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 phase 2 : come closer - alex

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Elea de Hastings

Elea de Hastings


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MessageSujet: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 19:25

Août 2014

“Mais il fait chaaaud !” je gémissais, égrenant la dernière syllabe telle une enfant en bas âge, tirant sur mon short comme pour essayer de le rallonger et ainsi, démentir l'adjectif qualificatif peu élogieux employé par mon frère. Il n'était pas si court que ça, si ? Et puis, qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Il devait faire quarante-douze degrés dehors, la moitié de la population arpentait les rues en maillot de bain, alors mon short, en comparaison, c'était de l'ordre de la combinaison de ski. Bon, d'accord, il était peut-être un peu court, et devant son regard intransigeant, celui qu'il me lançait depuis le fauteuil à côté de l'entrée, jouant avec les clefs de voiture entre ses longs doigts, je fis demi-tour, lâchant un petit “Taliban !” juste pour la forme, avant de retourner jusqu'à ma chambre pour me changer. S'il croyait que j'allais enfiler un jean et un pull en pleine canicule, il se plantait, mais un short un tout petit peu plus long et plus large à la coupe boyfriend ferait probablement passé le débardeur si léger qu'il en devenait légèrement transparent. De toute façon, c'était un temps à vivre à complètement nu. Son regard sur moi, lorsque je redescendis, m'affirma que je n'étais pas encore suffisamment couverte pour lui, mais... “Ha non, cette fois, je ne me changerais plus ! Tu me prends comme ça, ou tu me prends pas du tout.” j'affirmais, poings sur les hanches, avant de le précéder dans le couloir, partant du principe qu'il me prendrais comme ça, de toute manière. Je voulais bien être conciliante, mais uniquement parce que je voulais vraiment y aller avec lui. C'était suffisamment rare pour que je fasse un effort à son égard. Mais un effort, pas mille. Qui plus est, je ne lui disais rien, moi, concernant son débardeur et son jean troué. Pourtant, ça c'était indécent ! Ca c'était une incitation au viol ! Ca c'était... moi, probablement pas très objective. Il aurait pu porter un poncho que je l'aurais toujours trouvé à deux doigt de l'insoutenable. Et puis, si je lui avais fait la moindre réflexion, il m'aurait répondu que ça ne me regardait pas. Chose que j'étais incapable, moi, de lui rétorquer à situation inversée. Parce qu'à mes yeux, tout le regardait, le concernait directement, de ma tenue à la longueur de mes cheveux, de mon parfum jusqu'à la marque de ma crème de jour.

Dans la voiture, je me réinventais DJette, jouant avec les stations pour récréer un son digne de C2C sous acide. En réalité, je ne faisais que chercher une radio qui ne balancerait pas cet insipide hip hop dont ils étaient friands par ici, et éviter les regards que les passants portaient sur le joujou de mon frère. Il avait eu envie de se faire plaisir, et chaque fois que je grimpais dans son petit plaisir, je me sentais comme une Paris Hilton superficielle et matérialiste. J'avais toujours préféré la moto -qui plus est la moto avec lui, pour des raisons évidentes- mais il avait été très clair sur ce point, aller faire les courses en moto n'était pas une option. “Et où on mettrait les paquets ?” je l'entendais encore me dire, surprise qu'il n'existe pas une option 'on choisit, et on se fait livrer ensuite'. Quoi, il allait falloir qu'on remonte nous-même les paquets jusqu'à l'appart ? Finalement, j'avais peut-être ce petit côté Paris Hilton. Mon frère c'était les voitures, et moi les mauvaises habitudes prises durant mon enfance bourgeoise. J'avais comme des sursauts de conneries que je tentais de soigner. C'était tellement peu courant que, pour moi, aller au supermarché c'était comme une balade à Disneyworld.

L'excitation retomba sitôt le premier pied posé sur le parking, alors que j'eu l'impression que toute la population féminine de Carmel s'était donnée rendez-vous dans l'allée où nous venions de nous garer pour venir reluquer la tenue indécente -ha, qu'est-ce que je disais, hein ?- de mon frère. C'était probablement mon imagination mais, ça ne ressemblait pas à une haie d'honneur, là ? Probablement que les hommes m'étaient devenu invisible, puisqu'il ne pouvait pas n'y avoir que des femmes, mais je ne voyais que ça, là, partout, lançant des regards sur sa haute silhouette et ignorant totalement la mienne. Hey ho, j'existe ! J'étais à deux doigts de me rouler par terre en hurlant un très mature "il est à moiiiiiiii !", mais préférais, en lieu et place, enrouler mon bras autour du sien en un geste aux airs de propriétaire. Allez, décampez maintenant, les affamées ! Je ne relâchais la pression qu'en entrant dans le mall et son air climatisé réfrigérant. Ok, j'aurais peut-être du me couvrir plus. “Oh ! On prend un caddie ?” je lançais, enthousiaste, en apercevant ces petites choses que toute ménagère a en horreur. Pas moi. Pour moi c'était presque la première fois. Du moins, depuis ma puberté, ou quelque chose comme ça. “Ooooh ! On pourra faire les magasins aussi ?” je lançais à nouveau, illustration parfaite du déficit d'attention, tandis que les enseignes de la galerie marchande se disputaient ma concentration. “Oh ! Regarde ! Des glaces à l'italienne !” je pointais du doigt tour à tour le vendeur de Gelato dans son charriot, puis celui de pomme d'amour, puis la boutique de pizzas à emporter. “Je ne vois pas de quoi les mères de famille se plaignent, c'est carrément le Paradis, ici.” Non ? Non, il ne trouvait pas ? Pourquoi on ne venait pas plus souvent ? Une bande d'adolescentes clairement pas assez vêtues nous dépassant en gloussant, se chargea de me rappeler pourquoi. Et je resserrais mon bras autour du sien en grognant du regard. Et oui, c'est possible, un grognement de regard.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 19:48


En entendant la voix de Poppins à travers l’ordinateur de sa sœur, Alex n’avait pas résisté bien longtemps avant de surgir dans sa chambre pour saluer leur gouvernante, cette femme qui avait prit la place de leur mère depuis toujours et qui leur manquait tant. A chaque fois qu’ils en avaient l’occasion, les enfants de Hastings renouaient donc le contact avec elle et cette fois, Elea avait fait appel à Poppins pour une raison bien précise : elle voulait se lancer dans la confection d’une spécialité britannique dont leur gouvernante avait le secret, et avait donc besoin de ses conseils avant de se mettre à l’œuvre. Mais, connaissant les talents de cuisinière tous relatifs de sa sœur et e péril que courrait leur cuisine si elle entreprenait quoi que ce soit dedans, Alexander avait jugé bon de lui proposer son aide. Ils cuisineraient à deux, c’était moins risqué. Mais d’abord, un détour par le supermarché le plus proche s’imposait et même si faire les courses n’était en général pas dans leurs habitudes,  ils décidèrent d’un commun accord de s’accorder ce petit « plaisir ». Comme à chaque fois qu’elle sortait, que ce soit seule ou accompagnée, Alex ne put s’empêcher d’émettre un avis sur la tenue de sa sœur, bien trop dénudée à son goût. Certes, Elea était sublime, quoi qu’elle veuille bien se mettre sur le dos, mais c’était bien là le problème. Sans même avoir mis un pied dehors, le jeune homme pouvait déjà imaginer tous les regards se poser sur elle et il savait combien il pouvait devenir incontrôlable dans ces cas-là. Alors il préférait anticiper, quitte à jouer le grand frère un peu macho et vieux jeu. Après plusieurs minutes de négociation, il parvint donc à ses fins… ou presque. Même si la tenue d’Elea lui paraissait encore bien trop légère, elle coupa court à toute forme de protestation en lançant un : “Ha non, cette fois, je ne me changerais plus ! Tu me prends comme ça, ou tu me prends pas du tout.” qui ne laissa d’autre choix à Alex que de la suivre dans le couloir pour rallier le garage où reposait son petit bolide. Ce cher et tendre cabriolet qu’il s’était offert quelques temps auparavant et qui faisait de chacune de ses sorties une réelle attraction, tant pour lui que pour les gens qui croisaient son chemin.

Une fois arrivés à destination, les deux jeunes gens s’engouffrèrent dans la galerie marchande longeant le supermarché et aussitôt, le regard d’Elea retrouva cet éclat qu’Alex ne lui connaissait que lorsqu’elle s’autorisait à retomber en enfance. Et visiblement, leur petite sortie improvisée était l’occasion rêvée pour cela. Absolument tout, des chariots jusqu’aux magasins de vêtements en passant par les marchands de glace semblait l’émerveiller, à tel point qu’Alex ne put ‘empêcher de poser un regard attendri sur elle sans jamais lui répondre, se contentant de l’observer un petit sourire aux lèvres. “Je ne vois pas de quoi les mères de famille se plaignent, c'est carrément le Paradis, ici.” conclut-elle alors qu’ils approchaient d’un alignement de chariots dans lequel Alex se servit, avant qu’elle ne s’agrippe de nouveau à son bras. « Moui… » grogna-t-il, alors que lui-même portait un regard bien plus nuancé sur cette profusion d’articles et de magasins tous plus bondés les uns que les autres. « Pour les magasins... je te rappelle qu’on a du pain sur la planche !  Pour la glace par contre… on devrait bien pouvoir s’accorder cinq minutes… » répondit-il finalement d’un air malicieux, orientant clairement leur emploi du temps sur ce que LUI avait envie de faire ou non. Pénétrant dans le supermarché à proprement parler, Alex lança un regard circulaire tout autour d’eux, dissuadant du même coup quelques jeunes premiers qui osaient d’ores et déjà poser leurs yeux sur Elea. S’efforçant de garder son calme pour ne pas gâcher cette sortie à deux, le jeune homme ravala sa colère et s’engagea dans le premier rayon qu’il trouva en adressant un sourire forcé à sa sœur. « Tu as pris la liste de Poppins ? » questionna-t-il d’un air un peu absent, trop occupé qu’il était à surveiller les alentours et la foule si oppressante qui gravitait autour d’eux.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 19:54

Dans l'imaginaire collectif, le supermarché n'avait jamais rien de féérique. Une foule de gens pressés entrechoquant leurs caddies, des enfants capricieux sortant larmes et cris pour obtenir la dernière boîte de Transformers à l'usure, des grands-mères qui hésitaient trois jours entre la pomme de droite et la pomme de gauche, et bien évidemment, musique insipide et attente interminable en caisse. C'est le souvenir que j'avais conservé de mes quelques expériences d'antan, Poppins au bout de mon bras et le gris du ciel anglais au-dessus de ma tête. Je me souvenais, aussi, de toutes ces autres Poppins, habillées comme elle mais clairement moins belles à mes yeux, qui faisaient craquer leurs articulations pour se baisser et venir me pincer une joue en chantonnant l'éternel et inexplicable "qu'est-ce qu'elle est jooooooolie !". D'ailleurs, pendant des années j'avais cru que le mot "jolie" comportait plusieurs "o" tant personne ne me disait jamais que j'étais jolie, mais joooooooolie. Je me souvenais de l'odeur de tristesse dans le magasin, la mélancolie imprimée sur chaque visage que je croisais, du boucher délivrant sa livre de veau à Poppins, jusqu'à la caissière lui expliquant que les ouvriers étant toujours en grève, Benny n'allait pas encore être payé ce mois-ci. Je ne savais pas qui était Benny, mais j'avais conservé en mémoire cette impression de tristesse sale et oppressante. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je m'étais toujours arrangée, par la suite, d'avoir recours au service de livraison lorsqu'il s'agissait de remplir les placards. Finalement, je n'avais plus eu à mettre les pieds dans un supermarché depuis plus de dix ans, et... je n'aurais su dire s'ils avaient profité de mon absence pour, incontestablement, faire des progrès en marketing, ou bien si c'était que de ce côté de l'atlantique, on savait mieux faire les choses, mais l'endroit où nous nous trouvions n'avait absolument rien à voir avec le souvenir que j'en gardais. Finalement, n'était-ce pas en tout point l'idée que l'on se faisait du Paradis ? Les morues en moins.

« Moui… » Quoi ? Il n'était pas d'accord avec mon concept du Paradis ? Enroulée façon boa constructor autour de son bras-proie, je relevais un regard curieux vers lui. C'était quoi ce grognement, là ? J'avais dit ou fait quelque chose de mal ? Le ban de thon était passé, j'étais de nouveau détendue et pleine de bonnes intentions, pourquoi voulait-il nuancé mon instant parfait ? « Pour les magasins... je te rappelle qu’on a du pain sur la planche ! Pour la glace par contre… on devrait bien pouvoir s’accorder cinq minutes… » Oh, c'était juste la perspective de moi le trainant dans les magasins pour lui faire essayer tout un tas de trucs qu'il ne porterait jamais, puisqu'il s'entêtait à toujours remettre les mêmes vêtements -ou du moins même forme, même style, même appellation d'origine contrôlée- qui l'avait un peu contrarié ? Pas de problème, je n'aurais qu'à profiter d'une de ses absences pour le faire par moi-même. Ce n'était pas comme si je ne connaissais pas ses mensurations par coeur, ou encore comme si je n'avais pas une conscience accrue de ce pour quoi son corps était fait. Ravie qu'il m'autorise une glace, je claquais une bise furtive sur ce bras que je maintenais toujours captif tandis qu'il s'évertuait à pousser un caddie malgré tout. Je l'encombrais, très clairement, mais il ne disait rien. Il ne me disait jamais rien. Pas soumis, juste dévoué et incroyablement patient. Il ne pouvait pas être réel. Dans un sursaut de conscience, je réalisais la manière dont je le fixais depuis quelques instants, et reportais mon attention vers cet ailleurs où les rayonnages succédaient aux rayonnages. « Tu as pris la liste de Poppins ? » me demanda-t-il en jetant des regards à la ronde. “Non...” je répondais en suivant son regard, comptant mentalement le nombre de jupes trop courtes qui se trouvaient à portée de regard, de son regard. “J'ai fais mieux que ça !” j'ajoutais rapidement après avoir récupéré sa pleine et totale attention. Voilà, c'est ça, regarde-moi, c'est tellement plus vivable ainsi. D'un sourire je caressais mentalement son visage contrarié, avant de lâcher son bras pour fouiller mon sac, tirant de là l'un de nos trop nombreux iPad, sur lequel Poppins apparaissait, elle aussi, passablement contrariée. “J'ai bien cru que vous m'aviez oublié, Victoria.” gronda-t-elle depuis notre Angleterre natale. “D'ailleurs, il nous faudra parler de ce qui se trouve au fond de votre sac, jeune fille...” “Oui ! Olala, plus tard !” je la coupais dans un grand sourire crispé tout en positionnant l'écran sur le siège enfant. “Et où sont vos cardigans ? Vous n'avez donc absolument rien retenu de votre éducation ? Dix minutes chez les yankees, et on s'autorise l'indécence de sortir les épaules nues et pas coiffé ?” continuait-elle sur sa lancée, armée de ce regard sévère qui avait rythmé toute notre enfance. “Je t'assure, sur le coup, ça semblait être une excellente idée.” je m'excusais auprès de mon frère, ignorant notre gouvernante/préceptrice/maman de substitution. “Et vous la laissez sortir ainsi, Phillip ? On voit jusqu'à son soutien-gorge.” “Poppiiiiiins !” je la coupais à nouveau dans un gémissement de souffrance, récupérant l'iPad pour l'éloigner d'Alex. Je n'avais vraiment pas besoin qu'elle lui fournisse des arguments supplémentaires pour qu'il me relooke en nonne. Aussi, j'avançais jusqu'à la tête du caddie que j'attrapais et tirais afin que nous nous remettions en mouvement. Après plusieurs tours dans des rayons sans le moindre intérêt à nos yeux, et quelques regards furieux à des kamikazes un peu trop gloussantes, je regrettais ce Paradis, et souhaitais, brusquement, couper couper à notre séjour en terre hostile. Voilà pourquoi je préférais mille fois l'ambiance confinée de notre maison. Là, je n'avais pas à supporter regard en biais et sourire carnassier. Là, il n'était qu'à moi, et je n'avais pas besoin de le proclamer, encore moins de le faire comprendre plus ou moins subtilement. Agacée et à deux doigts de devenir violente envers une rouquine qui, bizarrement, se trouvait systématiquement dans les mêmes rayons que nous, je rendais les armes, reposant Poppins dans le siège enfant, et informant mon frère que... “Je vais chercher les pommes et le citron.” avant de me délester de mon sac dans le caddie, et d'agripper mon frère pour un câlin qui ressemblait en tout point à l'étreinte désespérée de l'épouse du soldat partant pour le front. Disproportionné, on est d'accord, mais suffisamment claire pour la rouquine ou pas ? J'aurais bien ajouté un "tu vas me manquer" mais pour cinq minutes de séparation, peut-être aurait-ce été un peu trop ? Probablement. Voilà pourquoi je tournais les talons et m'éloignais sans un mot. Enfin, sans un mot pour lui, puisque la rouquine eut le droit à son “T'y touches, j'te bouffe.” d'usage, murmuré sur mon passage.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 19:59


Plus ils avançaient à travers ce foutu supermarché, et plus Alexander réalisait qu’il n’aurait peut-être pas la force de rester calme jusqu’à la fin de leur session courses. Partout où il regardait : des hommes. Plus ou moins jeunes, plus ou moins bien foutus, mais tous sans exception finissaient toujours pas poser leurs sales yeux sur sa petite sœur, et ce malgré la proximité qu’ils affichaient tous les deux. Fort heureusement, Elea attira son attention en lui annonçant qu’elle n’avait pas prit la liste que lui avait communiquée Poppins pour confectionner son crumble. Fronçant les sourcils en s’imaginant déjà inventer les ingrédients et en oublier la moitié, puis être contraint de revenir au supermarché pour compléter les manques, Alex observa sa sœur farfouiller dans son sac à main d’un air presque sévère. Mais bien vite, lorsqu’il comprit où elle voulait en venir et en entendant la voix de Poppins, un large sourire éclaira son visage. Décidément, Elea avait tout prévu et leur gouvernante n’avait visiblement pas loupé une miette de son voyage au fin fond de son sac puisqu’elle s’empressa d’en évoquer le contenu devant une Elea quelque peu gênée, et un Alex tout sourire. Poppins ne s’arrêta d’ailleurs pas là et enchaina immédiatement sur leurs tenues qu’elle jugea tout à fait inappropriées. Le jeune homme lança un regard complice à sa sœur qui s’excusa, avant d’être coupée par leur gouvernante qui l’interpella : “Et vous la laissez sortir ainsi, Phillip ? On voit jusqu'à son soutien-gorge.” Ravi d’une telle observation, Alex ouvrit la bouche pour répondre mais en fut dissuadé par Elea qui s’empara de l’Ipad pour l’éloigner de lui, et ainsi l’empêcher de se justifier auprès de leur gouvernante. Néanmoins, ne se priva pas de faire remarquer à Elea que Poppins partageait le même avis que lui, et lui lança un « Tu vois ! » sans équivoque.

Après plusieurs minutes passées à parcourir des rayons sans intérêt, Elea entreprit d’aller chercher les pommes et les citrons, laissant ainsi Alex en tête-à-tête avec Poppins. Surpris par le câlin que lui offrit sa sœur avant de partir, il l’accepta tout de même de bonne grâce et la regarda filer d’un air absent, un léger sourire aux lèvres. Ce ne fut que la voix de Poppins qui le tira de son admiration béate pour sa sœur, et le ramena brusquement à la réalité : « Phillip ! J’espère que vous gardez un œil sur elle en permanence ! En tant qu’aîné, vous vous devez de veiller sur elle ! » rappela sa gouvernante, sans savoir qu’Alex prenait en réalité son rôle bien trop à cœur. « Je sais Poppins, je sais… Pour ce qui est de sa tenue, je ne voulais pas qu’elle sorte comme ça, mais elle n’a rien voulu savoir ! » tenta-t-il de se défendre, alors qu’il voyait Poppins froncer les sourcils de l’autre côté de sa webcam. « Et bien montrez-vous plus convaincant la prochaine fois, ce n’est pas une tenue correcte ! Et c’est aussi valable pour vous Phillip, n’y a-t-il donc aucun coiffeur en Californie? » Roulant les yeux au ciel, Alexander préféra couper court à la conversation en hochant sagement la tête, tout en ajoutant : « Si, bien sûr que si… Je m’en occuperai demain à la première heure. » Mensonge, sa tignasse décoiffée lui convenait très bien comme elle était et trouver un coiffeur était bien le dernier de ses soucis. Mais il fallait parfois savoir feinter pour échapper aux foudres de Poppins, même à distance.

Elea avait disparu depuis un bon moment déjà lorsque les yeux d’Alex se posèrent sur son sac qu’elle avait laissé dans le chariot. Soudain, la réflexion que leur gouvernante avait faite un peu plus tôt lui revint en tête et, l’air de rien, il se pencha pour entrouvrir le sac et y découvrir avec une certaine stupeur des préservatifs. Il aurait dut être soulagé de voir que sa sœur prenait toutes ses précautions mais au lieu de ça, ce fut un nouveau sentiment de colère qui l’envahit. Même Poppins qui expliquait en détail la recette de son crumble s’aperçut qu’elle n’avait plus toute l’attention de son auditoire, et s’exclama : « Phillip, est-ce que vous m’écoutez au moins ? » Non, il ne l’écoutait plus du tout et pour cause : tout un tas de scénarios venait se bousculer dans son esprit, faisant naître en lui un intense sentiment de jalousie. « Oui oui… » mentit-il d’un air absent, avant de froncer les sourcils. Et si elle voyait quelqu’un ? Quelqu’un dont elle ne lui aurait pas parlé ? Le simple fait de l’imaginer dans les bras d’un autre suffisait à le mettre hors de lui, et en croisant le regard virtuel de Poppins, Alex se prit à lui confier ses inquiétudes : « Poppins, est-ce qu’elle te parle de… enfin tu sais, de ce qu’elle fait ici, de ses amis… » Alex n’osa pas aller plus loin, espérant tout de même bien se faire comprendre. Mais sur ce point, il faisait entièrement confiance à sa gouvernante qui le connaissait mieux que personne. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à esquisser un mince sourire qu’Alex ne sut pas vraiment comment interpréter.   « Bien sûr, Victoria a l’air de se plaire en Californie, mais vous êtes bien mieux placé que moi pour le savoir ! Pour le reste… je vous le répète Phillip, votre rôle est de veiller sur elle. » Bien plus déstabilisé que rassuré, Alex fronça de nouveau les sourcils en fixant le sac à main de sa sœur qui le fit quasiment sursauter en déposant les pommes et les citrons dans le chariot, alors que le jeune homme n’avait pas bougé d’un pouce depuis son départ.
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:05

Les allées étaient nombreuses, et les gens plus encore. Je ne sais pas s'il s'agissait de ma blondeur ou de ma silhouette longiligne, mais bizarrement, tous les caddies semblaient destinés à me rentrer dedans. Sous un nuage d'excuses, j'avançais en scrutant les panneaux indiquant le contenu de chaque allée, le nez en l'air. J'étais tellement peu habituée que l'idée même d'un secteur fruits et légumes au fond du magasin ne me vint pas à l'esprit. Lassée par les écriteaux, je suivais, désormais, le contenu des caddies, essayant de déterminer d'où provenaient ces sachets de tomates ou encore ces ananas fort appétissants d'ailleurs, lorsqu'un nouveau caddie me heurta la hanche, provoquant un nouveau juron chez moi, et une nouvelle pluie d'excuse de la part du propriétaire du bolide. Ca faisait mal, bon sang ! Il avait prit de l'élan, ou quoi ? Je le fusillais du regard, le renvoyais d'un mouvement de main, et reprenais ma quête des étalages que je trouvais, quelques mètres plus loin. Après une observation minutieuse, lente et presque anthropologique des autres, je comprenais qu'il me fallait prendre un des sachets en rouleau et me servir moi-même avant d'aller peser aux balances automatiques, là-bas, où toutes les mamans laissaient leurs progénitures jouer à la marchande. J'étais entrain de batailler avec ce fichu sachet qui ne voulait pas se découper, lorsque le chauffard refit son apparition, me proposant son aide, m'imposant son sourire. Quoi ? Il me prenait pour une handicapée ou quoi ? Fière comme un poux, je chaussais mon air le plus noble et me barrais avec quatre sachets soudés à défaut d'être parvenue a n'en détacher qu'un seul. Puisque j'avais oublié de demander à Poppins quelle race de pommes elle souhaitait, je me retrouvais, à nouveau, a hésiter comme une débile devant les vertes, les jaunes et les rouges. Est-ce que ça faisait une différence ? Et surtout, est-ce que le temps que je perdais pour une foutue variété de pommes permettait à la rousse ou à une autre de...? Ha ! Le prince navrant m'avait fait sursauter à nouveau, surgissant dans mon champ de vision comme un diable de sa boîte. Il voulait quoi ? Se faire pardonner en m'aidant à choisir des pommes ? Merci, mais non merci. Optant pour quatre de chaque, je le quittais sans lui avoir offert le moindre petit son de ma voix. Pour le coup, Alex devrait probablement se faire une cure de pommes au cours de la semaine prochaine, mais c'était un cas de force majeur. Le citron fut simple à trouver puisqu'il n'existait que deux couleurs. Un jaune et un vert plus tard, je pesais et m'éclipsais, sans oublier de jeter de fréquents coup d'oeil derrière mon épaule afin de m'assurer que le stalker avait opté pour une autre proie dans laquelle foncer. Je ne ralentissais l'allure qu'une fois à bonne distance des fruits et légumes, et rebroussais le chemin emprunté plus tôt en scrutant chaque rayon à la recherche de mon frère.

L'idée ne pas le retrouver m'oppressa l'âme, et je sentis la panique m'assiéger un peu plus à chaque allée vide. Pas vide de tout, juste vide de lui. Et s'il était partit ? Et si, finalement, il avait rencontré quelqu'un ? Et si c'était la rousse ? Et s'il avait décidé que c'était plus important que moi ? Pas dans l'absolu, mais dans l'immédiat ? Après tout, vu la fréquence de ses relations, il devait être de ceux qui plaçaient ça avant tout le reste, de ceux dont la raison court-circuitait à la vue d'une paire de jambes entreprenantes. Et si, sur le coup, il avait tout oublié, même moi, en se disant que ça ne prendrait qu'un court instant, et qu'il n'y avait pas de mal à se faire du bien ? Et s’il m’avait laissé là, aux prises d’un caddie-tamponneur ? La panique, mais aussi la tristesse pour ne pas dire la détresse, s’empara de moi, et la frénésie m’emporta un peu plus à chaque pas. Non, il n’avait pas le droit ! Il ne pouvait pas me faire ça ! Il était à moi ! Il était... Là. De dos, avançant doucement dans l’allée en poussant un caddie auquel il s’adressait, il était là. Il ne m’avait pas abandonné, il n’avait même pas remarqué les deux airbags dans son ombre, s’humidifiant les babines à la simple perspective de l’aborder. Même pas en rêve, Pamela ! Sortant les coudes, je la dépassais en lui heurtant les côtes. Je me fendais d’un “Oh, pardon...” absolument pas crédible, me réjouissant de la voir grimaçante et surprise se plaquer une main sur le côté, avant de rattraper mon frère en grande conversation avec le siège enfant. “Tu sais que t’as l’air parfaitement abruti à parler, ainsi, à ton caddie.” je lançais joyeusement en laissant échapper mon chargement dans ledit caddie justement. “Enfin, sans vouloir te vexer, Poppins !” j’ajoutais sans la voir, profitant de mes deux mains libres pour frotter ma hanche douloureuse. “C’est vous, Victoria ? C’est Victoria, Phillip ? Je ne suis pas du tout vexée, ma chérie. Où êtes-vous ? Où est-elle ?” s’adressant moitié à moi -en hurlant- et moitié à mon frère, elle semblait assez déconcertée par l’idée de me parler sans me voir. Aussi, je redressais le nez de ma hanche et m’apprêtais à les rejoindre, lorsque je croisais le regard de mon frère. Pourquoi me contemplait-il ainsi ? J’avais fait quelque chose de mal ? Encore ? C’était à cause du bout de hanche que je laissais entrevoir ? Mais j’avais mal, aussi, et aucunement l’envie d’y laisser un bleu se former. “Qu’est-ce qu’il y a ?” je lui demandais en approchant, suffisamment bas pour que Poppins ne m’entende pas. Je connaissais bien chacune de ses expressions, et là, je le savais contrarié. Restait à savoir pourquoi. J’étais douée pour voir quand ça n’allait pas, mais beaucoup moins pour en faire la bonne interprétation. Là, je restais bloquée sur ma hanche, partant du principe que s’il était capable de m’obliger à porter un col roulé en plein été, il était apte à s’offusquer d’un petit bout de peau visible. “C’est la faute d’un type, là...” je clamais mon innocence, plaintivement, en désignant mollement d’un mouvement de bras les allées dans mon dos. “Il m’a foncé dedans avec son caddie. Regarde, j’suis sûre que je vais avoir un bleu.” j’ajoutais en arrivant à sa hauteur, baissant légèrement la ceinture de mon short pour lui montrer mon hypothétique hématome. “Alors ?” je demandais en relevant le nez vers lui, à quelques centimètres du sien. Oh bon sang ! Pourquoi fallait-il qu’il me regarde ainsi ? Qu’il soit contrarié, ravi, ou distrait, il y avait toujours cette même intensité qui me brûlait de l’intérieur, me réveillait, me tuait, me révélait. Cette intensité que m’emplissait la tête de ‘Et si ?’ absolument délicieux et dévastateurs. “Alors ?” je soufflais à nouveau, à peine plus fort qu’un soupir, hypnotisée, fébrile, les paupières lourdes, la respiration ridiculement anarchique, la gorge sèche... son souffle sur mes joues... le coeur bondissant... ou éteint, je ne savais plus trop... l’écart se réduisant imperceptiblement, encore, et encore, et encore... jusqu’à... “Un peu d’arnica et il n’y paraîtra plus, auquel cas, on songera à l’amputation.” Rétorqua la voix depuis l’autre côté du monde, me permettant de me resituer dans l’espace et le temps et d’en profiter pour me gifler mentalement. “Ca existe, ça, les amputations de la hanche ?” je demandais dans un raclement de gorge, évinçant mon frère pour récupérer la conduite du caddie. Et alors que Poppins entreprenait de me dresser la liste de toutes les amputations possibles et inimaginables, certaines tirées tout droit de son imaginaire prolifique, je tournais la tête vers ce frère qui me laissait m’éloigner, tendais le bras et attrapais ses doigts de justesse avant qu’il ne soit hors de portée. “Reste près de moi.” j’insistais, à mi-voix. “J’attire les kamikazes, la laisse pas m’amputer de tout.” j’ajoutais rapidement, soutenant mal son regard, et le reportant, finalement, sur une Poppins qui n’en avait toujours pas fini avec sa liste. “... Les oreilles, un oeil, des doigts, une dent, le bout du nez, un ou deux orteils, les sourcils, la langue, les idées tordues, une cuisse, mais pas le mollet, ou alors le mollet mais pas la cheville, une molaire gauche, l’auriculaire...” énumérait-elle encore et encore et encore et...
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:11


Le retour à la réalité fut un peu brusque pour Alexander, qui se trouva quelque peu décontenancé devant l’enthousiasme apparent de sa sœur qui lui lança un “Tu sais que t’as l’air parfaitement abruti à parler, ainsi, à ton caddie.” pour signaler son retour, avant de décharger l’équivalent d’une ration de pommes pour l’hiver entier dans leur chariot. Cela aurait pu l’interpeller, le faire sourire ou encore lui donner une occasion en or de se moquer d’Elea et pourtant le jeune homme resta de marbre ou presque, ses pensées étant bien trop accaparées par sa sœur et ses fréquentations dont il ignorait tout. Comme si la découverte de ces préservatifs dans son sac avait été un déclic pour lui, Alex avait à présent l’impression d’en vouloir à la terre entière et de pouvoir tuer le premier garçon qui oserait un regard sur sa petite sœur chérie. Qui visiblement, n’était plus si petite que cela. “C’est vous, Victoria ? C’est Victoria, Phillip ? Je ne suis pas du tout vexée, ma chérie. Où êtes-vous ? Où est-elle ?” brailla Poppins dans sa tablette, extirpant une nouvelle fois le jeune homme de ses pensées. Pour lui répondre, il se contenta de hocher la tête sans vraiment pouvoir détacher son regard d’Elea, ce qui éveilla d’ailleurs toute sa curiosité puisqu’elle questionna tout bas : “Qu’est-ce qu’il y a ?” Encore un peu chamboulé, son frère ne lui apporta aucune réponse, pas plus qu’il ne lui réclama la moindre explication… qu’elle s’appliqua pourtant à donner en liant le geste à la parole : “C’est la faute d’un type, là... Il m’a foncé dedans avec son caddie. Regarde, j’suis sûre que je vais avoir un bleu.” Et en terminant ses lamentations, Elea baissa quelque peu sa ceinture pour montrer les traces du choc à son frère, sans avoir conscience de la portée du geste qu’elle faisait pourtant si innocemment. Bien sûr, elle ne pouvait pas se douter de l’ouragan qu’avait déclenché ce petit bout de peau découvert dans l’esprit d’Alexander, qui détourna d’ailleurs rapidement les yeux pour les braquer de nouveau sur le visage de sa sœur. Dans ces situations-là, il se trouvait totalement idiot et était pourtant bien incapable de faire quoi que ce soit de censé. Trop d’images se bousculaient dans sa tête, trop de questions et d’envies refoulées. Et Elea qui ne cessait de s’approcher de lui, si bien que le jeune homme avait l’impression de ne voir plus qu’elle, plus que ses yeux alors qu’elle lui demandait pour la énième fois ce qu’il avait à la regarder comme ça.

Une nouvelle fois, ce fut Poppins qui coupa court à ce moment pour le moins étrange, durant lequel Alex eut l’impression que le temps s’était arrêté. Mais grâce à elle, il n’aurait aucune explication à apporter à sa sœur et rien que pour ça, il la remercia intérieurement. Elea prit alors les commandes du chariot et avança à travers le rayon, non sans agripper la main d’Alex pour le ramener vers lui en se justifiant : “Reste près de moi. J’attire les kamikazes, la laisse pas m’amputer de tout.” Pour toute réponse, elle eut droit à un petit sourire suivi d’un roulement d’yeux provoqué par l’insistance de Poppins. Pas certain de vouloir entendre la fin de sa liste, le jeune homme la coupa : « Poppins ! Poppins, on a besoin de toi. On a les pommes, et le citron. Quoi d’autre pour le crumble? » questionna-t-il tout en lançant un bref regard entendu en direction de sa sœur. Mais à ce moment là, il croisa un autre regard. Celui d’un homme, visiblement bien trop intéressé par Elea puisqu’il lui adressa un large sourire charmeur qui dégoûta purement et simplement Alex. Le jeune homme se crispa immédiatement, effaçant du même coup toutes ses tentatives d’intériorisation. « C’est qui ce gars ? Tu le connais ? C’est lui qui t’as foncé dedans ?! » interrogea-t-il en ne portant plus aucune attention à leur gouvernante et à la réponse qu’elle était en train de lui donner, et en fusillant l’homme du regard. Ce dernier ne sembla d'ailleurs pas tenir compte de sa présence, et tout en dévorant littéralement Elea du regard, continua à avancer vers eux. Soudain, Alex se remémora le contenu du sac à main de sa sœur, puis la trace qu'elle lui avait montrée sur sa hanche dénudée, si bien qu'un énorme amalgame se fit dans son esprit, le poussant à foncer vers l'homme en question pour en découdre sans chercher à comprendre quoi que ce soit ni même à écouter la réponse de sa sœur.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:28

C’était étrange, ça l’était souvent. Étrange et inexplicable. Enfin si, puisque mes fantasmes pullulaient de tout un tas d’explications toutes plus irrationnelles que charmantes, mais aucune qui soit recevable pour ma raison parfaitement sadique. Pourquoi me contemplait-il ainsi ? Pourquoi semblait-il si contrarié depuis mon retour ? Pourquoi n’était-il pas foutu d’observer ma hanche pour me dire si oui ou non j’allais être totalement défigurée -déhanchisée- par un bleu ? Pourquoi est-ce que, lorsque ma démence me poussait à m’approcher toujours plus, les orteils rétractés au bord du précipice, il me laissait faire sans même amorcer le moindre mouvement de recul ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Trop de ‘pourquoi’ qui entrainaient ces ‘et si ?’ si chers à ma cervelle décadente. Et si Poppins n’était pas intervenue ? Et si j’avais poussé le vice jusqu’à me hisser sur la pointe des pieds pour l’atteindre tout à fait ? Aurait-il reculé ? Et s’il m’avait laissé faire ? Pourquoi m’aurait-il laissé faire ? Et si... Mais Poppins était intervenue, m’obligeant à retomber sur mes pieds, puisque finalement, inconsciemment, je m’étais hissée jusqu’à lui, et à baisser la tête pour soustraire à sa vue, mes pupilles forcément dilatées. Foutus sentiments conflictuels ! Je sauvais les apparences un instant, reprenant le contrôle des opérations, et hochant la tête au listing sans fin d’une Poppins en grande forme. Mais juste un instant, puisque la seconde suivante je remarquais l’immobilisme de mon frère, et le ramenais vers moi sous un faux prétexte. Je n’étais plus que ça, de toutes manières, faux prétextes et techniques fallacieuses. Fourberie et démence. Frustration et dépit. Et Poppins qui n’en finissait pas de parler, parler, parler... « Poppins ! Poppins, on a besoin de toi. On a les pommes, et le citron. Quoi d’autre pour le crumble? » La coupa Alex tandis que je laissais échapper un soupir de soulagement et un petit sourire de remerciement. “Ah oui ! Alors...” disait-elle en chaussant ses lunettes demi-lunes pour consulter quelque chose hors cadre. Le livre de recette ? Probablement. “La farine c’est déjà fait, le sucre roux aussi...” “C’est bien un truc d’anglais, ça, de tout vouloir en roux.” je remarquais en poursuivant à deux à l’heure dans les rayons, sans but apparent, façon promenade sur le front de mer. “Il faudrait que vous vous mettiez en quête de mélasse.” reprit-elle dans une légère grimace. “Les yankees ne savent pas ce qui est bon, ça va être difficile a trouver. Commencez par le rayon condiments, peut-être que...” « C’est qui ce gars ? Tu le connais ? C’est lui qui t’as foncé dedans ?! » Pardon ? Détournant mon attention de Poppins pour la reporter sur mon frère, puis sur la victime de son regard incendiaire. Non, pas seulement incendiaire, carrément pyromane, en quelques sortes. A l’extrémité de sa colère spontanée, le kamikaze en caddie, tentant un petit sourire à mon attention. Il était intellectuellement limité ou quoi ? “Roooh, mince. Oui, c’est lui, mais...” Mais rien. Alex n’était déjà plus auprès de moi.

Sans que je ne vois rien venir, sans que je n’en comprenne le sens, et sans que je puisse anticiper quoique ce soit, mon frère était devenu sourd et muet, hermétique à tout. Ou presque. Son objectif il le voyait bien, son objectif il se ruait dessus avec la férocité d’un jaguar fondant sur sa proie. Je n’avais rien vu venir. Je n’étais pas la seule. Le kamikaze me souriait encore que déjà, Alex ne se situait plus qu’à moins d’un mètre. La panique au bord des lèvres, j’étais comme statufiée, incapable du moindre mouvement, observant la scène, visualisant la suite comme dans un ralentit des plus douteux. Dans mon oreille droite, Poppins hurlait, cherchant à attirer mon attention, cherchant à se renseigner sur les raisons du départ d’Alex, sur les causes de mon air perdu et effrayé. Ce sont ses cris qui me remirent en mouvement, ce sont ses cris qui remirent le film à la bonne vitesse. Et rapidement, je me précipitais vers l’iPad, prétextant un manque de réseau, allant jusqu’à feindre les grésillements, pour l’éteindre avant de tout laisser en plan et me précipiter à la suite de ce frère que j’avais bien du mal à reconnaître. Je le savais protecteur, voir sur-protecteur, mais... Cet idiot n’était rien d’autre que ça, un idiot. Il n’avait pas mit ma vie en danger, il n’avait même pas cherché à m’aborder, il avait juste... été là. Le Usain Bolt en moi me permit de les atteindre avant que la phase deux ne soit enclenché. Le débile venait seulement de comprendre à quel point il était menacé, et Alex tendait déjà le bras pour, je supposais, l’empoigner par le col. Je m’interposais. Glissant entre les deux alpha, enfin entre l’alpha et le bêta, hein, je plaquais mon dos contre mon frère, l’obligeant à reculer, même un peu, même d’un infime millimètre, tout en attrapant son poignet pour l’inviter à abaisser ce bras. Et l’autre abruti qui ne bougeait pas. Il ne voulait pas juste profiter de mon intervention pour se faire oublier plutôt  que de froncer les sourcils de contrariété comme s’il avait la moindre chance contre la boule de nerfs qui se tendait un peu plus dans mon dos. “Dégage !” je lui hurlais, lui soufflant une réponse qu’il avait du mal à trouver de lui-même. “Sérieusement, il a un mètre quatre-vingt six de force et un corps de fou, et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il est passablement énervé, là. Alors, je ne sais pas ce que tu veux, je ne sais pas ce que tu espères, mais je ne suis pas intéressée, et comme tu peux le constater, pas libre non plus.” Oui, bon, Alex n’était pas censé comprendre que je ne mentais pas réellement, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Par mesure de précaution, j’imbriquais mes doigts entre les siens, obligeant ses grandes mains à demeurer sagement posées là, contre mon ventre. “S’il te plait, sois mignon, remballe ton encéphalogramme tout plat, et va jouer ailleurs, parce que sinon tu vas m’énerver, et si je m’énerve, je vais le relâcher sur toi avec ma bénédiction. Allez, cours ! Cours !” Brusquement prit d’un éclat de lucidité, le kamikaze récupéra son caddie et cavala aussi loin que possible, aussi vite que possible, s’assurant, de temps en temps, qu’aucun de nous deux n’étions entrain de le suivre. Ce n’était pas le cas. Bloqués au milieu de l’allée, immobilisés par l’appréhension et l’incompréhension, nous attendions. Je ne savais pas vraiment ce qu’il attendait, mais moi j’étudiais sa respiration, cherchant à y déceler une forme d’apaisement, une régularité qui n’existait plus depuis de trop longues minutes. C’était ma faute, n’est-ce pas ? A trop vouloir son attention, à force d’exagérations, je l’avais poussé jusque là ? Mordant ma lèvre inférieure, je daignais finalement relâcher ses mains et pivoter sur moi-même. Je ne m’éloignais pas, non, pas du moindre millimètre de peur qu’il en profite pour y retourner. Je faisais pivoter, simplement, le bouclier que je représentais afin de l’observer. Les traits tendus, la mâchoire serrée, il contemplait toujours l’abruti s’éloignant. “Alex ?” j’appelais maladroitement, cherchant à attirer son attention, comme toujours. Ne faisais-je pas que ça de ma foutue existence ? “Alex, s’il te plait...” je suppliais, à présent, déposant une paume contre sa joue trop haute. “Regarde-moi. Parle-moi. Souris-moi. Fais quelque chose.” j’implorais, encore, jusqu’à ce qu’il baisse les yeux vers moi avec une lenteur exaspérante. Bon, c’était déjà ça. “Il ne m’a fait aucun mal...” je chuchotais alors, mon pouce s’activant lentement contre sa joue mal rasée. Sa réaction avait été disproportionnée et inquiétante. J'avais eu peur, non pas pour l'autre, mais pour lui, pour ce qu'il aurait été capable de faire et ce que cela pouvait impliquer. “Tout va bien, il est partit, il ne m’embêtera plus. Je suis désolée, c’est ma faute... J’ai exagéré les faits parce que...” Parce que quoi au juste ? Parce que ça faisait mal chaque fois que son attention était ailleurs, même lorsqu’il s’agissait de Poppins ? Parce que le fait d’être cernés de bombes plus ou moins incendiaires ne faisait que renforcer mon sentiment d’insécurité et ma crainte de l’abandon ? Parce que j’étais jalouse et possessive alors que je n’en avais absolument pas le droit ? “... Parce que je voulais que tu me regardes.” je m’entendais achever, je me surprenais à achever, trouvant refuge dans son cou tandis que je venais de me hisser sur la pointe de mes ballerines, enroulant mes bras autour de ses épaules. J’avais voulu dire que je cherchais son attention, comme toute petite soeur un peu trop capricieuse, mais c’était l’autre version qui avait franchit la barrière de mes lèvres. J’aurais voulu être capable de lui promettre que ça n’arriverait plus, mais ça aurait été mentir, et je ne savais pas faire ça, lui mentir. Alors, je me contentais de demander pardon, encore et encore, en m’accrochant de plus en plus désespérément, m’assurant qu’il ne s’échapperait pas, qu’il ne ferait plus preuve de cette impulsion violente que je ne lui connaissais pas... jusque là. “Ne me refais plus jamais ça !” j'articulais, finalement, me reculant suffisamment pour lui donner un coup, à la hauteur de ma force de mouche, du plat de la main sur un pectoral. “J'ai eu peur...” j'achevais dans un souffle, beaucoup moins crédible niveau sévérité, brusquement...
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:34


Avant même que sa sœur n’ait le temps de lui répondre, Alex s’était lancé à l’assaut de cet inconnu qui la toisait et qu’il devinait être l’homme qui lui était rentré dedans un peu plus tôt. Elea lui avait-elle répondu d’ailleurs ? Il n’en savait trop rien, tout obnubilé qu’il était par celui qui avait osé s’en prendre à elle. Alors qu’il avançait vers l’intrus en question Alex avait l’impression de ne plus rien voir, de ne plus rien entendre et d’être incapable de réagir à tout ce qu’il pouvait bien se passer autour de lui. Son objectif était simple : dissuader cet individu un peu trop entreprenant de toucher le moindre cheveu de sa sœur. Alors que sa cible arrivait à porté de main, le britannique leva le bras mais son geste fut immédiatement stoppé par une Elea surgie de nulle part, qui s’interposa entre les deux hommes, dos à son frère. Par la même occasion elle attrapa son bras et l’obligea à le baisser en le ramenant contre son ventre, incitant aussi son frère à reculer d’un pas ou deux. Pourtant, le regard du jeune homme était toujours aussi noir et assassin, n’ayant pas quitté une seule seconde le visage de l’inconnu. Même lorsqu’Elea se mit à brailler sous son nez, il ne prit pas la peine de chercher le moindre sens à ses mots, préférant dévisager son rival et tenter de ne pas lui sauter à la gorge en évinçant gentiment sa sœur. Comme transformé, Alex n’était pour la première fois plus vraiment maître de ses réactions. D’ordinaire, il était bel et bien un frère protecteur mais d’aussi loin qu’il se souvienne, jamais il n’avait réagi aussi violemment et avec autant d’agressivité qu’aujourd’hui. D’autant qu’il n’avait même pas attendu d’en savoir plus, ni même d’être certain qu’il s’agissait bien de l’homme dont Elea lui avait parlé. Il avait juste coupé tout lien avec son environnement, y compris avec Poppins, pour foncer sur ce gars et lui faire comprendre qu’il s’en était prit à la mauvaise personne.

Ce ne fut que lorsque l’inconnu s’éloigna qu’Alex sembla se détendre un peu, sans pour autant le quitter des yeux jusqu’à ce que sa présence dans les parages ne soit qu’un souvenir, jusqu’à ce que sa silhouette ait disparu au détour du rayon voisin. “Alex ?  Alex, s’il te plait... Regarde-moi. Parle-moi. Souris-moi. Fais quelque chose.” Une voix, puis une main sur sa joue, ce fut finalement le regard de sa sœur qu’il croisa qui le fit brusquement revenir à la réalité. Jamais auparavant elle ne l’avait regardé de la sorte, et cela lui fit prendre conscience de cette espèce de monstre qu’il était devenu l’espace d’un instant. Un peu perdu, il la laissa le rassurer sans répondre, se contentant de froncer les sourcils en attendant de reprendre ses repères et de redevenir le Alex qu’elle connaissait, bien loin de celui qui venait de s’inviter à l’improviste. “Tout va bien, il est partit, il ne m’embêtera plus. Je suis désolée, c’est ma faute... J’ai exagéré les faits parce que...” Reprenant un rythme de respiration à eu près normal, Alex commença à secouer la tête mais avant qu’il n’ait pu la contredire, Elea conclut : “... Parce que je voulais que tu me regardes.” Coupant court à toute tentative de dialogue, elle laissa Alex bouche bée et se hissa sur la pointe des pieds pour se blottir contre lui. En silence, il referma ses bras autour de sa sœur qui s’excusait et s’excusait encore, alors qu’à ses yeux elle n’avait aucune raison de le faire. Du moins, c’est ce qu’il pensait… même s’il n’était pas certain d’avoir tout saisi. Ils restèrent ainsi enlacés un moment sous le regard curieux des autres clients du supermarché puis se séparèrent, Elea flanquant un coup à son frère en soufflant : “Ne me refais plus jamais ça ! J'ai eu peur...” Alex baissa les yeux presque honteusement, et reprit à son tour : « Désolé, je… je sais pas ce qui m’a prit… J’ai cru qu’il allait… » Lâchant un nouveau soupir, le jeune homme secoua la tête tout en poursuivant : « Je sais pas… c’était stupide. Excuse-moi. » En se détachant une bonne fois pour toute d’Elea, Alex oberva tout autour de lui et en trouvant sur son passage une multitude de regards encore plus appuyés qu’auparavant, il sentit de nouveau une certain pression monter en lui. « Ele… on peut finir… vite, et rentrer à la maison ? » demanda-t-il sans vraiment attendre une quelconque réponse puisqu’il attrapa la main de sa sœur pour la ramener vers leur chariot, et continuer leur chemin vitesse grand V. « C’était sûrement pas une bonne idée. La prochaine fois, on fera comme d’habitude, finis les grands magasins ! » marmonna-t-il tout en marchant, avant de se souvenir de l’enthousiasme dont avait fait preuve sa sœur en arrivant. Il lui adressa un bref regard désolé, se sentant un peu coupable de la priver de ce qu’elle considérait visiblement comme un amusement. « Désolé d’avoir tout gâché… on pourra quand même s’arrêter prendre une glace quelque part si ça te fait plaisir… »
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:38

J’avais peur. J’étais terrifiée. Je craignais d’avoir dépassé les bornes, d’avoir cassé quelque chose en lui, en moi, en nous. Il m’était déjà difficile voir douloureux de me contenter de cette relation-là sans en vouloir plus, toujours plus, tout en sachant que je n’y aurais jamais droit, qu’il était malsain de s’autoriser à penser ça. Alors non, je ne supporterais pas d’avoir moins, je ne supporterais pas de rimer avec ‘rien’. Je le voulais lui, tout entier, pas un peu, pas un tiers, pas une moitié. Mais son regard, là... Son regard noir, sa violence contenue. C’était qui ? Ça sortait d’où ? Pourquoi ? Je ne le reconnaissais pas. J’aurais pu me rouler en boule, m’accrocher à ses jambes et me mettre à pleurer s’il n’avait pas resserré ses bras autour de moi, m’offrant le soulagement que j’espérais, comme de la morphine sur une amputation. J’avais besoin de ça. J’avais tellement besoin de ça que je n’aurais jamais pu le décrire. J’aurais simplement pu le hurler. Alors je restais là, bête à mourir, le nez dans son cou inhalant, à grandes inspirations, son odeur, mes bras s’accrochant toujours plus désespérément à mesure qu’il serrait, serrait, encore et encore. Je ne sais pas exactement combien de temps nous restions ainsi, mais c’était tout à la fois, une éternité et pas assez. Lorsque je le sentis bouger, je m’écartais avant qu’il ne le fasse de lui-même, et suivais son regard circulaire. Oui, bon, effectivement, les instants douceur dans les supermarchés étaient suffisamment rares pour être surprenant pour la majorité, mais... On s’en foutait un peu, non ? Moi je m’en foutais. Au moins je n’avais, désormais, plus rien à craindre des armées de femelles aux regards gourmands. Il était à moi, et venait de le faire savoir à tout cet axe du magasin. Il n’en avait probablement pas conscience, mais moi, j’étais parfaitement lucide sur l’image que l’on venait de renvoyer. Et aussi sur la souffrance que je m’imposais en pensant ainsi, en cherchant à me satisfaire de ces petits riens, en les retournant dans le but de leur donner le sens que je voulais. Tout en sachant parfaitement qu’ils ne l’avaient pas. Jamais. D’un coup léger, je lui exprimais ma peur, cette peur qui m’habitait encore, mon incompréhension, et lui ordonnais de ne plus jamais recommencer. Parce que j’avais beau comprendre que j’avais déclenché tout ça, il n’aurait pas du me prendre au sérieux, il n’aurait jamais du me laisser faire, me laisser l’atteindre aussi efficacement. « Désolé, je… je sais pas ce qui m’a prit… J’ai cru qu’il allait… » Qu’il allait quoi ? Il n’avait pas vraiment une tête de kidnappeur ou de psychopathe. Qu’aurait-il bien pu me faire avec Alex à proximité ? « Je sais pas… c’était stupide. Excuse-moi. » J’avais beau chercher son regard, il se dérobait toujours à moi, fuyant vers le bas, s’enterrant dans le carrelage immonde de ce Mall. Regarde-moi ! Regarde-moi, merde ! Sauf que non... Au lieu de quoi, il se détacha tout à fait de moi, et porta son regard absolument partout sauf sur moi. Pourquoi semblait-il aussi mal ? Il n’avait tué personne, il n’avait rien fait de répréhensible. Enfin quoi ! Il n’y avait rien de si grave, si ? « Ele… on peut finir… vite, et rentrer à la maison ? » Heu... Je n’eus pas vraiment le temps de répondre, ni même d’envisager de songer à une réponse, qu’il m’attrapait déjà la main pour me ramener jusqu’au caddie. « C’était sûrement pas une bonne idée. La prochaine fois, on fera comme d’habitude, finis les grands magasins ! » Voilà qu’il marmonnait, à présent, poussant le chariot d’une main puisque de l’autre il me trainait derrière lui. J’avais de grandes jambes, d’accord, mais pas aussi grandes que les siennes. Et c’était d’ailleurs notre seul point commun, les grandes jambes. Il y avait bien la couleur de nos yeux, bleus, mais là encore, il ne s’agissait même pas de la même nuance. Oh, nos parents ne perdait jamais une occasion de nous trouver tout un tas de ressemblances physiques, mais c’était nos parents, et comme tout le monde le sait, l’objectivité parentale n’avait rien d’un gage de qualité d’observation. Mais je suivais, tant bien que mal, essentiellement parce que lui, avait l’air si mal. Je ne supportais pas ça, je détestais ça. J’en crevais. “Alex... Alex, attends !” je tentais tout de même, resserrant mes doigts autour des siens comme pour lui rappeler ma présence au bout de son bras. Lorsqu’il s’immobilisa enfin, lorsqu’il planta enfin son regard dans le mien, ce ne fut pas pour m’accorder un temps de parole, mais il n’en fut rien. « Désolé d’avoir tout gâché… on pourra quand même s’arrêter prendre une glace quelque part si ça te fait plaisir… » me brisa-t-il le coeur de son regard coupable et implorant. Je m’apprêtais à lui dire qu’il nous manquait encore la mélasse, les amandes râpées et la poudre de coco, et qu’on ne pouvait pas partir sans ça, mais sous ce regard-là, sous cette douleur réelle et affichées pour une fois, je me surpris à ramasser mon sac à main et l’iPad que je fourrais sur mon épaule, avant de lui offrir un simple : “On se casse !” D’un geste brusque et soudain, j’envoyais le caddie rouler hors du chemin, et, sans lâcher la main de mon frère, je l’entrainais avec moi, amorçant une course d’obstacle à travers les rayons. Je m’en foutais du caddie plein, je m’en foutais des employés qui devraient le ranger pour nous, je m’en foutais du gâteau qu’on ne pourrait pas faire, je m’en foutais d’absolument tout dès qu’il était question de lui. Finalement, la course, cette sensation de liberté et de dépassement de l’interdit laissèrent grimper une douce forme d’euphorie en moi. Je me laissais aller à un éclat de rire en passant les portiques de sécurité, et je riais toujours lorsque mes pieds foulèrent enfin le bitume du parking, avant de m’affaler, dos contre la portière, essoufflée et ravie. “J’ai le sentiment d’être Bonnie.” je jubilais, alors, entre deux respirations douloureusement anarchiques. “C’était les meilleures courses de ma vie.” En réalité, tout était meilleur lorsque c’était avec lui. Est-ce que ça valait aussi pour... Aaaaah non, Elea ! Non ! Et pourtant, lorsque je le contemplais, là, en face de moi, je ne pensais plus qu’à ça...
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:44


Après cet épisode pour le moins houleux, Alexander n’avait qu’une seule envie : finir leurs achats au plus vite pour pouvoir quitter les lieux, et retrouver le calme du logement qu’il partageait avec sa sœur. Là au moins, il la saurait en sécurité et à l’abri du regard de tous ceux qui pouvaient bien la désirer. Car au fond, c’était bien là le problème. Après avoir vu les préservatifs dans son sac à main, et s’être imaginé Elea dans les bras (ou dans les draps) d’un autre, Alex avait totalement perdu les pédales. En captant le regard de l’inconnu dont elle lui avait parlé, il avait été incapable de se contrôler et aurait volontiers laissé exploser sa rage si elle n’était pas venue l’en empêcher. Alors, pour ne pas risquer de déraper une nouvelle fois, le jeune homme préférait mettre un terme à leur petite excursion au plus vite. Néanmoins, il pensait aussi à sa sœur et à son souhait de confectionner un dessert cent pour cent british et en y songeant, il ressentit une profonde culpabilité dont il ne tarda pas à lui faire part. Mais contre toute attente, Elea envoya valser leur chariot à travers le rayon et sans prévenir, entraina Alex à sa suite en soufflant un “On se casse !” des plus expéditifs. Sans qu’il n’ait le temps de réaliser, le jeune homme se lança dans une course effrénée vers la sortie du magasin, sans jamais lâcher la main de sa sœur qui, cette fois, menait la dance. Elle riait, et alors même que son frère se trouvait encore particulièrement refroidi par ce qu’il venait de vivre, elle parvint à le dérider et à le faire rire lui aussi. De toute façon, il ne pouvait jamais résister bien longtemps. En la voyant rire et sourire, Alex n’avait d’autre choix que de se sentir heureux et ne manquait pas de l’accompagner à chaque fois.

Après quelques instants de course à travers la galerie marchande du centre commercial, les deux fuyards pénétrèrent de nouveau dans la chaleur étouffante qui régnait sur le parking extérieur. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, Alex eut l’impression de pouvoir respirer de nouveau. Elea lâcha finalement sa main pour se laisser glisser contre sa voiture, haletante mais visiblement ravie, ce qui ne faisait qu’apaiser un peu plus son frère qui en avait presque oubliée ses péripéties passées. Planté devant elle, Alex la dévorait des yeux avec une insistance presque déplacée mais cette dernière ne lui fit pas détourner le regard, bien au contraire. “J’ai le sentiment d’être Bonnie. C’était les meilleures courses de ma vie.” articula alors Elea, le souffle coupé par la course qu’ils venaient de faire. Secouant légèrement la tête en souriant, mais sans pour autant changer le regard qu’il portait sur elle, Alex souffla à son tour : « T’es complètement folle tu sais ?» Mais alors qu’il s’apprêtait à lui ébouriffer les cheveux pour appuyer son discours, il fut coupé par un bruit de pas pressés derrière eux, et par une voix nasillarde braillant : « Hé vous ! Restez où vous êtes ! » Avant qu’Alex n’ait pu faire quoi que ce soit, un vigile plus que corpulent et dégoulinant de sueur se rua sur lui et le plaqua contre la voiture en lui tenant les poignets pour l’empêcher de bouger. « Quoi ? Mais lâchez-moi bon sang, qu’est-ce que… qu’est-ce que vous me voulez ?! » Visiblement très fier de sa prise, le vigile jubila en scandant : « Vous pensiez m’échapper ? Vous croyiez aller où comme ça ? » Totalement paumé, Alex lança un regard perdu en direction de sa sœur, alors que le vigile déchantait déjà dans son dos. Voyant que ni l’un ni l’autre n’avait l’intention de s’enfuir, et qu’ils n’avaient probablement rien sur eux, du moins rien qu’ils n’aient pu voler dans le magasin, l’homme relâcha son emprise et libéra Alex qui se retourna brutalement vers lui. « Qu’est-ce que vous insinuez ? Vous nous prenez pour des pickpockets c’est ça ? Est-ce qu’on a l’air d’être des pickpockets ? » Le regard de l’homme fit quelques allers-retours entre Alex, Elea et leur voiture, puis ses sourcils se froncèrent au fur et à mesure qu’il comprenait qu’il n’était peut-être pas en face des bonnes personnes. « C’est pas le moment de jouer au shérif d’accord ? On est pressés. » cracha Alex passablement agacé, en bousculant quelque peu le vigile pour contourner la voiture, au risque d’envenimer une situation qui n’en valait clairement pas la peine.
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:52

Viens ! Viens ! Suppliaient mes yeux tandis que sous les siens, mes idées se dévergondaient. Approche, bon sang ! Hurlait l’intégralité de mon corps sous l’impulsion de cette brusque chaleur qui le possédait. J’avais chaud et parallèlement très froid, je voulais qu’il s’approche, qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me couvre de son corps, me caresse de ses lèvres, au lieu de quoi, je mordillais les miennes. Je le voulais. Je le voulais tellement que ça en faisait mal. Mal coeur. Mal au ventre. Mal au bas-ventre. I want him so bad... Cette expression avait été inventée pour moi, pour ce cas-là. Bad. Oui, c’était le mot aussi. C’était mal et ça faisait mal. Pas seulement mentalement, mais aussi physiquement. Je ressentais le besoin et le manque dans ma chaire, dans mon sang. Ça devenait vital, intolérable. « T’es complètement folle tu sais ? » Oui, je l’étais, et il n’avait aucune idée d’à quel point je pouvais l’être, d’à quel niveau était rendue ma démence. « Si tu savais... » j’eus le temps de glisser, grave et sans sourire, juste avant que l’absurde n’advienne. Je n’avais rien compris, je n’avais pas eu l’occasion de comprendre, tout s’étant passé trop vite. Mais en moins d’une seconde, et après un éclat de voix en provenance de ma droite, mon frère se trouvait plaqué contre la carrosserie où je me trouvais déjà. À quelques centimètres de moi, Alex crachait son indignation. « Quoi ? Mais lâchez-moi bon sang, qu’est-ce que… qu’est-ce que vous me voulez ?! » Les poignets maintenus dans le dos, le vigile corpulent pesant de tout son poids, il n’avait pas l’occasion de bouger, pas plus que moi. J’aurais pu, mais j’étais comme statufiée, interdite devant cette scène improbable et inédite. Qu’est-ce que...? « Vous pensiez m’échapper ? Vous croyiez aller où comme ça ? » Alex me contempla, mais je ne fis que le sentir, et ne le vis pas. J’étais focalisée sur le gros type, et les mouvements que daignait, finalement, appliquer mon corps. « Rentrer chez nous ! » je répondis à sa place. « Relâchez-le, vous êtes ridicule ! » j’explosais, finalement, surtout d’avoir conscience de la douleur infligée dans ses poignets et ses bras. Et finalement, après une légère hésitation, il s’exécuta, relâchant Alex qui en profita pour exploser. « Qu’est-ce que vous insinuez ? Vous nous prenez pour des pickpockets c’est ça ? Est-ce qu’on a l’air d’être des pickpockets ? » Cracha-t-il à nouveau en se retournant vers le vigile. Suffisamment énergiquement et brusquement pour que mes angoisses se réveillent et que la scène du supermarché me revienne ne mémoire. Craignant de revoir Alhulk, j’arrimais ma main à son poignet et la laissais glisser jusqu’à la sienne, m’introduisant dans sa paume, puis entre ses doigts. J’étais là. Je l’avais toujours été, et aussi pathétique que cela soit, je le serais toujours. Mais sa main s’échappa de la mienne trop rapidement à mon goût. S’il ne tenta rien envers l’empâté, il le bouscula, néanmoins, sur son passage. « C’est pas le moment de jouer au shérif d’accord ? On est pressés. » le tacla-t-il avec humeur. « Alex... » j’implorais, mais il ne m’écoutait plus, trop pressé, visiblement, de contourner cette voiture et de se mettre au volant. « Désolée... » je m’excusais alors, auprès du vigile, cherchant à l’apaiser et tuer dans l’oeuf toute aggravation possible. « On est vraiment pressé. » absolument pas. « ... Et il est vraiment vexé. » ça oui. « Mais on n’a rien vo... » j’ajoutais, la main sur la poignée de la portière, prête à y entrer pour mettre les voiles, lorsque je fus coupée. « Tout va bien, Ethan ? » C’était qui, ça, Ethan ? Oh, le gros vigile, visiblement, puisqu’il répondit au nouvel arrivant d’un signe de main se voulant tranquillisant. « Ils sont clean. » Joli choix de mots, hein ? « T’es sûr ? T’as vérifié son sac ? » Mon sac ? Quoi mon sac ? « Non, mais... Regarde leur voiture... » « Et alors ? Ils l’ont peut-être volé. » Sérieusement ? J’en roulais les yeux d’exaspération. Voilà à quoi ça conduisait de vouloir s’offrir un truc aussi indécent. « Sérieux ? Fouillez mon sac si ça vous fait plaisir, mais rapidement, parce qu’on est pressé. » j’explosais à mon tour, plus par anticipation de l’explosion nucléaire si Alex se trouvait contraint de sortir de la voiture, en balançant mon sac aux pieds des deux justiciers du mois. Trop tard, il venait de sortir de la voiture, à l’instant même où le deuxième vigile, plus mince et plus nerveux, décidait que... « Je dois vous fouiller aussi. » Pardon ? « Fouiller quoi, au juste ? » je scandais, stupéfaite en écartant les bras pour bien montrer ma tenue, celle-là même où je ne pouvais rien cacher d’autre que mon corps. « C’est la procédure. » répéta-t-il, pédant, en s’approchant avec satisfaction. Coopérante, j’écartais un peu plus les bras en partant du principe qu’il ne s’agissait que d’un mauvais moment à passer, et que, dès le lendemain, après un simple coup de fil, Walker Texas Ranger se retrouverait sans emploi. C’était ça ou exiger la fouille par une femme, et il était suffisamment con pour s’exécuter juste dans le but de nous faire poireauter un peu plus longtemps. Alors, je fermais les yeux, au propre comme au figuré. Sauf que... Il n’avait pas encore posé une main sur moi, que je sentis son parfum avant même d’entendre le bruit sourd ponctué d’un gémissement plaintif. J’ouvrais un oeil et découvrais le dos de mon frère presque collé à moi, tandis que dans l’angle de l’ouverture d’un bras, je remarquais Walker à genoux, le nez entre ses mains. Oh, c’était lui le gémissement plaintif. Alex venait de dire quelque chose, mais ce n’était pas à moi qu’il s’adressait, et le sang battait tant mes tempes que... Je n’entendais plus que ça, mon sang, mes battements cardiaques. Perdue, je me laissais diriger par mon frère. D’une main, il ouvrait ma portière, de l’autre il me maintenait la tête pour que je ne me cogne pas. Il venait de défoncer le nez d’un type la seconde précédente, comment parvenait-il à être aussi prévenant avec moi. Dans le rétro, je l’observais ramasser mon sac et contourner la voiture non sans un dernier regard lourd en direction des deux hommes. Je me sentais mal. C’était ma faute. Je sortais de ma tétanie pour attacher ma ceinture lorsque le moteur ronronna et que les pneus crissèrent sur le lino dégueulasse du parking souterrain. Après ça, je n’osais plus bouger, je n’osais plus parler, je n’osais même plus le regarder. J’avais peur. Peur qu’il me reproche, à juste titre, toute cette scène disproportionnée. Tout ça parce que j’avais voulu le faire sourire. Tout ça parce que j’avais voulu qu’il me regarde. Tête basse, tout ce que je m’autorisais à contempler fut ma proche périphérie, et cette main sur le levier de vitesse. Une main bien abimée. Une main qui commençait déjà à gonfler. Et ma voix, ma toute petite voix, qui laissa échapper quelques mots, juste un « Je suis vraiment désolée... » à peine soupiré.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 20:56


Excédé et profondément vexé d’être traité comme un voleur, Alexander remonta relativement vite en pression et préféra s’engouffrer dans sa voiture plutôt que de péter une nouvelle fois les plombs devant le vigile. Mais à peine eut-il prit place à bord de son cabriolet qu’il vit arriver un second vigile en renfort. Le jeune homme aurait aimé que sa sœur entre à son tour dans la voiture pour qu’ils puissent déguerpir à mettre fin à cette blague qui ne le faisait pas du tout rire mais au lieu de ça, elle resta dehors à discuter avec les deux hommes. Tapotant nerveusement sur son volant, Alex les observait du coin de l’œil sans vraiment prendre le temps de saisir ce qui se tramait. Leurs voix étaient étouffées par l’espace clos de l’habitacle mais il pouvait tout de même clairement entendre Elea s’emporter. Ce faisant, il tourna tout de même la tête pour apercevoir la scène, et marqua un temps d’arrêt en comprenant que les deux vigiles n’allaient pas en rester là. Alex vit sa sœur écarter les bras et le second vigile approcher dangereusement d’elle en arborant un regard qui le fit de nouveau sortir de ses gonds. N’y tenant plus, le jeune homme surgit à l’extérieur de sa voiture pour fondre sur le vigile et lui asséner un coup de poing en pleine figure sans même essayer de retenir son geste. Et compte tenu de la frustration et de la colère qui le rongeait depuis plusieurs dizaines de minutes déjà, la violence du coup terrassa le vigile qui s’écroula au sol en gémissant à la manière d’une fillette. « Tu ne sais pas à qui tu t’adresses, connard ! Tu peux dire adieu à ton job de planqué, je te ferai virer demain à la première heure ! » cracha Alex avant de se retourner vers sa sœur, et de la faire entrer dans sa voiture avec une douceur qui faisait presque tâche après cet excès de violence dont il venait de faire preuve. « Viens, on rentre. » articula-t-il d’ailleurs à son attention, d’une voix bien plus posée alors que sa colère n’était toujours pas dissipée.

Grimpant à son tour dans son bolide, Alex enclencha la marche arrière et fit crisser les pneus sur le parking pour quitter cet endroit au plus vite. A ce moment précis, aucune limitation de vitesse ne tenait. La mâchoire serrée et la main agrippée à son levier de vitesse, le jeune homme profitait de toute la puissance de sa voiture pour traverser les rues de la ville à toute allure, quitte à prendre quelques risques. Mais il était tout simplement hors de lui, si bien qu’il ne sentait même pas la douleur envahir sa main pourtant en piteux état, de laquelle une trainée de sang s’écoulait déjà. « Je suis vraiment désolée... » murmura soudain Elea d’une voix des plus timides, mais qui fut suffisante pour extirper Alex de ses pensées. « Désolée ? Désolée de quoi ? D’avoir été agressée par deux débiles ?! Non mais qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui ? » s’emporta-t-il sans vraiment le vouloir. Après tout, elle n’y était pour rien et avait plutôt subit tout ce qu’il venait de leur arriver, tout autant que lui. Aussi, Alex soupira avant de tourner la tête vers sa sœur pour lui adresser un regard plein de tendresse en ajoutant : « Excuse-moi… » Il posa ensuite sa main sur son genou, et ce fut à ce moment là qu’il ressentit une sorte de gène et posa ses yeux sur sa blessure. Levant les yeux au ciel, il décida de ne pas faire cas du sang qui coulait sur ses doigts et se contenta de reposer sa main sur le volant de la voiture. « Je sais que tu te faisais une joie de déambuler dans ce mall mais… tous comptes faits, on aurait du rester à la maison… On le fera ton crumble d’accord ? Juste… on se fera livrer les ingrédients à domicile, c’est plus sûr. » expliqua Alex tout en continuant sa course en direction de leur logement.

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:00

J’étais désolée, j’étais coupable, j’étais honteuse. J’étais mal, très mal. Parce que c’était de ma faute tout ça, j’étais absolument responsable. J’avais créé cette tension absurde. J’avais précipité le tout vers cette scène des plus improbables. Parce que j’avais exagéré les choses, parce que j’avais eu peur, parce que j’avais ce besoin absurde qu’il me regarde, qu’il ne regarde que moi, qu’il me regarde d’une manière qu’il ne pouvait pas, qu’il ne comprendrait pas, j’avais distillé les ingrédients qui nous avaient conduit, ici et maintenant. Si je n’avais pas évoqué la pseudo agression de ce type qui, finalement, n’avait fait que me rentrer dedans par mégarde, alors Alex n’aurait perdu son sang froid, il n’aurait pas vu un agresseur en ce type, il ne se serait pas énervé, il aurait, au contraire, conservé son entrain initial, et on aurait pu poursuivre nos courses. Au lieu de quoi, ambiance ruinée à cause de moi, il avait voulu rentré, j’avais voulu le faire sourire, et... Encore une fois, mon impulsivité avait étonné et inquiété les vigiles. Si je ne l’avais pas entrainé dans une course folle dans les rayons et les galeries marchandes jusqu’au parking, jamais les vigiles ne nous auraient prit pour des voleurs, alors ils ne nous auraient pas suivi, et n’auraient pas énervé davantage mon frère. Et si j’avais fermé ma bouche au lieu de m’emporter à mon tour, si je m’étais contentée de grimper dans la voiture lorsque j’en avais eu l’occasion, alors il n’aurait pas eu à intervenir à nouveau, il n’aurait pas eu à frapper quelqu’un, il n’aurait pas eu à s’abimer la main. Évidemment que la manière dont il m’avait défendue, la force avec laquelle il avait frappé ce type, avait réveillé en moi des envies déplacées et malsaines. Évidemment que mes sensations, mes sentiments, mes désirs ne s’en trouvaient que décuplés, amplifiés, rendus intolérables, insoutenables. Mais ma culpabilité, cette honte ressentie face à ce qu’il devait penser, endormaient légèrement le reste. Le nuançaient, tout du moins. Se partageaient la vedette dans mon crâne. Alors, je n’osais le regarder de peur d’y contempler mon propre reflet, celui d’une petite chieuse lui pourrissant la vie. D’une capricieuse la lui compliquant grandement. Je m’excusais, parce que je ne savais que faire d’autre. Je m’excusais parce que c’est la moindre des choses qu’il pouvait attendre de moi. Je m’excusais à défaut de pouvoir disparaître, de pouvoir le soulager de mon poids. Et je baissais un peu plus la tête. « Désolée ? Désolée de quoi ? D’avoir été agressée par deux débiles ?! Non mais qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui ? » Il s’emportait à nouveau, et je me mordais la lèvre, n’osant dire quoique ce soit, pas même pour le détromper, tant qu’il serait comme ça, dans cet état là. Je ne supporterais pas qu’il puisse exploser contre moi. « Excuse-moi… » Cette fois, il se fit plus doux, de ce regard tendre que je supportais une petite seconde, à cette main amochée qu’il déposa sur mon genou sans avoir la moindre conscience de ce que cela provoquait en moi. J’aurais voulu qu’elle glisse, cette main, qu’elle remonte, qu’elle prenne possession d’une cuisse plutôt qu’un genou, qu’elle colonise, qu’elle assujettisse, qu’elle réclame son titre de propriété et récupère sa place légale. Au lieu de simplement s’échapper après une brève inquisition. Pourquoi tu pars, la main ? Pourquoi tu t’éloignes ? Pourquoi tu serres ce foutu volant ? « Je sais que tu te faisais une joie de déambuler dans ce mall mais… tous comptes faits, on aurait du rester à la maison… On le fera ton crumble d’accord ? Juste… on se fera livrer les ingrédients à domicile, c’est plus sûr. » Et sa voix me rappelait à l’ordre, chassant mes caprices et me remémorant le poids de ma culpabilité. « D’accord. » je me contentais de lui offrir, docilement, ramenant mes genoux contre ma poitrine avant de me rappeler que... Ha oui, mince, pas les pieds sur les sièges en cuir dans sa satanée voiture ! Est-ce qu’il l’aimait plus que moi ?

Il roulait vite, mais bien. Je n’aimais pas ça, mais je ne craignais absolument rien. Il avait cette maitrise du moteur et de la route, les mouvements vifs et précis, sans jamais un seul à-coup. Il était parfait. Il l’avait toujours été. Dans tout. Dans absolument toute chose. Peut-être qu’une autre aurait jugé bon de nuancer mes propos, lui trouvant quelques défauts qu’il avait probablement, mais moi, je n’y parvenais pas. Oui, je l’avais découvert impulsif et violent, et si j’avais eu peur pour lui, j’avais surtout aimé ça, cette violence, cette puissance, qu’il dégageait pour moi. Oui, il était aussi, parfois, autoritaire et avare en explications, mais là encore, j’aimais ça. Après tout, je m’en foutais pas mal d’avoir l’occasion ou non de retourner dans un Mall, si ce n’était pas avec lui, alors ça n’avait pas de sens. Mais j’aurais aimé qu’il m’explique pourquoi, qu’il me dise ce qui le dérangeait à ce point-là ? Cela dit, il ne me parlerait pas. Je le savais déjà. Pas tant qu’il serait ainsi, énervé et... malheureux ? Pourquoi ? Pourquoi était-il malheureux ? Et surtout, pourquoi me laissait-il voir ça ? D’ordinaire il était tant dans le contrôle qu’il ne me laissait pas accéder à ces émotions-là. Aujourd’hui je ne voyais plus que ça... La porte du garage s’ouvrant me ramena dans la réalité, cette réalité qui existait malgré lui, malgré moi. Son ridicule bolide à peine garé, je m’échappais de l’habitacle et de cette promiscuité douloureuse, regagnant l’escalier qui nous mènerait jusqu’au rez-de-chaussée, jusqu’à cet ascenseur qui nous conduirait, lui, jusque chez nous. C’est ce qu’il voulait, non ? Ce chez nous duquel on ne sortirait plus. Pourquoi ? Me concernant, je le savais. Mais lui ? Pourquoi il le souhaitait aussi ? Je n’osais pas poser la moindre question, et dos contre la paroi de l’ascenseur, je me contentais de fixer son menton sans un mot. Je ne grimpais jamais plus haut, de peur de croiser son regard, de peur de ce que je pourrais y lire. Ce ne fut qu’une fois bien à l’abri derrière nos murs, que je m’autorisais à un peu plus de libre-arbitre, l’abandonnant dès l’entrée pour m’éloigner vers les escaliers. Là-haut, je traversais ma chambre que je laissais derrière moi, rapidement, pour gagner la salle de bain commune et en vider les tiroirs, frénétiquement. Il y en avait brusquement trop, et trop grand aussi. Lorsqu’enfin je parvenais à mettre la main dessus, je m’autorisais à respirer à nouveau, allant même jusqu’à me rafraîchir le visage au lavabo histoire de retrouver une contenance et quelques unes de mes idées claires. Puis, armée de ma trousse à pharmacie, je regagnais l’étage inférieur où je le retrouvais planté au milieu du salon. « Installe-toi. » j’ordonnais à mon tour, redécouvrant ma voix. « Laisse-moi faire. » j’insistais, évitant, ainsi, tout argumentaire. Depuis le canapé où je venais de prendre place, j’attrapais son bras et ramenais Alex à mon niveau. Mes jambes en travers des siennes pour anticiper toute tentative de fuite, j’ouvrais la trousse pour en sortir coton, désinfectant, pansements, et bande. Et justement, un coton imbibé dans une main, celle de mon frère dans l’autre, je lui jetais un regard d’excuse. Ça allait piquer. Ma lèvre inférieure entre les dents, j’y allais rapidement et brièvement une première fois. Ça allait ? Oui, visiblement. J’y retournais. Une fois, deux fois, trois fois, et lorsqu’il fut suffisamment habitué, que la douleur se fut estompée, je m’y attardais plus avant, effleurant ses jointures, effaçant les traînées de sang séché. Je m’y appliquais, pinçant les lèvres, froissant les sourcils, sursautant au moindre mouvement de sa part, de peur de lui faire plus de mal que je n’en avais déjà fait. « Je t’aime, tu sais ? » je murmurais, finalement, après plusieurs instants de silence, sans quitter sa main des yeux. « Vraiment beaucoup. » j’ajoutais, encore plus bas, repliant mes jambes par-dessus les siennes pour rapprocher sa main de moi. Je l’aimais, oui. Vraiment beaucoup, oui. Beaucoup trop.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:04


Alexander avait toujours été un peu impulsif, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de a sœur. Mais jamais auparavant il n’avait senti la colère l’envahir à ce point, le poussant à cogner un vigile juste sous le nez d’Elea. Pire, il lui avait promis de lui faire perdre sa place et entendait bien tenir parole. Au fond, même s’il était vexé d’avoir été prit pour un malfrat, ce qui le dérangeait le plus était bel et bien le regard que ce foutu vigil avait posé sur sa sœur. Dans ses yeux, Alex avait pu lire toute l’envie et la perversité de cet homme qui semblait rêver de poser ses mains sur le corps si parfait d’Elea. Et il n’en fallut pas plus que ça pour faire exploser son frère, et le transformer en une espèce de bête incontrôlable qui mit un terme à l’échange de la manière la plus brutale qui soit. Pendant tout le trajet en voiture, Alex resta tendu, et ce même s’il s’excusa auprès de sa sœur en essayant de la rassurer. Lui-même ne s’était pas vraiment reconnu dans ces excès de colère, alors il n’osait pas imaginer l’image de lui que devait désormais avoir sa sœur. Avec une autorité toute relative, il la dissuada de retenter l’expérience du supermarché, chose qu’Elea accepta sans ciller en ramenant ses genoux contre sa poitrine. Mais un seul regard de son frère lui rappela qu’il s’agissait d’un geste interdit dans sa chère et tendre voiture, et en la voyant se réinstaller correctement, il ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire.

Le trajet qui les mena du garage jusqu’à leur maison se fit en silence, Elea ayant toujours une petite longueur d’avance sur son frère. A peine eut-il ouvert la porte qu’elle se précipita d’ailleurs à l’étage, laissant Alex seul au salon qui ne profita pour enfin relâcher la pression, se rendant peu à peu compte de ce qu’il avait fait et de l’état dans lequel il s’était mis au cours des deux altercations qu’il avait eues au supermarché. Passant ses mains sur son visage en lâchant un interminable soupir, le jeune homme se sentit soudain honteux, ridicule, et avec un peu de recul, trouva son attitude totalement déplacée. Pourtant, sur le moment, il ne s’était posé aucune question, comme si toutes les liaisons de son cerveau avaient été débranchées en même temps et que seul son instinct surprotecteur lui avait dicté de « sauver » Elea. Troublé par ses propres réflexions, Alex adressa un sourire faussement rassurant à sa sœur qui revenait armée d’une trousse à pharmacie, et la suivit sans un mot pour s’installer là où elle le lui demandait. Sa blessure, ce n’était pas grand-chose, il ne s’en était même pas réellement aperçu avant de voir sa main ensanglantée dans la voiture. Mais elle s’était mis en tête de le soigner, et Alex était un peu trop chamboulé pour protester. Alors il la laissa faire, installer ses longues jambes par-dessus les siennes et désinfecter sa main. Elle y mettait tant de délicatesse que le jeune homme ne put s’empêcher de l’observer, ou plutôt de l’admirer tout au long de son intervention. Trop occupé à la couver du regard, il ne sentait même pas la douleur aller et venir dans sa main, au rythme des coups de coton que donnait sa sœur. « Je t’aime, tu sais ? Vraiment beaucoup. » murmura cette dernière, au moment même où le silence devenait presque pesant. « Je sais… moi aussi Elea. » répondit immédiatement Alex en retirant sa main blessée de l’emprise de sa sœur, pour envelopper son bras autour d’elle et l’attirer contre lui. Il déposa un tendre baiser sur se cheveux, avant de poursuivre toujours à voix basse. « Et… tu sais, pour ce que tu m’as dit toute à l’heure, tu n’as pas à t’en faire… Je te regarde… constamment. » avoua-t-il, presque mal à l’aise. Puis, après quelques secondes seulement de silence, il reprit comme pour se justifier : « Je ne laisserai personne te faire de mal. Je serai toujours là. »
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:11

C’était douloureux, et quelque part délicieux, de se tenir si près de lui, de sentir son souffle, son parfum, d’avoir conscience de sa respiration élevant et abaissant sa cage thoracique à proximité. C’était délicieux parce qu’il était tout à moi et que je ne vivais que pour ça. C’était douloureux parce que je n’y avais pas le droit. Pas plus que ça, juste ça, lui sous moi, moi sur lui, et un prétexte, toujours un prétexte que je m’évertuais à trouver à chaque fois pour bénéficier de ces bras. Cette fois non, je n’avais pas réfléchis à ça. J’avais juste songé à le soigner, je n’avais plus pensé qu’à ça, mais... Le résultat était là, et si proche de moi, je sentais mon coeur se soulever au même rythme que sa respiration. J’étais tellement paumée que j’aurais pu en pleurer. J’aurais pu en crever. Pourquoi j’étais comme ça ? Pourquoi ça tombait sur moi ? Pourquoi m’offrir la chance d’avoir ce frère, et l’incroyable malchance qu’il soit, justement, mon frère ? Pourquoi tout déconnait chez moi, du cerveau jusqu’à la libido ? Pourquoi fallait-il que je l’aime lui ? Pas comme il faudrait, pas comme je devrais... Et ce fut, justement, ce que je lui soufflais, incapable de laisser le silence m’écraser un peu plus, incapable de retenir ces quelques mots plus longtemps. Je le lui avais déjà dit, plusieurs fois, voir souvent, très souvent même, étant enfant... Mais ces mots s’étaient fait de plus en plus rares à mesure qu’ils avaient perdu leur sens pour en prendre un totalement différent. J’avais fini par cesser de lui dire que je l’aimais lorsque j’avais compris à quel point je l’aimais, justement. Trop. Vraiment trop. Et c’est ce que j’ajoutais dans un souffle, comme un aveu que, de toute manière, il ne comprendrait pas. Pourquoi m’embêter, alors ? Pourquoi m’astreindre à cette forme de mutisme lorsque je savais qu’il se contenterait du premier degré ? Par souci d’honnêteté. Je ne savais pas lui mentir, même par omission, surtout pas par omission. Alors je me taisais, et ne lui offrais plus, désormais, ce type d’aveux qu’une fois de temps en temps, une fois l’an, lorsque les mots coincés dans ma gorge me menaçaient de suffocation. « Je sais… moi aussi Elea. » me répondit-il, presque immédiatement, m’arrachant sa main blessée pour venir dérouler son bras autour de moi, et finir par la déposer sur une épaule, tout en me ramenant contre lui. Non, il ne savait pas. Il ne savait absolument pas. Sinon, il ne ferait pas ça, il ne m’obligerait pas à tant de contact, il ne me contraindrait pas à ne respirer que dans son cou, saturant mes poumons de son parfum, de son odeur, les transformant en plomb dans mes entrailles. J’aimais ça ! Seigneur, comme j’aimais ça ! Et je détestais, également. C’était tout à la fois, trop et clairement pas assez. Cela dit, j’étais bien incapable de m’astreindre à une quelconque distance, même la plus infime, et me laissais faire, m’affaissant contre lui, savourant son touché, dégustant cet enchevêtrement de nos deux corps. Il n’y avait bien que là, tout contre lui, que je me sentais moi, que je me sentais exister. « Et… tu sais, pour ce que tu m’as dit toute à l’heure, tu n’as pas à t’en faire… Je te regarde… constamment. » Oui, il me regardait. Il me regardait juste comme il fallait, pas comme je voulais. Et ça faisait toute la différence. Cela dit, ma raison trébuchait sur le ‘constamment’ qui mit mon coeur en émoi. Constamment ? J’aurais voulu redresser le nez, sortir de son cou, l’interroger du regard à défaut de ma voix asséchée. Il ne m’en laissa pas l’occasion, puisqu’il enchaina très rapidement. « Je ne laisserai personne te faire de mal. Je serai toujours là. » Ca non plus, ce n’était pas vrai. Il ne serait pas toujours là, pas si je parlais, pas si je lui disais, pas s’il apprenait ce qu’il se passait en moi, lorsqu’il me serrait tout contre lui, comme là... Et le reste du temps aussi. Il ne serait pas là, parce qu’il était normal, lui, parce qu’il prendrait peur, et la fuite aussi. Parce qu’il me verrait autrement que sa petite soeur adorée. Parce qu’il me jugerait folle, malsaine, perverse... Parce qu’il se devrait de me faire du mal à hauteur de celui que je lui ferais en lui avouant être ce que j’étais : folle... de lui. « Non, tu ne seras pas toujours là... » je rétorquais alors, jetant mon coton souillé loin de moi, loin de nous, pour me resserrer un peu plus contre lui, et pouvoir le toucher à mon tour. Il ne serait pas toujours là, parce qu’un jour je craquerais, un jour je ne pourrais plus garder ça pour moi, et il s’éloignerait. « Et tu ne peux pas me protéger de tous les mecs lourds que je serais amenés à croiser. Tu n’as pas à le faire, non plus. » j’ajoutais, là, mon oreille contre sa gorge, mon regard suivant les mouvements inconscients du bout de mes doigts contre ce bras à portée. « J’ai exagéré, Alex... Le mec au caddie n’était certainement qu’un dragueur pas très doué, et quant au vigile... J’ai fait preuve d’insolence, il a juste voulu asseoir sa pseudo autorité. Je récolte ce que je sème. Tu ne dois pas prendre tout ces risques pour moi. » Parce que oui, il n’en avait peut-être pas encore conscience, les informations n’étant probablement pas encore remontées à son cerveau, mais il avait prit des risques, et je me chargeais de les lui rappeler. « T’aurais fait quoi s’il avait appelé les flics ? Coups et blessures sur agent de sécurité, séjour au poste et casier vierge qui saute. Tu ne peux pas, tu ne dois pas risquer ton diplôme et ta crédibilité. Pas pour ça, Omnia, pas pour moi. » Et pas pour une autre non plus, juste... Pas. Voilà. « Cela dit, j’ai adoré ça. » j’ajoutais, d’une toute petite et minuscule voix, en me rangeant un peu plus sous son menton, soupirant d'aise. C’était pas bien, hein ? De le penser, mais plus encore, de l’avouer ? C’était pas bien, mais tellement bon.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:15


Oui, il l’aimait. Il l’aimait comme un frère aime sa sœur, et bien plus que ça. Même s’il faisait constamment en sorte de ne pas y penser, de ne mettre aucun nom sur ce qu’il ressentait, Alex était bien conscient de ressentir une affection toute particulière pour Elea. Et celle-ci semblait aller au-delà d’une simple relation fraternelle. Mais bien évidemment, tout cela était interdit et immoral, d’autant plus dans le monde où ils vivaient tous les deux. Alors, le jeune homme se contentait de profiter de la simple présence de sa sœur à ses côtés, de ces moments de tendresse partagée, en s’efforçant de ne rien imaginer de plus, en s’interdisant de ressentir quoi que ce soit d’autre qu’un amour fraternel des plus platoniques. Pourtant à chaque fois qu’il la tenait entre ses bras, à chaque fois qu’elle le caressait, Alex ne pouvait s’empêcher de frissonner et d’admettre intérieurement qu’il voulait beaucoup plus que ça. Et parfois, il en venait même à interpréter certains des gestes de sa sœur, à y voir des signes, des indices qui seraient là pour lui prouver qu’il n’était pas totalement fou. Mais à chaque fois, il finissait par retrouver la raison et chasser toutes ses pensées douteuses de son esprit pour redevenir le grand frère aimant qu’il était censé être, sans jamais  aller au-delà de ce rôle bien codifié. Et pour se faire, son remède était toujours le même : s’oublier l’espace d’une soirée dans les bras d’une autre, pour effacer le visage d’Elea et tenter de trouver cette même complicité, ces mêmes sensations auprès d’une autre… en vain.

Une fois de plus, en tenant Elea tout contre lui, Alexander semblait profiter de l’instant, se laissant même aller à une pseudo-confidence concernant le regard plus que bienveillant qu’il portait sur elle en permanence. Il promettait à sa sœur de toujours être là pour elle et pourtant, la jeune femme ne l’entendait visiblement pas de cette oreille. Selon elle, son frère ne serait pas toujours là et ne pouvait la protéger de tous tout ce qui lui arriverait. Contrarié par ce discours, Alex fronça les sourcils et s’empressa de contrer sa sœur : « Bien sûr que si ! Qu’est-ce que tu crois ? Que je vais t’abandonner et ne plus me soucier de ce qu’il pourrait bien t’arriver ? » Elea avait beau lui expliquer qu’il avait prit des risques pour elle alors qu’il n’aurait pas du le faire, le jeune homme restait campé sur ses positions. « T’aurais fait quoi s’il avait appelé les flics ? Coups et blessures sur agent de sécurité, séjour au poste et casier vierge qui saute. Tu ne peux pas, tu ne dois pas risquer ton diplôme et ta crédibilité. Pas pour ça, Omnia, pas pour moi. » Faisant fi de ce surnom qui le faisait râler pour la forme à chaque fois qu’elle le prononçait, mais auquel il tenait quand même beaucoup, Alex s’apprêta à protester mais en fut dissuadé par Elea qui conclut tout doucement : « Cela dit, j’ai adoré ça. » Le jeune homme resta interdit quelques instants, comme s’il avait besoin d’un peu de temps pour saisir tout le sens de cette phrase pourtant bien innocente. Puis, un sourire en coin se dessina peu à peu sur son visage alors qu’Elea venait se lover un peu plus contre lui. « Tu vois… » murmura-t-il, comme si elle venait d’apporter toute seule une réponse à sa théorie. « Je suis sérieux Elea. Je me fiche de tout ça, de prendre des risques, du moment que c’est pour toi. Et quand je dis que je serai toujours là pour toi, je peux t’assurer que je tiendrai promesse. Même si un jour tu ne veux plus de moi, je ne serai jamais loin, c’est comme ça. » assura-t-il avec un brin d’autorité alors que la jeune femme n’en finissait plus de balader ses doigts le long de son bras, le faisant frissonner à chaque aller-retour. A son tour, il se prit à caresser son épaule du bout des doigts mais ne tarda pas à se reprendre, allant même jusqu’à dérober son bras de l’emprise de sa sœur pour éviter ces caresses qui lui faisaient bien trop d’effet. Et pour s’éloigner définitivement, Alex proposa : « Bon… même si c’est pas le crumble dont tu rêvais… tu veux qu’on fasse un gâteau quand même ? » demanda-t-il d’une toute petite voix, avant d’ajouter : « Oh non, j’ai mieux ! Qu’est-ce que tu dirais de quelques pancakes ? »
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:20

J’aimais sa peau. J’aimais l’observer réagir au contact de la mienne, j’aimais constater cette réaction, la considérer comme une affirmation. Elle ne l’était pas, évidemment, mais... Pourquoi ça marchait avec lui ? Pourquoi ça ne marchait pas avec d’autres ? Ce frisson, là, cette réponse de sa peau à ma peau. De ma peau à sa peau. Est-ce que ça existait ailleurs qu’entre-nous ? En pensionnat, puis à la fac, lorsque j’avais encore des amies, il m’était arrivée d’assister à ces conversations typiquement féminines où il était question des garçons, de ce qu’ils aimaient chez nous, de ce qu’on aimait chez eux. Souvent, les réponses étaient les mêmes : les fesses, le torse, la bouche, le style... Parfois les yeux et les mains, lorsque la fille voulait se la jouer moins superficielle que les autres. Mais jamais encore je n’avais entendu quelqu’un dire ‘c’est sa peau qui me rend dingue.’ Pourtant, c’était mon cas. J’aimais tout chez lui, évidemment, des fossettes se creusant dans ses joues à chaque sourire, jusqu’à la perfection de ses grandes mains, mais... Sa peau. Sa peau n’avait rien de comparable avec le reste. Des fossettes, je pouvais en trouver sur d’autres personnes, des belles mains j’en avais déjà croisé pas mal... Mais sa peau... Sa peau, jamais. Son toucher, jamais non plus. C’était comme une drogue traversant mon épiderme pour se rendre droit sur mon coeur... ou mon bas-ventre. Il me touchait, j’oubliais tout. Je le touchais, et tout le reste devenait flou. J’aurais pu y passer des heures, m’oubliant totalement au profit de ça... Juste ça... Rien que ça... Je n’avais même plus conscience de l’anormalité de mes caresses, je me contentais de m’appliquer, de savourer. Je n’entendais plus rien. J’étais sourde à tout. « Bien sûr que si ! Qu’est-ce que tu crois ? Que je vais t’abandonner et ne plus me soucier de ce qu’il pourrait bien t’arriver ? » Non, ça, je l’avais entendu, sans y répondre pour autant. Qu’aurais-je bien pu lui dire ? Il n’avait pas toutes les cartes en main, et je n’avais aucun droit de les lui fournir. Oh, certes, il continuerait de se soucier de moi parce que... parce que je resterais, probablement, éventuellement, le souvenir de cette soeur qu’il avait eu. Mais il s’éloignerait. Parce que c’était la seule chose à faire. J’en crèverais, bien sûr, mais ce n’était, finalement, que très secondaire. Et voilà, pourquoi, je ne disais rien. En plus d’éprouver malaise et dégoût envers mes propres sentiments, je connaissais l’avenir, et je n’en voulais pas. Alors je préférais me tuer de frustration à ses côtés, plutôt que de devoir me laisser mourir loin de lui. Toutefois, je trouvais la présence d’esprit de lui rappeler ce qu’il risquait en agissant ainsi. Ce n’était pas que son nez, sa pommette, ou un poing qu’il mettait en jeu avec ce type de comportements, mais surtout ses années d’études, ce pourquoi il s’était tant donné, ce pourquoi il avait tant sacrifié. Alors non, non il ne pouvait rien se permettre de tout ça. Même si, en toute honnêteté, j’avais adoré ça. « Tu vois… » mit-il un peu de temps à me répondre, comme si... Avais-je été déplacée ? La frontière était si ténue et floue que, parfois, je ne savais plus, ce que j’avais le droit ou non de dire, le droit ou non de faire. « Je suis sérieux Elea. Je me fiche de tout ça, de prendre des risques, du moment que c’est pour toi. Et quand je dis que je serai toujours là pour toi, je peux t’assurer que je tiendrai promesse. Même si un jour tu ne veux plus de moi, je ne serai jamais loin, c’est comme ça. » « Et bien moi je suis sérieuse aussi quand je dis que... Quoi ? » je répondais, pleine d’entrain et de fierté, sans que l’intégralité de sa réflexion me soit parvenue au cerveau. Il avait dit quoi ? Si un jour je ne veux plus de... ? Non, mais... Il allait bien dans sa tête, lui ? « Il t’a cogné si fort que ça contre la portière, Sergent Garcia ? J’ai raté l’épisode où tu écopes d’un trauma crânien qui t’oblige à sortir des conneries de ce genre ? Premièrement, le jour où je ne voudrais plus de toi n’existe que dans ta tête. Et deuxièmement, rappelle-toi ce que Poppins disait... Ne fais pas de promesse que tu n’es pas sûr de pouvoir tenir. Tu n’as pas toujours toutes les informations en main, Alex. » je m’agitais sans m’agiter, finalement, puisque je restais dans ses bras et sur son bras, sans autres nouveaux mouvements qu’un léger fronçage de sourcils qu’il ne verrait pas, de toutes manières. « Promets-pas, Alex... Pas encore, pas tout de suite. » je nuançais, toutefois, malgré la conviction absolue que le ‘pas encore’ n’était qu’un ‘jamais’ déguisé. Je trompais ma frustration, lui offrant l’illusion d’un ‘peut-être’ que je ne mettrais jamais en application. J’avais bien trop peur de le perdre. Comment pourrais-je renoncer à tout ça, même pour un hypothétique plus qui n’existait que dans mes fantasmes absurdes ? Ses doigts sur mon épaule me tirèrent un nouveau soupir d’aise. Une douceur à peine offerte et trop vite reprise, puisqu’il ne tarda pas à me priver de ses doigts, puis de ses bras qui retombèrent de chaque côtés de lui tandis que je refusais de bouger du moindre millimètre. Rien à faire, je reste là, contre toi ! « Bon… même si c’est pas le crumble dont tu rêvais… tu veux qu’on fasse un gâteau quand même ? » Non, pas envie. Veux tes bras. Rends-moi tes bras ! Et puisque ça ne venait pas, je râlais d’un grognement en enserrant son buste des miens, de bras, le nez dans son débardeur. « Oh non, j’ai mieux ! Qu’est-ce que tu dirais de quelques pancakes ? » hmmmmmmm... « Pancakes ? » je répétais depuis le tissu rendant ma voix sourde et caverneuse, comme si je parlais de très très loin. « Pancakes ? » je répétais encore, sortant la tête, bougeant un peu, passant une jambes par-dessus son bassin tout en réfléchissant, finissant avec un genou de chaque côté de ses hanches, les bras croisés contre mon buste lui faisant face. « Bah oui, j’veux des pancakes... T’es chiant ! » je râlais, ouvertement. Parce qu’il savait ma passion pour les pancakes, et que donc, par conséquent, je vivais ça comme de la triche. « J’te rappelle qu’il y a trente secondes tu promettais de jamais t’éloigner de moi, hein... L’est belle ta promesse. » je boudais encore, cette fois pour la forme, parfaitement consciente que sa définition de l’éloignement était un peu différente de celle que je proposais actuellement, avant de me redresser, prenant appui sur ses épaules pour quitter ses genoux, et enjamber le dossier pour me rendre directement dans la cuisine. Chemin plus court d’un mètre, yeah ! « On a du bacon et des oeufs aussi ? » je demandais, ouvrant les placards à tour de rôle, clairement pas très au fait de l’emplacement des choses ici. J’avais envie d’un petit déjeuner, maintenant. En plein après-midi, rien de plus normal. Je compensais avec la nourriture. À ce train-là, j’allais finir obèse.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:27


Lorsqu’il promettait qu’il serait toujours là pour sa sœur, Alexander était sûr de lui. A ses yeux, rien ne pourrait aller à l’encontre de cela, à l’encontre de ce sentiment de surprotection qui l’étreignait dès qu’un garçon approchait Elea. C’était son rôle. Il se devait de la protéger et de lui éviter tout un tas d’ennuis, quitte à s’en attirer quelques uns de son côté. Mais quand il s’agissait de sa sœur, plus rien n’avait d’importance pour lui. Elea ne partageait visiblement pas ce point de vue, et ne se priva pas de le lui faire comprendre. Au passage, elle le sermonna en lui assurant que le jour om elle ne voudrait plus de lui n’arriverait jamais, ce qui fit légèrement sourire Alex qui se détendit enfin. Pour ne pas attiser la colère de sa sœur, il préféra se taire et éviter de relancer le débat, même s’il avait une idée très arrêtée sur le sujet et que rien ni personne ne pourrait l’en faire dévier.

Reprenant brusquement conscience de ses gestes, Alex coupa court à toute démonstration de tendresse envers sa sœur et, pour passer à autre chose, renvoya la conversation vers le but premier que l’un et l’autre s’étaient fixé pour la journée. Depuis toujours, le jeune homme connaissait Elea par cœur, et il lui en fit une nouvelle démonstration en proposant des pancakes auxquels, il le savait, elle ne pouvait pas résister. Et comme il aurait pu le prévoir, sa sœur ronchonna un moment mais se leva quand même, croisant les bras sur sa poitrine en signe de mécontentement, pour la forme. « Bah oui, j’veux des pancakes... T’es chiant ! » maugréa-t-elle en gardant son frère prisonnier de ses jambes, sans savoir qu’il devait lutter pour ne pas laisser des idées plus que déplacées envahir son esprit. Ce fut finalement avec un certain soulagement qu’il la vit s’éloigner de lui en grimpant sur le dossier du canapé, lâchant même un petit soupir de soulagement que seul le rat en forme de chien de sa sœur put entendre. Elea râlait encore, mais Alex faisait en sorte de ne pas y prêter attention, se contentant de la rejoindre à la cuisine afin d’éviter qu’elle se lance seule dans la confection de leurs pancakes qu’il espérait au moins comestibles. « On a du bacon et des oeufs aussi ? » demanda-t-elle en fouillant tous les placards qui tombaient sous ses mains, sous le regard amusé de son frère qui lui indiqua le frigo du bout du doigt. « Ah carrément ?! Regarde plutôt là-dedans ! Et profites-en pour sortir de lait… et le beurre. » énonça-t-il en réfléchissant à la recette de ces pancakes qu’il lui avait déjà faits des dizaines et des dizaines de fois. S’occupant de sortir le reste des ingrédients, Alex braqua soudain son regard sur le tablier accroché dans un coin de la cuisine, et afficha immédiatement un large sourire. « Tiens… » lança-t-il en se saisissant du tissu et en le lui tendant. « Mets-ça, c’est plus sûr… » exagéra-t-il en levant les yeux au ciel, quasi-certain de faire démarrer sa sœur au quart de tour en doutant ainsi de ses talents de cuisinière. « A moins que… » Plissant les yeux, Alex se mit à sourire de nouveau en défiant Elea du regard. « A moins que tu ne veuilles prendre les choses en main… Tu ne voudrais pas t’occuper du goûter ? Pour une fois… » proposa Alex en suppliant quasiment Elea du regard, jugeant tout de même bon de préciser : « Je reste là pour te surveiller ! »


Dernière édition par Alexander de Hastings le Lun 15 Sep - 21:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:27

Il m’avait repoussé, là. C’était clairement ainsi que je vivais les choses. De mauvaises foi, certes, mais tout de même un peu vexée qu’il ne daigne pas m’octroyer quelques instants câlins supplémentaires. D’autant que... J’espérais, je souhaitais, je priais pour qu’il les apprécie autant que moi, qu’il les recherche autant que moi, qu’il les savoure autant que moi. Ou ne serait-ce qu’un peu. Mais ce n’était pas le cas, sinon il ne saurait pas faire ça, il ne saurait pas rompre le touché, rompre la promiscuité pour quelque cause que ce soit. Il aurait trop besoin de ça, il aurait trop besoin de moi. Rien à faire de la pâtisserie ! Je pourrais vivre des jours complets sans manger, sans m’hydrater, juste pour le plaisir, la satisfaction d’être contre lui. Comment pouvait-il penser à ça lorsque moi, de mon côté, je ne pensais à rien d’autre que lui ? Était-ce une preuve de plus de ma démence galopante ? Probablement. Et c’est à contre-coeur, guidée par ce simple constat, que je m’écartais de son débardeur pour accéder à cet éloignement qu’il semblait réclamer. Non sans bouder par contre, et en l’accusant d’être chiant. Parce que oui, c’était de la triche, et j’entendais bien qu’il sache que je n’étais pas dupe. Loin de là. Aussi, je finissais par quitter ses genoux pour rejoindre la cuisine, cette charmante pièce où je ne mettais les pieds que pour l’observer faire ou grignoter. Jamais pour cuisiner. Jamais ! Je n’avais pas le droit. Interdiction ! C’était d’ailleurs comme ça qu’on s’était retrouvés dans ce supermarché, en premier lieu. Parce qu’il m’avait surpris en grande conversation avec Poppins et que, comprenant ce que je préparais, avait préféré me proposer un quatre mains plutôt que de, je cite ‘lui ruiner la cuisine’. Merci pour le vote de confiance... Sauf qu’en effet, à force, je ne connaissais l’emplacement de rien, et me retrouvais à chercher oeufs et bacon dans les placards. Effectivement, avec un peu de réflexion j’aurais fini par comprendre que ce type d’ingrédients se devaient d’être maintenus au frais, mais... Non, là, tout de suite, ça venait pas. Et Alex en profita. « Ah carrément ?! Regarde plutôt là-dedans ! Et profites-en pour sortir de lait… et le beurre. » me lança-t-il, regard amusé et doigt pointé sur le frigo en prime. « Oui, bah ça va, je sais. » Mauvaise foi et fierté mal placée, le mix gagnant. Dans un haussement d’épaules je refermais le placard, que je venais d’ouvrir, et me dirigeais vers le frigo sur la porte duquel je m’y reprenais à plusieurs fois avant de parvenir à en faire bouger le battant. C’était pas un frigo, c’était un coffre fort ! Suivant ses instructions je tirais lait, oeufs, et beurre du frigo pour les déposer sur le plan de travail derrière moi, avant de tirer un paquet de lard ou un truc du style et le montrer à mon frère. « C’est ça le bacon ? » je savais la tête qu’il avait une fois cuit... Mais cru ? Un véritable mystère à mes yeux. Sauf qu’en me retournant vers lui, ce fut un bout de tissu qui accrocha mon regard. « Tiens… » Ce bout de tissu qu’il me tendait avec un large sourire. « Mets-ça, c’est plus sûr… » Le tablier ? Sérieusement ? « Arrête de te moquer, et viens m’aider. » Je grognais -mal- en fronçant -mal- les sourcils. J’aurais aimé lui en vouloir, mais... Non, ça ne demeurait jamais plus de quelques instants. Jamais bien longtemps. « A moins que… » A moins que quoi ? Je tournais vivement la tête vers lui, récupérant le tablier pour le reposer sur un dossier de chaise. À moins que quoi, Alex ? « A moins que tu ne veuilles prendre les choses en main… Tu ne voudrais pas t’occuper du goûter ? Pour une fois… » Prendre les choses en main ? Oui, absolument ! M’occuper du goûté ? Oui, tout à fait. Mais du goûté, pas du goûter. Et pourquoi fallait-il qu’il me regarde avec ces yeux-là pour me dire des choses comme ça ?  Si seulement il pouvait avoir conscience, ne serait-ce qu’une toute petite seconde, du supplice que je vivais... Alors il saurait, il comprendrait... Et ne le ferait plus ? « Je reste là pour te surveiller ! » Quoi ? Non ! Pourquoi voulait-il rester à bonne distance ? « Tu vas juste rester là à me regarder faire ? » je demandais tout de même afin d’être sûre de bien comprendre. « C’est vraiment ce que tu veux ? T’as pas peur pour ta cuisine ? Tu crains pas une indigestion et tout ? Parce que je te préviens, Alex, après tu manges absolument tout ! Le digeste, l’indigeste, le sel à la place du sucre, etc... Parce que je veux bien cuisiner pour toi, mais seulement si tu te moques pas. » j’ajoutais, suspicieuse, tout en sortant un grand récipient de dessous l’évier. La cuisine, ce n’était pas mon domaine, soit, ça arrivait à des gens très biens, je suppose, tout le monde ne pouvait pas être doué pour ça. Maintenant, si j’avais posté un chevalet et des pinceaux devant Alex en lui demandant de me peindre, pas certaine qu’il se serait avéré plus talentueux que moi en cuisine. « D’accord. » j’acceptais, finalement, en récupérant le tablier que je pliais en deux avant de le nouer à ma taille. « Mais sors-moi tout ce dont j’ai besoin, parce que je comprends rien à l’ergonomie de cette cuisine et... Mets-moi de la musique, s’il te plait. » Je ne savais travailler que comme ça, en musique, le silence n’ayant de sens que lorsqu’il s’agissait d’écouter sa respiration...
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:30


Elea avait l’air tellement perdue dans cette cuisine qui n’était clairement pas son élément que son frère ne pouvait s’empêcher de sourire en l’y voyant évoluer. Alors qu’elle semblait même douter d’avoir trouvé le bacon dans le réfrigérateur, Alex lui tendit le tablier qu’elle n’attrapa que pour le reposer sur la chaise la plus proche en lui reprochant de se moquer d’elle. Oui, c’était précisément ce qu’il faisait, mais d’une manière bienveillante et absolument pas agressive. D’ailleurs, le jeune homme avait l’habitude d’agir ainsi et ne craignait en aucun cas de vexer sa sœur, puisqu’elle le connaissait par cœur et pouvait deviner sans mal s’il mentait ou si au contraire il était sincère. Cette capacité qu’elle avait parfois à lire en lui comme dans un livre ouvert l’effrayait un peu, mais fort heureusement il parvenait tout de même à garder quelques unes de ses pensées secrètes. Et au vu du genre de pensées qu’il pouvait de  temps en temps avoir à son égard, il valait mieux pour lui qu’elle n’en sache rien.

Pour une fois, Alex avait bien envie de se faire servir, et de tester les talents jusqu’ici douteux d’Elea en cuisine. En faisant cela il savait qu’il prenait d’énormes risques, autant pour le mobilier de leur cuisine que pour sa propre survie, mais il était prêt à se confronter à tout si cela lui permettait de passer du temps avec sa sœur. « Tu vas juste rester là à me regarder faire ? » questionna Elea alors que le jeune homme s’installait nonchalamment sur l’une des chaises de la cuisine. « C’est vraiment ce que tu veux ? T’as pas peur pour ta cuisine ? Tu crains pas une indigestion et tout ? Parce que je te préviens, Alex, après tu manges absolument tout ! Le digeste, l’indigeste, le sel à la place du sucre, etc... Parce que je veux bien cuisiner pour toi, mais seulement si tu te moques pas. » ajouta-t-elle, faisant lever les yeux au ciel d’un Alex qui pouvait difficilement s’empêcher de sourire. Ne pas se moquer serait aussi un défi en soit pour lui, mais il acquiesça tout de même d’un hochement de tête en croisant les bras pour la regarder faire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Elea accepta le challenge, non sans donner à son frère quelques directives auxquelles il se plia de bonne grâce, malgré les apparences. Tout en ronchonnant, le jeune homme se leva et en deux temps trois mouvements, sortit des placards tout le nécessaire pour la confection des pancakes tant attendus. Puis, il se dirigea vers le salon pour se saisir de la tablette de sa sœur, et enclencha sa playlist en réintégrant la cuisine. Mais en un éclair, Alex s’installa de nouveau sur sa chaise et braqua son regard en direction d‘Elea en l’encourageant… à sa manière : « Allez, à toi de jouer maintenant ! » annonça-t-il histoire de lui mettre la pression, curieux de voir comment elle allait s’y prendre, mais aussi et surtout à quel moment il allait devoir intervenir pour éviter que leur logement ne prenne feu, ou tout autre incident de ce genre.


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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:32

Il doutait de moi ? Ne pas aimer faire la cuisine ne signifiait pas ne pas savoir la faire. Bon, d’accord, je n’avais pas exactement beaucoup d’expérience, ce qui compliquait pas mal les choses, mais... Si j’y mettais du mien, je veux dire vraiment vraiment du mien, il n’y avait pas de raison pour que je me plante, si ? Ça devait pas être très compliqué, et je n’étais assurément pas plus bête qu’une autre. Il me fallait juste les bons ingrédients, les bons ustensiles, la recette et... Et de la musique. Je ne savais travailler que comme ça, et pendant que je prenais soin de m’attacher les cheveux en un chignon très très approximatif, Alex s’occupait de satisfaire mes moindres désirs, sortant tout ce dont j’avais besoin, avant de s’occuper d’aller récupérer mon iPad et lancer la musique. Si seulement il pouvait se montrer aussi obéissant pour tout le reste... Si seulement... Oui, changeons de sujet... Comment on préparait des pancake déjà ? M’étirant pour récupérer la tablette, je tirais la langue à son « Allez, à toi de jouer maintenant ! »provocateur, avant d’ouvrir l’application google pour y rechercher un mode d’emploi quelconque qui me ferait passer de nullité totale à Gordon Ramsay. Accoudée et penchée contre le plan de travail, je lisais la recette que je venais de trouver, cherchant à comprendre en quoi ça pouvait être plus compliqué que de reproduire une sonate de Chopin sur mon vieux piano désaccordé... Un pied remontant le long de mon mollet, très concentrée, je décidais que oui, j’étais parfaitement capable de ça, comme de n’importe quoi d’autres d’ailleurs. J’étais capable de tout sauf que me passer de lui. C’était idiot, hein ? Mais si je parvenais à me concentrer en cet instant précis, si je me sentais apte à tout faire, c’était uniquement avec son regard posé sur moi. D’ailleurs, je tournais un sourire dans sa direction. « Même pas peur ! » je soufflais, fière comme un poux, avant de faire taire Pharrell Williams dont je m’étais lassée de le savoir Happy. Next ! Woodkid. Nettement mieux. I Love You. Fort à propos. Fredonnant les paroles, je me mettais au travail, vérifiant plusieurs fois sur l’écran avant de faire quoique ce soit. D’abord la farine. 250 grammes. D’accord. Le verre doseur ? Ha oui, là. J’en renversais un peu à côté, mais rien de très grave, surtout que ça n’avait rien d’évident avec ces paquets tout mous. Sur la recette ils disaient d’utiliser de la levure traditionnelle, mais Alex ne m’avait apporté que de la levure chimique... Était-ce grave ? Est-ce que ça aurait un impact à la cuisson ? Est-ce que la levure chimique ferait gonfler mes crêpes façon soufflé ? J’avais des doutes, mais ne voulant pas perdre la face devant mon frère, je lui offrais un nouveau sourire tout en envoyant le sachet rejoindre ma farine. Ok... Maintenant il me fallait deux oeufs. J’en explosais un au sol. Ok, il me fallait trois oeufs, donc, c’est bien ce que je disais. J’arrachais un kilomètre de sopalin que je jetais au sol, sur l’oeuf suicidaire, et dans un nouveau sourire pour l’handicapé de la main, je reprenais ma recette. ‘Rajoutez les oeufs entiers puis mélanger.’ d’accord, mais comment ça ‘entier’ ? J’étais pas censée ôter la coquille d’abord ? À moins que... ? Prise de doute, je reposais les oeufs, et décidais de m’offrir le temps de la réflexion en passant à l’étape suivante : faire fondre le beurre. 65 grammes. Heureusement, il y avait des petits traits indicateurs sur le papier du beurre, permettant aux gens normaux, ceux qui n’étaient pas ingénieur, à savoir moi entre autre, de ne pas ressortir rapporteur et compas pour se servir en beurre. Maintenant il ne me restait plus qu’à allumer les plaques, et... Et manquer me cramer les sourcils avec ces flammes façon geyser. J’avais reculé juste à temps, évitant d’avoir à intégrer le service des grands brûlés, et toujours avec fierté, je déposais la casserole sur le feu avant de lever les bras en signe de victoire. J’étais aussi heureuse que Tom Hanks dans Seul au monde. J’avais fait du feu, moi aussi ! Et sans assistance ! Sur la recette ils précisaient que le temps de préparation était de dix minutes. Oui, mais à quel niveau d’expertise ? Parce que j’en étais déjà à plus de quinze minutes si je m’en référais aux nombres de chansons qui avaient défilé. Pas toutes de très bon goût, d’ailleurs, ma playlist s’étalant sur plusieurs années de téléchargements. Ainsi, ce fut sur du Rihanna que je m’en retournais vers mes oeufs, décidant qu’il valait mieux retirer la coquille, tout de même. Tout en hoquetant un ‘come here rude boy, boy, can you get it up ?’, je cassais les oeufs l’un après l’autre dans le saladier. Tout en hoquetant un ‘tonight i’mma let you be the captain, tonight i’mma let you do your thing, yeah’ je plongeais les doigts dans ma mixture pour en ôter tout ces foutus bouts de coquilles. Bon, il en resterait probablement encore quelques uns, mais un peu de croquant, c’est pas grave, hein ? C’était quoi la suite ? Ha oui, le beurre. Oh mince, le beurre ! Un peu noir, ça ira quand même ? Nouveau sourire ‘tout va bien’ à l’attention de mon frère que j’avais presque oublié. Presque. Puis, je retournais incorporer le beurre à mon précédent mélange. La suite ? ‘Nananana, come on’... Délayer ? Qu’est-ce que ça voulait dire, ça ? ‘Nanananana come on, come on !’ Et trente centilitre ça faisait combien, ça ? ‘Cause i’m maybe bad but i’m perfectly good at it, sex in the air, i don’t care, i love the smell of it’ Si cent centilitres font un litre, alors cinquante centilitres donnent un demi litre, c’est ça ? Du coup... Soixante... Hum... Un poil plus haut que le trait du demi ? Petite danse de la victoire du calcul mental pour l’occasion, et on s’applique pour ne pas trop dépasser le trait. ‘I like it, like it, come on, come on’ et je versais le tout dans le saladier en remuant vivement de la cuillère en bois et du fessier. Ça voulait bien dire ça, délayer ? Probablement. Alors, le récipient contre un sein, je m’employais à fouetter énergiquement la pâte sans pouvoir me retenir de bouger en rythme. D’abord juste les épaules, ensuite les épaules et la tête, le chignon se balançant d’un côté puis de l’autre, et puis au fur et à mesure, j’avais fini par me prendre pour Rihanna... En plus blonde, bien moins pulpeuse ou vulgaire, et les bras occupés à délayer de la pâte à pancake. Oui, pas Rihanna du tout, finalement, simplement une petite boule d’énergie incapable de ne pas gigoter partout. Ce qui ne m’empêchait pas de m’appliquer sur ma préparation. ‘Oh, i love the feeling you bring to me, oh you turn me on.’, et hop, une pincée de sel. Serais-je douée, finalement ? Les grumeaux exterminés, je me rappelais, à nouveau, la présence de mon frère, et relevais le nez vers lui, tendant mon saladier sous le sien, de nez.« Goûte-moi ! » j’exigeais, pas vraiment consciente que la pâte non cuite n’avait absolument rien d’agréable niveau de dégustation. « J’suis bonne ? » j’insistais avec cette ridicule innocence, cette innocence folle et véritable. Idiote !
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:32


Sur ce coup-là, Alexander jouait clairement les pachas et ce sans la moindre gêne. Au contraire, il profitait de ce moment où sa sœur acceptait enfin de cuisiner pour lui, prenant l’évènement comme une occasion de prendre quelques vacances culinaires bien méritées. Toutefois, le jeune homme se préparait à intervenir à n’importe quel moment tant il craignait qu’il n’arrive une catastrophe en laquelle il mettait une confiance toute relative lorsqu’il s’agissait de leur cuisine. Mais tout en la surveillant, Alex ne décrocha pas le moindre mot, se contentant de lui envoyer quelques petits regards moqueurs de temps en temps. La plupart du temps, il souriait d’ailleurs tout seul, sans qu’elle ne le voie, en observant l’expression à la fois concentrée, appliquée et pleine d’interrogations de sa sœur. Etape après étape, Elea avança lentement et plus ou moins sûrement, non sans éviter quelques embuches qui provoquèrent des éclats de rire attendri d’Alex, qui vit tour à tour sa cuisine prendre feu, puis ses dents craquer sur des pancakes pleins de coquilles d’œufs perdus dans la pâte. Mais une promesse était une promesse. Le jeune homme avait accepté de prendre des risques en la laissant faire, et il devait à présent assumer cette décision pour le moins kamikaze.

Comme elle le lui avait demandé, Alex avait fait en sorte qu’elle puisse cuisiner en musique et à son plus grand désespoir, les désirs d’Elea s’étaient portés sur l’intégrale de Rihanna. Totalement absorbée par son ouvrage, la jeune femme se laissa aller à chantonner quelques paroles, puis à remuer légèrement la tête, et finalement à danser purement et simplement au rythme de la musique. Très concentré lui aussi, Alex avait l’impression de ne plus pouvoir détourner les yeux de ce spectacle qui le mettait définitivement dans tous ses états. Avait-elle bien conscience de ce qu’elle provoquait chez lui en bougeant ainsi, et en prononçant des paroles si lourdes de sens à ses yeux ? Probablement pas. Si tel avait été le cas, elle aurait tout arrêté en vitesse et se serait contentée de terminer sa recette calmement. Non ? Quoi qu’il en soit, le jeune homme resta totalement hypnotisé par les mouvements de sa sœur, jusqu’à ce que cette dernière ne lui brandisse son saladier sous le nez en demandant : « Goûte-moi ! J’suis bonne ? » Oh ça… elle l’était ! Bien plus que ce qu’elle pouvait le penser. Mais Alex n’avait clairement pas le droit de la voir ainsi, et il s’offusqua d’ailleurs intérieurement d’avoir pensé à un « oui » qui n’avait fort heureusement pas franchi la barrière de ses lèvres. Réalisant petit à petit qu’il avait bavé sur sa sœur pendant plusieurs dizaines de minutes, le jeune homme fronça les sourcils et se racla brièvement la gorge comme pour se redonner une contenance, puis posa ses mains de chaque côté du saladier en le poussant pour obliger Elea à reculer. Ce faisant, il se leva de sa chaise et, sans oser la regarder dans les yeux, s’éloigna habilement en expliquant : « Tu sais quoi ? Si tu les faisais cuire avant ? Je pourrai mieux juger et… je risquerai moins de m’intoxiquer à coups de pâte crue ! » Prenant même les devants, il fila allumer la plaque chauffante pur éviter tout incident supplémentaire et y posa une poêle dessus. « Voilà, sur 4 pas plus ! Sinon tu vas les faire brûler ! » lança-t-il, tous les sujets étant bon pour effacer ce qu’il venait de vivre de sa mémoire et orienter son esprit vers tout autre chose. « Dépêche, j’ai faim maintenant ! » se permit-il même d’ajouter en souriant, mais toujours sans lui accorder le moindre regard.


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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:33

C’était quoi cette tête ? Pourquoi il me fixait sans rien dire ? J’avais fait une connerie ? Oui, c’est ça, j’avais obligatoirement fait une connerie. Qu’est-ce que j’avais raté ? J’avais pourtant suivi la recette à la lettre, je... Non, normalement, il n’avait rien à craindre en goûtant, alors pourquoi il me contemplait avec... Effroi ? Non, sans déconner, ça pouvait pas être si dramatique que ça. Si ? Les bras toujours tendus, à la limite de l'ankylose, j’attendais qu’il se décide, qu’il fasse quelque chose, qu’il m’explique ou même qu’il me demande de recommencer. Au lieu de quoi il se raclait la gorge. Oh c’était pas bon signe, ça ! Mon directeur de Mémoire à Oxford faisait toujours la même chose avant de m’annoncer que mon chapitre, sur lequel j’avais passé l’équivalant de huit nuits blanches et autant de kilo-litres de café, était bon mais qu’il fallait quand même le reprendre intégralement. Nooooon ! J’avais tout bien fait ! Hors de question que j’admette m’être plantée, qui plus est, j’avais bien trop de fierté. Et voilà qu’il me repoussait maintenant. Non, mais c’était son nouveau toc du jour ? Déjà sur le canapé, et maintenant avec le saladier ? Et pourquoi il ne me regardait plus ? Il était si fascinant que ça l’évier ? Et maintenant qu’il m’avait repoussé, il s’éloignait ? Non mais c’était le bouquet, là ! « Tu sais quoi ? Si tu les faisais cuire avant ? Je pourrai mieux juger et… je risquerai moins de m’intoxiquer à coups de pâte crue ! » Quoi ? Non ! « Mais comment veux-tu que je sache si elle est bonne si tu la goûtes pas ? »j’implorais, limite gémissante en le poursuivant avec mon saladier. Pathétique. J’allais pas faire cuire ça sans même savoir ce que ça valait. Et puis intoxication ? Il poussait pas un peu le bouchon, là ? S’il s’agissait d’un poison cru, y avait quand même peu de chance que ça devienne totalement comestible une fois cuit. Mais il s’en foutait, il semblait bien trop fasciné par les boutons du gaz, procédant avec l’application et la concentration d’un chirurgien en plein exercice de ses fonctions. « Voilà, sur 4 pas plus ! Sinon tu vas les faire brûler ! » Mais regarde-moi, au moins, lorsque tu te moques de moi ! « Merci, Ray Charles, que ferais-je sans ton savoir-faire légendaire ? » je soupirais, exaspérée, frustrée, perdue... « Dépêche, j’ai faim maintenant ! » Oui, oui, c’est ça... Peu importe, finalement. Agacée et... malheureuse, finalement il n’y avait pas d’autre mot, je reposais le saladier sur le plan de travail à côté des plaques. « Remarque, peut-être que si je foutais le feu, les pompiers accepteraient de goûter ma pâte, ou ne serait-ce que me regarder lorsqu’ils s’adresseront à moi. Bon, bien sûr, je serais probablement entre la vie et la mort, brûlée au quatorzième degré, mais qui s'en soucie de ça ? Ce n'est qu'un détail. » je grinçais, peu encline à l’épargner lorsque ça faisait mal comme ça, tout en retournant sous l’évier chercher une poêle. Pour la louche, ne sachant pas vraiment où elle se trouvait, je tournoyais sur moi-même, avant de me résoudre à demander à mon aveugle de frère. « Pour la louche... Tu peux regarder le plafond et me pointer la direction du doigt ? Je me contenterais de ça. » Non, je ne l’épargnais vraiment pas. J’étais trop égoïste pour ça. Et puis il m’avait dit me regarder constamment quelques instants plus tôt. Je n’aimais pas les mensonges. Surtout pas les siens. Finalement, je mettais la main sur la louche, et m’empressais de rejoindre les plaques. Ne sachant pas doser, j’y allais au pif. De toute manière, si j’avais raté la pâte, ça n’avait plus la moindre importance. Et peu importe que Michael Jackson se soit mit à brailler “Slave to the rythme” depuis mon Pad, je n’étais plus dans le mood. Le premier pancake cramant sur ses deux faces, j’abandonnais ma poêle un instant pour m’en aller quérir une bouteille de vin dans un placard -celui-là je le connaissais bien- et un verre vide dans un autre. Pas très petit-déjeuner tout ça, mais finalement c’était plus le matin depuis très longtemps. Fallait que j’arrête de vivre dans une illusion perpétuelle. L’illusion d’une aube parce que j’avais envie d’un petit déjeuné, l’illusion d’une relation particulière parce que j’avais envie... de lui. Je devais arrêter de prétendre. Ça ne me suffisait plus. Est-ce que ça avait jamais suffit. Le verre servit, je m’en allais retourner le pancake pour constater que oui, le noir c’était sa couleur prédominante. Rien à faire. J’aimais tellement les pancakes, c’était cruel de me laisser les rater, de me fruster de ça également. J’avais parfaitement consciente du spectacle que j’offrais à présent, mais je ne parvenais à me raisonner. Pourtant ce lunatisme m’irritait au plus haut point. Je ne supportais plus cet effet qu’il avait sur moi, celui de m’emplir de joie puis de m’en priver en l’espace d’une secondes, d’un mot, d’une réflexion, d’un geste, d’une absence de geste. J’aurais pu en pleurer. C’était stupide. J’étais stupide. Une autre ne l’aurait pas remarqué, ne l’aurait pas relevé, mais moi je vivais tellement au travers de ses regards que, bien sûr, lorsqu’ils ne se posaient plus sur moi, je ne voyais plus que ça. Vidant un peu plus mon verre, j’emplissais, à nouveau, la poêle de pâte, tournant le dos au reste, à Alex m’ignorant, et même à mon chien reniflant l’oeuf explosé au sol. Non, je ne voyais plus rien, et enchainais, en silence, les pancakes plus ou moins brûlés. Puisque c’est ce qu’il attendait de moi...
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:35


Plus le temps passait, et plus Alexander avait l’impression de se laisser troubler facilement par les moindres gestes, aussi innocents soient-ils, de sa sœur. Cette petite danse improvisée au milieu de la cuisine, et les paroles de ces chansons  tellement pleines de significations à ses yeux avaient eu raison de lui, le poussant à agir en parfait hypocrite. Alors qu’il avait incité sa sœur à se débrouiller toute seule pour leur confectionner quelques pancakes, en lui promettant qu’il restait là en cas de besoin, Alex se désintéressait totalement de ce que faisait sa sœur à présent. Pour lui, cette réaction n’était qu’un moyen de se protéger, de passer à autre chose  en oubliant à quel point les mouvements d’Elea avaient pu le troubler. Mais du point de vue de la jeune femme, tout cela paraissait bien évidemment moins évident, voire même incompréhensible. Tout d’abord passablement agacée, Elea ne tarda pas à lui faire comprendre qu’il venait de dépasser les bornes. Et le pire dans tout ça, c’était qu’Alexander était parfaitement conscient d’avoir joué avec sa sœur, et de l’avoir déçue. Mais pour lui, il était impossible de lui avouer la vérité. Alors quitte à passer pour un imbécile, il préférait se terrer derrière un mutisme malsain et éviter tout contact visuel avec celle qui avait bien failli lui faire perdre les pédales. Car s’il s’était écouté, s’il avait fait taire la voix de la raison dans son esprit qui lui braillait de s’enfuir, Alex aurait probablement fondu sur sa sœur. Sans chercher à comprendre, il l’aurait attirée contre lui et se serrait emparé de ses lèvres comme cela arrivait dans ses rêves les plus fous. Mais le simple fait d’avoir cette image en tête le rendit d’autant plus mal à l’aise, et l’empêcha de répondre quoi que ce soit lorsqu’Elea l’accusa ouvertement de ne plus la regarder. Evidemment, elle n’était pas dupe et son petit manège n’était pas passé inaperçu, mais que pouvait-il contre ça ? Pas grand-chose a priori. Et même lorsqu’elle lui demanda de lui indiquer l’emplacement de la louche dont elle avait besoin, Alex n’esquissa pas le moindre mouvement, tétanisé par la gêne autant que par l’envie de se laisser aller à ses désirs les plus profonds.

Sans un mot, Elea fila ensuite se servir un verre de vin avant de s’atteler de nouveau à cuire, ou plutôt brûler, leurs pancakes. Laissant échapper un long soupir, Alex profita du fait que sa sœur lui tourne le dos pour reposer ses yeux sur elle. Certes, il avait des pensées bizarres vis-à-vis d’elle, mais elle ne devait pas souffrir du fait que son esprit soit aussi dérangé. Avant tout, elle restait sa petite sœur, celle sur qui il devait veiller quoi qu’il arrive. Et pour elle, il se devait de tirer un trait sur tous ses désirs malsains pour redevenir le grand frère aimant et bienveillant qu’il avait toujours été. C’était difficile, voir même insoutenable, mais c’était bien là son rôle. Alors, d’abord timidement puis avec un peu plus d’assurance, le jeune homme s’approcha d’Elea jusqu’à se coller à elle et l’entourer de ses bras réconfortants sans lui laisser le temps de faire volte-face. Par-dessus son épaule, il pouvait clairement voir le pancake brûler une nouvelle fois mais dans un premier temps, il n’y prêta pas attention, préférant déposer un baiser sur la tempe de sa sœur en murmurant : « Excuse-moi… » Alex aurait aimé lui apporter des justifications valables mais, même s’il en avait des tonnes, il était dans l’incapacité de les lui dévoiler. Au lieu de ça, il se saisit doucement de la poêle que la jeune femme tenait pourtant ferment, et fi glisser le pancake condamné dans une assiette. Puis il attrapa la louche et, sans se décoller du dos de sa sœur, forma un nouveau pancake avant de baisser légèrement le feu sous la poêle. « Regarde… comme ça… » murmura-t-il en laissant le pancake cuire avant de le retourner habilement à l‘aide d’une spatule. Puis, poussant un nouveau soupir interminable, Alex ferma les yeux et referma ses bras sur la taille de sa sœur tout en posant sa tête sur le haut de son épaule en déglutissant. Il ne pouvait pas prononcer les mots qu’il aurait voulus, mais peut-être qu’avec des gestes, Elea finirait par comprendre dans quelle situation inconfortable il se trouvait ? C’était un peu idéaliste, mais c’était tout ce qu’il lui restait alors contre toute morale, Alex entendait bien profiter de cette proximité interdite et destructrice.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 18:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex EmptyLun 15 Sep - 21:36

Ma tête fourmillait, mon esprit s’entêtait, mon cerveau s’enlisait, mes pensées s’entrechoquaient, ne me laissant pas en paix une seule seconde. Et je m’épuisais. J’aurais voulu qu’il existe un bouton ON/OFF à l’arrière de mon crâne, un bouton sur lequel il m’aurait suffit d’appuyer pour me mettre en veille... Ou en pilote automatique. C’était fatiguant de penser autant, de se questionner, s’interroger, tout remettre en question, tout étudier sous différents angles pour y trouver, soit ce que je voulais y voir, soit son opposé absolu. Parce que ça aurait été trop simple de juste entendre ce que je voulais entendre et voir ce que je voulais voir. Sadique à l’extrême, mon esprit n’avait de cesse de me rappeler ce que j’étais réellement et ce que je ne serais jamais. J’aurais aimé pouvoir mettre sa bizarrerie sur le dos de cette même souffrance que j’aurais pu partager avec lui. Ça aurait expliqué beaucoup de choses, pas tout, mais quelques unes. Pourtant, je ne pouvais m’y résoudre. Jamais plus de quelques délicieuses minutes. Ma raison refaisait toujours son apparition pour achever mes délires à coup de rationnel et cohérent. J’étais sa soeur, bon sang. Et quand bien même il était absolument tout pour moi, bien plus qu’un frère, bien plus que n’importe quoi, moi, de mon côté, je ne serais jamais rien d’autre que ça. Sa soeur. Sa petite soeur. Celle qu’il protégeait, certes, mais pas pour les raisons que j’aurais voulu, que j’aurais désiré. Il m’aimait, évidemment, mais pas comme je voulais. Ça faisait mal, j’en crevais, mais je m’obstinais, je luttais à ses côtés parce que... Parce que je n’avais pas d’autre choix. Renoncer à lui ? Jamais. Rompre le fusionnel de notre relation ? Impensable. C’est tout ce qui me maintenait en vie. Ça, et le vin, dont je m’offrais une nouvelle gorgée, avant de retourner un énième pancake cramé. Même en ça, j’étais décevante. J’étais vraiment bonne à rien. Ni à le rendre heureux, ni à lui faire à manger. Pas étonnant qu’il ne me regarde plus, finalement. J’étais tellement dans mes pensées, que je ne l’entendis pas se lever, et sursautais en le sentant, brusquement, contre moi. Un sursaut fugitif, immédiatement remplacé par cet apaisement incroyablement nécessaire. Un apaisement qui, lui aussi, à son tour, fut supplanté par un nouveau sentiment, comme dans une valse sans fin. Cette fois, l’appréhension, pour ne pas dire panique, de le voir s’écarter trop tôt. C’était toujours trop tôt, c’était toujours trop peu, mais... Parfois plus que d’autres. Aussi, d’une main, je verrouillais un poignet, l’empêchant de bouger de là, l’incitant à y rester, si ce n’est définitivement, au moins encore un peu. C’était souvent comme ça, une brève étreinte, une petite tendresse déposée, et il retournait à cette séparation de corps et d’esprit sans la moindre difficulté apparente. Sauf que... Ce n’était pas juste ses bras. C’était différent. C’était tout son corps contre le mien. L’intégralité, l’ensemble absolument et merveilleusement plaqué contre moi. Divinement dérangeant. J’en laissais échapper un soupir incontrôlé. « Excuse-moi… » murmura-t-il contre ma tempe, tandis que j’avais toute les peines du monde à simplement déglutir. Je ne lui en voulais pas. Je ne lui en voulais jamais. Je préférais me détester moi. Je ne comprenais pas, nuance. J’aurais voulu qu’il m’explique sa privation de regard, mais l’interroger sur ça reviendrait à l’interroger également sur la position actuelle de ses bras, de son corps, de sa voix... Et ça, non, je ne le voulais pas. J’eus un sursaut de panique lorsqu’une main, un bras, s’arracha à mon corps, mais respirais à nouveau lorsque je constatais qu’il ne bougeait que ça, et juste pour s’en venir poser sa main sur mes doigts, prenant le contrôle de cette poêle que je ne lâchais pas. Stupide, fascinée, en apnée, je l’observais guider mes gestes, se débarrassant de l’épaisse crêpe ratée, pour me montrer l’exemple, m’apprendre. « Regarde… comme ça… » Sa voix... Bordel, sa voix... Indécente, enivrante, et mon corps frissonnant de l’intérieur, s’échauffant, se repaissant auprès du sien. Contre le sien. Tout contre le sien. Je fermais les yeux. La respiration douloureuse, souffreteuse, j’oubliais tout, cuisson, leçon, pour rejoindre son deuxième bras, ajoutant le mien à l’équation dans le vain objectif de le maintenir là, dans l’incapacité de s’éloigner ou ne serait-ce que bouger. J’étais folle, le corps habité, l’esprit ankylosé. Je ne pouvais plus réfléchir, et quand bien même aurait-ce été possible, qu’aurais-je pensé ? Qu’aurait pensé un observateur extérieur tandis que sa tête venait échouer contre mon épaule et que tout dans ses gestes, dans ses soupirs, traduisait une douleur indicible ? Était-je encore en train de comprendre ce que je voulais entendre, ou bien...? D’une main un peu hésitante, je relâchais un bras pour relever le mien et porter ma main jusqu’à cette nuque que j’imaginais offerte, caressant, massant, glissant mes doigts à contre-sens de ses cheveux. Ma poitrine se soulevant à un rythme lourd et anormal, ma tête se fit pesante, et s’affaissa bientôt contre la sienne. Rien à faire du pancake, rien à faire d’absolument tout le reste, j’étais ivre. Pas de vin, non, évidemment que non, simplement de lui, lui et rien que lui. Est-ce qu’il pouvait l’entendre ? Est-ce qu’il pouvait le concevoir, le comprendre ? Et mon coeur s’explosant contre mes côtes à un rythme diabolique, pouvait-il le sentir ? « Alex... » je chuchotais alors, sans être capable d’un mot de plus, pas même une autre syllabe. Est-ce qu’il comprenait ? Je ne pouvais rien lui dire, j’avais trop peur, peur de ce qu’il pourrait advenir... Alors, j’attrapais sa main droite, l’arrachant à ma taille pour l’obliger à remonter, remonter encore, et la déposait là, juste là, bien à plat au-dessus de mon sein gauche. Et maintenant ? Est-ce que tu sens ? Est-ce que tu comprends ?
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