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 phase 2 : come closer - alex

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Alexander de Hastings

Alexander de Hastings


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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:38


La proximité qu’il venait d’instaurer de lui-même entre lui et sa sœur éveillait en Alex des pensées de plus en plus défendues et pourtant, il se sentait tout bonnement incapable de rompre ce contact délicieux. Comme pour le conforter dans son idée, Elea ne tarda pas à refermer l’une de ses mains sur son poignet, arrachant alors un sourire discret à son frère qui s’occupa du pancake en cours, en profitant pour caresser innocemment les doigts de la jeune femme déjà posés sur la poêle. Alors qu’Alex tentait d’enseigner à sa sœur la marche à suivre, son esprit était déjà ailleurs, entièrement tourné vers sa peau qui frôlait celle d’Elea et lui procurait une sensation dont il ne pourrait décemment plus jamais se passer. Elle était tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il souhaitait depuis des années alors qu’il tentait de se voiler la face pour faire bonne figure. Mais elle était sa sœur bon sang ! Quel frère digne de ce nom aurait pu porter un tel regard sur celle qu’il était censée protéger ? Sur celle avec qui il avait partagé toute son enfance, les bons moments comme les mauvais, et avec laquelle il ne pouvait tisser aucun autre lien que celui de la fraternité ? Clairement, tout ce qu’il faisait là lui était interdit et même s’il avait toujours été habitué à suivre les règles qu’on lui imposait à la lettre, Alex n’avait aujourd’hui qu’une envie : les outrepasser pour enfin considérer Elea comme il l’avait toujours voulu.

Un peu comme si elle lisait dans ses pensés, la jeune femme sa sœur porta une de ses mains jusqu’à sa nuque et la caressa, avant de se perdre dans les cheveux d’Alex, provoquant un frisson incontrôlable, un frisson de plaisir qui lui fit fermer les yeux alors qu’elle murmurait son prénom. Puis, sans prévenir, Elea se saisit de la main de son frère pour la porter au-dessus de son sein gauche, juste au niveau du cœur. Cœur qu’il n’eut d’ailleurs aucun mal à sentir battre contre ses doigts et qui ne fit que décupler les battements du sien. Ses yeux se fermèrent quelques instants, comme pour mieux apprécier l’instant et s’imprégner de toute la signification de ce geste qu’elle venait d’initier. Son bras libre se resserra davantage autour de la taille de sa sœur, s’autorisant même plus ou moins consciemment à glisser sa main à la limite du haut et du short d’Elea. Un moment comme celui-là, c’était finalement tout ce qu’il attendait depuis des lustres, sans jamais oser y penser plus de quelques secondes, sans jamais s’autoriser à imaginer la scène dans les détails. Pivotant légèrement la tête pour n’être plus qu’à quelques centimètres de ses lèvres, Alex laissa finalement reposer son front contre la chevelure de sa sœur, la caressant un peu à la manière d’un chat en laissant échapper un nouveau soupir d’aise. Posant un œil distrait sur son pancake, le jeune homme retira finalement sa main pourtant si bien placée en effleurant sans s’en priver le sein d’Elea. D’un geste habile, Alex retourna le pancake pour le laisser cuire sur l’autre face en prenant grand soin de rester collé à sa sœur, jusqu’à ce que son premier essai soit prêt. Il l’attrapa en jonglant avec pendant quelques instants pour ne pas se brûler les doigts, puis le scinda en deux pour en tendre une partie à Elea. « Tiens… si on doit aller à l’hôpital, ce sera ensemble… » plaisanta-t-il, alors que sa voix portait encore clairement les traces du moment pour le moins… bouleversant qu’il venait de vivre.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 18:44, édité 1 fois
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Elea de Hastings

Elea de Hastings


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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:39

J’étais au bord de l’asphyxie, aux portes de l’agonie, inconsciente du monde extérieur la seule sensation demeurant était celle de ses mains sur moi, de son corps suivant chaque courbe du mien, de son souffle sur ma peau, de chaque infime mouvement, chaque pression, chaque frôlement, un ensemble de lui sur un ensemble de moi. C’était rien. C’était rien. C’est ce qu’une part de mon esprit cherchait à me hurler pour calmer l’empressement de cette autre partie qui hurlait parfaitement le contraire. C’était rien, oui, parce qu’il n’y avait rien de mal, de réel mal dans cette étreinte. Ce n’était que ça, une étreinte. Ce qui était mal c’était d’exiger plus, de réclamer plus, de devoir me pincer les lèvres très fort pour ne pas le faire à voix haute. Parce que c’était mal, pas vrai ? J’avais beau me répéter l’inverse, cette étreinte n’avait pas grand chose de fraternelle, n’est-ce pas ? J’étais tellement en demande que je ne parvenais à raisonner normalement. Tout ce que je percevais c’était sa main que j’avais posé là et qui y demeurait, pas vraiment forcée par la mienne qui s’attardait dessus, pourtant. C’était mal, ça aussi, de vouloir lui faire comprendre absolument tout au simple son de mes battements frénétiques et désordonnés. Est-ce qu’il les entendait, au moins ? Est-ce à cause d’eux qu’il réagissait ainsi, resserrant son étreinte et la rendant même un peu plus tactile ? Sa main libre s’infiltra à peine sur ma peau nue, charriant son flot d’émotion en bougeant à peine le tissu de mon débardeur. C’était mal de vouloir plus ? De désirer qu’il y aille plus franchement ? De prier pour qu’il s’autorise enfin à le soulever carrément ? C’était mal, aussi, d’avoir la brusque conviction que c’est ce qu’il voulait aussi ? S’autoriser. Qu’est-ce qui me faisait dire qu’il désirait quoique ce soit, qu’il s’interdisait quoique ce soit ? J’étais sa soeur, bon sang ! Je ne pouvais rien être d’autre à ses yeux ! Alors pourquoi, pourquoi ces gestes frôlant la déraison ? Pourquoi ces caresses qu’on ne voyait jamais entre un frère et soeur ? Pourquoi son front dans mes cheveux ? Pourquoi ses soupirs dégoulinant de soulagement ? Pourquoi n’ôtait-il pas ses mains ? Pourquoi n’ôtait-il pas les miennes ? Pourquoi m’autorisait-il à user et abuser de mes doigts dans ses cheveux, remontant, traînant, agaçant du bout des ongles, prenant un malin et délicieux plaisir à noter les différentes fréquences de sa respiration dans mon oreille ? Non, il était hors de question que je me prive. Tout ce qu’il m’offrait, je le prenais sans réfléchir. Il était ma seule frontière raisonnable, le seul et unique garant de ce qui était bien et ce qui était mal. Je n’avais toujours fait que ça, adapter mon pas au sien, prenant un soin tout particulier à suivre ses traces pour y insérer les miennes. Pas plus, mais certainement pas moins. Alors, si pour lui, ça, ça allait, j’en profitais, je m’en délectais. Cela dit, je n’étais pas totalement inconsciente, je... je... Une part de moi savait qu’il m’avait laissé faire un pas de trop. Pas un gros, un tout petit, un infime même, rien qui ne change radicalement les choses, mais suffisamment pour insinuer le doute dans mon esprit et me le faire déborder de nouveaux et très nombreux ‘et si ?’ entêtants à souhait. Est-ce qu’il en avait conscience ? Est-ce qu’il savait à quel point il me ruinait la raison et mes dernières maigres résistances ? J’avais besoin de savoir, j’avais besoin de savoir bien plus que j’avais besoin du reste. Le toucher, l’étreindre, c’était finalement secondaire. Ce dont j’avais besoin c’était de savoir, de vérifier. J’avais besoin de... Oh merde. Sa main, contre mon sien... Ça ne pouvait être qu’intentionnel, ça ne... Pouvait-ce être que par inadvertance ? Est-ce que... ? Pourquoi fallait-il qu’il m’abrutisse d’interrogations, de questionnements me mettant au supplice ? Rouvrant les yeux, je jetais un oeil sur la nouvelle destination de cette main, l’observant préférer la survie d’un pancake plutôt que la mienne. Cela dit, son jongle de crêpe me tira un léger rire s’achevant en sourire. Dans d’autres circonstances j’aurais très certainement ris plus franchement, mais pas là, non, là j’avais tous les sens en ébullition, l’attention complètement ailleurs. Pourquoi fallait-il qu’il s’occupe d’un foutu pancake ? Il voyait pas qu’on avait mieux à faire ? Il m’avait entre les mains, alors se nourrir aurait du être le dernier de ses soucis. Est-ce que j’étais la seule ? Est-ce que j’avais rêvé tout ça ? Est-ce que le sens que j’y donnais n’était pas le bon ? Une nouvelle pluie de ‘et si ?’ beaucoup moins agréable que l’averse précédente. Je ne voulais plus seulement savoir, je devais savoir ! Il le fallait, c’était urgent, c’était vital. Et qu’importe que je m’y brûle les ailes, je devais obtenir une réaction, à défaut de réponse verbale. Je ne quitterais pas cette pièce, je ne quitterais pas ses bras sans savoir. Au moins avec une très fine marge d’erreur. Aussi lorsqu’il me tendit ma moitié de pancake, je décidais de lui offrir un premier test. Ma main s’éleva, ma main prit la direction de la crêpe, mais c’est sur la sienne, de main, qu’elle retomba. Il voulait que je mange ? Très bien. Il n’avait qu’à me faire manger lui-même. « Tiens… si on doit aller à l’hôpital, ce sera ensemble… » Oh, bordel, sa voix... C’était mon imagination, ou bien ? « C’est pas à l’hôpital que j’aimerais qu’on aille ensemble. » je répondais, l’air de rien, ma main entrainant ses doigts vers ma bouche. Une bouchée après l’autre, j’avançais mes lèvres, goûtant à peine mon oeuvre, trop préoccupée par une autre, bien plus divine. D’un mouvement infime de la hanche, supposément par inadvertance, j’obligeais son autre main à s'infiltrer davantage sous le tissu à l’instant même où mes lèvres rencontraient le bout d’un doigt. Oups ? Infime, subtil, pas vraiment franc, un détail finalement, quelque chose qui pourrait être interprété comme une énième naïveté de ma part, du moins, si je ne m’étais pas employée à recommencer la seconde suivante. Mini-bouchée par mini-bouchée, je m’en allais flatter un à un ses doigts. Rien de très agressif, juste une lèvre y trainant, un baiser s’y formant, tandis que mon souffle se faisant plus lent, plus lourd, plus sonore. Mon autre main n’avait fait que renforcer mes caresses dans ses cheveux, s’appropriant, remerciant, flattant cette nuque et ce crâne que j’estimais miens depuis toujours. Arrivant au bout de la denrée comestible dans sa main, et me retrouvant sans prétexte pour poursuivre mon test, je ne me décourageais pas pour autant, et relâchant sa main, j’étendais la mienne jusqu’à la seconde moitié de pancake abandonnée. Et la lui tendant à l’orée de ses lèvres, je proposais dans un souffle « Tu veux essayer ? ». À lui de saisir la subtilité... Ou de préférer l’ignorer. Faites qu’il ne l’ignore pas.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:40


Alexander avait toujours eu une relation bien particulière avec sa sœur. Comme dans toutes les fratries, il l’avait vu grandir et s’était attachée à elle au moment même où il avait croisé ses grands yeux à l’hôpital, après l’accouchement de leur mère. Au fil du temps, ils avaient tissé une complicité sans limites, une affection sans failles… mais ils avaient aussi toujours eu un petit truc en plus. Un sentiment sur lequel Alex avait toujours refusé de mettre un nom tant il était étrange et dérangeant. Le jeune homme avait d’abord compté sur le temps qui passait pour estomper ce qu’il ressentait, mais c’était vite rendu compte que l’effet inverse se produisait. Plus ils grandissaient, et plus Alex s’attachait à Elea d’une façon tout à fait indécente et indicible. Il l’avait connue enfant, adolescente, puis l’avait vu devenir la plus belle des femmes, celle pour qui il s sentait prêt à tout et qu’il ne supportait pas de voir dans les bras d’un autre. N’ayant d’yeux que pour elle, Alex avait aujourd’hui encore fait preuve de cet esprit extrêmement protecteur, à la limite du raisonnable, en envoyant balader tour à tour un client du supermarché puis deux vigiles. Mais à présent, sa colère était totalement retombée, au point que le jeune homme avait même oublié l’épisode plutôt houleux de leur sortie au mall. En réalité, il avait un peu TOUT oublié au moment même où il avait établi un contact étroit avec Elea. Désormais, il ne voyait plus qu’elle et se concentrait exclusivement sur les caresses qu’elle lui prodiguait, sur leurs peaux qui se frôlaient et n’en finissait plus de frissonner.

La main en bonne place à la limite du haut d’Elea, Alex s’attela à  lui faire goûter son œuvre mais très vite, ce moment, aussi simple soit-il, se transforma en véritable supplice pour le jeune homme. « C’est pas à l’hôpital que j’aimerais qu’on aille ensemble. » lâcha-t-elle, comme pour le mettre dans l’ambiance, en l’incitant en immiscer sa main un peu plus en profondeur sous son haut… chose qu’il fit d’ailleurs sans se faire prier. La jeune femme vint ensuite se saisir de son poignet, avant de l’attirer vers sa bouche pour y gouter directement son pancake. Subjugué par cette image, Alex resta bouche bée, à quelques centimètres à peine de la scène, se délectant de l’initiative de sa sœur qui le mettait dans tous ses états. A chaque contact entre les lèvres d’Elea et ses doigts, le jeune homme sentait une chaleur délicieuse l’envahir, au point qu’il se mordit inconsciemment la lèvre inférieure pour s’empêcher de faire une grosse, très grosse bêtise. Mais malheureusement pour lui et pour sa raison, Elea ne tarda pas à terminer son petit jeu et à récupérer l‘autre moitié du pancake pour inverser les rôles. « Tu veux essayer ? » murmura-t-elle alors qu’Alex sentait déjà toute sa retenue l’abandonner. A bout de souffle alors qu’il n’avait pas bougé d’un millimètre, il tenta de capter le regard de sa sœur ce qui, en soi, n’était pas spécialement une bonne idée. En effet, dès qu’il y parvint, toutes ses forces le quittèrent définitivement et d’un geste presque brusque, il débarrassa la main d’Elea de cette moitié de pancake dont il se fichait éperdument. Tout ce qu’il voulait, c’était elle, et juste elle. En tenant fermement sa main, Alex incita sa sœur à se retourner pour lui faire face. Là, il s’attarda quelques instants sur ses yeux, avant de laisser glisser les siens vers ses lèvres. Le cœur battant, il s’approcha de son visage jusqu’à effleurer ses lèvres des siennes, sans pour autant aller au bout de son geste, mais en profitant tout de même pour glisser ses deux mains sous le haut d’Elea et caresser sa peau si douce qui le rendait fou, et incontrôlable.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 18:46, édité 1 fois
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:41

Finalement, il y avait quelque chose d’inévitable, comme une échéance à la frustration. Une échéance née de la frustration justement. Parce que c’était invivable, parce que chaque seconde s’écoulant était un poids supplémentaire sur mes épaules, parce que celles durant lesquelles il n’était pas là étaient insupportables, et celles durant lesquelles il était avec moi, bien pires. C’était une douleur permanente et continuelle, du genre de celles auxquelles on ne s’habitue pas. Ne pas savoir, était le pire. Avoir la certitude d’être malsaine, démente et dégoûtante était une chose, mais le doute quasi permanent de, peut-être, éventuellement, ne pas être seule et abandonnée au sein de cette folie avait quelque chose d’encore plus fatal. Inconsciemment, je cherchais des réponses, des confirmations, volontairement ou non, j’invitais, créais des contextes qui auraient pu favoriser un quelconque dérapage, essentiellement verbal, qui n’arrivait jamais. Parce que ça ne pouvait pas arriver, n’est-ce pas ? Parce que j’étais seule dans ma dérive, parce qu’il était l’innocence personnifiée, l’amour pur et chaste que l’on est en droit d’attendre d’un frère. Rien d’autre. Alors pourquoi j’attendais plus ? Pourquoi je voulais plus ? Pourquoi je m’entêtais à ouvrir le livre pour y lire seulement ce que je voulais, réinventant les mots, les phrases, des paragraphes entiers à ma simple convenance ? Parce qu’il me laissait des indices d’un éventuel retour, d’une éventuelle attirance qui ne serait pas très fraternelle ? C’était l’histoire de ma vie, dès que je cessais d’y croire, dès que je perdrais espoir, dès que mes orteils frôlaient le précipice, il avait un geste, un mot, ou même un simple regard qui remettait tout en question, m’offrant le doute à nouveau. Parce que oui, le doute, là, c’était quelque chose de beau, de bon, de douloureux mais tellement moi que le reste. Certainement qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise interprétation de ma part, peut-être, encore, que j’avais simplement besoin d’y croire pour ne pas sombrer totalement et définitivement, mais... Même ça, ça ne pouvait pas durer indéfiniment. Des années, n’était-ce pas déjà suffisant ? Je ne tenais plus, je n’en pouvais plus, je crevais. Ses gestes, ses attentions, ses tendresses, ses réactions... J’avais besoin de savoir, j’avais besoin qu’il me montre, qu’il me montre pour de vrai, pas juste à peu près... Et qu’importe la morale ! Je m’en foutais ! Mes lèvres contre le bout de ses doigts c’était ma signature de reddition. Je rendais les armes, je cessais le combat, et m’offrais purement et simplement à l’envahisseur. L’envahisseur n’était pas Alex, Alex n’était que le but de ce conflit, de cette guerre, il était la terre promise pour laquelle on se battait, moi et moi. L’envahisseur, c’était cet autre moi, justement, c’était tous ces sentiments qui m’habitaient, m'assujettissaient depuis des années, et contre lesquels j’avais toutes les peines à lutter. C’était épuisant, c’était aliénant. Je n’en pouvais plus. Alors oui, je ne sais pas, quelque chose s’était déclenché en moi, j’avais baissé les bras, et, parfaitement consciente du caractère déplacé de mes gestes, je baisais, j’effleurais chacun de ses doigts, de mes lèvres, de ma langue. J’avais besoin de ma réponse, et si la réponse s’avérait être un ‘non’ catégorique plus que probable, et bien, je trouverais une excuse bancale pour justifier mes agissements. Ce n’était vraiment pas le plus important, pas là, pas comme ça, pas maintenant. Achevant mon périple sur ses doigts, et n’ayant reçu rien d’autre qu’un immobilisme et une passivité totale de sa part, je décidais de ne pas en rester là. Certes le fait qu’il ne m’ait pas repoussé ou moqué était un bon indice, mais j’en avais plus rien à faire des indices. Je voulais une réponse claire, une réponse limpide qui ne puisse souffrir aucun doute. C’est pourquoi je lui offrais la possibilité de me répondre en jouant à son tour. Il pouvait accepter et croquer dans cette néo-pomme que je lui tendais, ou simplement la rejeter, et alors je comprendrais. Pourtant, il n’avait pas bougé sa main qui gisait là, contre ma peau, l’air de rien. Ce qui, en soi, était finalement un nouvel indice, non ? Cela dit, il ne céda pas à la tentation, n’approcha pas ses lèvres de la gourmandise, ne m’autorisa pas à savourer son souffle sur mes doigts. Au lieu de quoi, il chercha mes yeux, mon regard, que j’hésitais à lui offrir. Peu importe qu’il puisse entrevoir mes pupilles dilatées, mon air hagard et mes lèvres essoufflées, j’avais surtout peur de ce que je pourrais apercevoir, moi, de son côté. Perplexité ? Interrogation ? Jugement ? Dégoût ? Sauf que, ne pouvant m’y soustraire, ce que j’y découvris n’eut rien de comparable avec ce que j’avais pu imaginer. Confusion ? Surprise ? Résignation ?...... Désir ? Je restais bloquée un instant, une éternité, sur ce regard-là, et sur tout ce qu’il m’apprenait, me révélait. M’abrutissant dans cette échange, il fallu qu’il se remette en mouvement pour me permettre de revenir dans le monde des vivants. Des vraiment-vraiment vivants. D’un mouvement vif et impatient, il éjecta le bout de pancake de mes doigts, provoquant un mouvement de panique inexpliqué et très illégitime en moi. Avec tout ce que je venais de voir dans ces yeux-là, comment pouvais-je encore imaginer qu’il puisse me repousser, me moquer, me juger ? C’était plus fort que moi, la peur était si imprégnée en moi. Pourtant, ce ne fut pas pour me repousser, au contraire. En un battement de cil, ses deux mains sur mes hanches, me firent pivoter jusqu’à lui, m’écrasant contre un torse, les bras en lévitation trop surpris pour s’autoriser à autre chose. Je ne comprenais plus rien. J’avais voulu ça, j’avais cherché ça, j’avais initié ça, et pourtant, je ne m’y étais jamais réellement attendue. Il m’offrit à nouveau ces yeux-là, ces yeux que je ne comprenais pas. Ils me disaient trop de choses en même temps, c’était comme un brouhaha dont je ne parvenais à extraire que quelques informations. Et lui, il lisait quoi ? Suivant son regard, je le vis descendre jusqu’à mes lèvres et... Ce fut comme une irradiation complète et totale de mon corps. Je me souvenais encore de cette nuit où j’avais abusé de sa bouche, profitant de son sommeil pour satisfaire ma curiosité et exciter mes démons. Je voulais le sentir encore. Je voulais qu’il le fasse, qu’il pose ses lèvres sur les miennes. Et pas comme lorsqu’on était enfant et que Poppins et ses copines trouvaient ça trop mignon de nous demander de nous faire des bisous. J’en voulais un vrai, un comme on n’en reçoit jamais de son frère, un comme on devrait jamais en vouloir de la part de son frère. Lorsqu’il piqua, lorsque ma bouche fut clairement sa proie, je fermais les yeux, attendant, appelant le contact. Un contact franc, un contact malsain mais divin. Un contact qui se révéla trop doux, trop subtil, trop hésitant. À quelques infimes millimètres des miennes, ses lèvres s’étaient immobilisées, comme si un élastique tendu à bloc dans son dos l’empêchait d’aller plus loin que l’effleurement, son souffle excitant l’appétit du mien. J’aurais pu douter, encore, paniquer et reculer avant qu’il se remette à raisonner, s’éloigner, m’esquiver, me juger moi, la tentatrice capricieuse. J’aurais pu si ses deux mains ne s’étaient pas avérées plus franches que ses lèvres, s’insinuant, s’infiltrant totalement sous le tissu pour caressant franchement, sans l’ombre d’une hésitation, sans l’ombre d’un doute. Alors, les derniers millimètres, c’est moi qui les fis, comblant la si faible distance pour aller combler sa bouche de la mienne. D’abord juste ça, rien d’autre, lui laissant le temps d’une réaction qui ne vint pas. « Pardon. » je me surpris à murmurer, chuchoter, contre sa bouche, avant que la mienne ne s’ourle en un baiser délicat. Pardon pour ce que je venais de faire, pardon pour en avoir rêvé toute ma vie, pardon de te le voler, de te dérober ta tranquillité d’esprit, pardon de te rendre comme moi, moins parfait mais totalement à moi. Et pardon de recommencer, aussi, de démultiplier les baisers contre tes lèvres comme autant de petits coups donnés à ta porte pour que tu me laisses entrer. Pardon pour ces mains qui s’en vinrent se déposer sur tes épaules, puis remonter le long de ton cou, jusqu’à tes joues. Pardon d’insister, et d’insister encore. Pardon d’y perdre mon souffle. Pardon de ne me reculer que pour laisser mon pouce venir doucement, lentement se promener sur ses lèvres fascinantes. Pardon de te réclamer ça, pardon d’être moi et de malgré tout te vouloir toi. Pardon pour ce baiser que j’initiais à nouveau, plus franc, plus vital. Pardon tout ce suicide contre ta bouche. Pardon, pardon, pardon, et... « S’il te plait... » je murmurais à nouveau, je soufflais en fin de vie, en fin d’espoir. S’il te plait pardonne-moi. S’il te plait ouvre-moi. S’il te plait... tout ce qui te plaira.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:43


Vingt-trois ans de lutte, ou un pu moins si on lui retirait l’innocence de leur enfance. Vingt-trois ans de lutte réduits à néant en un geste, un seul. Car en obligeant Elea à se retourner vers lui, Alex n’était clairement plus  en mesure de faire machine arrière. Il allait oser, il allait enfin se donner cette liberté dont il rêvait depuis des lustres et qui faisait que sa relation avec sa sœur était si spéciale. Probablement à cause d’un trop plein de frustration et d’une soudaine prise de conscience qu’il ne voulait pourtant pas s’avouer, les derniers mois avaient été un véritable supplice pour Alex. Chacun de ses contacts avec sa sœur, qu’il soit visuel, olfactif ou encore physique, s’étai transformé en une véritable épreuve qui lui rappelait à chaque fois à quel point il avait envie d’elle. Et à quel point cela lui était interdit. Mais aujourd’hui, dans leur maison, dans leur nid à eux, tout lui semblait tout à coup possible.  Ici, personne ne les verrait, personne ne les jugerait et dans le huis clos de leur maison, tout semblait être permis. Alors Alex se lança, d’abord sans réfléchir puis en stoppant son geste alors qu’il arrivait à quelques millimètres à peine des lèvres d’Elea. Et si ce n’était absolument pas ce qu’elle souhaitait ? Le jeune homme en doutait, mais au vu de l’étrangeté de cette situation, il n’était tout simplement plus sûr de rien. Peut-être avait-il mal interprété ses appels ? Peut-être en avait-il vu là où il n’y en avait pas ? Tout semblait pourtant si clair quelques secondes auparavant… Mais fort heureusement, tout redevint clair très rapidement, lorsqu’Elea prit les devants et lia leurs lèvres dans un premier baiser des plus délicats. Comme émerveillé par ce contact et cette scène qui avait peuplé ses plus beaux rêves depuis des années, Alex resta tout d’abord immobile, interdit, béat d’admiration devant cette sœur qui changeait tout à coup de statut. Du moins, à ses yeux. Car tout en profitant de l’instant, Alex prenait subitement conscience que plus rien ne serait jamais pareil à présent.

Elea s’excusa, mais devant le peu de réaction de son frère, repartit à l’assaut de ses lèvres, lui offrant ainsi tout ce qu’il attendait. Une nouvelle fois, il se laissa faire et se contenta de balader ses mains dans le dos brûlant de sa sœur qui, après un temps, murmura de nouveau : « S’il te plait... » Cette fois, il n’en fallut pas plus pour faire définitivement craquer Alexander qui profita de ses mains bien placées pour attirer Elea tout contre lui et s’emparer de ses lèvres avec bien plus d’assurance que ce qu’elle avait pu le faire. Emporté par son élan, il la projeta contre le plan de travail le plus proche tout en la retenant légèrement pour ne pas lui faire mal. Quittant son dos pour retrouver sa longue chevelure blonde et en défaire le chignon déjà bien mal en point qu’elle avait fait un peu plus tôt, les mains d’Alex devinrent rapidement incontrôlables. Tout comme sa bouche qui n’en finissait plus d’embrasser Elea, comme pour rattraper tout ce temps perdu. Ce ne fut que lorsqu’il manqua d’air que le jeune homme daigna enfin s’en détacher, collant tout de même son front contre celui de sa sœur alors qu’il reprenait son souffle tant bien que mal. « Ele… » murmura Alex, pas certain de réellement prendre conscience de ce qui venait de leur arriver. « Ca faisait tellement longtemps… Désolé, je… » Et puis merde. N’y tenant plus, le jeune homme se tut et fondit de nouveau sur sa sœur pour lui offrir un énième baiser passionné qui, à ses yeux, valait bien mot que tous les mots qu’il aurait pu trouver.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 18:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:43

J’avais ma réponse. Parce qu’il s’agissait de ça, n’est-ce pas ? Son regard, sa voix, ses mains, sa brusquerie... C’était autant de réponses à une seule et même question. Il ne pouvait pas en être autrement, il ne pouvait pas juste se laisser entrainer, emporter dans une forme de réaction en chaine due à la proximité ? Non, ça ne pouvait pas, ça ne devait pas. N’importe quel frère était apte à tant de promiscuité sans pour autant déboucher sur... Ça. Son regard, sa voix, ses mains... Ses hésitations aussi. Était-ce de l’hésitation ou autre chose ? Je n’en savais rien, et je m’en foutais, j’avais juste besoin de... Était-ce réel ? Était-ce vraiment réel ? N’étais-je pas en train de, simplement, imaginer tout ça ? Rêver tout ça ? S’il s’agissait d’un nouvel effet secondaire de ma dégénérescence mentale alors, qu’importe, elle était si douce et si réelle, concrète et palpable, que je n’hésitais pas une seule seconde. Et je m’en excusais d’ailleurs, contre sa bouche, murmurant une litanie étrange tout en venant reprendre mon souffle sur ses lèvres. C’était tellement évident que j’en aurais pleuré. C’était tellement... Oh, Alex... Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps ? Pourquoi toi aussi ? Et je suppliais, je le suppliais de se donner à moi. Je le suppliais de me prendre, moi, tout entière, pour ce que j’étais vraiment : démente, possédée. Possédée par lui depuis des années, bientôt plus d’une décennie. Je le suppliais parce qu’en l’état, je n’avais plus la moindre fierté, plus la moindre force de combativité, parce que la seule chose contre laquelle je pouvais encore lutter c’était mes dernières résistances... Et les siennes aussi. Ouvre-moi, Alex, j’t’en supplie. Me laisse pas comme ça, à moitié découverte, totalement offerte. S’il te plait... Une dernière supplique qu’il entendit finalement. Une dernière supplique à laquelle il répondit enfin. Je ne savais toujours pas pourquoi, je ne savais toujours pas comment, mais je m’en foutais royalement, dès l’instant où ses lèvres s’ouvrir sous l’impulsion des miennes. Ses mains me plaquèrent contre lui, et mon corps se fondit dans le sien, épousant ses formes avec une habilité et un naturel qui me déconcertèrent un court instant. Était-ce du fait de notre... Non ! Je ne devais pas penser à ça, je ne devais pas envisager ces mots. Il était Alex, juste Alex, le corps que mon corps réclamait, l’être que mon être réclamait, l’âme que... Mes bras se nouèrent contre sa nuque, l’empêchant, l’implorant de ne pas s’éloigner, mon souffle partageant le sien avec une frénésie ridicule. Je n’étais plus que fébrilité et détermination, en cet instant, l’incompatible devenait compatible. Comme nous. Mes reins heurtèrent quelque chose, et je compris qu’il nous avait envoyé ailleurs. Mais ailleurs j’y étais déjà. Complètement, indéniablement, indiscutablement ailleurs. Tellement loin que mes lèvres s’acharnèrent à marquer les siennes, à lui faire oublier toutes ces autres qui avaient eu, un jour, l’audace de s’y déposer. C’était à moi, ça l’avait toujours été. Comment pouvait-il n’en prendre conscience que maintenant ? Passé et présent se mélangeaient dans mon crâne, aussi efficacement que ses mains dans mes cheveux, après qu’il les eut libéré, aussi efficacement que nos lèvres, que nos langues, que nos corps. Mais pas le futur. Non, le futur je refusais d’y songer. Le futur n’existait pas. Le passé n’existait plus. Seul comptait le présent immédiat, dès l’instant où il avait posé ces yeux-là sur moi, jusqu’à ce moment où j’arrachais un bras de sa nuque pour glisser une main contre ses reins, savourant à mon tour la texture et la chaleur de sa peau. Cette peau qui électrisait la mienne depuis tant d’année et que je savourais pleine pour la toute première fois, sans barrière, sans frontière, sans décence. Pas comme une soeur. Comme une femme. Une femme qui voulait un homme. Qui voulait cet homme, son homme. « Ele… » Chuuut, tais-toi. Ne parle pas. Même si ta voix... Bordel, ta voix ! Recommence ! Dis-mon prénom encore ! Affirme que tu sais qui je suis, que tu sais ce que tu fais, que tu comprends où l’on va, parce que moi je ne sais plus rien de tout ça. Mon prénom, mon nom, ma voix... Je n’ai plus que ton propre nom sur le bout de ma langue, comme ton goût, ton parfum, ta douceur, ta langueur... Son front contre le mien, je tente de reprendre une forme de respiration, en vain. Je voulais juste y retourner, j’étais déjà en manque. J’étais en manque depuis tant d’année, comment pouvais-je espérer en être, un jour, parfaitement sevrée ? Il ne pouvait pas comprendre, il n’était pas comme moi, il était... « Ca faisait tellement longtemps… Désolé, je… » Quoi ?! Alex, quoi ? Qu’est-ce que tu entends par ‘tellement longtemps’ ? J’aurais aimé l’interroger, lui demander ce qu’il en était, mais la question demeura sur mes lèvres, étouffées par les siennes. Et j’en perdais mon fil de pensées, m’abandonnant totalement à son étreinte, me laissant contaminée par sa fièvre. Une main toujours dans ses cheveux pour l’empêcher d’oser s’éloigner, et l’autre sous son tee-shirt, cavalant, découvrant cette peau qui m’avait trop longtemps nargué, je savourais, je m’abandonnais, je réclamais. Est-ce qu’il le sentait, lui aussi, le crépitement de nos deux épidermes en contact franc et direct ? J’étais affamée, assoiffée, fébrile, maladroite un peu aussi, chaque geste s’avérait brusque, impérieux, tout comme mon besoin de lui. Sans quitter sa bouche, sans m’en défaire un seul instant, je grimpais sur ce plan de travail, m’y installant rapidement avant de l’attirer encore plus contre moi, entre mes jambes qui se refermèrent autour de sa taille, se verrouillant dans son dos. J’étais tellement fascinée, accaparée, vorace, droguée de lui que je ne remarquais rien d’autre, rien d’autre n’existait, ni la gazinière encore allumée, ni le torchon à proximité, ni cette odeur de plus en plus forte. Rien à faire ! Rien à faire aussi du système incendie se déclenchant dans un tintement strident. Rien à faire de l’arrosage se mettant en marche, inondant la cuisine, éteignant le torchon en flamme, me trempant des pieds à la tête. Rien à faire qu’il faille aller l’éteindre pour stopper le carnage. Rien à faire que le mécanisme soit programmer sur quinze minutes avant de s’arrêter de lui-même. Rien à faire que ses quinze minutes signifiaient la perte quasi totale du mobilier de salon. Rien à faire de tout le reste. D’un simple « Non. » je le défiais de s’éloigner ne serait-ce qu’un peu. D’un simple « Me laisse plus jamais. » je ramenais ses lèvres contre les miennes, lui offrant la possibilité d’oublier, à son tour, tout le reste, en le dévorant, de ma bouche, de mon souffle irrégulier et sonore, de ma main libre cavalant, s’accrochant à son tee-shirt trempé. Me laisse plus jamais seule dans ma folie. Reste avec moi, restons-y.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:44


Alex avait donc totalement lâché prise, laissant place à ses désirs les plus primaires, ceux qui le hantaient depuis des années et des années. Et curieusement, à peine ses lèvres eurent-elles touché celle de sa sœur, le jeune homme se sentit revivre. Comme s’il ne pouvait être lui-même qu’en étant dans ses bras, qu’en se comportant à l’inverse de ce qu’aurait du être un frère. Pour l’heure, rien d’autre ne lui importait que ce contact, ce baiser brûlant qu’ils partageaient et qui lui faisait tourner la tête, à tel point qu’il projeta Elea vers le plan de travail derrière elle. Instinctivement, la jeune femme s’y hissa avant de venir entourer la taille de son frère avec ses longues jambes. Sans pouvoir se retenir, Alex quitta d’ailleurs le dos de sa sœur pour porter ses caresses vers ces jambes, interminables, si douces, qui l’encerclaient et le forçaient à se coller à Elea sans pour autant qu’il n’ait vraiment besoin de cela pour maximiser la surface de contact de leurs peaux. Totalement absorbé par la situation, et ce rêve indicible qui se réalisait enfin, Alexander ne remarqua rien de tout ce qui se tramait autour d’eux. La gazinière encore allumée, le torchon abandonné là, bien trop proche de la flamme… et l’accident arriva. Tout près d’eux, le morceau de tissu ne tarda pas à s’enflammer, dégageant du même coup une odeur nauséabonde et une fumée épaisse, qui ne suffit pas à détourner l’attention du jeune homme qui était portée toute entière vers Elea. Leurs baisers, leurs gestes et leurs caresses se faisaient de plus en plus passionnés, si bien que le jean que portait Alex s’avéra rapidement bien trop exigu. Même l’alarme qui se mit en route et l’extincteur automatique qui les arrosa copieusement ne furent pas suffisant à calmer ses ardeurs. Il faisait chaud, bien trop chaud, et voir les cheveux d’Elea dégouliner d’eau à mesure que son débardeur venait se coller à sa peau n’arrangeait vraiment rien.

Au bout de quelques minutes de douche forcée, Alex se détacha tout de même des lèvres de sa sœur pour tenter de remédier à la situation, mais la jeune femme l’en empêcha immédiatement. « Non. Me laisse plus jamais. » souffla-t-elle avant de l’attirer de nouveau contre elle pour l’embrasser fougueusement. Un léger sourire se dessina sur le visage du jeune homme qui, entre deux contacts de leurs lèvres, murmura : « Je te le promet… »  Et il le lui avait déjà promis un peu plus tôt dans la journée. Mais cette fois, elle comprendrait certainement d’où lui venait l’assurance qu’elle lui avait tant reprochée. Décidant tout de même de sauver les meubles (et c’était le cas de le dire), tout en respectant l’engagement qu’il venait de prendre,  Alex glissa ses mains sous les fesses de sa sœur pour la soulever et l’emmener avec lui vers l’entrée. Riant doucement tout contre ses lèvres entre deux baisers, le jeune homme chercha à tâtons le boitier contrôlant l’alarme incendie en soutenant Elea d’une seule main tant son poids plume n’était qu’une formalité pour ses bras d’athlète. Lorsqu’il eut enfin actionné le bouton qui stoppa net l’averse sur la cuisine et le salon, Alex soupira légèrement puis afficha un nouveau sourire. Continuant sa course, il fila vers le canapé sans cesser d’embrasser sa sœur, avant de la laisser choir sur les coussins et de s’allonger sur elle pour repartir aussitôt à l’assaut de ses lèvres. Leurs de corps trempés, sur ce mobilier trempé lui aussi ne faisaient qu’intensifier l’excitation et pourtant, le jeune homme finit par se détacher lentement des lèvres d’Elea pour venir se laisser tomber à côté d’elle. Là, il planta son regard dans celui de sa sœur, caressant son visage du bout des doigts. Il avait envie d’elle, certes, son anatomie masculine en était d’ailleurs un parfait témoin, mais il ne pouvait pas. Des baisers, passent encore. Mai si Alex osait aller au-delà, il savait d’ores et déjà qu’il ne se le pardonnerait jamais. A ce stade, un éclair de raison et de sagesse venait donc l’empêcher d’aller au bout des choses, mais il avait déjà fait tomber bon nombre de barrières en l’espace de quelques minutes. Littéralement fasciné par le visage de sa sœur, Alex poursuivait ses caresses de la manière la plus tendre qui soit, avant de déposer un énième baiser sur ses lèvres. « J’imagine qu’on abandonne les pancakes ? » murmura-t-il en souriant, avant de laisser échapper un léger éclat de rire et de se lover un peu plus contre la jeune femme allongée sur leur immense canapé.


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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:45

Non, ne me laisse pas. Non, t’en as pas le droit. Pas après ça. Pas juste après ce qui vient d’arriver là. Parce que oui, ça remettait tout en question, absolument tout, et c’était la raison pour laquelle je n’avais jamais rien dit, rien tenté, j’avais juste... Souffert en silence. Je ne voulais pas le perdre, pas même un peu. Je voulais plus qu’un frère, mais je voulais mon frère tout de même. Malsain au possible, je sais, mais c’était mon frère. C’était vraiment mon frère. Et qu’importe que je désire ce frère, que je l’aime comme on aime pas un frère, ça restait mon frère. Mon protecteur, mon autre, mon tout. Je ne renoncerais jamais à ça. Je ne renoncerais jamais à rien. Je voulais tout, absolument tout, mais ce que je voulais surtout, c’était lui, à jamais. Alors certes, ce que nous faisions là changeait radicalement la donne, redistribuait les cartes après les avoir mélangées, mais c’était les mêmes cartes, non ? Le même jeu ? Je ne voulais pas qu’il s’éloigne, ni au propre, ni au figuré, parce que oui, peut-être qu’on changeait les choses, mais ça, ça ne changeait pas. Ça ne changerait jamais. J’aurais toujours besoin de lui pour ma propre survie. Plus encore désormais qu’il partageait ma folie. Parce que c’était aussi ici que j’exigeais qu’il reste avec moi. Maintenant qu’il m’avait offert ce pas vers moi, qu’il était entré dans ma démence et avait refermé la porte derrière lui, il n’avait plus le droit de s’en échapper, de regagner la sortie et de m’y enfermer. Maintenant que j’avais goûté sa présence à mes côtés, m’y abandonner reviendrait à me condamner. Je ne saurais plus le supporter. Ce serait pire qu’avant. Et pire, ce n’était plus supportable, plus vivable. « Je te le promet… » souffla-t-il, contre ma bouche, entre deux baisers, entre deux apnées. Il promettait, mais en connaissait-il la portée ? Avait-il comprit que j’évoquais aussi son regard sur moi ? La manière dont j’avais cessé d’exister quelques instants plus tôt lorsque ce dernier, son regard, se refusait à moi ? C’était de tout ça que je parlais en évoquant le fait de me laisser. Il ne devait plus jamais me lâcher. Jamais. Il devait me laisser vivre là, sur ses lèvres, entre ses bras. Il devait m’aimer de toutes les manières qui soit, sans restriction, sans interdit. Ses mains passant des mes jambes à mes fesses me ramenèrent à la réalité, m’arrachant un grognement avant que je ne comprenne où il voulait en venir. Haletante contre sa bouche, mon esprit me laissa entrevoir l’espoir d’une chambre, d’un lit, de draps secs qui ne le seraient bientôt plus, avant que je ne perçoive son rire et ne daigne ouvrir un oeil sur une destination totalement différente. Comment pouvait-il se soucier de ça maintenant ? J’étais en plein suicide contre ses lèvres, alors Dieu pouvait bien déclencher le déluge dans notre salon, j’allais pas descendre de ses bras pour regrouper les animaux deux par deux. Plus rien n’avait de sens en dehors de ce périmètre très restreint, entre son corps et le mien. La pluie cessa, mais je ne la sentais pas. Gémissante, ou presque, ma bouche se mêlant à la sienne, mes mains, mes doigts s’infiltrant sous le tissu imbibé où qu’il soit, son dos, son cou, ses bras, je me laissais porter, le serrant entre mes cuisses comme une démente, jusqu’à ce que son étreinte s’arrache à moi et que, sans comprendre, je me retrouve à rebondir sur du mouillé. Le canapé, je compris rapidement. Un canapé ruiné en l'occurrence, mais un canapé dont je me foutais éperdument dès l’instant où Alex revint sur moi. Sans même réfléchir, très instinctivement, j’écartais les jambes pour le recevoir au plus près de moi, sans l’y cadenasser, cette fois. Ses lèvres à nouveau contre les miennes, son souffle dans le miens, mes mains s’en vinrent en expédition dans son dos, glissant sur le tissu mouillé, puis sous le tissu mouillé, le remontant à mesure qu’elles grimpaient sur sa main, réclamant l’acquisition de tout ce territoire. À moi. À moi. À moi. Et à moi aussi, ça. Hurlaient chacun de mes doigts. J’étais les alliés à la fin de la guerre, je me partageais Berlin. Je prenais les armes et m’en allais à la conquête de lui. Des armes auxquelles il s’était déjà soumis. Du moins, temporairement, puisque sans que je ne l’ai vu venir, il quitta mes lèvres, doucement, tout doucement, très doucement, comme s’il cherchait à me sevrer des siennes, ou à s’éloigner discrètement. Comme un père quittant à tâtons la chambre d’un enfant endormi, de peur de le réveiller et l’entendre hurler à nouveau. Et j’étais prête à hurler lorsque son corps s’affala, non pas sur le mien, mais à côté du mien. Il avait beau me sourire, il avait beau promener ses doigts et suivre les contours de mon visage, rien n’y faisait, j’avais mal de lui. C’était la peur, les doutes qui me mettaient au supplice. Là, contre mes lèvres, il n’avait plus l’usage de son cerveau, mais désormais qu’il pouvait réfléchir, allait-il réaliser et m’abandonner à nouveau ? Je savais ce que je voulais, mais lui ? N’avait-il pas fait que céder à une pulsion ? Je l’avais cherché, je l’avais attisé, provoqué, je l’avais conduit ici, aux portes de ma folie, sur le rebord de la falaise. Je voulais qu’il plonge avec moi, égoïstement, je voulais l’entrainer dans ma chute. Il avait reculé d’un pas. Et les bras ramenés contre moi, je n’osais plus le toucher, de peur qu’il me rejette. Même un peu. Même juste un peu. Je ne l’aurais pas supporté. Il avait beau être tendre, il l’avait toujours été, et je retrouvais, là, ce frère que j’avais toujours eu. Même son léger baiser sur mes lèvres avait la même douceur que celui que Poppins nous glissait avant de nous endormir. J’avais connu la fournaise, aussi cette douceur me semblait-elle glaciale, réfrigérante. Mon bas-ventre qui brûlait quelques secondes plutôt, se tordit en m’occasionnant une drôle de douleur. « J’imagine qu’on abandonne les pancakes ? » Il souriait toujours, il riait toujours, mais j’étais trop perdue, trop apeurée pour faire preuve de la même légèreté. J’attendais ça depuis tellement longtemps... Je ne voulais pas qu’on me le reprenne. Je ne voulais pas que ça s’arrête. Jamais. Et je me contentais de l’observer, mes grands yeux effrayés trop ouverts, trop criant de cette vérité que j’avais maintenu au silence des années durant. Sur une impulsion qui me rassura un peu, il vint se lover contre moi, son regard disparaissant dans mon cou. Et d’une pulsion toute aussi instinctive, je le recouvrais d’une étreinte purement protectrice. Une main dans son dos, l’autre contre sa nuque, prodiguant de douces et apaisantes caresses, je tentais de guérir le mal par le mal, tout en priant pour ne pas lui en avoir fais trop, de mal. Mes lèvres vinrent chercher son front, en mon corps se régla contre le sien, harmonisant l’ensemble, épousant ses formes. J’avais tellement à dire, tellement à lui dire, mais ma gorge demeurait résolument serrée. J’aurais voulu m’excuser, d’avoir ruiné le canapé, d’avoir gâché les pancakes, d’avoir démoli sa santé mentale. J’aurais voulu lui expliquer à quel point je m’en foutais de la moral, à quel point je le voulais depuis toujours, à quel point j’étais sienne depuis des années. J’aurais voulu tout lui dire de ce trou béant dans ma poitrine, de ce manque de lui entre mes cuisses, de ce bouillonnement dans tout mon corps. Mais j’aurais surtout voulu lui répéter à quel point ce n’était pas grave, que ce n’était pas mal ou malsain, que je l’aimais de la plus belle façon qui soit et que... je pouvais absolument rien faire contre ça. Je ne voulais plus rien faire contre ça. Et malgré tout ça, malgré tout ce que j’avais à lui dire, malgré tout ce que j’aurais voulu lui apprendre, tout ce que je parvins à faire, dans un déglutissement et la gorge douloureuse, c’est lui souffler une demande de permission. « Je peux... je peux te toucher... encore ? » je réclamais dans un souffle anxieux, dans un souffle peureux, ma main n’osant plus s’infiltrer sous son vêtement, ma main, perdue, ne sachant plus ce qu’elle était autorisée ou non à faire. Je ne voulais pas prendre le risque d’être rejetée, écartée, mais je le voulais tellement, j’en avais tellement besoin, sa peau, sous mes mains. Cette peau qui avait été annexée par tant d’autres et qu’il venait, enfin, de m’autoriser à cajoler de cette même manière, avec cette même impudeur. Je voulais le toucher, encore, avec cette gourmandise qui s’était transformée en famine au fil du temps. Et pire encore, je voulais qu’il me touche aussi. Partout et encore.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:47


L’ambiance n’avait jamais été aussi brûlante. Même dans ses rêves, Alex avait été incapable d’estimer cet effet qu’elle lui faisait, cette attraction qu’elle exerçait sur lui et à laquelle il n’avait su résister plus longtemps. Au fond, il savait que tout ce qu’il entreprenait depuis quelques minutes était interdit, indécent, au-delà d’une quelconque morale mais pour le coup, le jeune homme parvenait étonnamment bien à l’effacer de son esprit, cette morale. Du moins jusqu’à ce qu’il atterrisse avec fracas sur le canapé trempé en compagnie d’Elea, et ne réalise à quel point il était proche de commettre l’irréparable. Certes, il en avait envie, plus que jamais, et dire le contraire aurait été mentir. Mais ce foutu frein, cette foutue prose de conscience qu’il s’agissait bien là de sa petite sœur refit son apparition dans sa tête, le contraignant à faire marche arrière ou plutôt, à s’en tenir à ces « simples » baisers qu’il goûtait avec tant de délectation. Alors qu’il se laissait tomber à ses côtés, Alex put clairement lire un éclair de déception dans les yeux de sa sœur puis, une chose qui l’inquiéta un peu plus, une sorte de peur. Pourquoi se mettait-elle à le regarder de la sorte ? Même sa tentative pitoyable d’alléger un peu l’atmosphère en évoquant leurs pancakes fut un cuisant échec. Alors, le jeune homme trouva refuge tout contre Elea, enfouissant son visage contre son cou et profitant de l’étreinte qu’elle lui offrit pour lâcher un soupir, traduisant autant de satisfaction que de questionnements. Elle le caressait, l’embrassait sur le front comme pour le rassurer, comme si elle avait tout compris du bordel qui se jouait dans la tête de son frère sans même qu’il n’ait eu besoin de dire quoi que ce soit. Pourtant, toutes ces délicieuses attentions ne suffirent pas à faire déguerpir cet éclair de lucidité qui l’avait coupé dans son élan, le privant d’aller jusqu’au bout de ce dont il aurait eu envie.

« Je peux... je peux te toucher... encore ? » souffla Elea d’un voix mal assurée, qui eut pour effet de faire se redresser un peu Alex qui s’arrange pour planter son regard dans celui de sa sœur sans pour autant trop s’éloigner d’elle. Sans répondre, il attrapa une de ses mains et s’y attarda quelques instants, commençant par l’observer puis déposant de multiples baisers sur sa paume. Mais finalement, ce fut sous son propre débardeur qu’il la rangea, frissonnant au moment du contact, attestant ainsi à sa sœur qu’elle avait tous les droits… ou presque. Alex frôla de nouveau son visage mais cette fois, son air était plus grave et il ferma même les yeux quelques instants avant de murmurer : « On ne peut pas vraiment faire ça, n’est-ce pas ? » Ses doigts se baladaient le long du bras d’Elea à mesure qu’il réfléchissait et confiait ses doutes à sa sœur. « Je veux dire… on ne peut pas aller plus loin. Je… je ne dis pas que je n’en ai pas envie, mais… Ele, t’es ma sœur, je… j’ai pas le droit… » Cette prise de conscience était douloureuse, mais probablement nécessaire. Et comme pour se faire pardonner de gâcher un tel moment, ou pour combler ce vide qu’il ressentait déjà, Alex posa de nouveau ses lèvres sur celles d’Elea, lui démontrant du même coup à quel point ses envies étaient contradictoires avec ce qu’il venait de dire, et à quel point il devait lutter pour ne pas se laisser emporter.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 20:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:48

C’est quoi le bien ? C’est quoi le mal ? Qui le définit ? Qui décide de ce qui est bien ou mal ? Qui a autorité là-dessus ? Et pourquoi ? À quel moment on décide que traverser en dehors des clous, c’est mal ? À quel moment on décide que manger du poisson le vendredi c’est bien ? Faire des enfants hors mariage, c’est mal ? Tuer des enfants au nom du religion, c’est bien ? Qui décide que je n’ai pas le droit d’aimer qui j’aime ? Qui peut m’expliquer en quoi c’est mal ou malsain ou même dépravé ? Bien sûr que je suis au courant des risques de la consanguinité, mais... Je ne veux pas porter ses enfants, juste l’aimer. Je voulais seulement pouvoir le toucher, l’embrasser, le serrer contre moi, me fondre dans son étreinte, me fondre en lui, tout simplement. Je voulais que son regard sur moi ne cesse jamais, qu’il me contemple pour toujours avec ces yeux-là. Pas d’autres. Pas les anciens, pas ceux qui hurlent protection et affection. Je voulais ceux-là, ceux qui ne me traduisaient que désir et admiration. Enfin, j’imagine, mais peut-être n’était-ce, encore une fois, que le fruit d’une de mes interprétations hasardeuses. Après tout, il n’avait aucune raison de m’admirer. Surtout pas pour ce que je venais de faire, lui ouvrant sous les pieds un trou béant vers les enfers. Je l’aimais trop, et finalement, si le bien et le mal existaient vraiment, alors je savais que c’était mal de l’avoir conduit, poussé jusque là. Étais-je en mesure d’arrêter pour autant ? L’avais-je jamais été ? Je n’avais attendu que ça, toute ma vie, je n’avais cherché que ça, un signe de réceptivité, une ébauche de réciprocité. Et maintenant que c’était le cas, c’était quoi la suite ? C’était quoi ma suite ? Je n’avais jamais poussé mes désirs plus loin que ça, sachant pertinemment que mon désir premier n’arriverait jamais, et... Et pourtant. Mon plan était bien simple : il n’y avait pas de plan. Il était inexistant. Je ne faisais que me laisser conduire par lui, dériver contre lui, et m’autoriser ce qu’il m’autorisait, et paniquer sitôt qu’il reculait d’un pas. Parce que c’était ça, n’est-ce pas ? Son retour contre le canapé, à mes côtés mais plus sur moi, contre moi, entre mes lèvres. Il avait reculé d’un pas ? Tant qu’il était sur ma bouche j’avais le contrôle de son cerveau, je l’abrutissais de mes mains, de ma langue, de mes doigts. Mais désormais... Et s’il réfléchissait ? Il allait regretter, n’est-ce pas ? Sa tête enfouie dans mon cou, je voulais qu’il me pardonne, qu’il se pardonne, je voulais que rien ne l’atteigne, et de mes mains et de mes gestes, tout en moi ne traduisait plus que ça : l’esprit de préservation. De lui. Essentiellement. Et peut-être un peu de moi aussi. Rien ne devait l’atteindre, rien ne pourrait l’atteindre, et des tréfonds de ce brouillard instinctif j’avais parfaitement conscience de pouvoir mordre à l’approche de quiconque. Pouvais-je me contenter de ça ? De juste ça ? J’avais besoin d’être protégée, rassurée à mon tour, j’avais besoin qu’il ne me prive pas de ce qu’il venait de m’offrir, et d’une voix fluette, je demandais l’autorisation de récupérer mon du. Je prenais le risque d’être rejetée, mais... Il finirait par le faire de toute manière, pas vrai ? S’il tira la tête de mon cou pour planter son regard dans le mien, il ne répondit rien, me mettant davantage au supplice, m’obligeant à de nouvelles interprétations pas toujours très heureuses. Peut-être serait-il nécessaire de parler, finalement, afin d’éviter à avoir besoin de deviner l’autre. Si j’avais su... Si j’avais su, aurais-je vraiment cessé de le provoquer, d’attendre une réaction ? Probablement pas. Mais... Sa main arrachant la mienne à son dos mit fin à toutes tergiversations. J’avais peur, j’avais mal. Par anticipation. Je savais ce que ça signifiait, et ça ne pouvait signifier qu’une chose, pas vrai ? Le rejet ? La fin du voyage ? Je détournais le regard, pour ne le relever qu’en sentant ses lèvres sur ma paume. Une multitude de petits baisers qui me fascinèrent, qui m’hypnotisèrent, qui... m’énervèrent. Là. En bas. Je dus me mordre la lèvre pour m’empêcher d’y revenir, aux siennes. Il fallait qu’il arrête, qu’il me libère d’une manière ou d’une autre, soit en me rejetant, soit en m’autorisant, mais... Ok, il m’autorisait. Sa main accompagnant la mienne sous son débardeur, il me donnait la permission, et je savourais sans aucune restriction, glissant lentement pour bien apprivoiser tous les reliefs de son dos. Du moins, jusqu’à ce qu’il récupère mon attention de son air grave et contrarié. Ma main s’immobilisa, pensant que j’avais fait quelque chose de mal, que j’avais mal interprété, ou... Je ne sais pas. « On ne peut pas vraiment faire ça, n’est-ce pas ? » Il me demandait vraiment mon avis ? Parce que, si tel était le cas, il avait déjà sa réponse. Non seulement on pouvait, on était et on devait. Je me mordais la lèvre à nouveau, cette fois d’appréhension, de crainte... Pourtant, il ne cessait ses caresses sur mon bras, envoyant deux informations contradictoires à mon cerveau déjà à l’agonie. « Je veux dire… on ne peut pas aller plus loin. Je… je ne dis pas que je n’en ai pas envie, mais… Ele, t’es ma sœur, je… j’ai pas le droit… »C’était la fin ? C’était ce qu’il était en train de me dire ? Que la prise de conscience était survenue, qu’il s’était laissé emporter mais que rien de tout ceci ne pouvait perdurer ? Alors pourquoi revenait-il contre ma bouche ? Pourquoi m’offrait-il ses lèvres et pourquoi me laissais-je faire de la sorte ? Pourquoi je poussais le vice jusqu’à approfondir le baiser ? Pourquoi j’encadrais son visage de mes mains pour l’obliger à rester ? Et oui, je la sentais son envie. Au même titre qu’il devait sentir mon désir se refermer autour de lui, comme autant de bras et de jambes qui s’enroulèrent, se mélangèrent à lui, pour ne plus former qu’un seul tout totalement bordélique. À l’image de ce que nous étions en cet instant, probablement. Avait-on le droit ? Qu’est-ce qu’un droit ? Qu’est-ce qu’un devoir ? Et encore une fois, qui décide de ça ? « Je prendrais seulement ce que tu me donneras. » je soupirais alors, à bout de souffle, contre sa bouche. Je serais sage, adorable, raisonnable, obéissante, tout ce qu’il voudra du moment qu’il ne me quittait pas, qu’il ne me privait pas de ce moment-là. Et comme pour lui donner l’exemple de cette obéissance que je promettais, je me détachais de ses lèvres, allant, à mon tour, trouver refuge dans son cou, mon front glissant contre son nez, contre sa joue, contre ses lèvres et son menton, avant de le trouver, enfin, son cou. « J’ai pas plus le droit que toi... » s’échappa ma voix de là. Parce que c’est ce qu’il pensait, non ? Il n’avait pas dit qu’on avait pas le droit, il avait dit qu’il n’avait pas le droit, et à mes yeux, ça faisait une différence de taille. « Alors... » j’allais détester, regretter ce que j’étais sur le point de dire, mais... « ...si tu dois te détester pour ça, tu devras aussi me détester moi. » Parce qu’on était deux dans cette galère. Pas juste lui, pas tout seul. J’étais là également, et pleinement consentante, instigatrice même. « T’es mon frère, oui, tu le seras toujours, mais... pas que ça. Plus que ça. Tellement plus que ça... Et si c’est vraiment mal de penser ça, si c’est vraiment mal de ressentir ça, alors que le type qui décide du bien et du mal vienne m’expliquer comment on fait pour s’empêcher de penser ou ressentir parce que... parce que moi j’sais pas, Alex, j’ai tout essayé, et ça part pas, ça passe pas. » Mon filet de voix avait mué au fur et à mesure, et d’abord étouffé contre sa peau s’était mis à siffloter, hoqueter, avant qu’une main ne s’échappe de cette étreinte pour venir essuyer et s’enfoncer dans mes paupières closes. « J’en peux plus d’être malheureuse... » je craquais finalement et, éreintée, exténuée, à bout de souffle et de course, j’abandonnais. Je m’abandonnais. Contre lui. Pour lui.
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Alexander de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:49



Alexander soufflait le chaud et le froid sans vraiment le vouloir, en prise avec ses désirs et ses besoins les plus primaires, et cette foutue raison qui le contraignait à mettre un terme au moment pourtant si magique que sa sœur et lui avaient initié. Il avait l’impression de lui faire croire tout et son contraire, de lui dire qu’ils ne pouvaient pas aller plus loin alors qu’il en crevait d’envie, et que ses propres lèvres se trouvaient attirées comme des aimants par celles d’Elea. Comme première réponse, la jeune femme prolongea d’ailleurs ce baiser qu’il lui offrait, en l’approfondissant et en emprisonnant de nouveau Alex entre ses bras et ses jambes. « Je prendrais seulement ce que tu me donneras. » murmura la jeune femme, donnant ainsi encore plus de responsabilité à son frère qui sentit son cœur frapper plus fort dans sa poitrine. En somme, elle était dépendante de lui, c qui faisait d’Alexander le seul et unique décideur dans cette histoire qui lui paraissait déjà tellement compliquée. Compliquée car ses sentiments étaient mis en jeu, et confrontés à la dure réalité ainsi qu’à la morale qui venait interférer dans ses rêves les plus secrets. Lentement, Elea se détacha des lèvres de son frère pour se lover contre lui, comme il l’avait fait quelques instants plus tôt, avant de reprendre d’une voix presque inaudible : « J’ai pas plus le droit que toi... » Elle hésitait, visiblement peu enthousiasmée par ce qu’elle s’apprêtait à dire, mais poursuivit tout de même par une constatation qui frappa Alex. « ...si tu dois te détester pour ça, tu devras aussi me détester moi. » La détester ? C’était hors de question. D’ailleurs, même s’il l’avait voulu, le jeune homme restait persuadé que celui lui serait impossible. Il ne se priva d’ailleurs pas de rebondir sur sa phrase en articulant d’une voix grave : « Je me déteste déjà… depuis longtemps. Mais pas toi, je ne peux pas. Je ne pourrai jamais. »

Puis, alors que le jeune homme serrait toujours sa sœur tout contre lui, cette dernière reprit la parole. Et dès qu’elle eut prononcé ses premiers mots, Alex ressentit un flot d’émotion envahir la pièce. Sentiment qui fut rapidement confirmé par les larmes qui s’échappèrent des paupières closes d’Elea. Elle se confiait à son frère, lui avouant que ce qu’elle ressentait pour lui la tiraillait depuis bien longtemps et Alex ne put que se reconnaître dans tout ce qu’elle disait. Même s’il l’avait vécu différemment, lui aussi avait souffert depuis longtemps de cette affection bien trop grande qu’il éprouvait pour Elea. Machinalement, il resserra son étreinte autour de sa sœur, avant que celle-ci ne l’achève d’une dernière phrase tout en craquant littéralement dans ses bras. « J’en peux plus d’être malheureuse... » Cette déclaration brisa le cœur déjà très éprouvé d’Alexander qui serra la mâchoire en fermant les paupières quelques instants. La voir ainsi, ça le tuait et pourtant, que pouvait-il bien faire pour l’aider à aller mieux ? Il partageait la même détresse, les mêmes questions et les mêmes remparts qui se dressaient devant lui… Alors dans ces conditions, comment pouvait-il la sauver ? Les yeux brillants, Alex incita sa sœur à relever la tête vers lui et reprit d’une voix emplie d’émotion. « C’est peut-être pas grand-chose, c’est peut-être dérisoire mais… Elea je serai toujours là pour toi, avec toi. Peu importe ce qu’il nous arrive, je veux pas te quitter, jamais. Et je t’interdis de me dire que je ne peux pas savoir, que je m’avance trop en disant ça… parce que je ferai tout pour rester avec toi. » Après tout, c’était la seule chose qu’il pouvait lui assurer, la seule chose qu’il semblait maitriser et que ne dépendait que de lui et de son bon vouloir. « Tu comprends maintenant ce qui est arrivé au supermarché  toute à l’heure ? Et sur le parking ? Et… tout le reste… » souffla-t-il finalement d’un air absent, en se perdant de nouveau dans la contemplation des yeux azur de sa sœur.


Dernière édition par Alexander de Hastings le Mar 16 Sep - 20:08, édité 1 fois
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Elea de Hastings

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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:50

« Je me déteste déjà… depuis longtemps. Mais pas toi, je ne peux pas. Je ne pourrai jamais. » Non ! Ça n’avait pas de sens ! Comment pouvait-il se détester lui ? Comment parvenait-il à faire la moindre distinction entre lui et moi ? Deux personnes accusées et jugées pour le même crime ne pouvaient pas souffrir de verdicts différents. S’il était fautif, qu’en était-il de moi ? N’étais-je qu’une victime à ses yeux ? Il ne comprenait pas... Il ne comprenait rien du tout. Il s’imaginait quoi ? Que ça m’avait prit il y a dix minutes ? Que j’avais brusquement décidé de le désirer quelques instants auparavant ? Ne comprenait-il pas que ça me dévorait, me consumait depuis des années et que c’était justement cette frustration cumulée, cette douleur cuisante accentuée par sa promiscuité qui nous avaient conduit jusqu’ici ? J’étais coupable. J’étais la seule et unique coupable. Ou bien était-ce ces lois débiles qui régissaient le monde ? Celles qui nous empêchaient, qui m’empêchaient d’être simplement normale pour me taxer de malsaine, perverse, démente ? Oui, il était mon frère, je le savais bien, je me l’étais suffisamment répété pendant des années, tel un mantra, un mot d’urgence prévenant de tout débordement. Mais il était plus que ça, il n’était pas que ça. Il était plus important encore qu’un frère, et je ne savais même pas que c’était possible. Il n’était pas que ma chaire et mon sang, il n’était pas que cet autre qui avait partagé ma vie et mes parents, il était mon tout, mon absolu, le seul apte à... Je ne sais pas. Il savait tout de moi, et finalement est-ce que c’était ce qui faisait la différence ? Il savait comment me parler, comment agir avec moi, comment me gérer, comment m’aimer. Est-ce que...? Non, non. C’était pas mon amour pour lui, le problème, c’était mon désir. Parce que cet amour était trop grand, trop fort, il débordait, il dégoulinait sur moi, sur lui, il ne pouvait pas s’épanouir sans ce besoin de l’autre, ce besoin d’être avec l’autre, d’être dans l’autre. Quand on est déjà contre l’autre et que le corps et le coeur réclament encore plus, toujours plus, alors débarque le désir, l’envie, la jalousie. C’était pas simplement du désir, parce que le désir ça passe. C’était au-delà de ça, comme deux moitiés de corps n’ayant de cesse que de se retrouver et s’unir. Comment lutter contre ça ? Comme parvenir à le rationnaliser, à l’expliquer ? J’avais reçu la même éducation que toutes les petites anglaises, j’avais eu une cellule familiale des plus classiques... Rien dans mon enfance, dans mon historique ne me prédisposait à ça. Je savais faire la distinction entre le bien et le mal, et pourtant, en cet instant, je ne voulais plus la faire. Parce que ça faisait trop mal, parce que j’étais à bout de force et de souffle, je rendais les armes, j’approchais les mains en l’air, et dans un sanglot indésiré et indésirable, je lui expliquais à quel point j’avais mal. Ses bras se resserrant autour de moi n’y changèrent rien. Je ne savais que trop ce qui nous attendait ensuite. Il n’y aurait pas de happy ending, pas de ever after. C’était bon pour Hollywood, ça. Et nous étions anglais. « C’est peut-être pas grand-chose, c’est peut-être dérisoire mais… Elea je serai toujours là pour toi, avec toi. Peu importe ce qu’il nous arrive, je veux pas te quitter, jamais. Et je t’interdis de me dire que je ne peux pas savoir, que je m’avance trop en disant ça… parce que je ferai tout pour rester avec toi. » affirma-t-il en me tirant hors de son cou. Je ne voulais pas le voir, pas alors que j’étais comme ça, les yeux rouges et honteuse. Je ne voulais pas l’entendre non plus, parce que rien de ce qu’il pourrait dire m’apporterait le moindre réconfort. Oui, d’accord, il promettait de ne jamais me quitter, mais... Il l’avait déjà fait. Parce qu’être avec lui, à mes yeux, c’était ce que nous venions vivre ensemble avant qu’il ne se rappelle que j’étais sa soeur, et... Depuis, chacun de ses mots était comme autant de déchirure. Pourtant, j’hochais la tête, murmurant un vague « D’accord... » le regard fuyant. J’avais promis d’être docile et obéissante. Je ne prendrais jamais plus que ce qu’il avait à m’offrir, et s’il ne voulait m’offrir que ça, et bien... Je prendrais ça. Me redressant, j’optais pour la position assise tant l’autre m’était devenue insupportable, incitant au péché. Je ne m’éloignais pas pour autant, attrapant l’une de ses mains pour y laisser jouer mes doigts, y emmêler nos doigts, tandis que l’autre frottait ces yeux dans l’espoir de les calmer un peu, de faire disparaître le rouge. « Tu comprends maintenant ce qui est arrivé au supermarché  toute à l’heure ? Et sur le parking ? Et… tout le reste… » Quel reste ? Et de quoi parlait-il ? Il n’avait fait que me pro... Oh ! Il avait été... jaloux ? Est-ce que...? J’en fronçais les sourcils avant de me laisser aller à un rire bref et étouffé entre mes lèvres closes. « J’ai bousculé une fille et j’en ai menacé une autre. » j’avouais en secouant la tête de désolation, un petit sourire au coin des lèvres face au ridicule de toutes ces confessions. On avait terrorisé tout un supermarché, il avait pété le nez d’un vigile, tout ça par simple jalousie ? Et qu’est-ce qui allait changer, maintenant ? Est-ce qu’il serait moins jaloux ? Moins impulsif ? Est-ce que moi je supporterais mieux toutes ces filles qui...? Non, jamais ! Ce serait pire désormais. Désormais que je savais tout ça, désormais que j’avais la conscience, la certitude qu’il me voulait moi. Il n’avait plus le droit d’en désirer une autre, il n’avait plus le droit d’en toucher une autre, et je... J’ôtais mes doigts des siens, grimaçante sous la force et la violence de mes pensées, mes terminaisons nerveuses à vif, mes organes en vrac. « Ca rime à quoi, Alex ? Pourquoi tu me dis ça si tu sais d’avance que tu ne vas rien faire pour empêcher ça ? Tu crois que je vais bien mieux supporter toutes ces morues que tu... » je m’énervais, m’emportais légèrement, essentiellement dans ma manière de parler et l’agitation de mes mains, mais pas dans le nombre de décibels, non, je n’hurlais jamais. Je ne criais pas non plus. J’avais juste mal, et ça s’entendait dans ma voix. « ... Non ! Ne me dis pas que ça ne me regarde en rien, parce que tu sais que c’est faux. Parce que si c’était le cas, si ça ne me regardait vraiment pas, t’irais pas menacer un type qui me regarde un peu trop, ou casser le nez d’un mec qui veut simplement me fouiller. Si c’était le cas, tu ne me raconterais pas tout ça. » Pas dans ces conditions, pas comme ça, pas sans me donner le droit d’en faire de même. « Si tu voulais vraiment m’aider, Alex, tu ferais en sorte d’envoyer promener toutes ces règles à la con, parce qu’elles ne s’appliquent pas à nous. Elles ne peuvent pas s’appliquer à nous. Parce que si d’autres gens avaient déjà ressentis un dixième, un centième de ce que je ressens pour toi, ces lois n’existeraient pas. Si tu voulais vraiment m’aider, tu me laisserais te toucher comme je crève de te toucher, ou, au moins, tu laisserais pas d’autres te toucher à ma place... » le souffle court, l’esprit agité, je l’observais sans réellement, encore, réaliser ce que je venais de dire. Ça viendrait, évidemment. Ça viendrait trop vite. Ça venait déjà et mon regard s’anima d’un éclat horrifié. Je ne venais pas de...? Et merde ! Y avait un monde entre ce qu’il m’avait avoué du bout des lèvres et tout ce que je venais de lâcher bêtement, sous le coup de la colère, sous le poids de l’injustice et la douleur. Heureusement pour moi, une sonnerie me tira de ma gêne, me sauva de l’humiliation de me faire réprimander par ce frère trop raisonnable, tellement meilleur que moi. Et je me redressais sur mes jambes, mes pieds s’enfonçant dans les coussins trempés du canapé. « Ca doit être Poppins, j’ai... » je lui avais raccroché au nez il y a des siècles de ça. Elle devait s’inquiéter, et je devais lui répondre. Et devant le regard paniqué de mon frère, je ne m’arrêtais pas. J’étais triste, j’étais en colère, j’étais bouleversée. Mon monde s’écroulait et j’avais besoin d’un visage familier et immuable. Rejoignant la cuisine, j’essuyais les perles d’eau sur l’écran de l’iPad avant d’autoriser le visio-call entrant. Elle débuta sa diatribe en hurlant comme seule une grand-mère ou une vraie maman peut le faire. Hurler avec amour, gronder avec tendresse. Alors oui, elle hurla, dans son dialecte poppinien, me reprochant, nous reprochant de l’avoir laissé s’inquiéter, se ronger les sangs pendant des heures, s’imaginer les pires catastrophes dont l’une se résumait à la mort d’Alex empalé sur une courgette. Elle hurla, elle hurla longtemps, puis s’arrêta d’un coup, comme si elle me remarquait pour la première fois, moi et mes cheveux trempés, moi et mes lèvres gonflées de ces baisers mordants échangés, moi et mes yeux rouges. « Doux Jésus ! Victoria ! Qui a-t-il ? Que s’est-il passé ? Phillip va bien ? » Est-ce qu’il allait bien ? Non, probablement pas, mais... « Il est vivant, oui. » je répondais en me retenant de fondre en larmes, à nouveau. J’aurais tellement aimé qu’elle soit là, qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle caresse mes cheveux et me promette que tout s’arrangera. « Vous avez pleuré ? Victoria ! Vous pleurez ? » A quoi bon lui mentir ? Elle le voyait déjà. « Oui... » je soufflais alors, incapable d’empêcher le tremblotement de mon menton. « Pourquoi vous pleurez ? » « Parce que... » Elle semblait si inquiète, si désespérée... « Victoria ! » répétait-elle de plus en plus doucement, de plus en plus tendrement, de plus en plus intensément. « Elea, ma chérie... » Elle ne m’appelait jamais ainsi. Jamais. Une appellation qui me tira un sanglot. Un vrai. « Non, ne pleurez pas. Expliquez-moi. Ça va s’arranger, on peut tout arranger. Pourquoi ces larmes ? » « Parce que... » parce qu’on peut pas s’aimer, parce que dans un monde où tu existes, Poppins, y a pas de place pour un inceste assumé. Parce que c’est mal, parce que c’est sale, parce que je suis la pire des soeurs sur terre, la pire fille, la pire petite-fille qui soit. Parce que si je te le disais, je te dégoûterais sur le champ, et plus jamais tu me regarderais comme ça. « Parce que j’ai ruiné le salon ! » je gémissais, achevant finalement ma phrase sans plus retenir mes larmes. D’un mouvement d’iPad, je lui offrais une vue d’ensemble sur le salon et la salle à manger, évitant soigneusement Alex trempé. « Oh Seigneur ! » riait-elle, à présent. « Comment avez-vous fait votre compte ? » « J’ai voulu cuisiner. » je me contentais de répondre, mine basse, sous son rire de plus en plus évident. « Et vous avez, tout naturellement, déclenché un incendie... » techniquement, c’était Alex qui avait déclenché un incendie, et pas seulement celui de la gazinière. « Qu’allons-nous faire de vous ? Et votre père qui estime que vous êtes bonne à marier ! Je plains l’inconscient qui aura l’audace de vous imaginer en ménagère. » Elle riait aux éclats, désormais. « Ouais, je défis n'importe quel homme de s'éprendre d'une incapable comme moi. » Elle était bien la seule. « Il faut que j’aille me changer, Poppins, et faut aussi que j’éponge le salon. Je te rappelle demain si je ne me suis pas noyée. » J’achevais en un sourire plutôt convaincant. J’avais des années de pratique du mensonge. Sauver les apparences était devenu comme une seconde nature chez moi. Et en coupant la conversation, le regard que je lançais à Alex traduisait tout ça, ma maîtrise, ma détermination, mon art de la dissimulation. Qu’il ne doute plus de moi. Jamais. « Je vais me coucher. » j’annonçais alors, sans lui avoir laisser le temps d’en placer une ou de répondre à mes précédentes questions, celles d’avant l’intervention de Poppins. Je n’aimerais pas ce qu’il avait à me dire. Je ne voulais pas l’entendre. À quoi bon vivre tout ça si c’est pour prétendre que ça n’a jamais eu lieu ? Alors, la tête haute, le dos bien droit, ridicule dans mes vêtements trempés, je m’en allais en direction de l’escalier. Et ce ne fut qu’une fois hors de vue et de voix, que je me laissais aller, courbant l’échine, étouffant mes pleurs dans mes mains recouvrant ma mâchoire, me précipitant vers cette chambre qui serait mon unique refuge. Isolée et... seule. Désespérément seule.
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MessageSujet: Re: phase 2 : come closer - alex   phase 2 : come closer - alex - Page 2 EmptyLun 15 Sep - 21:51


« J’ai bousculé une fille et j’en ai menacé une autre. » avoua Elea lorsque son frère tenta de justifier ses propres gestes qui l’avaient d’ores et déjà trahis lors de leur excursion au mall. Amusé, et même un peu rassuré de la voir sourire, Alex afficha à son tour un sourire en coin en se redressant pour s’assoir aux côtés de sa sœur. Mais bien vite, son sourire s’effaça, au moment même où la jeune femme rompit le contact de leurs deux mains. Immédiatement, Alex pivota la tête pour planter un regard empli d’interrogations dans celui d’Elea, qui manifesta soudain une réaction à laquelle il ne s’était clairement pas attendu. Tout en gardant son calme apparent légendaire, la jeune femme s’emporta, claquant toute la vérité en pleine figure de son frère qui resta indéniablement interdit, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. « Si tu voulais vraiment m’aider, Alex, tu ferais en sorte d’envoyer promener toutes ces règles à la con, parce qu’elles ne s’appliquent pas à nous. Elles ne peuvent pas s’appliquer à nous. Parce que si d’autres gens avaient déjà ressentis un dixième, un centième de ce que je ressens pour toi, ces lois n’existeraient pas. Si tu voulais vraiment m’aider, tu me laisserais te toucher comme je crève de te toucher, ou, au moins, tu laisserais pas d’autres te toucher à ma place... » Ca faisait mal, très mal, et tout ce qu’elle disait était pourtant vrai. Mais au-delà de ça, il y avait son statut de grand frère responsable et raisonnable qu’il avait toujours été, même si une faille venait de s’ouvrir dans cette carapace qu’il portait depuis des lustres. La bouche entrouverte, comme s’il venait de recevoir un énorme coup de massue derrière la tête, Alex n’en finissait plus de dévisager sa sœur. Pour lui, c’était un moyen de rendre plus réel tout ce qu’elle venait de lui balancer sans aucun ménagement, et d’assimiler une à une les informations qui le menaient toutes à la même conclusion.

Avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, une sonnerie se mit à retentir dans la maison, donnant ainsi une occasion à Elea de fuir le canapé sous prétexte qu’elle devait répondre à Poppins. Cette dernière devait d’ailleurs se faire un sang d’encre depuis qu’ils l’avaient quittée au supermarché et pourtant, elle n’avait aucune idée de tout ce qui leur était arrivé depuis. Filant vers la cuisine, Elea répondit en laissant son frère toujours aussi interdit sur le canapé. Les sourcils froncés sous le coup de la peine et de l’incompréhension, Alex ne releva les yeux qu’en entendant Poppins appeler sa sœur par son second prénom, chose qu’elle ne faisait absolument jamais. Cette fois, leur gouvernante avait compris que quelque chose de sérieux se tramait … mais d’une habile pirouette, Elea détourna la conversation en faisant croire à Poppins que ses larmes n’étaient dues qu’au fait qu’elle avait mis le feu à la cuisine. Et, connaissant les talents de cuisinière de la jeune femme, la gouvernante sembla ne pas saisir la supercherie et conclut même dans un éclat de rire en déclarant : « Qu’allons-nous faire de vous ? Et votre père qui estime que vous êtes bonne à marier ! Je plains l’inconscient qui aura l’audace de vous imaginer en ménagère. » Et la réponse d’Elea interpella une nouvelle fois son frère. « Ouais, je défis n'importe quel homme de s'éprendre d'une incapable comme moi. » Son regard plein de désarroi se figea sur sa sœur, sans qu’il ne puisse exprimer quoi que ce soit du fait de la « présence » de Poppins auprès d’elle. Mais cette dernière ne tarda pas à couper court à la communication et sans attendre, elle grimpa en direction de sa chambre, se contentant de lancer un simple « Je vais me coucher. »  à l’attention de son frère.

Indéniablement vissé sur son canapé, le jeune homme observa sa sœur monter les escaliers jusqu’à ce qu’elle soit hors de sa vue, avant de lâcher un interminable soupir en fermant les yeux. Laissant sa tête retomber lourdement contre le dossier du canapé, Alex déglutit difficilement en tournant et retournant les paroles blessantes d’Elea dans son esprit. Elle avait raison, sur toute la ligne, mais que pouvait-il bien faire pour l’aider ? Pour LES aider ? Lui-même souffrait depuis des années et pourtant, il n’avait pas encore trouvé de solution miracle. Il aurait pu se sentir soulagé après ces baisers qu’il avait enfin échangés avec sa sœur mais au contraire, ses idées s’en trouvaient d’autant plus embrouillées. Après quelques minutes de réflexions infructueuses, Alex se décida à quitter le canapé et monta lui aussi à l’étage, le plus discrètement possible. Stoppant sa course devant la prote de la chambre d’Elea, il leva la main pour l’ouvrir mais son geste se termina finalement en une caresse sur le bois de la porte. A l’intérieur, il pouvait l’entendre pleurer, et cela lui donnait une irrépressible envie d’aller la prendre dans ses bras, la rassurer et lui dire que tout irait bien. Mais il savait aussi qu’un tel geste lui ferait plus de mal que de bien et tout en baissant les yeux, le jeune homme s’éloigna pour pénétrer dans sa propre chambre. Une nouvelle fois, il resta immobile au milieu de la pièce pendant quelques minutes, avant de croiser son propre regard dans le miroir d’en face. Là, il retira presque rageusement son débardeur trempé, puis son jean et en changea pour des vêtements secs avant de s’avancer vers ledit miroir pour s’y recoiffer très approximativement. Puis, n’écoutant plus que sa colère et sa frustration, il quitta sa chambre, descendit les escaliers en vitesse pour se saisir des clés de sa voiture et quitta finalement la maison en claquant violemment la porte d’entrée pour s’éloigner au plus vite de cette atmosphère insoutenable, des souvenirs de ces baisers volés… pour s’éloigner d’elle, tout simplement.

THE END.
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