais presque pu m’endormir, sombrer lentement protéger par ses bras, si seulement il n’avait pas reprit la parole. Combien de temps s’était écoulé ? Combien de minutes à savourer l’harmonie quasi surnaturelle de son corps contre le mien, de son épiderme faisant crépiter le mien. « T’es rentrée tard… » Un murmure, à peine plus d’un chuchotis, et pourtant déjà trop lourd à supporter. Pas ça, Alex. Pas ça. Il n’avait aucune légitimité à se renseigner ou se plaindre. J’avais passé des années à l’attendre, des années à chercher sa présence, son affection. Je m’étais offerte à lui, totalement, complètement. Il m’avait rejeté. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. « Je t’ai attendue, mais tu ne rentrais pas, alors je suis monté… Mais… avec l’orage… en te sachant dehors… j’me suis inquiété. » C’était juste ça ? Il s’était inquiété ? Non, ça ne pouvait pas être simplement ça. Sinon pourquoi préciser qu’il m’avait attendu ? Et son soupir ? Pourquoi ce soupir ? « Pourquoi t’es rentrée si tard ?! » Et voilà... Pourquoi posait-il des questions dont il ne souhaitait pas entendre les réponses ? Parce qu’il ne pouvait pas réellement vouloir m’entendre lui répondre la vérité, pas vrai ? J’avais encore le choix de faire semblant de dormir, de n’avoir rien entendu, mais... « Tu ne veux pas savoir. » je répondais à la place, resserrant mon étreinte au tour de ce bras pour l’empêcher de s’éloigner. Je ne voulais pas lui mentir, mais je ne voulais pas non plus prendre le risque qu’il me délaisse un peu plus, qu’il me rejette un peu plus. « Et puis ça ne te regarde pas. » Tiens, ça avait un air de déjà vu. Évidemment que si, ça le regardait, mais... Il avait fait ce choix. En claquant la porte, en s’arrangeant pour bien m’informer de ce qu’il s’apprêtait à faire, il m’avait obligé à copier son comportement, à essayer de me protéger puisqu’il était clairement incapable de le faire. « M’attends pas, m’attends plus. Tu ne le faisais pas auparavant, il n’y a aucune raison pour que tu le fasses maintenant. » Je ne souhaitais pas me montrer blessante ou vexante, simplement à me défendre parce que... C’était lui qui l’était, blessant, vexant. Il optait pour une ligne de conduite et... ne s’y tenait qu’à moitié. « T’as fait un choix, Alex. Assume-le. » Non, je ne pleurerais pas. Je ne pleurerais plus. Même si ça faisait un mal de chien. Et ça faisait un mal de chien.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 20:04


Alex savait pertinemment qu’il n’avait pas le droit de faire ça, qu’il n’avait pas le droit de lui reprocher ce que lui-même lui avait fait subir pendant des années. Et pourtant, alors qu’il comprenait soudain ce qu’elle avait pu ressentir durant ses longues soirées pendant lesquelles elle l’avait attendu, le jeune homme ne put s’empêcher de parler. Prétextant que le fait de la savoir dehors alors qu’un orage éclatait l’avait inquiété, il en profita pour amener le sujet sur le tapis d’une manière plus générale. Et bien évidemment, Elea ne se fit pas prier pour lui répondre tout ce qu’il craignait d’entendre. Ce qu’elle faisait dehors ne le regardait pas, ne l’avait jamais regardé et ne le regarderait jamais, quoi qu’il puisse bien en penser. Mais en songeant à sa sœur lovée dans les bras d’un autre, Alexander se crispa avant d’être apaisé par un geste des plus paradoxaux d’Elea qui resserra son étreinte sur son bras. Ses mots auraient du lui donner envie de partir, et ses gestes lui criaient de rester, à l’image de toutes ses idées contradictoires qui se bousculaient dans la tête du jeune homme. « M’attends pas, m’attends plus. Tu ne le faisais pas auparavant, il n’y a aucune raison pour que tu le fasses maintenant. » ajouta Elea sans prévenir, bousculant son frère qui l’avait pourtant bien cherché. Il avait voulu s’aventurer sur ce terrain là alors qu’il aurait pu se contenter de s’endormir dans ses bras et maintenant, il n’avait d’autre choix que de faire face aux remarques cinglantes de la jeune femme qui ne s’arrêta d’ailleurs pas là. « T’as fait un choix, Alex. Assume-le. » ajouta-t-elle d’une voix qui n’avait absolument rien d’agressif, mais qui fit se serrer le cœur d’Alex. Celle-là aussi, il l’avait bien cherchée. Mais que pouvait-il contre ça ? Est-ce qu’elle comprenait qu’il n’avait pas vraiment fait ce choix, mais que la raison l’avait fait pour lui ? Est-ce qu’elle saisissait tout le mal que cette situation avait bien pu lui faire ? Il savait que quelque part, il l’avait déçue et blessée en lui laissant espérer que quelque chose était possible, avant de se rétracter en revenant à la réalité. Mais dans l’histoire, il avait été au moins aussi attristé qu’elle. La douleur était d’ailleurs toujours présente, et même décuplée par ce qu’Elea venait de lui balancer en pleine figure.

Incapable de répondre quoi que ce soit tant sa gorge était nouée, Alex laissa passer un long moment de silence. Son corps était toujours collé à celui de sa sœur, son bras enroulé autour d’elle, mais son esprit était loin, bien loin de ce lit qu’ils partageaient tous les deux. Dans sa tête se pressait une innombrable quantité de questions auxquelles il ne trouvait aucune réponse tant ses problèmes paraissaient être sans issue. Il l’aimait. Bien plus qu’un frère, et le lui avait même démontré en l’embrassant. Mais son cœur était bien le seul  à trouver ces sentiments normaux, et tant leur rang que leur statut de frère et sœur les empêchaient d’aller plus loin. Alex avait beau se dire qu’ils pourraient faire en sorte que personne ne soit au courant, au fond, il savait que tout finirait par se retourner contre eux. Et la dernière chose dont il avait envie était de voir sa sœur souffrir. Seulement voilà, le jeun homme avait l’impression de la blesser un peu plus à chaque fois qu’il entreprenait quelque chose. Quoi qu’il fasse, il semblait être voué à lui faire du mal alors qu’il ne supportait pas cette idée. « J’ai pas vraiment fait ce choix… Si tout ne tenait qu’à moi, les choses se seraient passées différemment… j’espère que tu l’as compris. » commença-t-il  mi-voix, tout en ayant une fois de plus le pressentiment qu’il ferait mieux de se taire. « Je ne peux pas être celui que tu voudrais et pourtant, j’en crève d’envie Ele… je l‘ai toujours voulu, moi aussi, et… et je suis paumé. Complètement paumé. Quoi que je fasse, j’ai l’impression de te faire du mal… en restant près de toi, en fuyant pour oublier… qu’est-ce que je suis censé faire ? » Alex avait le sentiment de ne jamais avoir été aussi mal dans sa peau, de ne jamais avoir connu une telle impasse. Et au fond, il se doutait qu’Elea était loin d’avoir les réponses à toutes leurs questions… d’ailleurs, ces réponses existaient-elles vraiment ? Depuis le temps qu’il y réfléchissait, Alex commençait sérieusement à en douter. « Je suis désolé Elea. C’est moi… je devrai savoir quoi faire, quoi dire… mais je ne sais pas. J’voudrai être avec toi, et disparaître en même temps… » confia Alex avant de déglutir en desserrant son étreinte sur sa sœur pour s’allonger de nouveau sur le dos et fixer le plafond, comme s’il allait y trouver la moindre réponse à ses interrogations. « Je sais pas où on  va. Je sais pas comment on va pouvoir se sortir de là… »
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 21:07

Je ne cherchais pas à me montrer cruelle ou brutale, je n’étais pas pernicieuse à ce point, et jamais l’idée de lui occasionner la moindre souffrance pourrait me réjouir, mais je devais me montrer honnête. Ce n’était pas une question de revanche ou une technique pour lui faire regretter ses choix, à ce niveau-là, je n’étais pas vraiment le cliché d’une femme, je ne manigançais pas pour atteindre un but quelconque. J’étais blessée, certes, mais je l’étais bien plus par cette porte claquée que par la décision qu’il avait prise. Cette décision était légitime, raisonnable, la seule bonne chose à faire. Sa réaction, quant à elle, avait été blessante, insultante. C’était vis-à-vis de ça que j’avais réagit jusqu’à ce soir, c’était vis-à-vis de ça que je m’élevais, aujourd’hui, pour lui rappeler sa prise de position. J’avais conscience qu’il était parfaitement contradictoire de ne pas lui reprocher son rejet, mais de lui reprocher la mise en fonction de celle-ci, mais... Si ma raison m’interdisait de discuter le premier point, le deuxième semblait plus abordable. Parce qu’il aurait pu se montrer discret, parce que s’il avait réellement souhaité ne pas me faire souffrir il aurait pu attendre un peu et ne pas se précipiter sur la première culotte venue. C’était la seule chose que je lui avais demandé, la seule. Je n’avais pas exigé qu’il bafoue toutes les règles, je ne lui avais même pas reproché son rejet que, quelque part, je comprenais finalement. Il avait toutes les raisons du monde pour ça, mais... S’il ne pouvait pas s’offrir à moi, alors qu’il cesse de s’offrir à d’autres. C’était certainement trop demander, mais pourquoi n’avait-il pas pu patienter un peu ? Pourquoi à peine couchée il se barrait déjà rejoindre ces autorisées, ces filles que je haïssais plus que moi-même ? Parce que je me détestais, oui, je me détestais de ressentir ça, de vouloir l’obliger à ça pour mon simple confort personnel, d’être ce que j’étais, clairement anormale et amorale. Lui résistait, mais s’il n’avait tenu qu’à moi ce ne serait pas le cas. Il était le dernier garde-fou à toute cette connerie, à toute cette folie. J’avais rendu les armes, il continuait de se battre... pour deux. Ça, je ne le lui reprochais pas, je ne le lui reprocherais jamais, il était le plus courageux de nous deux, le plus raisonnable et raisonné, il optait pour le long terme là où je ne percevais plus que le soulagement immédiat, instantané, sans jamais songer au lendemain. Il était comme un chevalier en armure. Et un chevalier en armure, ça baise pas toutes les gueuses de passage aux sabots de son blanc destrier, bordel ! Il laissa passer un long moment de silence, me laissant penser qu’il était fâché ou pire encore, du moins jusqu’à ce que sa voix parvienne, à nouveau, à mon oreille. « J’ai pas vraiment fait ce choix… Si tout ne tenait qu’à moi, les choses se seraient passées différemment… j’espère que tu l’as compris. » Une part de moi le comprenait. Pas l’autre. « Je ne peux pas être celui que tu voudrais et pourtant, j’en crève d’envie Ele… je l‘ai toujours voulu, moi aussi, et… et je suis paumé. Complètement paumé. Quoi que je fasse, j’ai l’impression de te faire du mal… en restant près de toi, en fuyant pour oublier… qu’est-ce que je suis censé faire ? » C’était pourtant évident, non ? Je voulais qu’il reste près de moi, c’était encore ce qui faisait le moins de mal, et surtout pas qu’il cherche à m’oublier avec d’autres, parce que c’était insupportable, insoutenable, insultant. « Tu penses vraiment pouvoir oublier ? » je soufflais, malgré moi, tellement plus craintive que lors de ma première prise de parole. C’était moi, à présent, qui appréhendais ses réponses, moi qui posais des questions sans être réellement sûr de vouloir l’entendre y répondre. « Je suis désolé Elea. C’est moi… je devrai savoir quoi faire, quoi dire… mais je ne sais pas. J’voudrai être avec toi, et disparaître en même temps… » Je voulais être avec lui et disparaître pour toujours. C’est ce que j’aurais pu lui confier s’il n’avait pas immédiatement desserré son étreinte, infiltrant un élan de panique en moi tandis qu’il s’écartait suffisamment pour se laisser retomber sur le dos. Non, je voulais pas qu’il s’éloigne, il ne devait surtout pas s’éloigner. Pas maintenant, pas comme ça, pas alors que l’orage était encore là. Ce n’était pas seulement de mon égoïsme qu’il était question, là, il s’agissait aussi de cet élément extérieur sans lequel je ne serais pas là, sans lequel j’aurais continué de me faire violence pour l’éviter aussi efficacement que possible. « Je sais pas où on va. Je sais pas comment on va pouvoir se sortir de là… » J’en sais rien non plus, mais t’éloigne pas. C’était à peu près le contenu de mon message télépathique tandis que je me retournais à mon tour, passant sur le dos, puis sur mon autre flanc, afin de me réinstaller contre lui, sur lui, sans la moindre hésitation. La joue contre son torse, je remontais, d’une main, le drap sur une partie de mon visage, afin de m’offrir la feinte sécurité que ses bras ne m’octroyaient plus. « Ca fait mal ? » je demandais, finalement, reprenant le contrôle de mes pensées maintenant que j’avais, un peu, jugulé ma panique. « Ca fait mal de m’imaginer dans les bras d’un autre pendant que tu es seul ici ? » j’insistais, la voix légèrement étouffée par le drap. Je ne voulais pas me montrer sadique, je voulais juste lui faire comprendre les choses de la manière la plus radicale qui soit. « C’est supportable ? Non, hein ? T’as l’impression de crever de l’intérieur, c’est ça ? Et si je voulais oublier ? Oublier ta peau, oublier tes bras, oublier ta bouche, ton goût, la chaleur de ton corps contre le mien, ça te ferait mal jusqu'à quel point de savoir que c'est ce que je souhaite, ce que j'essaye de faire, éradiquer complètement ton souvenir de ma mémoire ? » je demandais encore, redressant le nez vers lui, plantant mon menton dans son torse pour le voir. « Alors que là, en cet instant, t’es frustré, certes, mais ça reste soutenable, non ? C’est même un petit peu agréable, pas vrai ? » je persévérais, allant même jusqu’à glisser le bout de mes doigts en une lente caresse sur le haut d’un bras, comme pour lui prouver à quel point c’était moins douloureux que le reste. « Tu veux savoir ce que tu es censé faire ? Réfléchis un peu, t’as déjà la réponse. » je concluais alors, en reprenant ma position initiale, cessant tout mouvement superficiel. C’était juste un exemple, l’illustration d’un propos, rien d’autre, et je l’en privais à nouveau. J’étais toujours en colère contre lui. Et toujours pas vis-à-vis de son éloignement, si c’était encore ce qu’il pensait. « Pars du principe que ce que tu ressens, je le ressens aussi, mais qu’à la différence de toi, je fais en sorte de t’épargner autant que possible. Par exemple ? Je ne claque pas la porte bien fort dix minutes après que tu m’aies supplié de ne pas m’offrir à d’autres. Si je dois le faire, je m’arrange pour tenir au moins vingt-quatre heures et surtout, je le fais discrètement, sachant à quel point ça te sera douloureux. Je ne me comporte pas en parfait connard insensible. Si t’es vraiment tout ce que tu prétends être... » paumé, torturé, crevant d’envie de me toucher, de m’aimer comme il se doit, de ne voir que moi. « ...comment tu peux...? Non, oublie. Laisse tomber, je voudrais juste dormir, je suis crevée. » Pas suffisamment, cela dit, pour oublier l’orage et m’apaiser. Pas suffisamment non plus pour ne pas ressasser tout ça, encore et encore, à l’abri de mes paupières closes. Et de me torturer, encore et encore...
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 21:16


Alexander était perdu. Toutes ses idées se contredisaient, embrouillant encore plus son esprit déjà mis à mal par l’évolution récente de sa relation avec Elea. Depuis leurs baisers échangés, ils n’avaient fait que s’éloigner alors que l’un comme l’autre crevait de cette absence qu’ils s’infligeaient. Et même s’il savait qu’il était le seul responsable de cet éloignement qui faisait si mal, Alex savait aussi qu’au fond il avait prit la bonne décision, ou du moins la plus sage qui soit. Mais le fait d’être le plus raisonnable de la famille n’était qu’une bien maigre consolation face au manque et la culpabilité qui le rongeaient. Et le jeune homme ne tarda d’ailleurs pas à partager sa détresse avec sa sœur, même si elle en était la cause principale. Peut-être faisait-il une fois de plus un mauvais choix ? Mais à qui pouvait-il bien confier tout cela si ce n’était à sa petite sœur chérie ? Car au-delà des sentiments refoulés qu’il éprouvait pour elle, Elea avait toujours été une confidente pour lui, la seule à le comprendre vraiment et à pouvoir l’aider en toutes circonstances, en le voulant ou non.

Mais la réaction de la jeune femme fut pour le moins inattendue puisque, après avoir retrouvé sa place dans les bras de son frère, Elea commença : « Ca fait mal ? » Tout d’abord certain qu’elle se montrait compréhensive, Alex s’apprêta à acquiescer mais n’en eut pas le temps. Déjà, la jeune femme reprenait tout en gardant le visage enfoui sous les draps et tout contre le torse d’Alexander : « Ca fait mal de m’imaginer dans les bras d’un autre pendant que tu es seul ici ? »Cette fois, les sourcils d’Alex se froncèrent alors qu’il n’était pas sûr de comprendre où elle voulait en venir. A quoi jouait-elle au juste ? Etait-elle en train de prendre plaisir à remuer le couteau dans la plaie ?! Pour le coup, il avait un peu de mal à la suivre, et la situation ne s’arrangea pas lorsqu’elle continua sa tirade, bien au contraire. Elea ne faisait que mettre le doigt sur ce qui faisait mal, tentant de démontrer par A + B à son frère qu’il n’y avait aucune issue à leur situation. Ou plutôt aucune issue raisonnable et indolore. Agrémentant même ses arguments de quelques caresses qui firent frissonner le jeune homme, Elea l’acheva en déclarant : « Pars du principe que ce que tu ressens, je le ressens aussi, mais qu’à la différence de toi, je fais en sorte de t’épargner autant que possible. Par exemple ? Je ne claque pas la porte bien fort dix minutes après que tu m’aies supplié de ne pas m’offrir à d’autres. Si je dois le faire, je m’arrange pour tenir au moins vingt-quatre heures et surtout, je le fais discrètement, sachant à quel point ça te sera douloureux. Je ne me comporte pas en parfait connard insensible. Si t’es vraiment tout ce que tu prétends être... » Complètement sonné, Alex encaissa le tout sans broncher, la laissant terminer en n’esquissant pas le moindre geste. « ...comment tu peux...? Non, oublie. Laisse tomber, je voudrais juste dormir, je suis crevée. » Certes, elle était dure avec lui mais Alex était conscient d’avoir mérité tout ça. Maintenant qu’elle en parlait, il réalisait à quel point son comportement avait été déplacé. Pour la première fois, Alex se mettait à la place de sa sœur et se rendait brusquement compte de l’égoïsme dont il avait fait preuve jusqu’ici. En cherchant à se protéger, il n’avait fait que blesser Elea sans se rendre compte de la portée de ses actes. « Non… » souffla-t-il en s’arrangeant pour que la jeune femme relève la tête vers lui. Là, il resta un long moment à contempler ses yeux malgré la pénombre et se laissa même aller à une caresse sur sa joue. « Ele… je suis désolé. J’aurai pas du, je… j’me suis pas rendu compte sur le coup, j’étais juste… mal. Je t’interdis de remettre en cause tout ce que je t’ai dit. Et si je suis un connard insensible, ça ne m’empêche pas d’être sincère. » Un énième soupir s’échappa de ses lèvres alors que son regard accrochait de nouveau le plafond. « Pour toi c’est ça la solution ?  Tu crois vraiment qu’on est capables de faire ça après… après ce qu’il s’est passé l’autre fois ? » questionna-t-il sans vraiment attendre de réponse, un peu comme une constatation qu’il se faisait à lui-même, lui qui ne se sentait clairement pas capable de résister indéfiniment à ces sentiments contre lesquels il luttait depuis longtemps, et qui devenaient bien trop lourds à porter. « Je suis pas sûr de pouvoir le faire… » avoua Alex à demi-mot, avant de conclure dans un souffle : « Je ne suis plus sûr de rien. »
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 21:28

Je ne voulais pas lui faire de mal, mais j’avais besoin de le confronter à cette réalité, cette réalité faite de douleur qu’il m’occasionnait lui en se montrant si con. J’aurais du pouvoir lui pardonner, un seul de ses regards m’assurant à quel point il s’en voulait, mais c’était trop tard, le mal était fait. Je ne pouvais absolument pas oublier ce qu’il avait fait ce soir-là. Tout comme je n’oubliais rien de ses étreintes, de ses tendresses, de ses baisers, je n’oublierais pas non plus l’égoïsme froid et sadique dont il avait fait preuve en claquant cette porte. Je ne le lui pardonnerais pas simplement parce qu’il n’avait aucune excuse recevable. Il avait fait abstraction de moi, n’avait pensé qu’à lui, complètement en dépit du bon sens, et ce type de comportement, je ne le lui connaissais pas. Alors non, je n’oubliais pas, je n’oubliais rien, je retenais, apprenais, j'emmagasinais et stockais toutes ces nouvelles informations, qu’elles soient douloureuses ou non, et tentais de vivre avec. Ça ne changeait absolument rien aux sentiments que je nourrissais à son propos, ça aurait été trop simple. Il avait cassé quelque chose, ce soir-là, pas notre stricte relation frère/soeur que mon esprit avait déjà brisé des années auparavant, mais la confiance absolue que j’avais en lui, l’admiration sans faille, l’idéalisation de son être. Il n’était pas parfait, il n’agissait pas toujours au mieux, il ne me plaçait pas forcément avant tout le reste, il pouvait me faire du mal si ce n’est intentionnellement, au moins en connaissance de cause. Parce qu’avant ce soir-là, il avait l’excuse de ne pas savoir, mais après ça... Non, maintenant qu’il savait, il se devait de faire attention à ses agissements, pas seulement envers moi, mais aussi envers ces autres qui auraient une répercussion sur moi. Alors non, je ne pardonnerais pas, j’encaissais et je l’éclairais, peut-être de manière un peu sadique, mais un sadisme qui ne durait qu’une minute, et non une nuit. Il devait comprendre, il devait réaliser, parce que... une fois de plus, je ne le supporterais pas. Cela dit, je n’avais pas envie d’en discuter, je voulais juste lui faire savoir et passer à autre chose. Je ne voulais pas entendre ce qu’il avait à me dire parce qu’absolument rien de ce qu’il pourrait me dire ne saurait me satisfaire. À moins qu’il me mente, qu’il me dise qu’il n’était pas avec une fille cette nuit-là, mais il ne serait jamais assez habile pour me convaincre. Il ne savait pas mentir, il ne savait surtout pas me mentir. Pourtant, il ne me laissa pas tranquille, il ne me laissa pas feindre le sommeil, ou au moins, la tentative d’endormissement. Son « Non… » bien que soufflé, eu le mérite d’attirer mon attention et de faire renaître un début de panique en moi. Avais-je été trop loin, me chassait-il d’entre ses draps ? Sa fierté aurait-elle raison de son affection pour moi ? Certes, je l’avais traité de parfait connard insensible, mais s’il me renvoyait à la solitude de ma chambre en plein milieu d’un orage, il ne ferait que me donner raison. Et puis j’avais bien dit qu’il avait agit comme tel, pas qu’il était cette personne. Il n’allait tout de même pas...? Non. En relevant le nez vers lui, je compris que non. Ses yeux étaient tristes, pas arrogants, ses gestes doux, affectueux, et avenant. « Ele… je suis désolé. J’aurai pas du, je… j’me suis pas rendu compte sur le coup, j’étais juste… mal. Je t’interdis de remettre en cause tout ce que je t’ai dit. Et si je suis un connard insensible, ça ne m’empêche pas d’être sincère. » souffla-t-il à nouveau, après un long et interminable silence qui m’avait presque permit d’oublier mes appréhension. Presque, puisque brusquement je plaquais mes paumes contre mes oreilles et enfonçais le front dans son torse en gémissant plaintivement. « Je veux pas savoir, Alex ! » les yeux clos, je chassais les images qu’il venait d’infiltrer dans mon esprit. « J’veux pas de confirmation, j’veux pas pouvoir visualiser quoique ce soit. Je sais que t’es pas un connard insensible, même si parfois tu agis comme ça, je veux juste pas savoir. Est-ce que c’est trop demander ? » Qu’il se taise, qu’il ne me parle pas d’elles, qu’il ne me confirme, ni n’infirme quoique ce soit. Qu’il ne me mente pas, mais qu’il ne me dise rien pour autant, qu’il ne m’aide pas à deviner ce que je refusais de savoir. « Pour toi c’est ça la solution ?  Tu crois vraiment qu’on est capables de faire ça après… après ce qu’il s’est passé l’autre fois ? » poursuivit-il tandis que j’ôtais mes mains et redressais le regard pour surprendre le sien vers le plafond. Quoi ? Quelle solution ? Je n’avais rien proposé si ce n’est qu’il se montre plus discret. Était-ce de ça dont il parlait ? Il ne s’agissait pas d’une solution, juste d’une obligation, puisque je n’en supporterais pas davantage. « Je suis pas sûr de pouvoir le faire… Je ne suis plus sûr de rien. » Oh, Alex... Pourquoi fallait-il que sa détresse soit aussi palpable ? Pourquoi fallait-il que sa propre douleur me soit plus insupportable que la mienne ? « Et si... ? Et si on listait ce dont tu es sûr plutôt que de focaliser sur ce que tu ne sais pas ? » je proposais, remontant jusqu’à son cou pour y ranger sagement mon visage, cherchant à le réconforter plus qu’à me satisfaire. « Je n’ai pas de solution toute prête à te fournir, simplement parce que c’est à nous de trouver la notre. Cette situation, même Shakespeare n’a jamais osé l’imaginer. On a tout à découvrir, tout à inventer afin de pouvoir vivre avec ça. Parce que ça, j’en suis sûre, je pourrais pas... je pourrais pas m’éloigner de toi. » j’affirmais, la gorge serrée mais sans verser la moindre larme, ma main s’en aller câliner ce côté de sa gorge que mon front n’occupait pas. « Je te promets de ne jamais réclamer plus que ce que tu voudras bien m’offrir, je promets de ne jamais rien provoquer, ou chercher à provoquer, je promets de ne plus m’éloigner, jamais, je promets de passer chaque nuit avec toi si c’est ce que tu attends de moi, mais... Tu dois me promettre aussi. Promettre de ne plus chercher à m’effacer dans d’autres bras, promettre de cesser ta torture, cesser de croire qu’il s’agit d’une maladie dont tu peux te soigner ou me guérir, parce que... C'est pas le cas, et j’en ai pas envie, Alex. J’veux pas guérir de toi. » Et quittant sa gorge pour ses yeux, je me redressais juste assez pour le surplomber et planter mon regard, ma détermination, dans le sien. « Parce que... C’est pas moche. » je soufflais, mes doigts contre sa joue, les autres contre sa tempe, et mes yeux qui ne cessaient de scruter ses traits, son front, un oeil, puis l’autre, et sa bouche... « Ca peut pas l’être. » Non, ça ne pouvait pas. Ce qu’il ressentait pour moi ne pouvait être que beau. L’amour quel qu’il soit ne pouvait-être que ça. Pinçant mes lèvres, les yeux clos, je m’affaissais légèrement, mon visage à la rencontre du sien, luttant bien mal contre mes propres besoins. Mais dans un dernier, un ultime effort, c’est contre son front que ma bouche s’en alla se poser, y formant un baiser lent qui traduisait trop bien mes réelles intentions. Je m’en détachais dans un soupir, et retournais à ma place initiale : me terrer contre sa gorge.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 21:41

« Je veux pas savoir, Alex ! J’veux pas de confirmation, j’veux pas pouvoir visualiser quoique ce soit. Je sais que t’es pas un connard insensible, même si parfois tu agis comme ça, je veux juste pas savoir. Est-ce que c’est trop demander ? »maugréa Elea en se bouchant les oreilles tout en enfouissant son visage contre le torse de son frère, lui faisant remarquer par la même occasion à quel point il manquait de tact. En somme, Alex n’était qu’un bon à rien lorsqu’il évoquait ses sentiments et encore plus lorsque cela touchait sa sœur. Tellement d’informations contradictoires se bousculaient dans sa tête que le jeune homme en oubliait même les précautions les plus basiques, celles qui lui permettraient de ne pas remuer le couteau dans la plaie et ainsi atteindre Elea là où ça faisait mal. Pestant intérieurement contre lui-même, Alex afficha une grimace que la jeune femme ne put apercevoir, avant de se confier à elle en lui exposant toute sa détresse et ses interrogations. Et contre toute attente Elea se lova un peu plus contre lui, visiblement soucieuse de le réconforter. D’ailleurs, elle lia le geste à la parole puisque tout en caressant sa peau, elle commença à murmurer : « Et si... ? Et si on listait ce dont tu es sûr plutôt que de focaliser sur ce que tu ne sais pas ? » questionna-t-elle sans vraiment lui laisser le temps de répondre. En effet, elle enchaina en lui assurant qu’elle n’avait malheureusement pas de solution miracle mais que quoi qu’il arrive, elle s’en tiendrait à ce qu’elle lui avait promis. Elle se contenterait de ce qu’il voudrait bien lui donner, mais en retour, Alex devait promettre de se montrer mon égoïste. Jusque-là, il avait tenté d’oublier Elea et d’occuper son esprit torturé avec d’autres femmes, persuadé qu’il y avait quelque chose d’anormal en lui. Mais à présent, même s’il savait au fond que quelque chose clochait, Alex savait qu’il n’était plus seul. Il savait que ses sentiments étaient partagés et même si cela n’arrangeait pas vraiment les choses, le jeune homme devait adapter son comportement à cette nouvelle donnée.

Sa sœur avait beau lui assurer que les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre ne pouvaient pas être mauvais, Alex restait intimement persuadé du contraire. Le simple fait d’imaginer la réaction de leurs parents lui suffisait à comprendre qu’ils n’avaient clairement pas le droit ne serait-ce que de s’imaginer autrement que des frère et sœur. Pourtant, son visage tout proche de celui du jeune homme donnait à Elea une force de persuasion bien plus forte qu’il ne pouvait l’imaginer. Et ce fut d’ailleurs avec une pointe de déception qu’il vit ses lèvres se poser sur son front, avant qu’elle ne revienne se positionner contre lui. Alex laissa glisser une main jusque dans les cheveux de sa sœur tout en revenant à sa première question d’un air dubitatif. « Ce dont je suis sûr… c’est que je ne peux pas me passer de toi. Et je ne le pourrai probablement jamais. Je suis aussi sûr que je ne supporte pas de voir d’autres mecs tourner autour de toi… Je sais que je voudrais que tu ne sois pas ma sœur, pour que je puisse t’aimer autrement… mais je sais que c’est mal. » Cherchant de nouveau à capter son regard, Alex força sa sœur à s’éloigner de lui pour se glisser à sa hauteur et ainsi arriver à hauteur de son visage. « Elea, c’est forcément mal. » chuchota-t-il comme s’il cherchait lui-même à s’en convaincre plus qu’autre chose. Mais là, à quelques centimètres seulement de son visage, Alex n’avait jamais été moins convaincu par ses propres paroles. Perdu dans le regard de sa sœur, caressant doucement sa joue, il luttait encore intérieurement pour ne pas se laisser aller à l’inévitable. Et pourtant, alors qu’il approchait indéniablement ses lèvres de celles de sa sœur, Alex lâcha prise en murmurant : « Je peux pas… » C’était trop pour lui. Trop de pression trop d’interrogation et surtout trop d’envie contre laquelle il avait un mal de chien à lutter. Et la seule chose qui semblait être en mesure de le soigner, c’était ce contact. Ce contact si doux auquel il avait goûté, et dont il ne pouvait désormais plus se passer. Son baiser ne dura que quelques instants, et après s’être détaché d’elle Alex s’adressa à sa sœur, toujours dans un murmure : « Je te promet de ne plus essayer d’oublier avec d’autres… » confia-t-il, certain que ses tentatives seraient de toute façon vaines puisqu’il était désormais allé bien trop loin pour pouvoir oublier un jour.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyMer 17 Sep - 22:04

C’était pas moche, ça ne pouvait pas l’être, parce que je l’aimais de la plus belle façon qui soit, et pas pour de mauvaises raisons. Je ne pouvais pas l’aimer pour de mauvaises raisons puisque j’avais toutes les raisons de ne pas l’aimer comme je le faisais, justement. Ce n’était pas sexuel, même si, forcément, ça le devenait, parfois, c’était de l’amour brut, de l’appartenance pure. Comment est-ce que ça pourrait être moche, sale ou mal ? C’était si doux... Aussi doux que ses doigts prodiguant des caresses dans mes cheveux, aussi doux que ce sang que je sentais battre contre ma joue, aussi doux que mes lèvres s’ourlant contre sa peau. J’aurais pu rester ainsi pour toujours, juste me contenter de ça, ses bras, sa respiration, sa chaleur, sa voix. J’aurais réellement pu me contenter de ça. Sa voix qui s’évertuait à répondre à me toute première question, celle concernant la liste de certitudes plutôt que celle de nos incertitudes. « Ce dont je suis sûr… c’est que je ne peux pas me passer de toi. Et je ne le pourrai probablement jamais. Je suis aussi sûr que je ne supporte pas de voir d’autres mecs tourner autour de toi… Je sais que je voudrais que tu ne sois pas ma sœur, pour que je puisse t’aimer autrement… mais je sais que c’est mal. » disait-il tandis que mon esprit se rebellait contre l’utilisation de ce dernier adjectif. Non, non ce n’était pas mal, ça ne pouvait pas être mal. Ça ne devait pas être mal. Le sentant bouger contre moi, je sortais la tête de là tandis qu’il glissait jusqu’à moi, son visage bien trop proche du mien pour que tout ceci reste confortable. « Elea, c’est forcément mal. » Encore ce vilain mot. Qui cherchait-il à convaincre ? Moi ? Peine perdue. Lui ? Sa technique n’avait pas l’air très efficace au vu de son visage réduisant l’écart d’avec le mien. Ce n’était plus mes yeux qu’il fixait lorsqu’il affirma « Je peux pas… » sans que je ne comprenne de quoi il parlait. Qu’est-ce qu’il ne pouvait pas ? Accéder à mes requêtes ? M’aimer comme ça ? Accepter ce qu’il ressentait ? Cesser de se torturer ? Cesser de me torturer ? Ses lèvres sur les miennes achevèrent d’un coup toutes mes sombres pensées, anesthésiant mes doutes et renforçant mes certitudes. Oui, c’était beau, oui c’était doux, et il m’en fournissait la meilleure des preuves. Ça ne dura qu’un bref instant, mais puisque je n’avais rien demandé, rien réclamé, que je ne m’attendais à rien, ce baiser n’en avait été que plus plaisant, inédit et savoureux. Et lorsqu’il se détacha, je conservais les yeux clos un moment, lèvres pincées comme pour mieux y ancrer ce souvenir. « Je te promet de ne plus essayer d’oublier avec d’autres… » confia-t-il alors même que je plaquais doucement deux doigts contre ses lèvres. « Shhhhh... » j’ordonnais en tendant l’oreille, me dévissant le cou comme si je cherchais à percevoir quelque chose, comme si j’étais dans l’attente de quelque chose. Quelque chose qui ne venait pas, mais j’attendais quand même encore un moment avant de me retourner vers lui, un léger sourire aux lèvres. « Tu vois ? Rien. Tu m’as embrassé, et rien du tout... Même pas l’enfer s’ouvrant sous nos pieds. La Bible c’est vraiment du vent. » Même l’orage semblait s’être éloigné, alors s’il était dans l’attente d’un signe du ciel... Bien évidemment, je le savais aussi peu porté que moi sur la religion, et ce malgré notre éducation, et je ne visais pas vraiment à marquer un point, plutôt à dédramatiser toute cette situation. J’avais 23 ans, j’étais amoureuse de mon frère, et bientôt ma famille exigerait que j’épouse un imbécile à particule, c’était bien assez dramatique comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche supplémentaire. « Tu permets que je...? » je commençais, pour la forme, parce que clairement, à moins qu’il se mette à hurler au viol, je n’allais pas m’empêcher de goûter ses lèvres à nouveau. Brièvement, cela dit, juste assez pour pouvoir tester à nouveau une réaction quelconque de la part des enfers. « Non, toujours pas... Je sais pas à quoi je m’attendais, mais un petit feu d’artifice ou l’apparition d’un index géant proclamant ‘thaaaaat’s wroooong !’ ... » je murmurais en plagiant la grosse voix que Dieu avait toujours eu dans mon imaginaire. « ...aurait été un peu moins décevant. » j’achevais dans une légère moue déçue. Je ne l’étais pas, évidemment, parce que le feu d’artifice avait bien eu lieu, mais à l’intérieur de moi. Et le doigt de Dieu ? Qu’importe, je n’y croyais pas. Retrouvant un peu de mon sérieux, je laissais mes doigts glisser jusqu’à sa joue, puis sa pommette, puis sa tempe où j’arrangeais délicatement ses cheveux, suivant le mouvement de mes doigts du regard. « Dis-moi pourquoi c’est mal ? Je veux dire, dis-le moi avec tes mots à toi, pas ceux de quelqu’un d’autre, pas ceux des moralisateurs ou autres pseudos religieux. Dis-moi, concrètement, en quoi c’est mal, quelle sorte d’équilibre on met en péril ? » je demandais, alors, osant un bref regard dans le sien, avant de retourner à la contemplation de mes gestes. « Tu sais, j’ai eu le temps d’y réfléchir, dix ans, c’est long. J’ai lu tout ce qu’il y avait à lire sur le sujet, et... Jusqu’à la Renaissance, il... Il était d’usage de se marier entre cousins, entre frères et soeurs, c’était pas jugé malsain, c’était d’ailleurs ce que faisait la monarchie pour ne surtout pas mélanger son sang avec un sang inférieur. C’était commun, c’était acceptable, c’était la normalité... Je dis pas que c’est bien, laisse-moi finir. » D’une main sur ses lèvres, je l’empêchais de maugréer ou chercher à me contredire. Simple précaution. « Ce que je veux dire, c’est qu’à une autre époque, ça n’aurait pas été si lourd que ça à porter, mais que cette époque est révolue parce qu’un jour, l’Eglise a décidé de se mêler de tout, et déclarer qu’un frère et une soeur ne pouvaient pas s’aimer. Et tu sais pourquoi ? Parce que dans certains villages, il n’y avait plus assez de femmes, et donc plus de naissances. Interdire les mariages au sein d’une même famille obligeait les parents à envoyer leurs filles ailleurs, dans d’autres villages, parce que l’Eglise ne s’est pas contentée des premier et deuxième degrés, c’était également interdit entre cousins très éloignés. Ce n’était pas plus mal dans le sens où à force de consanguinité, bah... » Il voyait ce que je voulais dire, pas vrai ? Surtout lorsqu’on en était à la cinquième ou sixième génération consanguine. « Mais c’était une décision politique, pas morale, pas religieuse. Comme le fait de manger du poisson le vendredi. Dieu n’a jamais ordonné qu’on mange du poisson le vendredi, c’est juste que le secteur était en crise, et que le Pape a décrété que pour plaire à Dieu, on se devait de manger du poisson le vendredi... Politique, économique, pas moral. » Et j’appuyais chacun de ces derniers mots de mon index venant tapoter son front. Je n’avais pas envie de pleurer, je n’avais pas envie d’hurler, je voulais cette conversation, mais je la voulais dans les meilleures conditions qui soit. On ne pourrait pas y échapper éternellement. Il était temps de vider nos sacs. « Alors, si tu laisses de côté les enseignements de l’Eglise, dis-moi en quoi c’est mal selon toi ? Argumente, tente de me convaincre. Explique-moi. Parce que, pour moi... Non. Ça ne l’est pas. Et crois-moi, j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup réfléchi à la question. » Probablement trop, même, dans mon propre intérêt. Toutes ces nuits sans lui, toutes ces années passées à chercher à me convaincre que ça allait passer. Ça ne passait pas, ça ne passerait jamais, et désormais, je n’avais plus du tout envie que ça passe. Pivotant à nouveau, je retombais sur le dos, sans m’éloigner pour autant. Au contraire, j’en profitais pour me rapprocher plus encore. Mais ainsi, hors de ma vue, il en devenait moins tentant, et ma concentration sur ce qu’il aurait à dire serait totale. Et en toute honnêteté, même ainsi j’étais incroyablement bien. Oui, j’aurais vraiment pu me contenter de ça. Moi à lui, lui à moi.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyJeu 18 Sep - 20:11


Au fond, Alex avait la confirmation de tout ce qu’il avait toujours voulu savoir. Depuis des années, il aimait sa sœur en secret sans même oser imaginer que ces sentiments puissent être réciproques. Pour lui, ce qu’il ressentait était tellement en dehors de toute logique qu’il avait toujours cru être le seul. Parfois, il avait capté des regards ou des gestes qui en disaient longs sur la situation d’Elea mais à chaque fois, il s’était auto-soupçonné d’inventer des signes qui n’existaient pas, de voir des indices là où il n’y en avait pas. Mais aujourd’hui, maintenant qu’il avait la certitude de ne pas avoir rêvé et de partager ses sentiments avec elle, rien n’était devenu plus facile… bien au contraire. Alex aurait pu penser que tout rentrerait dans l’ordre à présent mais il n’en était rien, la faute à cette foutue conscience et cet esprit des plus raisonnables qu’il avait toujours eu. Ou plutôt qu’on l’avait forcé à avoir, au travers de son éducation et des choix qui lui avaient été imposés depuis l’enfance. Si bien qu’à chaque fois qu’il franchissait le pas entre Elea et lui, que ce soit en rêve ou dans la réalité, une vague de culpabilité l’envahissait, l’empêchant de profiter et d’aller jusqu’au bout des choses. Sa sœur, de son côté, paraissait bien moins concernée par ce genre de considérations. D’ailleurs, elle avait toujours été beaucoup moins réfléchie qu’Alexander, et ce trait de caractère lui servait aujourd’hui à rassurer son frère, à tenter de le conforter dans l’idée que ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre ne pouvait pas être quelque chose de mal.

Alors qu’Alex venait de craquer une nouvelle fois sans même y avoir été invité par une attitude particulière de sa sœur, celle-ci se livra à un jeu étrange. Tendant l’oreille en empêchant son frère de parler, Elea semblait attendre que quelque chose se passe. Croyant d’abord qu’elle avait entendu du bruit en bas, Alex fronça les sourcils mais au moment où il commença à se relever, sa sœur reprit : « Tu vois ? Rien. Tu m’as embrassé, et rien du tout... Même pas l’enfer s’ouvrant sous nos pieds. La Bible c’est vraiment du vent. » Surpris, le jeune homme entrouvrit la bouche avant d’esquisser un large sourire tout en secouant la tête. Elle tentait de lui démontrer par l’absurde que son comportement n’avait rien de choquant, et s’autorisa même à l’embrasser à son tour comme pour tester sa théorie précédente. « Non, toujours pas... Je sais pas à quoi je m’attendais, mais un petit feu d’artifice ou l’apparition d’un index géant proclamant ‘thaaaaat’s wroooong !’ aurait été un peu moins décevant. » Elle était folle, complètement folle, mais il l’aimait tellement comme ça… Laissant échapper un petit éclat de rire, Alex laissa glisser un regard attendri sur le visage de sa sœur, alors qu’une de ses mains venait se poser sur sa hanche comme si cela avait toujours été sa place. Elea reprit rapidement son sérieux, et tout en se concentrant sur les caresses qu’elle prodiguait à son frère, se lança dans un long monologue durant lequel elle empêcha Alex de prendre la parole. Ce dernier se contenta donc de l’écouter avec toute son attention, contraint de constater qu’elle avait raison sur toute la ligne. Il découvrit par la même occasion qu’elle savait énormément de choses sur tout ce qui les rongeait depuis des années, et porta un regard presque admiratif sur elle pendant qu’elle lui exposait toute sa théorie comme pour mieux le convaincre. « Alors, si tu laisses de côté les enseignements de l’Eglise, dis-moi en quoi c’est mal selon toi ? Argumente, tente de me convaincre. Explique-moi. Parce que, pour moi... Non. Ça ne l’est pas. Et crois-moi, j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup réfléchi à la question. » termina-t-elle en se retournant sur le dos sans qu’Alex ne bouge d’un millimètre, laissant ainsi glisser sa main de sa hanche vers son ventre. La jeune femme avait son plein d’arguments et d’explications, mais les craintes d’Alex ne s’en trouvaient pas calmées pour autant. Alors qu’il se redressait sur un coude pour prendre un peu de hauteur et pouvoir capter le regard de sa sœur, Alex lâcha un bref soupir puis répondit : « Je sais… moi aussi j’y ai réfléchi Elea mais… » Encore une fois, ses envies les plus profondes et sa raison entraient en conflit dans l’esprit du jeune homme, si bien qu’il dut presque se faire violence pour poursuivre son discours.  « Même si on décide de ne pas tenir compte de tout ça, de la morale… d’autres le feront pour nous. Tu sais d’où on vient, tu connais notre famille aussi bien que moi… Comment crois-tu qu’ils réagiraient s’ils savaient ? Est-ce que tu crois vraiment qu’ils trouveraient ça aussi beau que nous ? Franchement, tu sais que je me fiche de tout ce que peut bien dire l’Eglise, et que je ne demande qu’à passer outre la morale pour être avec toi… Si ça ne tenait qu’à nous, tout serait différent. Mais c’est pas le cas… » Et ça ne l’avait jamais été. Quoi qu’il fasse, Alex avait toujours eu ce poids sur ses épaules,  celui du regard de son père et du rang qu’il avait à tenir, du destin qu’on lui avait imposé. « Alors non, s’il n’y avait que moi, je ne trouverai pas que ce que je ressens pour toi soit mal… Mais il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler. Dans tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, mon propre avis n’a jamais compté, on ne me l’a jamais vraiment demandé… c’est pas aujourd’hui que ça va commencer… » conclut-il à regrets, bien conscient de n’avoir aucun pouvoir sur ce que leurs parents décideraient pour leurs avenirs respectifs. Car même s’il partait peut-être un peu loin dans ses réflexions, Alex savait qu’au fond, quoi qu’il arrive, la réalité viendrait un jour briser leur rêve.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyJeu 18 Sep - 21:03

J’avais beau avoir des arguments, une réflexion poussée et une belle nonchalance, ce n’était, finalement, rien de plus qu’un peu de poudre aux yeux, un discours censé nous convaincre l’un comme l’autre. Parce que oui, je prétendais être sûre de moi en lui démontrant à quel point tout ceci était normale, j’avais conscience de n’être absolument pas objective. Au sein d’une autre famille j’aurais été la première à juger ça immoral, mais puisqu’il s’agissait de moi, et surtout de lui. J’avais cette volonté de le convaincre pour qu’il aille dans mon sens, et achève de me rassurer complètement. Quoiqu’il advienne, il demeurait mon grand frère, et tout ce qu’il m’avait toujours dit avait été parole d’évangile. S’il me confirmait que nous étions parfaitement normaux, alors nous le serions, sans l’ombre d’un doute. S’il s’obstinait à nous trouver malsains, alors le mal perdurerait, non pas par frustration, mais simplement par conscience de cette anormalité. Nous serions ce qu’il dira que nous sommes. C’était aussi simple que ça, parce qu’il était mon grand-frère, qu’il avait toujours raison et qu’il ne me mentait jamais. J’avais beau faire ma fière et lui exposer toutes mes théories, j’étais profondément incertaine de presque tout. J’étais sûre dans les faits, mais tout ce qui en découlait, ce que ça disait de nous... Non, je n’étais sûre de rien. Parce que c’était étrange, tout de même, non ? De tous les livres que j’avais lu, aucun n’évoquait de sentiments réciproques. C’était toujours une soeur pour son frère ou un frère pour sa soeur, mais jamais je n’avais croisé l’exemple des deux partageant les mêmes sentiments. Il existait des affaires assez similaires, mais il s’agissait alors d’enfants séparés à la naissance ou ne partageant qu’un père ou une mère, des enfants qui ne savaient rien de leur lien, des enfants qui ne partageaient aucune enfance commune. Ce n’était pas notre cas. Certes, nous avions passé une enfance assez séparée, chacun dans son pensionnat, mais ça ne changeait rien au fait que nous nous savions frère et soeur, que nous passions tous nos étés ensemble, et que nous n’avions jamais été conditionnés pour ressentir ce genre de choses l’un envers l’autre. Protection, oui, affection sans borne, évidemment, un peu de jalousie, c’est bien naturel, mais... Ce que je ressentais moi était tellement au-delà de tout ça. Et je me doutais, à présent, qu’il en allait de même pour lui. Comment était-ce seulement possible ? C’était anormal en ce sens, dans cette réciproque. Au sens large du terme non, puisqu’on était programmé, en tant qu’individu, à simplement aimer, mais... « Je sais… moi aussi j’y ai réfléchi Elea mais… » Hum ? Je tournais un oeil vers lui. Si je commençais à accepter l’idée qu’il puisse ressentir la même chose que moi, je n’avais pas encore compris qu’il le faisait depuis aussi longtemps que moi. Pourtant, c’était ce qu’il sous-entendait, non ? « Même si on décide de ne pas tenir compte de tout ça, de la morale… d’autres le feront pour nous. Tu sais d’où on vient, tu connais notre famille aussi bien que moi… Comment crois-tu qu’ils réagiraient s’ils savaient ? Est-ce que tu crois vraiment qu’ils trouveraient ça aussi beau que nous ? Franchement, tu sais que je me fiche de tout ce que peut bien dire l’Eglise, et que je ne demande qu’à passer outre la morale pour être avec toi… Si ça ne tenait qu’à nous, tout serait différent. Mais c’est pas le cas… » Je n’avais pas songé à ça. Quelque part, oui, il était évident qu’on nous condamnerait pour nos pêchés sans même nous offrir la possibilité d’un quelconque plaidoyer, mais... Je n’avais jamais envisagé de rendre quoique ce soit publique. J’avais déjà eu du mal à le laisser entrevoir, lui, ce que je ressentais, il était évidemment hors de question que j’en parle à qui que ce soit d’autres. J’avais pas l’intention de faire une annonce publique ou un communiqué pour les parents. Ils n’avaient pas besoin de savoir, personne n’avait besoin de savoir à part nous. « Alors non, s’il n’y avait que moi, je ne trouverai pas que ce que je ressens pour toi c'est mal… Mais il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler. Dans tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, mon propre avis n’a jamais compté, on ne me l’a jamais vraiment demandé… c’est pas aujourd’hui que ça va commencer… » Oui, à ce sujet aussi, il connaissait mon avis. J’étais jugée comme la rebelle de la famille, incapable de me soumettre à l’autorité. En réalité, je le faisais, je n’avais jamais réellement été contre une décision de mon père, mais Alex était tellement plus docile que moi que je passais pour une hooligan à côté de lui. J’aurais aimé qu’il le soit moins. Pas pour moi, mais pour lui-même, pour son propre bonheur. Il avait passé la moitié de sa vie à faire plaisir aux parents sans jamais penser à lui. Personne ne pensait à lui. À part moi. Soupirant, je pivotais à nouveau sur mon flanc, pour lui faire face, pinçant les lèvres et plissant le nez. « Le regard des autres on s’en fout, Alex. On a pas besoin d’avis extérieur, et surtout pas celui de parents qui ont toujours fait passer leurs propres intérêts avant les nôtres. Personne ne saura rien parce que je ne vais rien dire, et que tu vas me promettre de ne rien leur dire non plus. Et sur ce plan-là, c’est moi qui décide, parce que je suis celle qui doit leur rendre des compte sur ma vie sentimentale, pas toi. Toi c’est seulement l’aspect professionnel, et pour le reste tu es libre. Donc sois libre, et laisse-moi gérer avec mes propres obligations. D’accord ? » j’étais celle qu’on vendrait au plus offrant, une marchandise humaine qui ne servirait qu’à faire joli et enfanter. Forcément, puisque je n’étais pas destinée à garder ce nom. Tandis qu’Alex, lui, il pourrait épouser qui il voulait, du moment qu’il permettrait au nom de Hastings de rayonner professionnellement. « Tu sais... » je reprenais, mes doigts s’en allant discipliner, quelque peu, ses cheveux. « J’ai peut-être l’air insouciante, peut-être que tu te dis que je prends ça définitivement trop bien ou à la légère, mais c’est pas le cas. J’ai beau avoir des arguments, le rôle que je joue en cet instant, celui de te tendre la pomme en te suppliant de la croquer...je l’aime pas. J’aime pas cette tentation que j’incarne, j’aime pas être la tentatrice. J’ai le sentiment de te pousser à signer un pacte avec le diable tout en renonçant à ton âme. Mais... Je sais pas... Je me suis dégoutée pendant des années, je me suis demandée ce qui clochait chez moi, je m’en suis rendue malade, et quelque part, de savoir que toi aussi, ça a quelque chose de rassurant. Pas suffisamment pour que j’en oublie toutes les questions et interrogations qui squattent mon crâne, mais assez pour détruire quelques avant-postes à la frontière. » Est-ce que j’étais prête à la franchir, cette frontière ? Si je me laissais emportée, oui, probablement, je ne pouvais jurer de rien, mais je n’en prendrais jamais l’initiative. C’est pour ça qu’il m’était aussi facile de lui promettre de ne jamais le pousser plus loin que quelques caresses et des baisers, parce que je savais qu’une fois la dernière limite dépassée, nous en serions transformés fondamentalement à jamais. Est-ce que j’étais prête pour ça ? J’avais peur de ça. « Mais... D’un autre côté, j’ai aussi conscience du caractère temporaire de ce que nous sommes en train de vivre. Je ne te parle pas de mes sentiments, qui n’ont clairement rien d’éphémères, je te parle de ça... De tout ça... » et d’un mouvement de bras je lui désignais la chambre, le lit, nous. « On vivra pas toujours ensemble à l’autre bout du monde, on pourra pas toujours se réfugier dans les bras l’un de l’autre. T’as entendu Poppins ? Père pense que je suis en âge. Combien de temps avant qu’il ne me rappelle en Angleterre ? Et tu le sais aussi bien que moi, cette séparation ne sera pas temporaire cette fois, elle sera définitive. Est-ce que tu penses que ce sera plus acceptable, plus tolérable et moins douloureux si on se restreint à demeurer ce qu’on a toujours été jusqu’au moment où je devrais te quitter ? C’est une vraie question, Alex. J’ai pas la réponse. Je sais juste que ce sentiment d’urgence peut me faire paraître faussement nonchalante, insouciante. C’est pas le cas, mais je me dis que tout ce que j’ai à prendre, à vivre, il faut que je le fasse avant qu’il ne soit plus temps. » C’est pourquoi je voulais passer chaque seconde de chaque minute de chaque heure entre ses bras, parce que je savais qu’un jour, je n’y aurais plus le droit. Jamais.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyJeu 18 Sep - 21:19


Depuis toujours, Alexander n’avait fait que suivre les moindres volontés de son père sans jamais s’y opposer. Bien sûr, il aurait aimé avoir son mot à dire, pouvoir exprimer son avis et faire ce qu’il voulait, lui. Mais dès son enfance, on avait su lui faire comprendre qu’il ne commandait pas son destin, et ne le ferait sans doute jamais. Il portait un nom bien trop important, un poids bien trop conséquent sur ses épaules et se devait d’obéir à l’autorité de son père sans jamais enfreindre aucune des règles qui lui étaient imposées. Ce fut d’ailleurs ainsi que le jeune homme se retrouva contraint d’étudier le droit alors qu’il n’avait aucune affinité particulière avec cette discipline. Il se vit également envoyé à l’autre bout du monde pour obtenir une équivalence à son diplôme, toujours sans broncher et sans avoir son mot à dire. Et même si sa sœur était de loin la plus rebelle d’entre eux, Elea était malheureusement soumise aux même dictats, dans un tout autre domaine. Comme elle le lui fit remarquer, s’il était libre de sortir avec qui il voulait, ce n’était pas son cas à elle. En effet, la jeune femme se devait de fréquenter les grands de ce monde et même si ses parents n’accordaient aucune importance à sa carrière professionnelle, ils surveillaient de très près sa vie amoureuse. Hors de question qu’elle s’entiche d’un homme dont le nom n’était pas digne des de Hastings. Et le simple fait de penser à cela, et à tout ce que ça sous-entendait mettait Alexander dans tous ses états. Il se retrouva néanmoins apaisé par les gestes de sa sœur qui revenait mettre en ordre ses cheveux, tout en lui apportant une foule d’explications qu’il n’avait pas demandées mais qu’il écouta avec la plus grande attention. En un sens, il se retrouvait parfaitement dans tout ce qu’elle disait, et glanait des réponses aux questions qu’il s’était toujours posées sans même que sa sœur n’ait conscience du bien qu’elle lui faisait en lui avouant tout cela.

« On vivra pas toujours ensemble à l’autre bout du monde, on pourra pas toujours se réfugier dans les bras l’un de l’autre. T’as entendu Poppins ? Père pense que je suis en âge. Combien de temps avant qu’il ne me rappelle en Angleterre ? Et tu le sais aussi bien que moi, cette séparation ne sera pas temporaire cette fois, elle sera définitive. Est-ce que tu penses que ce sera plus acceptable, plus tolérable et moins douloureux si on se restreint à demeurer ce qu’on a toujours été jusqu’au moment où je devrais te quitter ? C’est une vraie question, Alex. J’ai pas la réponse. Je sais juste que ce sentiment d’urgence peut me faire paraître faussement nonchalante, insouciante. C’est pas le cas, mais je me dis que tout ce que j’ai à prendre, à vivre, il faut que je le fasse avant qu’il ne soit plus temps. » Pourquoi fallait-il qu’elle remue le couteau dans la plaie. Pourquoi fallait-il qu’elle rende toutes les craintes d’Alexander si réelles et le risque de la perdre si imminent ? A mesure qu’elle parlait, le regard du jeune homme s’obscurcissait et sa mâchoire se serrait, comme s’il cherchait à intérioriser toute la colère que ces constatations lui inspiraient. C’était totalement injuste, et stupide, et atrocement douloureux de savoir qu’elle devrait ainsi partir lorsque leurs parents le décideraient. « Je pourrai jamais te laisser partir Ele. J’y arriverai pas… » souffla Alex en plongeant son regard dans celui de sa sœur d’un air totalement désespéré. « J’veux pas que tu sois mariée à un débile que tu ne connais pas et qui ne saura même pas s’occuper de toi… » ajouta-t-il alors qu’une vague de rébellion s’emparait soudain de lui. Qui pourrait la comprendre mieux que lui ? Qui pourrait cuisiner pour elle ? Se lover contre elle sous un plaid pour regarder Mary Poppins ? La protéger lorsqu’un orage éclaterait ? Tout ça, c’était son rôle à lui, et Alex n’avait aucune envie de laisser sa place à qui que ce soit. « Et si on refusait ? Qu’est-ce qu’il se passerait si on refusait ? Si je leur disais que je ne veux pas que tu partes, que je veux te garder avec moi pour toujours ? » questionna-t-il sans trop y croire alors que ses doigts dessinaient machinalement des courbes sur l’épaule de sa sœur. « Je sais que j’ai toujours obéi aux parents, que j’ai toujours été le fils à qui on fait faire ce qu’on veut sans qu’il ne manifeste la moindre réaction mais… là je pourrai pas, c’est plus fort que moi. Je veux pas qu’ils t’emmènent loin de moi. » conclut le jeune homme , définitivement chamboulé par l’idée de savoir sa sœur dans les bras, et dans les draps d’un autre.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyJeu 18 Sep - 23:26

Je ne cherchais pas à remuer le couteau dans la plaie, ni même à ajouter à sa peine, je voulais seulement établir un état de fait, lui faire comprendre comment et pourquoi je me retrouvais dans cet état-là, et cesser de passer pour l’insouciante et tentatrice petite soeur. Il n’était pas un caprice ou un défi, il n’était l’ultime acte de rébellion d’une gamine trop gâtée. Je n’avais rien de la pauvre petite fille riche, je ne l’avais jamais été, et ne le serais jamais. Au contraire, durant toute notre vie nous nous étions montrés soumis, obéissants, l’un comme l’autre, nous pliant aux désirs d’un père et d’une mère eux-même endoctrinés dans une forme de tradition séculaire. Grand nom, grandes responsabilités. Chaque génération se devait de briller, les hommes par leur carrière, les femmes par leur union. Ça me semblait normal puisque je n’avais jamais rien connu d’autre. Il en allait de même pour les autres pensionnaires de mes différentes écoles religieuses. Il s’agissait d’un microcosme tellement exilé du reste du monde qu’ils en devenaient, l’un et l’autre, incompatible. Personne ne pourrait comprendre notre soumission, comme nous ne pouvions comprendre cette liberté dont ils bénéficiaient tous. Notre durée de vie, notre existence ne nous appartenait jamais complètement, elle ne faisait que s’inscrire dans une longue suite de branchages tous plus illustres les uns que les autres : notre arbre généalogique. Si bien que, ce formatage qui m’offrait la liberté de réagir au fait de ne pas avoir le droit d’aimer mon frère, du moins de cette manière très particulière qui était mienne, il ne me permettait pas de m’offusquer de me voir unie à un inconnu. Paradoxal, et pourtant bien réel. J’acceptais ce fait, ça ne m’emballait pas plus que ça, mais je l’acceptais. Et lorsque ce serait le cas, Alex et moi n’aurions plus le loisir de tout ça... Cette vie, cette chambre, ces draps, ses bras. « Je pourrai jamais te laisser partir Ele. J’y arriverai pas… » m’avoua-t-il dans un regard désespéré qui me força à intensifier mes caresses rassurantes, dans ses cheveux, sur sa joue, contre sa nuque. Non, je ne voulais pas qu’il ait peur, ce n’était pas le but de tout ça. « J’veux pas que tu sois mariée à un débile que tu ne connais pas et qui ne saura même pas s’occuper de toi… » Il s’animait à mesure qu’il parlait, s’énervait sans pour autant le paraître, mais je le connaissais suffisamment bien pour le sentir dans sa voix, dans ce regard qui ne tenait plus en place et s’agitait comme le reste. « Shhhhhh... » je tentais de l’apaiser, bien mal, après avoir moi-même mis le feu aux poudres. « C’est pas comme si on pouvait y changer quoique ce soit... » je tentais, dans un murmure et un sourire légèrement triste, mes doigts parcourant son front. Non, on n’y pouvait rien, du moins, c’est ce que j’imaginais à ce moment-là. Alors à quoi bon s’angoisser dès à présent ? N’avait-on pas mieux à faire du temps qu’il nous restait ? « Et si on refusait ? Qu’est-ce qu’il se passerait si on refusait ? Si je leur disais que je ne veux pas que tu partes, que je veux te garder avec moi pour toujours ? » Pourquoi il ferait ça ? Et surtout comment il expliquerait ça ? Ça n’avait aucun sens pour les autres. Il n’y avait que nous qui savions, et il ne devait y avoir que nous. À jamais. « Je sais que j’ai toujours obéi aux parents, que j’ai toujours été le fils à qui on fait faire ce qu’on veut sans qu’il ne manifeste la moindre réaction mais… là je pourrai pas, c’est plus fort que moi. Je veux pas qu’ils t’emmènent loin de moi. » Je ne le voulais pas non plus, mais... Je n’avais pas le choix. « La question ne se pose pas pour l’instant... Je suis désolée, j’aurais pas du parler de ça. Je voulais juste qu’on puisse profiter de ça, pas t’angoisser inutilement. Excuse-moi... » Je tentais même un sourire, avant de me fondre un peu plus efficacement dans une étreinte que je lui réclamais. Revenant m’accoler à son corps, j’encerclais son buste d’un bras, lui chatouillant le dos du bout des ongles, tandis que l’intégralité de mon visage venait se ranger sous son menton. « Serre-moi fort. » je quémandais, avant que mes lèvres s’en aille déposer un baiser sur sa peau à portée, frontière entre son torse et sa gorge. « Quoiqu’il arrive, tu ne dois pas t’y opposer, tu ne peux pas refuser. Ils prendraient ça pour un caprice, et peut-être même auraient-ils la présence d’esprit de te demander pourquoi. Dans un cas comme dans l’autre, ils jugeraient que notre relation n’est pas convenable, et ils accéléreraient les choses afin de nous séparer le plus rapidement possible. Et puis c’est notre secret. Je veux pas que t’en parles à d’autres, j’veux pas qu’ils salissent ça. Tu m’as promis. » Techniquement, il ne l’avait pas fait. Je l’avais bien exigé, mais il n’en avait encore rien fait. Qu’importe, il finirait par le faire. Je ne demandais pas grand chose, finalement, seulement qu’il passe sous silence différents points de notre histoire. Comme ça, par exemple, moi m’extirpant de son cou pour m’en aller chercher ses lèvres, et y déposer les miennes délicatement avant de me reculer pour l’observer. « Je peux me montrer abjecte envers quiconque voudra m’épouser, tellement désagréable et superficielle qu’ils prendront tous la fuite, les uns après les autres, et pour mes cinquante ans, Père finira par renoncer. Alors, on pourra vivre ensemble, vieux, moches, rendus fous par la frustration. J’aurais une vingtaine de chats qui porteront tous ton prénom, et toi t’auras entamé une collection de poupées en porcelaine que tu prendras plaisir à coiffer et habiller chaque matin, chaque soir. Tu leur parleras aussi, et les gamins du quartier nous prendront pour des cannibales maléfiques, évitant soigneusement notre maison de peur qu’on leur jette un sort... Bon programme, non ? » Charmant ! J’avais absolument hâte d’y être. « Sinon, on a toujours l’option : Paris. On vide les comptes et on disparait définitivement. » Bien meilleure option, s’il voulait mon avis, d’autant que ce n’était pas la première fois que je l’évoquais, et peut-être que désormais, le souvenir de mes divagations sur le canapé lui apparaissait sous un angle neuf. Ce n’était pas l’alcool qui m’avait fait parler, ce soir-là, ça n’avait jamais été l’alcool. « Mais... Alex... Explique-moi pourquoi tu cherches une solution pour une situation dont tu ne veux pas ? Imaginons que je puisse réellement ne jamais te quitter, passer ma vie auprès de toi... Dis-moi ce qu’il se passera. Est-ce que tu nous vois poursuivre de la sorte ? Parle-moi, explique-moi. Je veux comprendre ce qu’il se passe, là. » j’achevais, de mon index venant tapoter doucement son front. Comme j'aurais aimé pouvoir lire ses pensées...
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyVen 19 Sep - 10:55

Bien sûr, ils ne pouvaient rien y changer. Mais le fait de savoir que sa sœur devrait bientôt le quitter pour être mariée à un inconnu mettait tout simplement Alex hors de lui. Il ne savait d’ailleurs pas si c’était le fait de la savoir loin de lui, ou celui d’imaginer un autre homme la toucher, mais les visions qu’il avait étaient juste insupportables. D’ailleurs, il ne tarda pas à s’emporter, tout en s’efforçant de restant mesuré malgré le fait que sa voix le trahisse. Elea le connaissait de toute façon par cœur, et il était par conséquent inutile d’essayer de lui cacher quoi que ce soit. D’ailleurs, elle tenta de l’apaiser un peu en souriant et en caressant son front, ce qui ne fut évidemment pas suffisant pour le calmer, ni même pour le faire taire. Immédiatement, il reprit en se montrant, pour une fois, étonnamment rebelle. Pour elle, il se sentait prêt à enfreindre toutes les consignes, y compris celles de leurs parents qui avaient pourtant toujours été légion depuis leur enfance. Et contre toute attente, la jeune femme se rétracta en assurant qu’elle avait eu tort d’aborder le sujet, et en demandant à son frère de la serrer un peu plus contre lui, désir qu’il ne se fit pas prier pour assouvir.

Chacun de ses baisers, chacun des contacts provoqués par leurs peaux qui se frôlaient le faisait frissonner. Et plus le temps passait, plus Alex se persuadait que l’idée de la laisser filer en Angleterre était inconcevable. Pourtant, sa sœur tenta une nouvelle fois de le raisonner en lui interdisant de s’opposer aux ordres de leurs parents sous peine de les voir les séparer encore plus rapidement. « Et puis c’est notre secret. Je veux pas que t’en parles à d’autres, j’veux pas qu’ils salissent ça. Tu m’as promis. » ajouta-t-elle avant de se redresser pour capturer les lèvres de son frère, et ainsi anéantir toute tentative de protestation de sa part. Se laissant porter par son geste, Alex ferma les paupières quelques instants, avant de les rouvrir pour capter le regard de sa sœur restée tout près de lui. Cette dernière se lança dans une énième théorie, lui assurant cette fois qu’elle pouvait se montrer tellement désagréable qu’aucun de ses maris potentiels ne pourrait résister. Selon elle, leur père lâcherait prise après une bonne cinquantaine d’année d’efforts et même s’ils étaient devenus fous à lier tous les deux, ils pourraient alors se retrouver à ce moment-là. Lâchant un petit rire peu convaincant, Alex haussa un sourcil et ajouta : « Parce que tu crois que je pourrais attendre tout ce temps ? Je serai venu te kidnapper bien avant ça, crois-moi… » observa-t-il, avant qu’Elea ne remette sur le tapis sa théorie de fuite à Paris. « Je garde cette idée dans un coin de ma tête depuis que tu l’as évoquée… » affirma le jeune homme, lui prouvant qu’elle n’avait pas parlé dans le vide le soir où elle lui avait livré son plan diabolique.

« Mais... Alex... Explique-moi pourquoi tu cherches une solution pour une situation dont tu ne veux pas ? Imaginons que je puisse réellement ne jamais te quitter, passer ma vie auprès de toi... Dis-moi ce qu’il se passera. Est-ce que tu nous vois poursuivre de la sorte ? Parle-moi, explique-moi. Je veux comprendre ce qu’il se passe, là. » termina Elea, sans que son frère ne la quitte du regard une seule seconde. Le jeune homme lâcha un bref soupir, avant de se résoudre à baisser les yeux tout en caressant machinalement le bras d’Elea. Il sembla chercher ses mots quelques instants, tentant plus de remettre ses idées en ordre qu’autre chose, puis se décida à répondre : « C’est pas que je ne veux pas de cette situation… »débuta-t-il un peu hésitant, mesurant chacun de ses mots par peur du moindre faux pas. « Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe, là… Tout ce que je sais, c’est que dans un monde idéal, on pourrait rester comme ça jusqu’à la fin de nos jours. Tous les deux, sans personne pour nous juger. Mais on est bien loin d’être seuls, et il y aura toujours quelqu’un pour venir tout gâcher… » Alex resta silencieux quelques instants, avant d’oser croiser le regard de sa sœur à nouveau. « Je ne veux pas te faire de mal Ele… Et je me dis qu’en se laissant aller comme on est en train de le faire, la chute sera d’autant plus dure… tu sais, le jour où… où quelqu’un l’apprendra, et mettra fin à tout ça, d’une manière ou d’une autre… Et malgré tout, je sais aussi que je ne pourrai jamais me passer de ça… » avoua Alex en appuyant un peu plus ses caresses sur la peau d’Elea. « Alors je ne sais pas… moi-même je ne comprends pas… j’suis désolé, je… je suis incapable de t’expliquer mieux que ça… Je veux être avec toi, pour toujours. Mais je sais qu’on ne nous en laissera pas l’occasion… » Dans un geste presque brusque, Alex lia ses lèvres à celle d’Elea comme pour y chercher un peu de réconfort, ou bien une réponse à ses questions. « … mais j veux être avec toi. » murmura-t-il de nouveau en se détachant à peine de ses lèvres, prouvant une nouvelle fois que son esprit n’était qu’un vaste capharnaüm dans lequel il tentait en vain de mettre un peu d’ordre.
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyVen 19 Sep - 21:03

« Parce que tu crois que je pourrais attendre tout ce temps ? Je serai venu te kidnapper bien avant ça, crois-moi… » Comment ça tout ce temps ? Mes cinquante ans n’étaient que dans une trentaine d’années... C’était quoi trente ans à ronger son frein et patienter ? Petit joueur. Et puis, je ne croyais rien du tout, je ne faisais qu’énumérer une série d’inepties afin de le détendre et dédramatiser une situation devenue pesante, inextricable. C’était comme d’avoir un carré d’As et l’interdiction de le jouer. Frustrant, évidemment, mais tellement plus que ça encore. Et si ma première proposition fleurait bon la connerie, la deuxième par contre avait tout de la divine tentation. Paris... J’en avais déjà parlé, pensant qu’il ne me prendrait pas au sérieux à ce moment-là, mais... « Je garde cette idée dans un coin de ma tête depuis que tu l’as évoquée… » La surprise due se lire sur mes traits. Il m’avait réellement écouté ? Il l’avait vraiment envisagé ? Il s’était projeté avec moi lorsque j’avais abordé l’idée ? Je me sentais idiote de m’être cru seule dans cette histoire, d’avoir morflé la moitié d’une vie en imaginant être incomprise et incompréhensible de tous alors qu’il était déjà là, à chaque moment, chaque instant, à partager ça avec moi. C’était rassurant et désespérant en même temps. C’était tout à la fois. Ça en devenait blessant. La seule solution possible c’était celle qu’il avait énuméré lui-même : ne rien changer. Sauf que les choses étaient faites de telle manière qu’elles se devaient de changer. On devait se séparer à un moment, on ne pourrait pas vivre ici pour toujours, du moins pas comme ça, pas ensemble, pas rien que lui et moi. Je devrais partir. Bientôt sûrement. Et rien ne pourrait me permettre d’éviter ça. Pourtant, il se refusait à l’envisager. Pourquoi ? Enfin non, je me doutais bien du pourquoi, mais il y avait le pourquoi bis aussi. Pourquoi voudrait-il me garder près de lui lorsqu’il savait pertinemment qu’on ne pourrait rien se permettre de plus que ce qu’on faisait déjà, et qui, selon une grande majorité, était déjà bien trop ? À quoi bon faire perdurer la frustration de manière indéfinie lorsqu’il savait qu’il ne le supporterait pas ? Qu’avait-il en tête ? Ce fut la question que je lui posais, réellement intriguée et perdue. J’avais besoin de ses pensées alors que les miennes étaient absolument confuses. « C’est pas que je ne veux pas de cette situation… » C’était quoi, alors ? Parce que depuis le début je me faisais l’effet d’être la seule à quémander, à vouloir, à se laisser aller à la tentation, à vouloir profiter de lui tant que je le pouvais encore, tandis qu’il s’évertuait à résister, résister encore. Il était absolument dans le droit chemin, il était la voix de la raison, il était à lui seul le garde-fou de tout ce qu’on était plus. « Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe, là… Tout ce que je sais, c’est que dans un monde idéal, on pourrait rester comme ça jusqu’à la fin de nos jours. Tous les deux, sans personne pour nous juger. Mais on est bien loin d’être seuls, et il y aura toujours quelqu’un pour venir tout gâcher… » Pas si on restait enfermé ici. Enfin, j’avais conscience qu’on ne pourrait pas y demeurer indéfiniment et qu’il faudrait que chacun vaque à ses diverses occupations, mais lorsqu’on se retrouverait ici, rien que tous les deux, on pourrait être tout ce qu’on voudrait. Non ? « Je ne veux pas te faire de mal Ele… Et je me dis qu’en se laissant aller comme on est en train de le faire, la chute sera d’autant plus dure… tu sais, le jour où… où quelqu’un l’apprendra, et mettra fin à tout ça, d’une manière ou d’une autre… Et malgré tout, je sais aussi que je ne pourrai jamais me passer de ça… » Sa main sur ma peau me donna une petite indication de ce qu’il entendait par ‘ça’. Du moins, entre autres choses. « Moi non plus. » j’avouais à mon tour, dans un souffle, avant qu’il ne reprenne la parole et me cloue un peu plus le bec. « Alors je ne sais pas… moi-même je ne comprends pas… j’suis désolé, je… je suis incapable de t’expliquer mieux que ça… Je veux être avec toi, pour toujours. Mais je sais qu’on ne nous en laissera pas l’occasion… » J’aurais voulu répliquer, lui poser cette question qui me brûlait les lèvres, celle qui me permettrait de définir un peu mieux ce qu’il entendait par ‘être avec moi’, mes ses lèvres avides des miennes m’en empêchèrent et répondirent à ma muette question par la même occasion. Le baiser fut bref, mais intense, et lorsqu’il s’éloigna pour répéter une nouvelle fois « … mais j veux être avec toi. », il ne le fit pas suffisamment pour m’empêcher d’y revenir pour en réclamer l’intégralité dans sa version longue. Même mon corps s’y mit, s’enroulant, s’emmêlant dans le sien, une jambe glissant entre les siennes, et un bras colonisant son dos. J’étais un boa constrictor, et d’une main revenant sur sa joue, j’attirais toujours plus sa bouche contre la mienne. Encore. Encore. Et encore. Jusqu’à devoir reprendre mon souffle dans un « T’es à moi. » qui sonnait plus comme une brusque prise de conscience que comme une réelle revendication. « T’es à moi. » je répétais alors, avec plus d’assurance, cette fois, mon corps pressant contre le sien pour l’obliger à retomber sur le dos tandis que je ne perdais pas un instant pour le surplomber, cadenassant ses bras au-dessus de sa tête, emmêlant mes doigts aux siens un instant, m’emportant un peu plus de seconde en seconde. Perdant pied, bafouant les promesses que je lui avais faite plus tôt. Je ne devais rien réclamer de plus. En effet, je ne réclamais rien, mais je prenais de force. Enfin, pas vraiment de force non plus... Il n’avait pas l’air de se débattre beaucoup, au contraire. Ce qui ne rendait pas les choses plus faciles pour autant, puisque dans mon crâne bataillait toujours ma raison et mes sentiments. Une raison qui eut un sursaut et m’en provoqua un bien réel, alors que je m’arrachais de ses lèvres en me redressant à califourchon sur son bassin. « Ok, t’es peut-être un tout petit peu trop à moi, pour le coup. » je rétorquais, désignant le tout petit peu entre mon index et mon pouce. Et c’était vraiment un tout-tout-tout petit peu, parce que si ça ne tenait qu’à moi... « J’vais prendre une douche... froide. Très froide. » j’annonçais alors en me mettant debout sur le lit, l’enjambant en enfonçant maladroitement mes pieds dans le matelas à mesure que j’essayais de rejoindre l’autre côté. Un côté que j’avais presque atteint lorsque le vacarme résonna soudain. Bruyamment, très très bruyamment, m’obligeant à sursauter comme une folle, dans un petit cri des plus pathétique, avant de, en une fraction de seconde, me retrouver à genoux, puis allongée, et planquée complètement sous le drap. « Nom d’une pipe ! Je l’avais oublié celui-là... » Celui-là ? L’orage. Nom d’une pipe ? Poppins nous avait appris à bannir toute vulgarité de notre vocabulaire. J’en gardais quelques séquelles. « Va prendre la douche froide à ma place. » j’ordonnais, la voix étouffée depuis sous le drap, tandis que d’une main je poussais ce corps que je ne voyais pas. « Et reviens vite... ou tout court. Reviens tout court. » Pourquoi je paniquais brusquement ? Je ne voulais pas qu’il parte de peur de ne jamais le revoir, ce qui, parallèlement, ne m’empêchait pas de pousser contre son corps. Du moins jusqu’au bruit sourd qui me fit sortir la tête de sous le drap en me redressant à moitié. Je l’avais fait tomber du lit ? « Oh mon dieu ! Alex ? Tu vas bien ? » je m’écriais d’une voix ténue et tendue en rampant jusqu’à la lisière du matelas de son côté pour le découvrir étendu sur le parquet. « Je suis tellement désolée... T’es vivant ? » je demandais, angoissée, avec seulement ma tête dépassant du matelas, puis un bras tandis que de mon index venant s’enfoncer dans sa joue s’assurait de sa survie. Et puisque c’était le cas, évidemment, le ridicule de la situation et peut-être un excédent de nervosité se transformèrent en rire incontrôlé et incontrôlable. J’étais désolée, amusée, fascinée, et angoissée. Très angoissée. Cesserais-je de l’être, un jour ?
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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyJeu 25 Sep - 21:00


Devoir s’expliquer sur un phénomène dont lui-même n’avait pas toutes les clefs n’était pas un exercice facile pour Alex et pourtant, il tenta de faire comprendre à sa sœur ce qu’il ressentait pour elle, et tout ce qu’il imaginait pour eux sans vraiment y croire. Car quoi qu’il arrive, le jeune homme était bien conscient d’une chose : il y aurait toujours une force supérieure à lui, à elle, à eux pour venir les séparer et briser leurs rêves. Seulement, le désir de rester auprès de sa sœur était trop fort, l’envie de ne jamais la quitter bien trop présente et ce besoin quasi-primaire se traduisit par un baiser qu’Alex offrit à la jeune femme, qui ne se priva d’ailleurs pas de lui répondre. Puis, comme emportée par son élan, Elea intensifia son baiser, obligeant son frère à retomber sur le lit pour l’accueillir sur son bassin alors qu’elle emprisonnait ses poignets comme pour l’empêcher de mettre fin à cet échange. Chose qu’il n’avait absolument pas l’intention de faire tant il trouvait ce moment agréable. « T’es à moi. » répétait Elea, ne faisant ainsi qu’accroître l’excitation de son frère qui avait déjà bien du mal à rester de marbre face à cette prise de pouvoir totalement inattendue et délicieuse. Mais bien vite, la jeune femme sembla réaliser à quel point elle s’était emportée, et s’efforça par conséquent de s’éloigner d’Alex en prétextant qu’elle devait aller prendre une douche froide pour se changer les idées.

Elle s’était levée et s’apprêtait à gagner la salle de bain, mais un nouveau tonnerre se fit entendre dehors, déclenchant bien évidemment une nouvelle réaction de panique chez la jeune femme qui s’écria : « Nom d’une pipe ! Je l’avais oublié celui-là... » avant de se réfugier sous les draps en un clin d’œil. Amusé, tant par sa réaction que par son vocabulaire, Alex ne put empêcher un éclat de rire de franchir la barrière de ses lèvres alors qu’il se tournait vers sa sœur pour la prendre dans ses bras et la rassurer. Mais avant même qu’il n’ait pu aller jusqu’au bout de son geste, Elea le repoussa en le sommant d’aller prendre une douche à sa place. Un sourire aux lèvres, Alex secoua la tête sans se méfier de sa sœur qui continuait à le pousser, si bien qu’elle parvint à lui faire perdre l’équilibre et s’effondrer au pied du lit. Interdit, le jeun homme resta immobile, les yeux écarquillés sans comprendre comment il avait atterri là, avant de voir le visage d’Elea apparaitre au bord du lit. « Je suis tellement désolée... T’es vivant ? » s’écria-t-elle avant de tâter la joue de son frère du bout de l’index, et d’éclater de rire devant le ridicule de la situation. Alex, de son côté, s’efforçait de ne pas en faire de même en prenant un air faussement sévère… qu’il ne put cependant conserver bien longtemps. Sans pouvoir faire autrement, il se mit à sourire et s’empara du bras de sa sœur pour la tirer vers le bas jusqu’à la faire glisser du lit à son tour pour qu’elle atterrisse sur lui. En cet instant, le jeune homme retrouvait un peu un comportement de gamin et cela lui faisait franchement le plus grand bien. Toute la pression qu’il subissait au quotidien et tous les regards qui étaient tournés vers lui avaient eu tendance à le faire vieillir plus vit qu’il ne l’aurait du. Et des moments comme celui-là étaient de pures bouffées d’air dont il avait bien besoin, d’autant plus lorsqu’il les partageait avec sa sœur. A l’image de ce qu’elle avait fait quelques instants plus tôt, Alex la fit d’ailleurs basculer sur le côté pour pouvoir se poster juste au-dessus d’elle et plonger son regard dans le sien quelques instants… avant de fondre de nouveau devant ce minois auquel il était incapable de résister, et de lier ses lèvres à celles d’Elea dans un baiser bien plus torride que les précédents.
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 3 : flash thunder - alex   phase 3 : flash thunder - alex EmptyDim 28 Sep - 0:38

Ce n’était pas volontaire, la chute ne l’était pas. L’éclat de rire incontrôlé non lus. Était-ce la nervosité ? Probablement. J’avais beau me donner des airs de détermination et d’assurance, je n’étais pas non plus totalement inconsciente. Je savais qui j’avais en face de moi, j’étais, certes, dominée par des envies, des besoins trop longtemps inassouvis, mais il restait Alex. Il serait toujours Alex. Mon frère. Et dans les brumes du désir, émergeait parfois, souvent, constamment, cette vérité franche et glaçante : il était mon frère. C’était mon frère qui, plus tôt, entre mes cuisses, avait subit mes assauts voraces. C’était mon frère qui, les yeux brillants, les lèvres gonflés de nos baisers, me contemplait depuis le plancher. C’était toujours ce même frère qui attrapait mon bras pour me faire tomber, à mon tour, au sol. Et c’était le corps de ce frère, qui amortissait ma chute de manière délicieuse, pour me réceptionner entre ses bras. C’était mon frère. Plus que ça, évidemment, mais ça restait mon frère. J’avais envie de lui, j’avais le sentiment d’avoir toujours eu envie de lui, mais... Est-ce que je le supporterais ? Est-ce que je saurais ne pas me dégoûter si nous nous... aimions vraiment ? Est-ce que je pourrais l’empêcher de se dégoûter lui-même ? C’était étrange, bizarre, dérangeant, d’obtenir finalement ce que j’avais toujours rêvé d’avoir sans jamais oser l’espérer plus que ça. C’était une chose de fantasmer sur son frère avec l’absolue certitude que ce tabou ne serait jamais dépassé, puisque j’étais la seule à souffrir de cette maladie. C’en était une autre que de brusquement avoir l’autorisation, la possibilité de franchir cette dernière limite. Je n’avais jamais songé à l’après, parce qu’un après, il ne devait pas en exister. Désormais, j’y pensais. J’y pensais un instant, avant d’oublier très vite lorsqu’il me fit basculer, et que je passais de sur lui à sous lui. Il suffisait qu’il me regarde comme ça pour que j’oublie tout le reste. Il suffisait qu’il m’embrasse comme ça pour que j’en oublie jusqu’à mon prénom, jusqu’à ma propre identité, mon existence concrète, et ne devienne plus qu’une extension de lui-même, s’acharnant à rejoindre son habitat d’origine : lui. Il y avait ce naturel avec lequel je le touchais, avec lequel je posais mes mains sur lui, de manière absolument pas fraternelle, réclamant mes droits et titres de propriétés, il y avait cette façon avec laquelle tout devenait intuitif, comme suivant un fil conducteur invisible et invincible. Il y avait tout ça, et tout le reste aussi. C’était le bordel dans mon corps, dans ma tête, c’était le désordre, plus rien n’avait de sens que mes sens. L’ouïe, l’odorat, le touché... le goût. Et lui, lui, encore lui, toujours lui. Tellement lui. Lui qui me voulait. Lui qui ne m’assumerait pas. Lui qui abrogeait ses propres règles, lui qui s’en voudrait sitôt l’acte accompli. Ses mains cavalaient de plus en plus, s'immisçaient de plus en plus, s’affirmaient de plus en plus, et je savais pertinemment où cela nous conduirait. Est-ce que je le voulais ? Seigneur, j’en crevais d’envie !! Mais... Mais... Pourquoi fallait-il qu’il y ait un mais ? Et pourquoi devait-il venir de moi, alors qu’Alex avait, ENFIN, abaissé sa garde ? Mais... Je savais qu’il ne le supporterait pas, je savais que cette situation était bien trop fraîche, les révélations plus encore, notre discussion pas encore totalement achevée... Si je le laissais franchir ce pas maintenant, n’était-ce pas brûler les étapes, et s’exposer à un nouveau rejet de sa part ? Après un simple échange de baisers, il s’était empressé d’aller coucher avec une inconnue. Qu’en serait-il si nous... si nous nous offrions plus que ça ? « Alex... » je soufflais brusquement, et contre toute attente, après m’être arrachée, péniblement, à ses lèvres. Oh merde, pourquoi ? Pourquoi je ne pouvais pas juste penser à mon plaisir immédiat ? Parce que je n’avais pas juste envie de lui. J’avais besoin de plus que ça. « Alex... » je répétais, alors, mes paumes encadrant son visage, mon regard oscillant entre le sien, un peu perdu, et sa bouche qui manquait déjà à la mienne. « Je t’ai attendu toute ma vie, je peux bien attendre encore un peu. » je tentais de m’expliquer sans pour autant lui infliger le moindre sentiment de rejet. Ce n’était pas le cas. Je le voulais, plus que jamais. Mais je le voulais pour longtemps, pour toujours. Indéfiniment. « J’ai... J’ai très très très envie... » je déglutissais difficilement. « ... très très très très envie. Si tu continues, je... » je ne répondrais plus de moi ? Je ne donne pas cher de tes fringues ? Je vais te faire ta fête ? Un peu de tout ça en même temps. Sauf que je ne parvenais pas à prononcer le moindre de ces mots. « Est-ce que... Est-ce qu’on peut retourner dans le lit où tu me serreras très fort jusqu’à ce que je m’endorme ? » Mon corps était tellement en conflit avec ma raison que prononcer la moindre proposition m’était pénible. Cela dit, me libérant de son poids, il ne tarda pas à s’exécuter et me laissa remonter jusqu’au lit, au fond duquel j’allais immédiatement me terrer. J’avais chaud et froid en même temps, je me sentais exténuée et pleine d’énergie, comblée et frustrée, tout à la fois. Aussi, pour atténuer le froid et la frustration, je l’attirais tout contre moi, rabattant les couvertures sur nos têtes. « Et disparais pas avant mon réveil. » j’ordonnais d’une voix plaintive, pour ne pas dire suppliais avant de me rouler en boule contre lui, savourant cette délicieuse sécurité, cette douce légitimité. J’étais à ma place, et j’y étais enfin de manière officielle

The end...
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